Mme Carbonneau - Tout d'abord, je tenais à vous souhaiter une belle année 2011. Nous avons déjà hâte de croiser le fer avec vous dans l'arène du débat politique québécois. À mon avis, vous devez ressentir le même enthousiasme. N'est-il pas rafraîchissant de débattre de notre système politique actuel, dans un contexte d'affrontement droite-gauche? Avouez que vous êtes intéressée par l'émergence du Réseau Liberté-Québec (RLQ), vous n'arrêtez pas de mettre en garde la population face à nos idées démoniaques!
À propos, je voulais vous remercier profondément. Vous aurez sûrement remarqué que nous ne disposons pas de moyens financiers comparables à ceux de la CSN. D'ailleurs, nos investissements publicitaires sont, comment dirais-je, nuls. Nous nous réjouissons donc de toute l'exposition médiatique que vous générez, chaque fois que vous parlez de nous dans les médias. Nous sommes également ravis lorsque vous mettez en garde vos syndiqués de notre présence dans la faune politique québécoise par des envois massifs. Vous voyez, comme nous avons une grande confiance en l'intelligence de vos syndiqués, nous apprécions le fait que vous rejoigniez, pour nous, un si grand nombre de partisans potentiels.
Une fois les remerciements et les souhaits effectués, je tenais quand même à répliquer à deux de vos affirmations.
Tout d'abord, vous déclarez dans un communiqué que «les libertés dont ils [RLQ] se réclament ne sont que des «illusions tranquilles» pour l'immense majorité de la population, qui n'aura jamais les moyens de s'en prévaloir». Vous voyez, je crois profondément que vous avez tout faux. Selon moi, le citoyen a largement les moyens de se prévaloir de la liberté de ne pas être forcé de payer des cotisations à un syndicat auquel il ne veut pas adhérer. Les jeunes ont entièrement les moyens de souhaiter l'abandon de l'ancienneté comme mécanisme de promotion dans les entreprises syndiquées. Les jeunes ont les moyens de souhaiter la fin du prélèvement obligatoire d'une cotisation au Régime des rentes du Québec, qui s'apparente de plus en plus à une pyramide de Ponzi. Les baby-boomers ont légitimement le droit de souhaiter la fin des frais de scolarité ridiculement bas, qui gardent leurs impôts élevés. Les gens sont parfaitement légitimés de penser que des mécanismes de concurrence diminueraient le coût de plusieurs services publics.
Vous savez, Mme Carbonneau, il est parfaitement normal que les gens souhaitent plus de libertés dans leur vie. Vous savez pourquoi? Parce que maintenant, ils sont également prêts à prendre plus de responsabilités, afin que l'État sorte de leur maison, de leur famille et surtout, de leurs poches. Ils ont confiance en leurs moyens et sont prêts à payer pour ce qu'ils utilisent et ce qu'ils consomment. C'est ce qui fait qu'ils sont également fatigués de payer pour des artistes qui passent leur temps à les sermonner alors qu'ils ne consomment même pas leur «art».
Ensuite, quand vous rappelez que «de nombreux scandales qui ont éclaté tout au long de l'année, au Québec, impliquaient justement des entreprises privées», je n'ai que le goût de vous donner dix minutes de mauvaise conduite, pour populisme crasse et démagogie excessive. Vous oubliez trop rapidement l'implication des syndicats et des gouvernements dans tout ce bordel de l'industrie de la corruption.
Allez, bonne et heureuse année!
Ian Sénéchal
L'auteur est cofondateur du Réseau Liberté-Québec
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