Une firme où les Desmarais ont des intérêts lorgne le pot

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Et on découvre le « pot » aux roses des Desmarais...

La puissante famille d’affaires libérale Desmarais pourrait bientôt avoir des intérêts dans le pot canadien, grâce à ses investissements dans un producteur d’alcool européen.


Le PDG de l’entreprise française de spiritueux Pernod Ricard, Alexandre Ricard, a confirmé cette semaine en entrevue avec la chaîne Bloomberg qu’il s’intéressait de très près à l’industrie du cannabis.


« Nous suivons de près la situation aux États-Unis et au Canada, comme l’ensemble de l’industrie [des spiritueux] », a-t-il expliqué.


La famille Desmarais, qui possède le quotidien La Presse, contrôle avec la famille Frère de Belgique le holding GBL. Ce holding détient une « participation stratégique » de 2,3 milliards d’euros (3,6 milliards $) dans Pernod Ricard.


Cela en fait le deuxième actionnaire en importance de tout le groupe (7,5 % des actions), derrière la famille Ricard, selon le site ZoneBourse.


Deux administrateurs de GBL, Ian Gallienne et Gilles Samyn, siègent au conseil d’administration de Pernod Ricard. L’entreprise n’a pas souhaité commenter davantage les déclarations de son PDG.


Intérêt « minoritaire »


Questionné par notre Bureau d’enquête, Me Stéphane Lemay, le porte-parole de Power Corporation, a indiqué que la multinationale des Desmarais n’a actuellement « aucun intérêt [financier] » dans le secteur du cannabis. Il n’a pas voulu commenter les plans de Pernod Ricard, soutenant que Power Corporation ne détient qu’un intérêt « minoritaire et indirect » dans le géant européen des spiritueux.


Si la stratégie de Pernod Ricard se concrétise, l’empire Desmarais s’ajouterait à la longue liste de proches du Parti libéral du Canada qui ont des intérêts dans l’industrie du cannabis, dont l’ex-ministre et propriétaire de journaux Martin Cauchon, l’ex-ministre Pierre Pettigrew, l’ex-directeur financier du parti Chuck Rifici ou encore l’ex-directeur national Adam Miron qui a fondé Hydropothecary.


Boissons au cannabis


Lors de son entrevue avec Bloomberg, Alexandre Ricard abordait la question des boissons au cannabis. Il a notamment fait référence à un important investissement de l’entreprise Constellation, qui commercialise les bières Corona et qui a conclu une entente cet automne avec le producteur de cannabis canadien Canopy Growth.


Pernod Ricard, dont le siège social est situé en France, commercialise notamment les marques Absolut Vodka et Havana Club.


L’industrie du pot et celle de l’alcool s’observent et se courtisent depuis quelques mois.


Le producteur albertain Aurora a d’ailleurs confirmé hier l’achat de parts dans Liquor Stores N. A, une chaîne de magasins d’alcool en Alberta.




La SAQ signe des ententes avec six producteurs de pot



PHOTO D'ARCHIVES


Sébastien St-Louis, PDG Hydropothecary


Six producteurs ont finalement conclu des ententes avec la Société des alcools du Québec (SAQ) pour lui fournir le cannabis qui sera vendu aux Québécois.


Trois de ces producteurs ont des installations au Québec. Parmi eux, un seul a son siège social dans la province, soit Hydropothecary, à Gatineau.


C’est d’ailleurs ce dernier qui obtient la plus grosse part du gâteau et fournira 20 000 kilogrammes de pot à la SAQ, la première année.


La société d’État a estimé, de façon préliminaire, ses besoins à 50 000 kg, a précisé la porte-parole Linda Bouchard.


Le Journal rapportait hier qu’une entreprise ontarienne, MedReleaf, fournirait au moins 8000 kg de cannabis par année pendant trois ans.


Les autres producteurs seront Aphria et Canopy Growth pour 12 000 kg chacun. De leur côté, Aurora et Tilray fourniront 5000 kg chacun. Le total des ententes est de 54 000 kg. Hydropothecary fournira ainsi 37 % des besoins de la SAQ.


Canopy Growth et Aurora ont plusieurs installations, dont certaines, au Québec. Tilray est situé en Colombie-Britannique alors qu’Aphria est en Ontario.


Pas de fournisseur officiel


Hydropothecary souhaitait devenir le fournisseur officiel de cannabis pour la SAQ. S’il n’est pas le seul, il sera néanmoins le plus gros, a dit le PDG Sébastien St-Louis.


Par courriel, Mme Bouchard a indiqué que les producteurs devaient avoir les permis requis.


« La réputation, la capacité de livrer au Québec, la qualité de l’offre des produits sont aussi des critères qui ont été considérés », a-t-elle expliqué.


Les députés ont voté une motion à l’unanimité hier à Québec pour que la SAQ « s’approvisionne majoritairement auprès de producteurs québécois ». La motion présentée par le PQ réclame que les producteurs « présentent un financement socialement acceptable », c’est-à-dire exempt d’argent provenant des paradis fiscaux.