Il n'y a pas de peuple sans identité. Il n'y a pas d'indépendance sans peuple pour la revendiquer
Serge Cantin n’est pas exactement un souverainiste joyeux. Depuis Ce pays comme un enfant, paru en 1997 il cherche à comprendre la signification de la condition québécoise et à la différence de bien des intellectuels qui ont retenu de la Révolution tranquille une forme d’optimisme fondamental, comme si la modernité qui chante devait conduire le Québec à un destin radieux, il ne cesse d’en explorer la part tragique. Comment expliquer ce terrible sentiment d’inachèvement au cœur de la culture québécoise? C’est à cette lumière qu’il faut lire son nouveau recueil d’articles et d’essais, La souveraineté dans l’impasse, dont le titre est suffisamment évocateur pour qu’il ne soit pas nécessaire de le commenter exagérément, et qui est paru quelques semaines après les dernières élections aux Presses de l’Université Laval.