Un an de Couillard au compteur

Saine irrévérence


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Des idées bien tranchées, un crayon incisif, des cogitations, des hésitations (j’me sens pas spécialement malin, ni talentueux) et des emmerdes en retour, bien sûr, car pour citer le grand Pierre : « On va toujours trop loin pour les gens qui vont nulle part. » Depuis le printemps érable, des dessins, j’en balance des pelletées ça et là, comme autant de grains de sable dans la machine. Pour pas un rond et du fond de mon Rang à Trois-Pistoles. Seulement pour la beauté du geste, pour faire comme Falardeau et son «Temps des bouffons»; le temps que ça durera, histoire de ne pas regretter de ne pas l’avoir fait.


Premier flashback : nous sommes à l’aube des élections d’avril 2014, dans ma circonscription Libérale au Bas-St-Laurent. Dans le bastion de Jean D’amours, le gars dit «du coin», successeur de l’aut’ gars du coin, Mario Dumont. Nous parlons bien de l’actuel Ministre délégué aux Transports et à l’Implantation de la stratégie maritime. Celui qui, en plus d’avoir une face d’hémorroïde, est l’archétype du politicien véreux, le schtroumph à lunettes de Couillard, le crapaud qui veut être sur la photo… Mais je m’égare! Bref, je jetais alors un regard sur les élections précédentes, celles de 2012. Le cru électoral de 2014 ne s’annonçait pas brillant non plus : Couillard patinait encore sur la Charte et faisait du capital politique sur la tragédie de l’Ile Verte.


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Les politicards ne cherchent pas à convaincre les intellectuels. Pédagogie, débats éclairés, rationnels et obtention de grands consensus, bien peu pour eux. Ils savent que l’élection va se jouer dans des Tim Hortons. Suffit de passer une p’tite heure dans la salle d’attente aux urgences de Trois-Pistoles et d’ouvrir les oreilles pour le mesurer. «Ouh! Qu’il est méprisant envers les petites gens!» diront certains mange-mardes. Eh ben, ceux-là, qu’ils sortent de leurs meutes recluses et s’offrent une immersion dans le grand troupeau dérouté. Des décennies d’infantilisation et de matraquages mental perché sul’ l’dos des States, ça laisse pas indemne. Jean D’amours, candidat Libéral dans la circonscription de Rivière-du-Loup-Kamouraska, en bon colonisé, capitalise là-dessus, il serre la pince dans les mouroirs à vieux et les centre d’achat miteux. Il évite les granoles habillées en terre cuite, les artisses aigris, punks et autres racailles militantes, insatiables et râleuses. Il additionne et fait le compte.


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Deuxième flashback : le lendemain des élections d’avril 2014. Je m’étais pincé le nez pour voter PQ. En terre conservatrice, ça me paraissait le chemin le plus court pour l’indépendance. Et puis, l’électrification des transports et la Charte ça me faisait quand même briller les yeux. Au moment du dessin, le port pétrolier de Cacouna était encore dans les plans de Transcanada…


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Troisième Flashback : Les premiers pas de Couillard et de ses Couillons… Pathétiques et dangereux mais combien inspirants pour l’illustrateur satirique. Rien d’exhaustif ici, le pire restait à venir!


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Finalement, point de port pétrolier à Cacouna. Mais les ardeurs des dinosaures qui nous gouvernent et des lobbies qui les assaillent sont tenaces…


« Qu’il s’agisse du Canada ou de toute autre juridiction, la situation est la même. La tendance lourde à l’échelle de la planète consiste à se diriger vers une économie à faible empreinte carbone. Cette transition est irréversible.


[…] À partir du moment où ce changement est inévitable, est-ce que vous voulez y prendre part le plus rapidement possible, de façon à bénéficier de tous les avantages dont bénéficieront ceux qui agiront rapidement ? Ou alors, voulez-vous rester prisonnier de la vieille économie, tandis que la plupart des autres progressent ? Cette question est valable pour tous. Vous devez décider où vous voulez vous situer dans cette course, parce que cette course vers une économie à faible empreinte carbone a déjà débuté. »


Christiana Figueres, secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCUNCC) – entrevue accordée au Devoir – 27 septembre 2014


Au plaisir!


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Aprilus8 articles

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Globe-trotter, technicien en santé animale, biologiste, enseignant (du pré-scolaire aux adultes, en passant par le Cégep) et «illustrateur maraîcher» - Aprilus est un autodidacte dont l'originalité du vécu ponctue copieusement les coups de crayon. Par dessus tout, ce sont les animaux et autres créatures d'inspiration animalières qu'il préfère représenter de son trait nerveux pimenté d'humour. Il a œuvré dans l’illustration jeunesse, dans le cadre de l’art communautaire, en tant que conférencier et a co-produit un spectacle à saveur satirique mariant dessin en direct, conte et musique (festival des Grandes gueules de Trois-Pistoles). En amateur d’humour grinçant, Aprilus, libertaire de gauche, croque volontiers l’absurdité du monde et affectionne les thèmes liés à la laïcité, aux sciences, à l’environnement et à l’indépendance du Québec. Ses dessins éditoriaux et satiriques ont été publiés dans la revue satirique Le Taon, L’aut’ Journal, le site du PCQ, Vigile Québec, le mensuel À Bâbord! et le journal Le Québécois. De cette dernière tribune, il a été censuré, en raison de sa critique sans compromis de la gauche régressive.





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