« -- Crois-tu, reprit Lesage, qu’on pourrait en faire un enjeu électoral ?
--Eh bien… c’est une grosse affaire… Avant de se lancer là-dessus, ce ne serait pas une mauvaise idée de solliciter un nouveau mandat.
--Bon, voyons ça, dit Lesage en feuilletant l’agenda qu’il venait de tirer de sa poche. Que diriez-vous du…du 14 novembre ?
Je fus d’abord estomaqué comme les autres. Puis, voyant qu’une date était déjà fixée, je compris que pour une fois les deux frères ennemis agissaient comme larrons en foire. D’emblée, Lapalme s’était montré favorable à la nationalisation. Ce que j’ignorais cependant, c’est que Lesage s’y était rallié peu à peu, sans mot dire, allant jusqu’à faire sonder subrepticement les marchés financiers américains auxquels on devrait s’adresser le cas échéant. »
René Lévesque, « Attendez que je me rappelle » 1986.
Il y a là une remarquable méthode politique, imaginative, opportuniste, et qui n’est pas dénuée d’idéalisme. Ce sont des canadiens-français qui ont imaginé qu’ils pourraient prendre le contrôle d’une ressource énergétique en payant les anglais avec l’argent des anglais. Hélas, c’est à cette méthode politique astucieuse que le P.Q. a renoncé dès sa fondation.
Il a fallu bien du temps pour reprendre le cours normal des choses. La gouvernance souverainiste, c’est d’abord ça, une méthode politique, et ce n’est peut-être que ça, après tout. On peut détester cette méthode si c’en est une, mais au vu des résultats des élections référendaires de 1970 et 1973, puis, plus tard, de TOUS les résultats électoraux dont ceux, particulièrement désastreux aux plans politiques autant qu’économiques, des deux référendums, et à moins de consentir à frapper le « mur » comme l’ont fait à tour de rôle depuis peu le P.I. et O.N., il fallait ABSOLUMENT que le P.Q. adopte et propose une autre méthode d’accéder d’abord, puis d’exercer éventuellement. le pouvoir. Nous y sommes.
Ce n’est pas demain l’indépendance. Oh que non ! Mais ce n’est pas non plus feu l’indépendance. Rien n’a encore été saccagé. Pour le moment, l’avenir est encore protégé. Tout n’est pas joué donc, comme ce l’aurait été si le P.Q. avait persisté dans un référendisme complètement dévalué auprès de l’électorat ou, pire, s’il s’était lancé dans une fuite en avant, en reprenant l’idée d’une l’élection référendaire alors qu’il était dans l’opposition. Mais au pouvoir, oui, oui, au pouvoir comme les libéraux de 1960, qui peut dire que l’occasion ne fera pas le larron ?
C’est de très peu que les indépendantistes les plus durs ont manqué un rendez-vous important le 4 septembre dernier. Le prochain rendez-vous pourrait bien être à terme plus déterminant qu’on ne le croit pour la suite des choses comme on dit, c’est-à-dire l’indépendance.
Vivement l’Union sacrée de tous les indépendantistes !
Vivement l’Union sacrée de tous les indépendantistes !
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9 commentaires
Jean-Renaud Dubois Répondre
23 décembre 2012@ Marcel Haché
Merci pour vos textes qui rejoignent, je pense, "l'esprit de la majorité" qui contribuent au financement de Vigile ; et qui sont des lucides (dans le bon sens du mot) qui se taisent. Ils sont beaucoup plus nombreux que l'on pense.
Ils applaudissent à vos analyses : clairvoyantes et surtout plus vendeuses que celles de notre PONTIF (monsieur ex cathédra) qui se sert de canons au lieu de... touches de piano, metttons.
Une chance qu'il y a M.Le Hir et de nombreux autres -- (ex: M.Noël qui signe des textes très bien documentés) -- qui désirent "AVANCER" ; à l'instar de Patrice-Hans Perrier, qui a bien résumé la situation : «.....« Il y a une atmosphère de foire d’empoigne qui règne ici ... (....l’éternel combat de coq entre un Pierre Cloutier...etc...», dit-il.
Ce monsieur - comme M.Turcotte - revient continuellement sur un passé que l'on ne peut malheureusement pas changer!
Vigile diviserait-il au lieu de rassembler? Vigile a fait fuir nos ardentes indépendantistes (ex: Ferretti et Hébert, et autres...), c'est dire!
Il semble donc que les femmes n'aient plus leur place. Vigile est-il devenu un club masculin ? Il me semble qu'il y aurait grand intérêt à relire : « Vigile ou De l’inintelligence politique », en réponse à A.V.
Finalement, Vigile devrait s'interroger sur le surplace de son financement. Moi cette année j'ai contribué que 50$ au lieu de 100$ : pourquoi ? Pour les raisons que j'ai énumérées plus haut. Il me reste peu de temps pour contribuer à la même hauteur que les années passées.
L'argent comme tout le monde le sait est le nerf de la guerre, encore faut-il rassembler - avec le ton approprié, comme le suggère M.Haché et Perrier.
Jean-Renaud Dubois
Sainte-Adèle
Christian Archambault Répondre
23 décembre 2012Je suis d'accord avec Pierre Cloutier. Le problème vient du fait que le mandat d'indépendance a toujours et est encore monopolisé par les partis politiques et de ce fait est soumis à la partisanerie de ceux-ci.
Marcel Haché Répondre
23 décembre 2012Il y a de ces commentaires si…si…qui nous obligent à nous reprendre. Je répondrai à Mme Ferretti pour tous les autres.
Ce ne sont pas « TOUS » les résultats électoraux qui furent désastreux, comme je l’ai écrit précédemment. Il y a bien eu celui de 1966 qui a tout déclenché, et qui fut par là un grand succès. Je serais bien incapable de renier le R.I.N.
Ceux du P.I. d’abord, puis ensuite ceux d’O.N. sont de cette race qui avait tout déclenché en 1966. Je ne les renierai pas plus. Mais c’est mon droit de les tourmenter un ti-peu…comme il arrive parfois qu’on gosse un ti-peu un ami.
Faut-il que les indépendantistes mettent tout sur la table tout le temps ? Pas du tout s’ils font de la politique. Rien ne les y oblige plus que ce qui obligerait nos ennemis. L’électorat sait très bien ce qui traîne dans la poche du P.Q. C’est ce qui traîne dans le cœur de tous les indépendantistes.
L’Union sacrée des indépendantistes, c’est une affaire de cœur. Et cette fois-ci, c’est à TOUS que je souhaite les meilleures Fêtes.
Archives de Vigile Répondre
22 décembre 2012Y a rien à faire avec les péquistois. Ils sont convaincus d'avoir raison et ils ne changeront pas d'idée.
Nous perdons carrément notre temps avec ces gens. Il faut s'organiser autrement. Cela prendra le temps qu'il faudra.
Allez vous faire voir ailleurs.
Pierre Cloutier
Archives de Vigile Répondre
22 décembre 2012Je crois que ON a plafonné à 1% et qu'ayant perdu Nicolet , ils ne pourront répéter l'exploit(sic)...Il est plus en plus perçu dans la population que la moitié seulement des sympathisants QS sont souverainistes...Le PQ a trop à perdre ,sur sa droite, à tenter un rapprochement au niveau des organisations.Constatant les résultats de la dernière élection ,est-ce que ceux qui ont voté QS et qui sont réellement souverainistes lèveront le nez , encore une fois,sur la possibilité d'un gouvernement majoritaire social-démocrate et souverainiste , ou bien, prendront-ils le risque de rester Gros-Jean comme devant...
Archives de Vigile Répondre
22 décembre 2012[1] En 1962, le PLQ a choisi comme thème de l'élection la nationalisation de nos ressources naturelles. Les leaders ont fait preuve de courage et ils ont réussit leur pari.
[2] Aujourd'hui il s'agit de nationaliser nos institutions politiques et le principe demeure le même. Cela demande un minimum de courage que le PQMarois n'a pas.
[3] La gouvernance dite "souveraniste" - ah que je déteste ce mot usé jusqu'à la corde - est un euphémisme de valorisation. C'est de la gouvernance provinciale exercée par des gens qui se prétendent "souverainistes" la main sur le coeur, mais la trouille dans les culottes et les deux pieds sur les freins.
[4 ] Si le PQMarois veut se faire réélire en espérant obtenir une majorité "souverainiste/indépendantiste", il devra avoir le courage minimal de mettre un plan d'accession à l'indépendance à court terme sur la table.
[5] Pas question de nous laisser enfumer une autre fois avec la "gouvernance souverainiste" actuelle. Il leur reste quelques mois pour y penser et agir. Plan de plan d'accession à l'indépendance sur la table, pas de coalition possible.
Pierre Cloutier
Archives de Vigile Répondre
22 décembre 2012Que vous ayez raison ou non, en regard des résultats obtenus, passés, présents et à venir, très estimé monsieur Haché, votre analyse s'appuie sur une compréhension réellement indépendantiste des étapes de notre lutte.
Je vous en remercie.
Andrée Ferretti.
Archives de Vigile Répondre
22 décembre 2012Comment ramener les tribuns de Vigile.net à la réalité du moment ?
Tous savent que ce sont les électeurs qui auront toujours raison et que le bilan du gouvernement minoritaire actuel est tributaire du résultat du 4 septembre dernier.
En conséquence, la seule marge de manœuvre devient celle de l’intégrité, i.e. le seul mandat que le gouvernement peut exercer avec fermeté.
Donc, investir des deniers publics dans la transparence de l’État pourrait ramener la majorité au parlement et retrouver le pouvoir d’agir.
Tout le bla bla jusqu’à présent fait le jeu des ennemis du pays et ils sont nombreux même sur Vigile.net, dois-je les identifier pour qu’ils réfléchissent avant d’écrire ?
Bonne réflexion et passer de Bons Moments avec les Vôtres !
A Forgues.
Archives de Vigile Répondre
22 décembre 2012Le PI n'a pas frapper un mur ? Il est encore bien à flots. Le PI fait comprendre à tout le monde qu'il faut une déclaration d'indépendance pour le Québec, au plus vite.