Dans un article obséquieux publié dans La Presse, un ex bâtonnier du Québec, se porte à la défense de Lucien Bouchard, l’avocat de Talisman Energy. Non pas une défense factuelle comme le ferait un bon plaideur, mais par un encensement d’éloges ronflantes et de compliments ridicules.
L’encenseur écrit :

« Depuis quelques jours, des analystes, des journalistes, des critiques et que sais-je encore, des citoyens comme vous et moi, se plaisent ardemment à critiquer négativement notre ancien premier ministre, Me Lucien Bouchard, parce qu'il est maintenant à la tête de l'Association pétrolière et gazière du Québec. »

Ben oui! Tout ce beau monde sont dans le champ et lui l’ex bâtonnier est en possession de la vérité. Voyons-donc! Depuis quand on se permet de critiquer ouvertement un ex Premier Ministre, même s’il se déguise en vendeur qui essaie de se faire passer pour un conciliateur. C’est-tu épouvantable!
L’encenseur écrit : « M. Bouchard est un avocat respecté et soumis à un code d'éthique très rigoureux.»
Quand Lucien Bouchard s’impose comme conciliateur entre l’industrie qui le paye et la population qui ne l’a pas sonné, ou bien le code est à revoir ou bien il ne correspond pas à l’éthique de M. Bouchard. La population s’interroge et les chroniqueurs se questionnent mais l’encenseur lui se dit rassuré. Entre avocats on se rassure.
L’encenseur écrit : «Tout en réalisant le mandat de ses clients, il saura aussi tenir compte des contraintes et des intérêts de la société québécoise.»
Malgré la demande de moratoire de 75% de la population, déjà Lucien Bouchard a décidé de redéfinir lui-même les contraintes et les intérêts de la société québécoise. Ce faisant M. Bouchard ne peut faire autrement que envoyer les bons signaux non-équivoques à ses clients le l’APGQ et ainsi s’assurer de ne pas faire mentir son thuriféraire.
L’encenseur écrit : «L'intégrité de M. Bouchard est un atout considérable, et pour ses clients, et pour la société québécoise.»
« L’atout considérable » pour la société Québécoise reste à démontrer. Elle risque d’être de l’ordre du «sans atout» comparé à « l’atout considérable » des clients de M. Bouchard. En mettant tout ensemble sous le parapluie de l’intégrité bouchardienne, l’encenseur gonfle le rayonnement de son ami Lucien et tente de faire disparaître d’un coup de baguette magique, l’aspect virtuel du «l’atout considérablement douteux » pour la société québécoise. Hocus-Pocus on a tout vu, monsieur l’encenseur.
L’encenseur écrit : «En 1993, alors en qualité de directeur de la formation permanente du Barreau du Québec, je me souviens d'un avocat et chef de l'opposition studieux à qui j'exprimais mon étonnement de le voir venir suivre ses cours obligatoires malgré un horaire chargé.»
Quel exploit extraordinaire ! Lui M Bouchard, chef de l’opposition à Ottawa, s’est astreint à suivre quelques cours du Barreau. Wow c’a mérite sûrement l’Ordre du Canada et la Légion d’Honneur. Après un tel accomplissement personne ne devrait avoir le droit de critiquer M. Bouchard. Pas même de lui poser une question controversée. Suivre des cours, faut le faire ! On comprend que l’encenseur soit rassuré de la présence de Lucien à l'APGQ.
L’encenseur écrit :

«Au Québec, nous faisons bien peu de cas de nos politiciens et notamment de nos anciens premiers ministres sous-payés pour leurs importantes fonctions…. Me Pierre Marc Johnson (Parti québécois), Me Brian Mulroney (Parti conservateur), Me Daniel Johnson (Parti libéral), Me Jean Chrétien (Parti libéral fédéral) sont tous d'anciens premiers ministres et membres du Barreau du Québec, comme l'a été Me Pierre-Elliott Trudeau.»

C’est vrai, nous au Québec, nous sommes très ingrats. Nous admirons et citons abondamment René Lévesque qui n’était même pas avocat et nous ignorons presque ces ex PM, distingués membres du Barreau.
Si seulement la populace était moins ignorante, elle comprendrait la douleur qu’elle cause à l’entourage de M. Bouchard en se permettent de le critiquer.
Quelle Honte !