L’appui accordé à l’ADQ révèle un haut de cœur d’une grande partie de la population contre les deux partis qui dominent le Québec depuis près de 50 ans et dont les débats interminables sur le souverainisme versus le fédéralisme ennuient de plus en plus.
Ces deux partis n’ont rien fait pour empêcher la détérioration, depuis le début des années 1980, du système de santé, du système d’éducation et des infrastructures du Québec, tout en assistant passivement à une stagnation du niveau et de la qualité de vie de la classe moyenne, malgré la croissance du produit intérieur brut (PIB). La gauche, qu’elle soit intellectuelle ou non, devrait être capable de comprendre ce profond mécontentement populaire et de l’exprimer dans ses propres termes.
Cependant, il ne faut pas occulter, comme le fait malheureusement Victor Levy-Beaulieu, ce que propose l’ADQ : un retour au duplessisme. Son autonomisme, son libéralisme économique (l’État ne doit guère intervenir dans le marché) et son populisme démagogique renouent avec une période de l’histoire que nous croyions définitivement révolue. Son appui à la radio-poubelle de Québec, son soutien à la pétition contre les présumés amateurs de bordel, ses propos sur les accommodements raisonnables, ses craintes sur l’immigration... reflètent sans aucun doute des sentiments qui existent dans une partie de la population. Mais je ne vois pas pourquoi nous devrions sanctifier des sentiments fussent-ils populaires, lorsqu’ils sont xénophobes et relèvent de la peur et de l’ignorance.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé