Savez-vous combien d’argent Thierry Vandal a rapporté dans les coffres du gouvernement du Québec durant ses 10 années à titre de PDG d’Hydro-Québec?

Trente-sept milliards de dollars. Cela comprend: 19,2 milliards en dividendes; 8,7 milliards en redevances hydrauliques, taxes sur les services publics, taxes foncières; et 9,1 milliards en recettes de TVQ. À cela s’ajoutent des recettes de TPS de l’ordre de 5,6 milliards pour le gouvernement fédéral.

Quel banquier pour l’État! Que le nouveau PDG Éric Martel se le tienne pour dit!

Éric Martel promet «un changement de culture» vers une plus grande transparence et des hausses de tarifs «raisonnables» axées sur l’inflation. Cela laisse entendre que sous son prédécesseur, Thierry Vandal, Hydro souffrait d’un manque de transparence, en plus d’avoir haussé ses tarifs de façon appréciable.

Durant son règne de 10 ans, c’est drôle de voir qu’aucun des gouvernements (Charest, Marois, Couillard) ne s’était plaint jusqu’à maintenant du manque de transparence de l’Hydro-Québec de Thierry Vandal ni de ses hausses de tarifs décrétées au fil des années avec l’aval de la Régie de l’énergie.

L’important pour Québec

Pour les gouvernements au pouvoir, l’important avec Hydro c’est la manne que la société d’État peut leur rapporter annuellement. Plus Hydro rapporte de l’argent dans les coffres de l’État, plus le gouvernement au pouvoir est content. Les histoires de manque de transparence ça ne bogue pas le gouvernement, qui, lui, a accès aux informations souhaitées! Le manque de transparence c’est un irritant pour les journalistes et les groupes sociaux... qui souhaiteraient faire la lumière sur bien des dossiers d’Hydro.

À l’instar de tous les PDG qui se sont succédé à la tête d’Hydro-Québec, le nouveau PDG Éric Martel découvrira rapidement que sa job consiste essentiellement à bien gérer la société d’État dans le but ultime de rapporter le plus d’argent possible dans les coffres du gouvernement du Québec.

Hausses biaisées

Le jour où les hausses de tarifs d’Hydro seront décrétées en fonction de la rentabilité globale de la société d’État et non seulement d’une des divisions comme c’est le cas actuellement avec Hydro Distribution, je commencerai à croire que le PDG d’Hydro a à cœur le bien-être financier de sa clientèle et non seulement celui de son actionnaire, le gouvernement du Québec.

Je vous rappelle que les demandes annuelles d’augmentation de tarifs déposées par Hydro-Québec à la Régie de l’énergie sont strictement basées sur la profitabilité de la division Hydro Distribution, qui nous alimente en électricité.

Or, cette division achète son électricité de la division Hydro Production. Le hic? Les hausses de tarifs décrétées par la Régie de l’énergie ne tiennent pas compte des énormes profits qu’Hydro Production engrange notamment sur le dos d’Hydro Distribution...

Et à qui appartient la Régie de l’énergie? Au gouvernement du Québec!