Ville-Mitis, 7 avril 2026

Souviens-toi de demain

Tribune libre

La démographie, c'est le destin.


MAXIME ATTRIBUÉE À AUGUSTE COMTE


C'est jour d'élections au Québec. Le premier ministre Justin Trudeau peine à obtenir un second mandat à la tête de sa Belle Province, tandis que les néodémocrates de Jagmeet Singh sont aux commandes des vraies affaires à Ottawa. François Legault avec la Coalition Présent Québec (CPQ) a fait le plein de l'ancien vote péquiste. Toutefois, puisque la génération des boomers se réduit comme une peau de chagrin, les jeunes issus de la «diversité» favorisent le maintien continuel des libéraux au pouvoir et la montée inexorable de Québec solidaire.




Jagmeet Singh, à gauche, est un Justin Trudeau élevé au carré.




Photo: Chris Young / The Canadian Press




Après un début de règne sans partage sur la circonscription de Rimouski-Matane (et La Mitis!), le député caquiste Pascal Bérubé affronte une adversaire de poids. La solidaire (QS) Kédina Fleury-Samson, mairesse de Ville-Mitis, a succédé en 2024 à Danielle Doyer. Madame Doyer est décédée paisiblement alors qu'elle assistait à un concert de Bérard Dupéré en son honneur. Quant au candidat libéral, un illustre inconnu, il fut attaché politique de Joël Charest à Ottawa. Monsieur Charest, 35 ans, vit confortablement de sa pension fédérale. 



Les rues de Ville-Mitis sont calmes. Personne ne joue à l'extérieur, et cela, pour deux raisons. Il fait anormalement chaud en ce début avril. Un chercheur de l'Institut Maurice-Lamontagne sensibilise au réchauffement climatique le nouveau chef des conservateurs fédéraux, unilingue anglais et créationniste. Il y a aussi que nos enfants souffrent davantage de caries depuis l'interdiction du fluor dans les tubes de dentifrice par le conseil municipal. L'animateur populiste Jean-François (Jeff) Fortin défend sur les ondes de la radio locale cette décision insensée - tout en ne la respectant pas pour lui-même - au nom d'un régionalisme «ouate de phoque».



Avec son slogan sur écran géant «Mon originalité, mon dynamisme et ma détermination», Madame Fleury-Samson a mis tout son poids en balance. Mère de six enfants, elle peut engranger le vote des progressistes, des femmes ainsi que de la quasi-totalité des communautés culturelles formant à ce jour 20% de la population dont 30% de la jeunesse.


Face à une représentante de la «diversité» toujours en expansion, Pascal Bérubé paraît vieux et dépassé. Le vedettariat qu'il cultive sans relâche eut pour but de stimuler, en vain, l'implantation de l'École nationale d'égoportrait (ÉNEQ) sur ses terres. Seule nouveauté: l'unique journaliste en ville, Roger Boudreau, est devenu l'attaché de presse de Pascal. Il fallait bien que les choses changent pour que tout reste pareil...




Il est maintenant 19 heures 38. Un homme se dirige vers la permanence de la Coalition Présent Québec. Il s'agit du fidèle secrétaire de mononcle Pascal. Selon une enquête probabiliste effectuée à la sortie des bureaux de scrutin, la candidate de Québec solidaire l'emporterait avec 52% des voix. Quand la défaite du candidat caquiste sera consommée, qu'adviendra-t-il de l'ancien député-touriste? Deviendra-t-il animateur à «Deux filles le matin»?




À suivre.















La démographie fera de Kédina Fleury-Samson la future députée de Rimouski-Matane.


Photo: Sonia Lévesque, L'Information, 7 novembre 2011.



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Caroline Sarah St-Laurent3 articles

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Je suis doctorante à l'Université du Québec à Montréal sous la direction de Joseph Yvon Thériault. Après avoir rédigé un mémoire sur l'affirmation nationale en milieu rural, je travaille présentement à la rédaction d'une thèse intitulée «Aux marges de l'Empire.L'Afrique du Sud dans l'imaginaire moderne des nationalistes québécois. De la guerre des Boers à nos jours».





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