Voile islamique - Vivian Barbot se dissocie de la FFQ, qu’elle a dirigée

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Vivian Barbot remet les pendules à l'heure

Ottawa — L’ancienne présidente de la Fédération des femmes du Québec, Vivian Barbot, ne s’étonne pas de la création d’un nouveau groupe de femmes contestant les prises de position de la FFQ. Selon elle, la Fédération « stagne depuis des années » et elle doute qu’elle en serait encore membre n’eût été le statut de membre à vie que lui procure le fait d’en avoir été dirigeante.

En entrevue avec Le Devoir pour commenter la naissance prochaine de PDF (Pour les droits des femmes du Québec) sur fond de division à propos de la Charte des valeurs québécoises, Vivian Barbot a déploré ce qu’elle considère comme le « lent déclin » de la Fédération des femmes du Québec, qu’elle a dirigée de 2001 à 2003.

Stagnation et raccourcis

« Ça tourne toujours autour de la pauvreté, la pauvreté et la pauvreté », juge l’ex-députée du Bloc québécois. Elle désapprouve l’opposition de la FFQ à l’interdiction du port de symboles religieux ostentatoires dans la fonction publique, en particulier le voile islamique.

« Cette idée qu’elles doivent absolument rester voilées sous prétexte qu’on va autrement les garder dans la pauvreté présuppose que toutes les femmes immigrantes sont pauvres, que toutes les femmes voilées sont ostracisées, que toutes les femmes noires sont discriminées. C’est un peu court comme réflexion. Je ne suis pas d’accord du tout. » Mme Barbot adresse à la FFQ la même critique que PDF, soit celle de faire du « clientélisme » et d’essayer de faire plaisir à chaque groupe communautaire plutôt que de développer une « vision beaucoup plus large » des enjeux féministes.

Vivian Barbot considère le voile comme un symbole d’assujettissement de la femme. Au point, raconte-t-elle, qu’elle a longtemps changé de file d’attente au magasin quand elle constatait que la caissière était voilée. « Il a fallu que je fasse un effort pour ne plus le faire. […] Ça me heurte profondément. Je ne porte pas de jugement sur la femme qui le porte, mais cette image me déplaît à voir là où j’appelle mon chez-moi. »

« Indépendamment du fait que ce ne sont pas toutes les femmes qui portent le voile qui sont ostracisées, le voile en lui-même donne une image de l’oppression des femmes », ajoute-t-elle. Selon elle, qu’importe comment le voile est utilisé ailleurs dans le monde, qu’il y soit accepté ou non, elle veut que le Québec se donne ses propres balises pour les raisons qui lui sont propres. « Que fait-on ? On continue comme ça et nos enfants vont être élevés par des femmes voilées, et ça n’a aucune conséquence, ça ne veut rien dire ? Ou est-ce qu’on a une vision historique en disant que les femmes qui étaient voilées chez nous ne le sont plus ? On vit avec une idée de l’ouverture, bonne ou mauvaise, c’est la nôtre. Et qu’on ne vienne pas me demander si Francine Grimaldi va enlever son turban. C’est rire du monde. » Selon elle, le voile est « un problème majeur », qui était déjà là, « latent ».

Contre la division

Quand on lui demande si elle est encore membre de la FFQ, Vivian Barbot répond qu’elle l’est d’office à titre d’ex-présidente. Mais sinon, le serait-elle encore ? « Je ne le pense pas. »

Cela dit, Mme Barbot ne s’enrôlera probablement pas pour autant dans PDF, car elle estime que la division du mouvement féministe ne peut que lui nuire. « Actuellement, il y a une bataille à faire à la FFQ. Je serais plus d’avis que les gens aillent la faire. Mais moi, je ne la ferai plus. » Mme Barbot a été députée du Bloc québécois dans Papineau de 2006 à 2008. Elle a été défaite par Justin Trudeau.

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L’auteure a été présidente de la Fédération des femmes du Québec, députée du Bloc québécois et présidente par intérim du Bloc québécois





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