Début de carrière difficile
Lorsque j’ai débuté ma carrière d’enseignant au secondaire au début des années ’70, à l’exemple de plusieurs débutants, j’ai voulu me montrer « cool » afin de développer, [du moins, c’est ce que je croyais], une relation cordiale avec les élèves.
Toutefois, il ne m’a pas fallu beaucoup de temps pour comprendre que cette approche pédagogique conduisait immanquablement à un échec sur tous les plans. J’ai vite compris que les élèves avaient découvert un ami au détriment de l’enseignant qu’il devait être.
Mais que faire alors? Il me restait la « ligne dure », faire preuve de discipline pour exercer le contrôle sur la classe et ainsi pouvoir passer mon contenu de cours dans un climat propice à l’acquisition des connaissances [enfin, c’est ce que j’espérais]… Toutefois, je sentais bien que l’atmosphère tendu m’éloignait de plus en plus de mes élèves. Le climat était devenu tendu et malsain.
Rencontre avec mon mentor
Je ne me sentais pas heureux dans ma profession. Je sentais qu’un mur s’érigeait entre mes élèves et moi. Or, un événement qui allait changer toute mon approche pédagogique se produisit alors lorsque je fis la rencontre d’un professeur de français d’expérience qui allait devenir mon mentor.
Après quelques rencontres avec lui, je lui fis part de ma difficulté à rallier la participation active de mes élèves avec les acquisitions de connaissances. C’est alors que mon mentor me parla d’une vieille maxime fort utile en pédagogie, particulièrement au secondaire, à savoir « une main de fer dans un gant de velours ». Autrement dit, faire preuve de fermeté mais aussi de modération.
Approche pédagogique concluante
Au fil du temps durant ma carrière, il m’est arrivé d’agir comme maître de stage pour des étudiants qui s’apprêtaient à devenir enseignant. Et, comme c’était prévisible, ces derniers essayaient pour la plupart de gagner l’amitié des élèves. Après un certain nombre de vaines tentatives, je leur parlais du vieux truc de mon mentor.
Il m’arrive encore aujourd’hui de rencontrer par hasard certains de ces stagiaires qui m’ont été confiés et tous, sans exception, me remercient de les avoir ouverts au fait que nos élèves ne sont pas nos amis et que les enseignants ne sont pas non plus les leurs.
En bref, les adolescents ont besoin de balises [même s’ils ne l’admettent pas], mais aussi de souplesse dans l’application des normes de comportement, Un jeune sera toujours reconnaissant devant un professeur qui lui permet le droit à l’erreur.
Henri Marineau, Québec
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