Ça prend de l’hélium plein la tête pour croire qu’on ne se souviendra de rien : Justin Trudeau qui vient faire un tour à Lévis pour dire que les beaux dollars fédéraux tomberont bientôt sur le chantier Davie comme des colombes sur la tête des innoncents.
On se serait attendu à une manif tonitruante de la CSN mais, de toute évidence, la vénérable centrale est davantage préoccupée par la défense du voile islamique.
Alors le Prince de l'Apensanteur peut se pointer sans risque aucun à Lévis-les-Épis en disant aux amnésiques que la marine a besoin de la Davie. Le plus sérieusement du monde! Avec lutrin, porte-bagages et petit personnel.
C'est pourtant lui qui avait retiré le même chantier des contrats fédéraux en 2015. Pour favoriser les chantiers de son très cher Canada...
Ce que les conservateurs avaient permis, eh bien, le Plus Grand Canadien Vivant l’avait tout simplement interdit. Il est comme ça, ce type : il dit non à la Davie et revient quatre ans plus tard pour dire oui, je le veux. C'est Tartuffe en complet-cravate...
En 2015 donc, quand il a pris le pouvoir, Justin Trudeau a fait capoter les contrats que le gouvernement Harper avait destinés au chantier de Lévis.
Les milliards, c’était pour les Irving, les milliardaires du pétrole qui règnent sur les Maritimes depuis toujours...
Mais l’affaire a été éventée. Le Lampadaire du Bouclier canadien s’est senti trahi, n’a pas aimé que tout le monde sache qu’il avait fourré le Québec.
Il pensait aussi que ce serait facile de se foutre de la marine canadienne, qui fait plus souvent qu’autrement dans le recyclage de produits périmés... La marine fédérale, c'est la Société des traversiers du Québec, en plus gros...
Et comme la Tête fromagée du Canada n’a pas inventé la roue à trois boutons, il s’est enfoncé dans les labours du mensonge...
Furax devant la fuite, il a pété les plombs, apeuré les fonctionnaires et obligé la mobilisation à pied, à cheval ou à vélo des gendarmes fédéraux.
Ils ont pris la première piste qui menait au mess des officiers. Pour finalement épingler un innocent.
Pour le plus puissant cerveau en ville, les képis de la GRC ont fini par faire porter le chapeau à un militaire qui n’avait rien à se reprocher.
Trudeau avait son Dreyfus... L’affaire fait grand bruit, sauf au Québec, et on se demande bien pourquoi...
Car plus on le connaît, notre Benny Hill post-moderne, moins il correspond à l’image du jeune homme charmant, brillant comme un fanal, et que rien ne destinait aux plus hautes fonctions sinon le nom de son père.
Quand il parle, si on porte attention quelque peu, entre les euh et les eh, on entend une sort d'écho...
Et pourtant, c’est au Québec que ses appuis sont les plus forts. On dirait que rien n’altère l’affection de certains provinciaux pour ce mystificateur, sonnant creux quand il parle de finances publiques ou comme une cloche quand il explique l’import/export...
Étrange réflexe, n’est-ce pas? Une variante du syndrôme de Stockholm, peut-être. Dans Papineau, ce serait inguérissable.
Voter pour celui qui vous déteste, celui qui dit aisément nation des uns et des autres, sauf en parlant du Québec...
Appuyer l’incarnation du multiculturalisme canadien, voter pour Trudeau, c’est se jeter en bas du pont de la Confédération.
Trudeau, c’est le commis-voyageur courtisant l'électeur Samsonite. Ceux qu’il prend pour des valises... À Paris comme à Lévis.