Je commencerai mon texte par une citation de l'historien nationaliste Éric Bédard:
"Entre les pensées trudeauiste et « néosouverainiste », les similitudes sont frappantes. Dans les deux cas, on croit qu’il est indispensable de procéder à une liquidation de la mémoire traumatique des événements qui précèdent le passage à la modernité du Québec. En plus d’être entachés par le « tribalisme » ou « l’ethnicisme », cet attachement à l’idée de durée, ce « continuisme » pour reprendre un concept cher à Gérard Bouchard, sont considérés comme la source de tous les retards de la nation canadienne-française/québécoise. Trudeauistes et néosouverainistes partagent également une conception purement contractualiste de la société. La nation n’est plus un donné de l’histoire, produit fragile du travail des générations précédentes, elle prend la forme d’un contrat entre individus volontaires protégés par des chartes. La langue française, dans un tel contexte, n’est plus l’être de la nation, le témoignage d’une longue histoire, mais devient un simple instrument de communication entre individus aux identités multiples."
(fin de la citation)
La théorie néosouverainiste (adoptée par le Bloc québécois, quel aveuglement!) ne tient nullement compte d'une donnée psychosociale cruciale, notamment que des gens de provenance diverses et n'ayant aucuns points en commun n'éprouveront jamais aucun sentiment d'appartenance à une nation commune, ce qui est à la base de toute identité culturelle nationale solide.
La preuve en a été faite lors du dernier recensement canadien: les gens non-nés au pays et ceux regroupés dans leur communauté ethnique se définissent d'abord et avant tout comme des hindous, des chinois, des arabes, des latinos et non en tant que Canadien.
Transposons la situation au Québec; un Québec devenue souverain qui se voudrait pluriel, cosmopolite, dénationalisé de son peuple fondateur (vieilles souches à brûler au prochain feu de la Saint-Jean, comme le souhaite Gérard Bouchard), sans aucune religion majoritairement partagée, ne possédera tout simplement pas de raison d'être en soi, pas de raison d'être autre chose que ce qu'est déjà le Canada. Et cela apparaît comme une évidence au yeux des allophones et des anglophones. Pourquoi alors voudraient-ils se séparer du Canada?
Et dès que les allophones et les anglophones détiendront la majorité des votes par leur nombre, le transfert à l'anglais comme langue d'usage se fera automatiquement dans l'espace de la même génération, suivi de la refusion avec les restes encore fumants du Canada.
Il suffit de voir la situation actuelle sur l'île de Montréal pour constater à quel point ce transfert vers l'anglais généralisé est désiré par les allophones et les anglophones, et combien il leur sera facile d'accélérer le processus à la vitesse grand V au moment jugé opportun.
Dans cette théorie citoyenne néosouverainiste que je consteste et rejette, le français présenté comme simple instrument de communication fonctionnel entre communautés hétéroclites dans une société aseptisée de toute identité nationale sera inéluctablement remplacé par l'anglais langue majoritaire de l'Amérique du nord et langue de communication internationale, simplement du fait que la langue française ne sera plus le liant, le ciment d'un peuple à l'identité culturelle bien définie comme celle qui est la nôtre.
Pas de peuple québécois de souche, pas de Québec tout court. Que du Canada d'un océan à l'autre...
Réjean Labrie, de Québec, capitale nationale
Source du texte de M. Éric Bédard, historien qui démontre l'équivalence du trudeauisme et du néosouverainisme:
Souveraineté et hypermodernité. La trudeauisation des esprits
http://www.revueargument.ca/article/2007-10-01/406-souverainete-et-hypermodernite-la-trudeauisation-des-esprits.html
Ce serait un simple sursis de l'assimilation totale du peuple fondateur déraciné
Un Québec souverain pluraliste et cosmopolite redeviendra Canada et anglais
Un tel pays dénationalisé ne serait qu'une belle coquille vide et sans âme
Tribune libre
Réjean Labrie881 articles
Réjean Labrie est natif de Québec. Il a fait une partie de sa carrière dans la fonction publique provinciale.
Il tire la plus grande fierté d’être un enraciné de la 11ème gén&ea...
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Réjean Labrie est natif de Québec. Il a fait une partie de sa carrière dans la fonction publique provinciale.
Il tire la plus grande fierté d’être un enraciné de la 11ème génération en sol natal. Son élan nationaliste se porte sur la valorisation de la culture québécoise et sur la préservation de l'identité culturelle québécoise et de sa démographie historique.
Il se considère comme un simple citoyen libre-penseur sans ligne de parti à suivre ni carcan idéologique dont il se méfie comme des beaux parleurs de la bien-pensance officielle.
L'auteur se donne pour mission de pourfendre les tenants de la pensée unique, du politiquement correct, de la bien-pensance vertueuse, toutes ces petites cliques élitistes qui méprisent le bon peuple.
Près de 900 articles publiés en ligne ont été lus un million et demi de fois par tous ceux qui ont voulu partager une réflexion s'étendant sur une période dépassant 15 ans. À preuve que l'intérêt pour une identité nationale québécoise affirmée ne se dément pas, quoi qu'on en dise.
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7 commentaires
Archives de Vigile Répondre
3 juin 2012L'historien M. Éric Bédard m'envoie ce mot d'appréciation:
Cher Monsieur,
Je voulais vous remercier pour vos bons mots à propos de Recours aux sources.
Jeudi prochain, le 7 juin, la Ligue d'Action nationale me remettra le prix Richard-Arès pour cet ouvrage (SSJM de Montréal, 17 heures). Peut-être aurais-je le plaisir de vous y serrer la main ?
Cordialement,
Éric Bédard
Archives de Vigile Répondre
1 mai 2012On aura beau l'écrire ou le dire de la façon claire comme vous le faites, ou de toute autre façon, ceux qui ne veulent pas l'admettre se fermeront les yeux ou se boucheront les oreilles pour ne pas lire ou entendre ce message.
Ceux-là persisteront à nier l'ethnocide des canadiens-Français. Ils persisteront à croire que l'inter-culturalisme est différent du multi-culturalisme, à croire que le français n'est qu'un bel outil de communication, à croire que l'immigration ne nous apporte que richesse économique et culturelle et que «tout le monde il est beau et tout le monde il est gentil». Ils persisteront à croire finalement qu'il faut oublier nos racines, s'effacer, parce que c'est trop à consonance xénophobe et que l'uniformisation au profit d'un illusoire village global est une bonne chose.
Ah! ces méchants nationalistes séparatistes !!!
Mais je vous dis que vous avez raison.
Nous devons fuir comme la peste les formations politiques qui tolèrent l'inter-culturalisme, le bilinguisme ou plurilinguisme sous toutes ses formes autre que personnelle, la privatisation de nos institutions, le marchandage de nos richesse naturel, à rabais en plus et sans penser à nous-même les exploiter, et l'immigration massive.
J'ose croire que notre jeunesse contre la hausse des frais de scolarité saura réveiller, par sa maturité et le courage de son implication actuelle, toutes celles et tous ceux qui se sont endormis sous les discours roucoulants de la «souveraineté».
C'est un Pays indépendant de langue et de culture françaises que le Québec se doit d'être pour son peuple fondateur, toujours majoritaire.
Louis Méthé Répondre
1 mai 2012Je ne connais pas le chiffre exact mais supposons que les canadiens-français et ceux qui se rallient à eux forment encore environ 80% de la population du Québec. Il s'agit bien là d'un noyau dur imposant. De fait en dehors de l'île de Montréal la situation du français ne pose pas de problème.
Dans l'île de Montréal la situation est différente. Si la langue commune ailleurs au Québec est indubitablement le français, à Montréal deux langues sont en concurrence. La situation n'est pas claire. Sommes-nous en train de perdre Montréal comme les Flamands ont perdu Bruxelles ou bien le brassage linguistique qui est en train de se faire permettra-t-il au français de sortir vainqueur?
La partie n'est pas jouée. Le Canada des conservateurs exerce une répulsion non seulement sur ceux qui parlent français mais aussi sur les autres. Les résultats de la dernière élection fédérale peuvent être vues comme un sursaut de tous ceux qui s'opposent aux conservateurs quelque soit leur langue. Une sorte de coalition de barrage en quelque sorte. Ceci permet un rapprochement. La langue commune sera-t-elle le français ou l'anglais? Ceux qui sont les plus nombreux sont ceux qui parlent français. Auront-ils le courage de se tenir debout?
Marcel Haché Répondre
1 mai 2012Le multiculturalisme,c'est une doctrine canadian.Il sera de plus en plus difficile de lancer une re-conquête menant à l'indépendance avec l'arme qui Nous nie.
Si Québec-Solidaire s'y laisse prendre,ce n'est pas le cas du N.P.D. orange.Et pour les rares qui pourraient encore avoir des doutes,ils feraient bien de regarder le parcours de Mulcair.
Jean-Louis Pérez-Martel Répondre
1 mai 2012Monsieur Labrie,
À la fin de votre texte persuasif vous écrivez :
« Pas de peuple québécois de souche, pas de Québec tout court. Que du Canada d’un océan à l’autre... »
Permettez-moi de vous dire que cet anéantissement du peuple CANADIEN-FRANÇAIS se fera plutôt par le radicalisme musulman, en connivence avec des néo-marxistes philo-islamistes et des opportunistes de tout acabits issus de ce même peuple. Mes écris traitant de cette trahison envers la majorité francophone du Québec ne pourront que confirmer, dans quelques années, la concaténation exponentielle du phénomène de l’expansionnisme islamiste à travers l’immigration (une immigration accordée en échange de contrats publics)* et l’explosion démographique issue de cette immigration ; l’objectif de domination de cette communauté antioccidentale, comme le subissent présentement la France, l’Espagne, la Belgique…
Pour constater cette réalité de destruction nationale, visionner cette vidéo intitulée Islamisation galopante en France :
http://www.youtube.com/watch?v=J7wcY7sTO1M&feature=youtu.be
JLPM
_____________
*. Lire l’article d’Isabelle Hachey (Cyberpresse 01-05-2012) intitulé SNC-Lavalin: la tourmente atteint l'Algérie
Archives de Vigile Répondre
1 mai 2012Vous avez parfaitement raison!
Archives de Vigile Répondre
1 mai 2012Si C'était le cas, le passé ne serait pas garant de l'avenir alors que si on regarde dans le passé, même si les Romains ont conquis le monde, les pays conquis ne se sont pas mis à parler l'Italien pour autant. La France parle encore français , les Allemands parlent l'allemand, etc...
Vous ne tenez pas compte de la volonté d'un peuple de conserver sa langue. Évidemment si on continue à laisser l'immigration qui ne parle pas français entrer au Québec, cela débalancera la démographie. Il est donc important que les Québécois aient confiance en l'avenir pour fonder des familles afin que le poids démographique se maintienne.
Sinon, ce ne sera plus le Québec.