Après Québec 2008 - Québec 2009

13 sept. 1759-2009 - La Conquête VS L’Acte de naissance d’un peuple sans Souverain

Tribune libre 2008

Le 250e anniversaire de la Conquête britannique et de notre naissance en tant que peuple distinct du peuple de France. En tant que peuple souverain du Québec, sans Souverain.
Dans le Journal de Québec - 2008 08 25 - Le buzz de Québec - Donald Charrette propose de fêter la Conquête !
M. Charrette,
Vous dites, concernant les suites du 400e et la poursuite en 2009 de cette lancée :
« Il faudra y penser rapidement avant que « l’effet 400e » ne s’estompe. Si, entre-temps, on est en manque de festivités, on peut toujours souligner en 2009 le 250e anniversaire de la conquête britannique qui a fait de Québec une partie de ce qu’elle est. Pierre Curzi pourrait reprendre du service. »
Vous avez tout à fait raison, dans la foulée des succès des fêtes du 400e, Québec s’est enfin sorti de la déprime de l’échec de Québec 84... Nous savons maintenant que nous savons faire... Nous savons congédier les équipes qui ne font pas l’affaire à temps et avant que le naufrage appréhendé ne se produise... Nous avons appris de nos erreurs passées et nous voilà partis pour la gloire... Désormais, les projets d’envergure ne sont plus hors de notre portée et tués dans l’œuf parce que supposés trop ambitieux... Nous savons être à la hauteur de nos ambitions. Nous pouvons maintenant envisager possible la réalisation de projets qui avant ce succès du 400e, se seraient enlisés dans le doute et le repli.
Votre dernière idée quant au fait de célébrer les 250 années de Conquête britannique dans le Parc des champs de batailles fédéral est une idée que j’endosse à... 110%... Ce Parc est notre cadeau fédéral du 300e. N’est pas innocent le fait qu’il s’agisse du lieu mythique de la bataille qui nous a fait être Conquis. Et... il ne fallait surtout pas en parler au 400e. Vous proposez de le faire en 2009, j’abonde... Il est grand temps que cette Conquête ne soit plus objet de silence et de honte, et je salue votre projet qui la ferait être parole et fierté. Pas seulement celle qui consiste à voir les beautés du legs britannique, mais celle inhérente au fait d’y voir désormais non plus NOTRE défaite, mais celle du Régime français. En ce qui nous concerne, il s’agit plutôt du lieu dit dans l’espace et dans le temps, de notre naissance en tant que peuple à part entière, distinct du peuple de France. S’il existe bel et bien un peuple du Québec, il est né quelque part et à un moment donné... il est né le 13 septembre 1759, ce jour où les armées du Souverain de France ont été vaincues. Notre Souverain a abdiqué à son devoir premier de protéger son peuple contre l’envahisseur... Une abdication qui nous fait naître dès lors en tant que peuple sans Souverain, peuple souverain, 30 ans avant la Révolution française. Date et lieu de fière et digne naissance, à fêter en 2009...
Vous citez M. Curzi en l’invitant à reprendre du service pour ce faire... je doute qu’il récidive... d’autant si vous persistez à le nommer en référence à la dérive médiatique qui lui a fait faussement dire qu’il était opposé à la venue de Sir Paul, lui qui n’a jamais été opposé à cette bienvenue venue. Il a plutôt endossé mon « Mot de bienvenue à Sir Paul ». Ce texte, jamais publié ( sauf dans Vigile ) et identifié comme étant l’initiateur d’un fictif « mouvement d’opposition » à la venue de Sir Paul, en parle justement de la Conquête. Votre suggestion se situe en droite ligne avec ce qui y est dit...
Bien sûr la Conquête britannique « a fait de Québec une partie de ce qu’elle est », comme vous dites... Je suis d’accord, pour peu que cela ne veuille pas dire que sans Conquête, Québec n’aurait pu, su, voulu, devenir tout aussi belle et grande qu’aujourd’hui... La Conquête et l’apport britannique s’ils sont parties de notre histoire, de notre paysage architectural, ne veut pas pour autant dire que la Conquête étaient nécessaire... pour nous « développer »... Nous aurions pu tout aussi bien nous développer et tout aussi bien, autrement et sans Conquête... Mais bon... cela est arrivé... Cela est partie de nous... Soit !
Reste à transformer la honte de nos ancêtres français en fierté québécoise... Métamorphoser le silence honteux en fière parole. Pendant ce 400e, on a voulu passer sous silence la Conquête... Pourquoi donc si c’est pour la fêter en 2009 ? Nous, nous en avons parlé en 2008... et non pas pour nous opposer à la venue de Sir Paul... au contraire... parce qu’il nous a semblé que la parole est préférable au silence...
En 2009, ce 250e anniversaire pourrait être une belle occasion de fêter notre naissance en tant que peuple souverain, sans Souverain, nous sommes d’accord... À moins que votre commentaire n’ait été qu’ironique... afin de caler de manière tout à fait partisane et fallacieuse M. Curzi, en accréditant la thèse diffamatoire qui l’a fait faussement paraître opposé à la britannique venue de Sir Paul... à vous de me le dire... Vous êtes partisan ou vous proposez vraiment de fêter le 250e anniversaire de la bataille scellant la Conquête britannique ? Si vous n’êtes pas partisan... j’offre mes services... pour y contribuer. Et... il ne faudrait pas trop compter sur M. Curzi si vous continuez à le diffamer ainsi...directement, par association, ou insinuation trompeuse... Par contre, si vous êtes sérieux, il pourrait être d’un grand secours, pour sûr.
Luc Archambault
PS
Aux souverainistes de Vigile...
D’aucuns trouveront étonnant, voire inapproprié, de vouloir fêter la « Conquête britannique ».
Bien sûr, il ne s’agit pas de fêter la Conquête, tel qu’elle a toujours été célébrée ou au contraire passée sous silence. D’autant, qu’il s’agit d’une Conquête par les armes, la guerre, la dépossession, le meurtre, l’incendie, la destruction. D’autant qu’elle a laissé des marques indélébiles portées de générations en générations par nos ancêtres, nos aïeuls, nos grands-parents, nos parents, souvenirs douloureux de défaite et de soumission. La Honte ! La honte du vaincu, de l’homme à genoux. La honte du mâle guerrier. La honte de l’homoquebecencis.
Un soldat qui a participé à ces opérations de terreur n’est pas peu fier de noter dans son journal :
« Nous avons brûlé et détruit jusqu’à quatorze cents belles fermes, car, pendant le siège, nous étions les maîtres de leur pays, le long de la rive, et nous envoyions presque continuellement des groupes pour ravager la campagne, si bien que cela leur prendra un demi-siècle pour réparer les dégâts. » Source : republiquelibre.org/cousture/1759
Cette Conquête britannique peut être aussi, le lieu de notre Conquête à nous, celle qui nous fait être peuple souverain, sans Souverain, donc peuple souverain et démocratique, 30 ans avant la Révolution française.
J’appelle la métamorphose de la Conquête, j’appelle le rapatriement de la Conquête, l’appropriation de la Conquête. J’appelle la transformation de la honte et de l’humiliation en fierté et dignité.
S’il existe bel et bien un peuple souverain du Québec, il n’est pas né en 1608... puisque nous étions français, partie intégrante du peuple de France. S’il existe un peuple souverain du Québec, il est né ce jour où, a contrario, le peuple de France par l’action ou l’inaction de l’incarnation de sa souveraineté de peuple, le Souverain de France, Louis XV, a abdiqué à son devoir premier de soustraire son peuple à l’envahisseur et à la mainmise d’un Souverain usurpateur et impérialiste.
Chaque peuple a son histoire. Elle est rarement exempte de sang, de douleur. L’enfantement des peuples se fait à l’image de l’enfantement humain... Le nôtre n’échappe pas à la règle... Quand l’on fête en France la Révolution française, ou en Algérie l’accession à l’indépendance, on fête la victoire des lumières, même si l’ombre en est forcément partie. Le fait de ne pouvoir fêter l’État souverain qu’on espère, n’empêche pas de fêter ce que nous sommes. Nous sommes un peuple démocratique, pacifique et souverain. Nous sommes le peuple souverain du Québec. Ce peuple distinct du peuple de France est né par la Conquête. Par la défaite des armées du Roi de France. Par la défaite de son général Montcalm et de son armée française qui n’a pas tenu compte de nos conseils qui lui suggéraient de combattre à notre façon... et non à la façon des autocrates de la noblesse européenne. Il n’a pas écouté le peuple, son peuple... ce jour-là de notre défaite... Plus tard, quand Lévis a remporté à bataille de Sainte-Foy, qui aurait pu permettre de reprendre Québec, Louis XV ne nous a pas envoyé de renforts...
« En 1760, le chevalier de Lévis, arrivé de Montréal, attaque les Anglais à son tour et les défait à Sainte-Foy. Le siège de Québec recommence, mais cette fois-ci avec les Français à l’extérieur des murs. Les deux armées attendent désespérément des renforts, mais ce sont les Anglais qui en reçoivent. Lévis est alors obligé de se replier sur Montréal. La France n’a envoyé aucun renfort et les Canadiens, abandonnés et trahis, refusent de prendre les armes. » Source : republiquelibre.org/cousture/1759
Ce jour-là... quand les bateaux anglais sont arrivés les premiers aux abords de Québec, cela ne faisait que sceller la victoire de Wolfe le 13 septembre 1759. C’est ce jour-là donc... que tout a basculé... que la réalité de l’abdication du Roi de France s’est incarnée dans la défaite. Abdiquant, nous sommes devenus sans Souverain... Nous sommes devenus peuple souverain, personne d’autre n’étant habilité à incarner notre souveraineté de peuple... Cette Conquête, c’est la honte de la France, pas la nôtre... Cette Conquête, est notre Conquête... L’Acte de notre naissance en tant que peuple distinct de tout autre. En tant que peuple à part entière et souverain. L’Acte de naissance du peuple démocratique et souverain du Québec. Cela se fête en 2009, 250e anniversaire de notre naissance en tant que peuple souverain du Québec.
Cette démarche inédite, j’en conviens, se situe dans cette longue marche de réappropriation de notre culture et de notre histoire qui depuis Lord Durham nous fait cheminer vers notre dignité retrouvée de peuple existant et à part entière. Nous fêtons à Québec la Nouvelle-France ! Cette époque où nous étions toujours qu’une partie du peuple de France. Nous pourrions désormais avoir notre fête à nous, peuple souverain du Québec. Nous n’avions pas d’Histoire... et nous n’avons toujours pas de date et de lieu de naissance en tant que peuple distinct. Attendant le Messie qui nous ferait créer l’État souverain... Cette démarche nous ferait cesser d’attendre... nous ferait nous incarner dès maintenant dans le réel de l’Histoire qui nous a fait être peuple souverain, sans Souverain, sans État souverain. Peuple souverain fondateur de l’État. Et non, peuple en attente de fondation que nous procurerait celle de l’État souverain... Nous existons malgré le fait que nous n’ayons pas d’État propre et souverain. Nous existons dans la résilience qui nous fait être existant, sans Souverain, sans État souverain. Cette existence doit pouvoir sans délai, sans autre attente, se donner maintenant, un lieu, une date, un Acte de naissance. 2009 pourrait être l’occasion de ce faire, dans la fierté et la dignité du sentiment d’être, tel qu’incarné à défaut d’État valide, dans l’Histoire, dans la réalité de l’Histoire de notre conquête. Celle qui nous a fait a contrario et contre toute attente, devenir peuple orphelin de Souverain, donc, peuple souverain.
Cet Acte de naissance du 13 septembre 1759 nous fait avoir 250 ans d’existence souveraine. Ne reste qu’à l’incarner dans la fête, dans la parole de la fête. Le 13 septembre 2008 prochain, nous laisse une année pour préparer la fête du 250e anniversaire de notre naissance en tant que peuple souverain du Québec. M. Donald Charrette du Journal de Québec nous y invite. Autant cette fois ne pas laisser les canadianisateurs faire seuls l’éloge de cette Conquête britannique dont le Canada est l’avatar indigne, puisqu’il n’a jamais nommément soumis l’Acte qui le fonde, le constitue et le gouverne à l’approbation du peuple démocratique et souverain du Québec. Autant opposer à la honte de la défaite, à la douleur de la guerre, la fierté et la dignité de la vie, de la naissance d’un peuple. Celle du peuple que nous sommes, hors l’État, existant, démocratique, pacifique et souverain, malgré tout, envers et contre toutes conditions adverses et peu favorables. Non seulement nous aurons une Histoire, mais nous aurons aussi si nous le voulons, un lieu et une date de naissance qui ne sera plus une défaite mais une victoire, la Victoire de la vie. Le 13 septembre ne sera plus une fête de la honte fêtée par le Conquérant britannique, mais NOTRE fête de NOTRE fierté retrouvée. Notre anniversaire de naissance.
L’État souverain ne crée pas le peuple. C’est le peuple souverain qui fonde l’État souverain. Ce peuple souverain pourrait « à partir de désormais » avoir 250 ans d’existence au moins, lorsqu’il décidera de fonder l’État valide qu’il désire... C’est autre chose que de compter sur l’État souverain pour fonder, incarner la réalité de l’existence du peuple souverain du Québec. L’Assemblée nationale pourrait décréter le 13 septembre 2009 comme étant le jour et l’Acte de notre 250e anniversaire de naissance et d’existence en tant que peuple démocratique et souverain du Québec. Sans attendre... à nous de faire la fête en 2009.


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27 commentaires

  • Nicodème Camarda Répondre

    1 septembre 2011

    «Désolez je me corrige»
    @ Monsieur Luc Archambault
    Avant tout merci pour ce texte. Ça fait drôlement réfléchir. Le fil des billets est très intéressant ; c’est la première fois que je vous vois douter de vos arguments. Ceux de Jean Claude Pomerleau sont aussi très convaincants, déroutant par moments mais l’ontologie et la géopolitique ont aussi cette faculté.
    Suite à la lecture de cette phrase [L’État souverain ne crée pas le peuple. C’est le peuple souverain qui fonde l’État souverain.] Je me pose deux questions: 1) «comment un peuple peut-il être souverain s’il n’est pas d’abord indépendant du pouvoir qui l’opprime ou qui le lie à une constitution qui n’est pas la sienne?» 2) «Est-ce qu’une déclaration d’indépendance québécoise est envisageable quand on est de mouvance souverainiste?» C’est peut-être naïf comme questions mais je n’en ai pas d’autres qui me viennent à l’esprit en ce moment.
    Cependant j’ai aussi une suggestion. Une idée qui m’est venu en lisant la réponse que vous avez adressée à Jean-Francois le Québécois :
    [Ce peuple souverain du Québec n’existe pas dans l’État...Il n’existe que hors l’État... hors la loi, du moins il n’existe que depuis peu... dans une loi facilement révocable... et pas dans sa Constitution. Et pas en tant que peuple du Québec... celui qui est consulté pour créer l’État souverain... il n’existe en tant qu’ethnie « Québécoise »... non définie, on peut supposer qu’il ne s’agit que des Québécois d’origine française... On ne sait pas... Jamais le peuple du Québec n’a été consulté pour valider l’État du Canada... cet État qui pourrait lui soumettre une Constitution le reconnaissant comme peuple existant et démocratique, donc souverain. Mais ce n’est pas le cas... Le peuple du Québec n’existe que dans le sentiment... dans le fait de le chanter, ou de le dire... de se le dire à soi-même, ou en petits ou grands groupes...]
    Pourquoi ne pas se mettre au monde?. Vous allez peut-être rire mais pourquoi ne pas créer sur Vigile un onglet ou un volet «Constitution du Québec» ?
    Ben quoi, il faut bien commencer à quelque part non ? À pourrait recueillir les suggestions des internautes, les faire participé et réfléchir à la mise en œuvre d’une future constitution québécoise. Ce serait très démocratique ça; une constitution du Québec créée pas les québécois eux même. Un exercice concret et ontologique en même temps
    Bien à vous
    Amicalement
    Nicodème Camarda!

  • Archives de Vigile Répondre

    5 septembre 2008

    PRISE 3 – Jamais deux sans trois... s’il m’est permis de le faire... un ajout en PS
    @ Michel G
    PS au message précédent
    Pour plus de précisions...
    Vous dites :
    « La plupart des nations du monde ont pris 500 ans à naître. »
    Je dirais plutôt... ( je ne sais pas pour les autres nations, même si d’emblée, plusieurs d’entre elles me semblent avoir mis des siècles à se structurer en tant qu’État, du moins tels qu’ils nous apparaissent aujourd’hui )... C’est que la nôtre de nation... le peuple souverain du Québec, né il y 250 ans en tant que peuple distinct de tout autre, peut bien, comme bien d’autres nations de ce monde, lui aussi avoir des siècles d’âge, avant qu’il se convainque d’exiger de l’État actuel, successeur des États qui se sont succédé depuis cette douloureuse, noble, mais bâtarde naissance, qu’ils soumettent à sa directe et démocratique approbation, l’Acte qui les fonde, les constitue et les gouverne, comme s’y oblige l’État souverain du Québec, de manière à ce qu’il soit à la hauteur de ses prétentions qui le font, comme l’ont prétendu à tort les États impériaux auxquels il succède, prétendre le gouverner à bon droit sans même l’avoir nommément consulté.
    En somme, il est normal que cela prenne tout le temps que cela prend pour se constituer en tant que peuple, en tant que peuple souverain, alors que cette seule existence, pas même celle qui concerne l’État, cette seule existence en tant que peuple, en tant que peuple démocratique et souverain du Québec, est niée dans la Constitution actuelle de l’État actuel, telle qu'imposée par la force, par la force des armes de la Conquête, par la force de la bulldozante inertie impériale et coloniale héritée de la Conquête par les armes, par la force ayant force de Loi simplement validée par quelques juges de Cour... de Cour suprême. Alors donc que son existence a été niée, alors qu’elle est toujours niée... dans le fondement même de l’État actuel. Alors qu’à la Conquête par la force s’est substitué la Conquête par la culture, par la mainmise économique et financière, ( M. Parizeau n’a-t-il pas dû aller à New York pour financer les projets d’Hydro Québec ? ), alors que la menace de la bombarde est aujourd’hui remplacée par les représailles économiques, politiques, culturelles, identitaires et économiques... en somme les mêmes conditions géopolitiques qui nous ont fait être minoritaires en Amérique...
    C’est notre condition... « je connais mon rang, ma classe... » disait les manants face aux nobles... cela est partie de nous... ce qui ne nous empêche pas d’exister... hors l’État... depuis près de 250 ans, hors l’État, exister, délinquants... Nous devons apprendre maintenant ce que serait de vivre noblement, existant dans l’État, en honnête citoyen. La délinquance est un état qui a ses avantages... les délinquants mettent du temps à voir dans l’état d’honnête homme ce qui pourrait faire son bonheur... Longtemps il préfère s’en tirer autrement... en piratant tout un chacun... c’est ce que nous avons appris à faire pour survivre... Nous avons un temps été des flibustiers de l’illusion qui nous faisait être propriétaire en titre du Canada, comme aimait le voir son chantre de l’impérialisme canadien-français, sous la gouverne du « french power » Trudeauesque... cela a fait long feu... il nous a fallu passer par là... Entre-temps, on a pensé pouvoir forcer le Canada à monnayer, rançonner notre adhésion... taxer notre voisin... Fin de non-recevoir... bien évidemment... Le « taxage » n’est pas toléré dans la cour des grands, s’il y a « taxage », il nous sera plutôt impôt-sé... En attendant... on se repose en flânant ici et là en grande fête... 400e oblige...
    Tout cela prend du temps... rares sont les peuples qui, n’ayant jamais disposé d’État valide, sont parvenus à vivre sous les auspices d’un État validé par le peuple démocratique et souverain. Il me semble qu’il n’en existe aucun, qui soit à ce point proche de se doter d’un État valide. Ce qui se passe ici est unique dans l’Histoire politique humaine... à valeur d’exemple pour tant de peuples niés sur cette terre, de l’Amérique à l’Afrique, en passant par l’Europe centrale. La Catalogne, l’Irlande, la Corse, dont les peuplements remontent à la préhistoire, ont déjà été des États constitués. Pas le Québec, il n’a jamais eu l’occasion de se constituer lui-même en tant qu’État souverain. Il est né du passage de son statut de partie du peuple de France, à sujet de la Couronne britannique. Entre les deux, ce lieu de passage rétréci... ( Québec ), notre naissance il y a bientôt 250 ans, en 2009, en tant que peuple distinct de tout autre... Ce qui n’est pas rien... Il s’agit en quelque sorte au regard des États de ce monde, d’un peuple fantôme... voué à l’assimilation, donc pas la peine de l’appeler à se prononcer sur la validité de l’État qui, de force, l’a gouverné sous tutelle, et le gouverne toujours, depuis... sans le consulter nommément et démocratiquement.
    À cas particulier, solution unique et particulière... Rien ne sera ici comme ailleurs... Il ne s’agit pas d’une décolonisation traditionnelle. Les principes appliqués ailleurs en s’appliquent que transposés à la situation particulière... à nous d’inventer ce qui nous fera exister en soi, et dans l’État, quel qu’il soit.
    Les États passent, les peuples restent... qui sait si un jour, un éventuel État souverain du Québec, ne se fondera pas ou ne sera pas partie, souveraine, d’un État d’Amérique du Nord, voire d’un État panaméricain, Amérique centrale comprise... Pourquoi nous ratatiner au seul Canada... ? Encore là, pour peu que nous fondions le peuple, fondateur de l’État, en exigeant que tout État fasse approuver par nous, le peuple souverain du Québec, les Actes qui les fondent, les constituent et gouvernent celles et ceux qui nous gouvernent.
    Luc A.

  • Archives de Vigile Répondre

    5 septembre 2008

    PRISE 3 – Jamais deux sans trois... s’il m’est permis de le faire...
    @ Michel G
    PS au message précédent
    Pour plus de précisions...
    Vous dites :
    « La plupart des nations du monde ont pris 500 ans à naître. »
    Je dirais plutôt... ( je ne sais pas pour les autres nations, même si d’emblée, plusieurs d’entre elles me semblent avoir mis des siècles à se structurer en tant qu’État, du moins tels qu’ils nous apparaissent aujourd’hui )... C’est que la nôtre de nation... le peuple souverain du Québec, né il y 250 ans en tant que peuple distinct de tout autre, peut bien, comme bien d’autres nations de ce monde, lui aussi avoir des siècles d’âge, avant qu’il se convainque d’exiger de l’État actuel, successeur des États qui se sont succédé depuis cette douloureuse, noble, mais bâtarde naissance, qu’ils soumettent à sa directe et démocratique approbation, l’Acte qui les fonde, les constitue et les gouverne, comme s’y oblige l’État souverain du Québec, de manière à ce qu’il soit à la hauteur de ses prétentions qui le font, comme l’ont prétendu à tort les États impériaux auxquels il succède, prétendre le gouverner à bon droit sans même l’avoir nommément consulté.
    En somme, il est normal que cela prenne tout le temps que cela prend pour se constituer en tant que peuple, en tant que peuple souverain, alors que cette seule existence, pas même celle qui concerne l’État, cette seule existence en tant que peuple, en tant que peuple démocratique et souverain du Québec, est niée dans la Constitution actuelle de l’État actuel, telle qu'imposée par la force, par la force des armes de la Conquête, par la force de la bulldozante inertie impériale et coloniale héritée de la Conquête par les armes, par la force ayant force de Loi simplement validée par quelques juges de Cour... de Cour suprême. Alors donc que son existence a été niée, alors qu’elle est toujours niée... dans le fondement même de l’État actuel. Alors qu’à la Conquête par la force s’est substitué la Conquête par la culture, par la mainmise économique et financière, ( M. Parizeau n’a-t-il pas dû aller à New York pour financer les projets d’Hydro Québec ? ), alors que la menace de la bombarde est aujourd’hui remplacée par les représailles économiques, politiques, culturelles, identitaires et économiques... en somme les mêmes conditions géopolitiques qui nous ont fait être minoritaires en Amérique...
    C’est notre condition... « je connais mon rang, ma classe... » disait les manants face aux nobles... cela est partie de nous... ce qui ne nous empêche pas d’exister... hors l’État... depuis près de 250 ans, hors l’État, exister, délinquants... Nous devons apprendre maintenant ce que serait de vivre noblement, existant dans l’État, en honnête citoyen. La délinquance est un état qui a ses avantages... les délinquants mettent du temps à voir dans l’état d’honnête homme ce qui pourrait faire son bonheur... Longtemps il préfère s’en tirer autrement... en piratant tout un chacun... c’est ce que nous avons appris à faire pour survivre... Nous avons un temps été des flibustiers de l’illusion qui nous faisait être propriétaire en titre du Canada, comme aimait le voir son chantre de l’impérialisme canadien-français, sous la gouverne du « french power » Trudeauesque... cela a fait long feu... il nous a fallu passer par là... Entre-temps, on a pensé pouvoir forcer le Canada à monnayer, rançonner notre adhésion... taxer notre voisin... Fin de non-recevoir... bien évidemment... Le « taxage » n’est pas toléré dans la cour des grands, s’il y a « taxage », il nous sera plutôt impôt-sé... En attendant... on se repose en flânant ici et là en grande fête... 400e oblige...
    Tout cela prend du temps... rares sont les peuples qui, n’ayant jamais disposé d’État valide, sont parvenus à vivre sous les auspices d’un État validé par le peuple démocratique et souverain. Il me semble qu’il n’en existe aucun, qui soit à ce point proche de se doter d’un État valide. Ce qui se passe ici est unique dans l’Histoire politique humaine... à valeur d’exemple pour tant de peuples niés sur cette terre, de l’Amérique à l’Afrique, en passant par l’Europe centrale. La Catalogne, l’Irlande, la Corse, dont les peuplements remontent à la préhistoire, ont déjà été des États constitués. Pas le Québec, il n’a jamais eu l’occasion de se constituer lui-même en tant qu’État souverain. Il est né du passage de son statut de partie du peuple de France, à sujet de la Couronne britannique. Entre les deux, ce lieu de passage rétréci... ( Québec ), notre naissance il y a bientôt 250 ans, en 2009, en tant que peuple distinct de tout autre... Ce qui n’est pas rien... Il s’agit en quelque sorte au regard des États de ce monde, d’un peuple fantôme... voué à l’assimilation, donc pas la peine de l’appeler à se prononcer sur la validité de l’État qui, de force, l’a gouverné sous tutelle, et le gouverne toujours, depuis... sans le consulter nommément et démocratiquement.
    À cas particulier, solution unique et particulière... Rien ne sera ici comme ailleurs... Il ne s’agit pas d’une décolonisation traditionnelle. Les principes appliqués ailleurs en s’appliquent que transposés à la situation particulière... à nous d’inventer ce qui nous fera exister en soi, et dans l’État, quel qu’il soit.
    Les États passent, les peuples restent... qui sait si un jour, un éventuel État souverain du Québec, ne se fondera pas ou ne sera pas partie, souveraine, d’un État d’Amérique du Nord, voire d’un État panaméricain, Amérique centrale comprise... Pourquoi nous ratatiner au seul Canada... ? Encore là, pour peu que nous fondions le peuple, fondateur de l’État, en exigeant que tout État fasse approuver par nous, le peuple souverain du Québec, les Actes qui les fondent, les constituent et gouvernent celles et ceux qui nous gouvernent.
    Luc A.

  • Archives de Vigile Répondre

    5 septembre 2008

    NÀLR- Une fois encore désolé... je ne comprends pas pourquoi les fautes ne m'apparaissent qu'une fois le texte publié... quelques corrections...
    PRISE 2 -
    @ Michel G
    Vous situez la naissance « politique » du peuple souverain du Québec « comme nation » à l’Acte de Québec du 13 juin 1774. S’il est question de se définir selon le bon vouloir du Conquérant et ce qu’il voulait faire de nous, on pourrait aussi la situer à la Proclamation royale du 7 octobre 1763.
    Pour ma part, désirant nous définir selon ce que nous-mêmes nous pensons que nous sommes, hors ce que les autres ont voulu que l’on soit, hors comment ils nous nomment et nous définissent, j’opte pour autre chose. Comme les Inuits l’ont fait en se nommant comme ils se nomment et non pas comme nous les avons nommés, Esquimaux...
    J’opte donc pour ce qui nous a fait être ce que nous sommes, selon ce que nous, nous étions... Sujets du Roi de France, partie du peuple de France... jusqu’au jour où manifestement, ce Souverain a abdiqué son devoir premier qui consiste à protéger son peuple, assurer sa sécurité, envers et contre tout, y compris contre l’envahisseur. La défaite de Montcalm me semble être le lieu dit dans l’espace et dans le temps de cette abdication de la Couronne de France, la défaite des armées de France face à l’envahisseur, la défaite de Montcalm voulant affronter l'ennemi contre l'avis de généraux « canadiens », sans attendre les renforts, et il a voulu combattre non pas comme nous le voulions, mais à l'européenne, en bataille rangée, son honneur prévalait sur le nôtre... au mépris de notre prudence et connaissance du terrain et de nos forces...
    Un moment charnière et partie intégrante de notre histoire. Cela nous définit selon ce que nous avons vécu, selon ce que nous sommes. Et non selon ce que le Conquérant a bien voulu ou pas nous accorder... Tout le reste de ce qu'il incarne dans ses textes, n’est que définition extérieure à ce que nous sommes. Cela compte bien sûr, c’est notre Histoire. Mais pour ce qui est de notre être, c’est autre chose. La naissance est l’Acte par lequel on se donne à soi-même la vie, telle qu’héritée de nos géniteurs, qui nous nomment... la majorité atteinte, l’être se définit lui-même, voire se renomme. Nous en sommes là.
    Nous ne sommes pas les descendants de Jacques Cartier. Nous ne pouvons l’être, pour la bonne et simple raison qu'il n’est pas resté et n’a pas implanté de population dont nous pourrions être les descendants. Champlain l’a fait, et pour la première fois à Québec. Ses autres installations n’ont pas duré. Québec a duré sans interruption depuis sa fondation en 1608.
    Bien sûr, cette implantation a pu se faire grâce aux voyages précédents de Cartier. Son histoire est la nôtre. Ce qui s’est passé avant notre naissance en tant que peuple distinct et souverain, sans Souverain, est aussi partie de nous, de nos gênes, de ce que nous sommes, c’est notre Histoire.
    Notre naissance politique s’incarne ontologiquement dès notre naissance en tant que peuple distinct de tout autre, en 1759, il y a 250 ans. Elle s’incarne dans un État ontologique propre et distinct de tout autre. Aucun État n’émane du peuple souverain du Québec. Ce peuple vit dans un état de fait qui n’est pas le sien propre. Ce peuple vit depuis sa naissance en 1759, hors l’État. Il n’est reconnu par aucun État, du moins pas dans les Actes qui les ont fondés, constitués et gouvernés. Réciproquement ce peuple souverain du Québec n'a reconnu, ne reconnaît encore, aucun État validé nommément par lui. Aucun ne lui a demandé de le reconnaître, sauf l’État souverain du Québec, à venir... Au moins, voilà un État qui lui a posé la question. Aucun autre ne l’a fait à ce jour et l'État du Canada qui n'a jamais osé poser la question a menacé ce peuple de représailles, a utilisé la malversation pour l'intimider et conserver sa mainmise sur lui, malgré le fait qu'il ne se soit jamais nommément soumis aux voix de ce peuple toujours Conquis, par la force... hier, par celle des armes, aujourd'hui par celle de la menace, du chantage, des commandites frauduleuses et illégales... de la canadianisation forcée qui bannit ses couleurs... que seules les idoles britanniques invitées sont autorisées à brandir sans blâme...
    Nous en sommes là...
    Parlons de l'être... parlons d'Histoire, parlons d'État, parlons de politique, différents ordres qui nous structurent dans le politique, dans le sentiment d'être, identitaire, personnel et collectif. Toutes choses qui se déclinent en convergence à l'ensemble collectif qui nous constitue personnellement et collectivement. Toutes choses que l'on peut inclure, additionner, en les distinguant selon l'ordre auquel elles se rattachent ou appartiennent.
    Luc A.

  • Archives de Vigile Répondre

    5 septembre 2008

    @ Michel G
    Vous situez la naissance « politique » du peuple souverain du Québec « comme nation » à l’Acte de Québec du 13 juin 1774. S’il est question de se définir selon le bon vouloir du Conquérant et ce qu’il voulait faire de nous, on pourrait aussi la situer à la Proclamation royale du 7 octobre 1763.
    Pour ma part, désirant nous définir selon ce que nous-mêmes nous pensons que nous sommes, hors ce que les autres ont voulu que l’on soit, hors comment ils nous nomment et nous définissent, j’opte pour autre chose. Comme les Inuits l’ont fait en se nommant comme ils se nomment et non pas comme nous les avons nommés, Esquimaux...
    J’opte donc pour ce qui nous a fait être ce que nous sommes, selon ce que nous, nous étions... Sujets du Roi de France, partie du peuple de France... jusqu’au jour où manifestement, ce Souverain a abdiqué son devoir premier qui consiste à protéger son peuple, assurer sa sécurité, envers et contre tout, y compris contre l’envahisseur. La défaite de Montcalm me semble être le lieu dit dans l’espace et dans le temps de cette abdication de la Couronne de France, la défaite des armées de France face à l’envahisseur, la défaite de Montcalm voulant affronter l'ennemi contre l'avis de généraux « canadiens », sans attendre les renforts, et il a voulu combattre non pas comme nous le voulions, mais à l'européenne, en bataille rangée, son honneur prévalait sur le nôtre... au mépris de notre prudence et connaissance du terrain et de nos forces...
    Un moment charnière et partie intégrante de notre histoire. Cela nous définit selon ce que nous avons vécu, selon ce que nous sommes. Et non selon ce que le Conquérant a bien voulu ou pas nous accorder... Tout le reste de ce qu'il incarne dans ses textes, n’est que définition extérieure à ce que nous sommes. Cela compte bien sûr, c’est notre Histoire. Mais pour ce qui est de notre être, c’est autre chose. La naissance est l’Acte par lequel on se donne à soi-même la vie, telle qu’héritée de nos géniteurs, qui nous nomment... la majorité atteinte, l’être se définit lui-même, voire se renomme. Nous en sommes là.
    Nous ne sommes pas les descendants de Jacques Cartier. Nous ne pouvons l’être, pour la bonne et simple raison qu'il n’est pas resté et n’a pas implanté de population dont nous pourrions être les descendants. Champlain l’a fait, et pour la première fois à Québec. Ses autres installations n’ont pas duré. Québec a duré sans interruption depuis sa fondation en 1608.
    Bien sûr, cette implantation a pu se faire grâce aux voyages précédents de Cartier. Son histoire est la nôtre. Ce qui s’est passé avant notre naissance en tant que peuple distinct et souverain, sans Souverain, est aussi partie de nous, de nos gênes, de ce que nous sommes, c’est notre Histoire.
    Notre naissance politique s’incarne ontologiquement dès notre naissance en tant que peuple distinct de tout autre, en 1759, il y a 250 ans. Elle s’incarne dans un État ontologique propre et distinct de tout autre. Aucun État n’émane du peuple souverain du Québec. Ce peuple vit dans un état de fait qui n’est pas le sien propre. Ce peuple vit depuis sa naissance en 1759, hors l’État. Il n’est reconnu par aucun État, du moins pas dans les Actes qui les ont fondés, constitués et gouvernés. Réciproquement ce peuple souverain du Québec n'a reconnu, ne reconnaît encore, aucun État validé nommément par lui. Aucun ne lui a demandé de le reconnaître, sauf l’État souverain du Québec, à venir... Au moins, voilà un État qui lui a posé la question. Aucun autre ne l’a fait à ce jour et l'État du Canada qui n'a jamais osé posé la question a menacé ce peuple de représailles, a utilisé la malversation pour l'intimider et conserver sa mainmise sur lui, malgré le fait qu'il ne s'est jamais nommément soumis aux voix de ce peuple toujours Conquis, par la force... hier, par celle des armes, aujourd'hui par celle de la menace, du chantage, des commandites frauduleuses et illégales... de la canadianisation forcée qui bannit ses couleurs... que seuls les idoles britanniques invitées sont autorisées à brandir sans blâme...
    Nous en sommes là...
    Parlons de l'être... parlons d'Histoire, parlons d'État, parlons de politique, différents ordre qui nous structure dans le politique, dans le sentiment d'être, identitaire, personnel et collectif. Toute choses qui se déclinent en convergence à l'ensemble collectif qui nous constitue personnellement et collectivement. Toutes chose que l'on peut inclure, additionner, en les distinguant selon l'ordre auquel elles se rattachent ou appartiennent.
    Luc A.

  • Michel Guay Répondre

    3 septembre 2008

    La Nation Québecoise à pris naissance avec ses premières racines lors des voyages explorations et prises de possession de Jacques Cartier et certains amis de Cabot enseignent dans tous les écoles canadians que ce sont les anglais qui furent les premiers et pourtant cet individu cabot n'a jamais existé et les fédéralistes aimeraient bien nous faire oublier notre Jacques Cartier Fondateur de la nation Québecoise
    Champlain n'est que le fondateur de Louibourg en 1604 et de la ville de Québec en 1608
    Et notre naissance politique comme nation mais pas comme pays date de 1774
    Et notre naissance politique comme pays est à venir.
    La plupart des nations du monde ont pris 500 ans à naître

  • Archives de Vigile Répondre

    2 septembre 2008

    @ Jean Claude Pomerleau
    Excellent... nous ne sommes pas dans le dénigrement...
    Vous dites :
    « Le peuple est l’état ontologique dans la mesure ou il s’organise dans des structures lui permettant d’agir systématiquement pour le peuplement et la mise en valeur du territoire »
    Le peuple me semble être une entité distincte de l’État. C’est lui qui fonde l’État. Il préexiste à l’État. Il peut exister sans État constituer... Sans état ontologique même... il existe point... naturellement, tel qu’il se définit dans un contexte mouvant, sans forme... L’État a une forme, il est cela même, il formalise un état de fait... ce qui est différent de l’État, même ontologique... Je fais cette distinction en mettant la majuscule sur l’État réel et ontologique, un état de fait, avec minuscule est autre chose. Me semble-t-il... Cette préexistence du peuple, me semble être autre chose que l’État ontologique... l’État ontologique est une entité distincte du peuple. L’État ontologique est ce qui structure le peuple et n’est pas le peuple. L’État ontologique est l’État hors les contingences qui le font tel qu’il est dans le réel, dans la matière institutionnelle qui matérialiste un état de fait. À l’état primitif, c’est la structure sociale qui fait sa hiérarchie, patriarcale ou matriarcale, qui fait le conseil de bande, qui fait et défait ses chefs, ses Rois. En démocratie, c’est la Constitution qui institutionnalise dans la Loi ce qui dans la monarchie était le fait du Souverain.
    Or le peuple en question en Nouvelle-France... était partie intégrante du peuple de France... rien ne permet de le définir autrement. Sauf peut-être son sentiment vague, non structuré, non institutionnalisé, qui est un phénomène de culture, évanescent, qui le ferait se sentir différent, autre que Français... Mais ce sentiment n’a pu poindre qu’après plusieurs générations, ce qui rend difficile le fait d’identifier une date, un moment clé structurant même dans l’ontologique, tel phénomène et état de fait.
    Ce pourquoi j’opte pour désigner la Conquête comme étant le moment charnière permettant de l’identifier comme étant distinct du peuple de France, par la rupture même du lien qui l’unissait à l’incarnation Étatique de sa souveraineté de peuple, le Souverain de France, abdiquant son devoir premier de protéger le peuple contre l’envahisseur. Ce n’est pas parfait... mais me semble être ce qui serait le plus porteur et le plus proche de l’Histoire et de la géopolitique dont vous parlez. Ce moment de sa naissance fonde un État ontologique nouveau, d’une autre nature. Un proto-État qui émanerait de ce peuple souverain-là, distinct de tout autre peuple. Un État à venir, puisqu’aucun État n’a consenti à émaner directement de ce peuple-là... Le Canada se contentant d’émaner d’un Empire...
    Du reste s’est créé aussi plus tard un autre État ontologique, l’État du Canada... un État réel, toujours non-fondé sur le peuple, sur les deux peuples fondateurs... Deux États ontologiques pour le même peuple souverain. Aucun des deux n’émane du peuple souverain. Nous en sommes là...
    Les États ontologiques ou réels, passent, les peuples restent... Ils sont une entité distincte de l’État... Forcément... sinon, quel État ontologique doit prévaloir, l’État du Québec ou l’État du Canada fondé par deux peuples... Sur la base de l’existence distincte du peuple, préexistant à l’État, seul sa volonté forte, permet ne valider l’État, pour peu qu’il s’y oblige, comme les souverainistes. Pour peu qu’il soit invité à obliger tous les États quels qu’ils soient à s’y obliger... Comme nous pourrions le faire par référendum... Un référendum institutionnalisant la réalité de l’existence du peuple Souverain du Québec commandant aux États prétendant le gouverner à bon droit de soumettre à sa référendaire et démocratique approbation l’Acte qui les fonde, les constitue et les gouverne, en vertu de la démocratique souveraineté du peuple souverain du Québec. Cela de manière à ce que le processus de validation des États sont non plus comme maintenant asymétrique, mais bien réciproque et symétrique, un processus juste et équitable, doté des mêmes règles, à savoir, se fonder sur une référendaire approbation du peuple démocratique et souverain du Québec... Ce qui pourrait me semble-t-il emporter l’adhésion du plus grand nombre puisqu’il est ici question du principe fondamental de la démocratie... à savoir, le principe de la souveraineté du peuple démocratique quelque soit l'État qui emporte l'adhésion du peuple souverain. Hors la rivalité des élites concurrentes qui adhère ou pas à tel ou tel État... ce qui nous sort du clivage traditionnel... Ce qui convoque les fédéralistes à se gouverner non plus hors la volonté libre et sans contrainte et menace, du peuple souverain et démocratique du Québec.
    Au plaisir, Luc A.

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    2 septembre 2008

    Je vous rassure je ne veut pas être condescendant en parlant de géopolitique 101; au contraire je ne fais que reconnaitre que je suis un amateur qui s'instruit des travaux de M Sauvé. C'est dans ce sens là que je parle de géopolitique 101.
    .............................
    Pour comprendre mon argumentaire il faut voir ce que signifie l' Acte de Québec de 1774. Premièrement, qui est concerné par cet acte (statut) si non un état qui existe de facto (ontologie) et qui est ainsi reconnu de jure (Québec). Et pourquoi la première puissance militaire au monde à cette époque consentira à cette concession. Si non que cette état (Québec) conservait une potentialité qui lui garantissait un rapport de force encore favorable.
    ..................................................
    Vous dites:"la Conquête a changé la nature de l’État ontologique qui était le nôtre" Bien sure que, ce qui était le plus grand état au monde à cette époque, grâce à une alliance avec les nations indiennes, a été réduit dans ses instances, et ses frontières ont été réduite dans son nouveau statut, mais ce qui est crucial pour la suite des choses, c'est qu'il ne fut pas anéantie.
    ....................................................................
    Vous dites que c'est le peuple qui forme l'état. C'est exactement ma proposition depuis le début: Le peuple est l'état ontologique dans la mesure ou il s'organise dans des structures lui permettant d'agir systématiquement pour le peuplement et la mise en valeur du territoire.
    .................................................................
    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    2 septembre 2008

    @ M. Jean Claude Pomerleau
    Nous avançons... l’intérêt est toujours là... merci...
    Vous dites :
    « Après la défaite de la France, on aurait pu croire que le sort de ce peuple français d,Amérique était scellé et qu’il allait disparaître. Mais ce n’est pas arrivé ; par bienveillance de la part de la Couronne britannique (comme aiment nous le faire croire les révisionnistes), mais tout simplement parce que le rapport de force entre eux et l’état ontologique (Nouvelle France qui allait devenir le Québec) ne leur était pas si favorable (compte tenu du contexte Nord Américain). Ce que consacre l’Acte de Québec de 1774. »
    Je réponds :
    « ... l’état ontologique (Nouvelle France qui allait devenir le Québec) » Il n’y avait pas d’État réel « Nouvelle-France »... Vous le dites vous-même... « Après la défaite de la France »... il s’agit bien donc d’une partie de l’État de France... cet État n’était ni réel, factuel, ni ontologique... du moins c’est là notre le lieu de notre désaccord...
    Vous dites :
    « L’Acte de Québec de 1774. Il s’agit de la reconnaissance de Jure de notre état sous un autre nom (Québec) ; et vous avez raison notre état est né de juré à ce moment-là sous le nom de Québec, mais qui existait déjà de facto sous un autre nom (On invente pas un état ontologique) »
    Moi je dis que justement, vous inventez un État ontologique... sur la base de quoi ? Le seul fondement serait « la reconnaissance » juridique de « notre État sous un autre nom »... Je dis non... c’est la reconnaissance d’un État sur la basse de la rupture d’État que la Conquête a produite. Cette Conquête a brisé l’État de France en deux entités distinctes auparavant unies en une seule composante sous la gouverne du Souverain de France... La seule manière d’inventer un État de Nouvelle-France distinct du Royaume de France et constituant un État en soi, distinct, même ontologique, ne peut reposer que sur une intention de le constituer comme tel... cela me semble hasardeux... et plus qu’incertain... De plus, cet État dont vous parlez, en 1774, géographiquement parlant, donc géopolitiquement parlant, est à l’Époque partie nommée, et juridique d’un seul et même État britannique, incluant les colonies de Nouvelle-Angleterre. Encore là, réellement et juridiquement, il s’agit d’une partie, d’une province d’un même État, beaucoup plus vaste que le seul État ontologique qui serait le nôtre... comprenant des territoires, quant au nôtre, s’étendant jusqu’en Louisiane... On est loin du Québec... Ce n’est que plus tard que ce territoire s’est restreint au Haut et Bas-Canada, toujours partie d’un État britannique plus vaste...
    Sous prétexte de « géopolitique 101 » ( inutile d’être condescendant ! Merci ! ) il me semble que vous confondez le sentiment identitaire et État, l’ontologique et l’onirique, état de fait et État. Un État ontologique ne me semble pouvoir se fonder, et s’identifier comme tel, seulement sur une intention manifeste, appuyée par des événements manifestes pour un territoire donné et selon un ordre qui s’appuie sur l’Histoire et ce qu’elle manifeste.
    Ce qui n’exclut pas que votre analyse géopolitique soit pertinente par ailleurs. Vous dites que l’Histoire des rivalités britanniques et états-uniennes a fait en sorte qu’une géopolitique britannique combinée à celle de nos élites religieuses, ont permis de préserver notre État ontologique et son territoire, hors tout États-Unien. Fort bien... vous en déduisez que cet État ontologique existait avant la Conquête a pu être protégé intact. Fort bien !
    Le problème c’est que si on accole à cette analyse géopolitique, analyse de l’ordre politique des États réels et ce que l’on peut identifier comme étant par ailleurs des États ontologiques, il me semble qu’il faille tenir compte aussi de ce à quoi référait l’ordre ontologique proposé... J’en déduis que plusieurs États réels se sont modifiés, soit dans un même ordre étatique, soit dans un autre ordre de nature, de facture et de branches ( origine ) différentes dans un contexte d’affrontements entre deux Empires d’origine différentes et cinq peuples ( otologiques ) distincts. Le peuple de l’Empire britannique, le peuple du Royaume de France, le peuple états-unien, le peuple du Québec et le peuple du Canada. Il y a eu des ruptures d’ordres paradigmatique et ontologique. La Conquête est l’une de ses ruptures. Elle a scindé l’État ontologique de « l’Empire » du Royaume de France, le fractionnant... Comme l’indépendance des États-Unis a fractionné en deux entités distinctes l’Empire britannique en Amérique du Nord britannique, dès lors réduit au Canada.
    Dès lors, on peut admettre un État ontologique « Empire de France » incluant la Nouvelle-France, s’étendant sur la moitié de l’Amérique du Nord. À la Conquête cet ordre réel et ontologique se scinde de la France et devient désormais partie d’un nouvel État réel de l’Amérique du Nord britannique incluant la Nouvelle-Angleterre. Ce qui est différent de l’État du Québec qui ontologiquement se constitue en tant que Québec ramené à toute autre chose que « l’Empire de France » en Amérique... C’est cette rupture qui me semble créer l’État ontologique du Québec actuel... Sinon, l’État ontologique dont vous parlez, devrait inclure la moitié de l’Amérique du Nord... Ontologiquement, la Conquête a changé la nature de l’État ontologique qui était le nôtre... D’Empire de France, il est devenu le Québec que nos populations occupaient réellement, et non plus la lointaine Louisiane ou Acadie... Ce changement de Régime est aussi un changement ontologique...
    Mais tout cela est bien éloigné de ma proposition qui ne réfère pas à l’État, ontologique ou réel... Elle réfère à notre fondation en tant que peuple distinct du peuple de France. Une fondation ontologique certes, que nous pourrions incarner dans l’État, un jour... le jour où ce peuple fondera l’État qu’il désire, tel que fondé sur une démocratique approbation référendaire, seule capable de valider un État émanant du peuple souverain du Québec. Nous pourrions fêter le 250e anniversaire de cette ontologique naissance en 2009. Car ce fait change tout... Le souverainisme étatique a historiquement laissé entendre que la fondation de l’État souverain du Québec, fonderait le peuple souverain du Québec... permettrait de le faire peuple souverain... Or ce n’est pas l’État qui fonde le peuple... ce n’est ni l’État réel, ni l’État ontologique qui fonde le peuple... C’est le peuple souverain qui fonde l’État... C’est là le sens de celle célébration... Affirmer qu’un peuple distinct de tout autre est né il y a 250 ans et affirmer que ce peuple souverain existe, même hors l’État réel du Canada, souverain, et seul et unique fondateur d’un État démocratique valide... Ce qui invalide l’État du Canada, puisqu’il n’émane pas du peuple... Ce qui l’invalide ontologiquement... en attendant de l’invalider réellement et juridiquement... dès lors que ce peuple souverain sera consulté nommément et directement pour se prononcer à tous ces égards... Voilà le sens de ces célébrations que j’appelle de mes vœux pour 2009. Ce qui me semble pourrait être très bon pour notre moral...
    Bien sûr... comme vous dites à M. René Boulanger, il ne s’agit pas de fêter des défaites... de systématiquement chercher à fêter des défaites... Cela me semble être d’un tout autre ordre... Il s’agit de revisiter notre histoire, de retourner sur nos pas et de constater un certain nombre de choses qui me semblent être digne d’intérêt et susceptibles de transfigurer ce qui nous en a été dit jusqu’à ce jour et qui nous fait être soit honteux d’avoir à la Conquête subi la défaite de l’Empire de France, soit guerrier voulant rétablir ses droits. Entre les deux, loin de la honte et toujours voulant rétablir pacifiquement et démocratiquement ses droits, dont celui à la liberté sans menaces, cela me semble se fonder sur la primauté démocratique et pacifique de la souveraineté du peuple... celui du Québec, né il y a 250 ans de la scission du peuple de France en deux entités distinctes. Se fonder désormais sur le fait de mettre au centre de la question souverainiste, la réalité de l’existence du peuple souverain du Québec.
    Au plaisir. Luc A.

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    2 septembre 2008

    Je m'en voudrais de ne pas répondre à l'interprétation que donne à mon intervention M René Boulanger, pour qui j'ai beaucoup d'estime après avoir lu son livre La bataille de la mémoire (que je recommande à tous) et qui m'a inspiré un texte publié chez Vigile (http://www.vigile.net/Quebec-un-etat-optimal-pour-un).
    En aucun temps je ne mentionne qu'il faudrait fêter la Conquête. Je pense cependant qu'il est important de lui donner le véritable sens que cet évènement a pu avoir sur le destin de notre peuple et son état. Et je souscrit à cet égard à la lecture qu'en a fait M Sauvé (du moins ce que j'en comprend): L'annexion Britannique et ensuite canadienne ne nous a pas été fatal. Le peuple a sut poursuivre l'édification de son état malgré les contraintes de l'histoire. Si bien qu'il a maintenant les assises qui lui permet d'assumer son indépendance. Et il ne le doit à personne qu'à lui même.
    Ce constat est important à faire pour contrer ceux qui dénigre notre peuple et veulent lui faire intérioriser une fatalité historique qui n'en est pas une, afin de le maintenir dans le statu quo d'une structure coloniale.
    La lecture de M Sauvé nous permet d'inscrire notre combat dans une perspective réel et me relève le moral (autre principe de la géopolitique: maintenir le moral).
    Pour ce qui est de savoir s'il faut célébrer les autres évènements comme les référendums perdus c'est un autre débat, mais je pense encore là que revenir les revisiter à partir d'une lecture géopolitique pourrait nous instruire sur leur porté historique.Celui de 1980 a été déclenché dans un rapport de force complètement défavorable: ce qui nous a donner la Constitution de 1982. Le rapport de force de 1995 était différent et il a eu pour conséquence de presque anéantir le PLC au Québec depuis, l'aviez vous remarqué.
    Il nous faut comprendre la game si on veut dégager une stratégie gagnante pour l'avenir. Et la géopolitique nous aide justement à le faire.
    Je suis heureux que M René Boulanger participe à nos échange et je le salut en passant.
    JCPomerleau

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    2 septembre 2008

    La question que vous soulevez en proposant de souligner l'évènement de la Conquête est quelle sens donner à cette évènement. Pour répondre à cette question j'en fais une lecture de géopolitique 101 à partir des travaux de M Sauvé que je fréquente depuis 2 ans.
    La Conquête est d'abord la défaite de la France en Amérique au mains des Britanniques (le rapport de force leur était favorable): Ce que consacre le Traité de Paris (1763).
    Après la défaite de la France, on aurait pu croire que le sort de ce peuple français d,Amérique était sceller et qu'il allait disparaitre. Mais ce n'est pas arrivé; par bienveillance de la part de la Couronne Britannique (comme aime nous le faire croire les révisionnistes) , mais tout simplement parce que le rapport de force entre eux et l'état ontologique (Nouvelle France qui allait devenir le Québec) ne leur était pas si favorable (compte tenue du contexte Nord Américain). Ce que consacre l'Acte de Québec de 1774.
    C'est parce que les historiens sont généralement ignorant de la géopolitique qu'ils n'arrivent pas à comprendre le sens exacte de l'Acte de Québec de 1774.
    Il s'agit de la reconnaissance de Jure de notre état sous un autre nom (Québec); et vous avez raison notre état est né de juré à ce moment là sous le nom de Québec, mais qui existait déjà de facto sous un autre nom (On invente pas un état ontologique,).
    La Couronne Britannique a su apprécier correctement le contexte (premier principe de géopolitique), ils savaient que ce peuple vaincu et même décapiter de ces élites politiques avait encore le pouvoir de les faire disparaitre de l'Amérique du Nord si jamais il décidait de joindre la révolution américaine! Bref même vaincu nous avions encore le pouvoir de redessiner la carte politique de l'Amérique du Nord.
    L'institution de l'Église Catholique savait aussi que notre meilleur choix sur le long terme était de s'allier avec la Couronne Britannique pour stopper la volonté des américains de conquérir notre territoire. C'est cette alliance qui nous aura permit de préserver nos capacité étatique pour le futur.
    Quand l'état du Québec va s'affranchir de son annexion on comprendra que la Conquête ne fut qu'une épisode dans la longue quête de l'étal du Québec vers son statut d'état optimal. Notre parcours ressemblera à celui de la Norvège qui fut annexé durant des centaines d'années avant de s'affranchir et devenir un état optimal. Un modèle pour le monde entier.
    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    2 septembre 2008

    Messieurs Pomerleau et Archambault semblent faire de l'humour, je crois. Fêter le 13 septembre quasi comme une fête de la souveraineté serait fêter notre inféodation. Si l'État Québécois existe, il ne faut pas oublier qu'il est inféodé et agglutiné au bloc anglo-saxon. Même si la loi 99 proclame le principe de notre souveraineté, il reste qu'elle n'a jamais été mise en application. Il reste donc à faire la bataille de l'indépendance avant de fêter quoi que ce soit. Le 13 septembre est déjà fêté à chaque année par l'armée britannique comme une grande victoire de l'empire. Pour nous, ça reste une défaite qui nous dépossède de notre agir, de notre continent, de nos alliances et de notre armée. Nous perdons toutes nos capacités d'indépendance par la défaite du 13 septembre. Ça restera pour toujours la plus mauvaise façon de se détacher de la France.
    Avec cet humour, on pourrait arriver à fêter les référendums sur l'indépendance comme de grandes victoires pour la ville de Québec. Les défaites référendaires ont permis à Québec de demeurer une capitale provinciale, ce dont elle semble se satisfaire. Fêtons nos défaites, comme ça, on n'aura plus besoin de se battre.
    René Boulanger
    auteur de la "Bataille de la Mémoire."

  • Archives de Vigile Répondre

    1 septembre 2008

    @ Jean Claude Pomerleau
    Toujours aussi intéressant comme point de vue... je vois que mes arguments n’emportent pas votre adhésion et les vôtres me font douter des miens...
    Vous dites :
    « Si on s’en tient à la fonction de l’état en terme géopolitique [...] Donc, l’état du Québec est né, en acte, en 1608. : Capacité d’agir systématiquement pour en arriver à peupler et mettre en valeur un territoire. Cette volonté a été manifestée par M Champlain en 1603 et concrétisé de facto avec l’érection de l’Habitation de Québec en 1608. Tous les explorateurs antérieurs visaient à découvrir une route vers les indes et établir des comptoirs de commerce et non peupler et de mettre en valeur un territoire ; ce qui est la fonction de l’état : Donc, l’état du Québec est né, en acte, en 1608. »
    Je réponds :
    Admettons... et l’étape de la Conquête, donc de la rupture d’avec l’État de France, est un point tournant qui nomme l’État ontologique... et nomme le peuple désormais, dans l’État réel, distinct du peuple de France, et sans Souverain, donc peuple souverain...
    N’admettons pas d’emblée... cela en vertu de l’État réel... celui de France, qui ontologiquement et réellement en toute concomitance, et hors les contingences extérieures, s’implantait tel quel sur un territoire nouveau. C’est l’État réel et ontologique de France qui se prolongeait ici et l’intention était manifeste à cet égard, il ne faisait « naître » rien d’autre que son propre et entier prolongement géopolitique et surtout pas quelqu’autre État distinct... cette implantation, ce prolongement n’avait aucun caractère de rupture. Ce qu’il y avait d’ontologique cependant et rien de vraiment matériel c’est le fait de constituer l’Empire français en Amérique... On a bien visité l’empire, planté des croix, mais une réelle occupation géopolitique de cet Empire de France était ontologique et non manifeste... Tellement du reste qu’il n’a jamais pu s’implanter partout où il prétendait en avoir pris possession au nom du Roi de France... Tout cela n’aurait pu survivre même au Québec que par l’État de France qui n’avait en aucun cas l’intention de créer un État autre... et manifestait par Champlain le fait de vouloir implanter ici, son État, SA population, celle de France, en n’y voyant pas désormais qu’une route de passage pour les Indes... mais un dévidoir pour coloniser un autre territoire riche en matières premières et susceptible de l’enrichir. Il n’y a pas création ontologie d’un autre État... d’un État autre. L’ontologique ne peut être ontologique que s’il est validé par une intention véritable. Ce qui n’est pas le cas... Champlain n’était pas un fugitif voulant échapper à la France et désirant implanter ici quelque que chose qui lui échapperait. Vous y voyiez rétrospectivement une intention qui dans l’ontologique, ne s’est réellement, manifestée, imposée, que bien plus tard, quand on a réalisé après quelques générations que ce prolongement géopolitique de l’État de France avait créé une culture différente, une identité distincte de celles de la France... et encore... rien ne le créait autre que Français, que de même nature que celui de France. Cette intention ontologique ne se serait cristallisée, que dans la rupture du lien avec la France et le fait de ne vouloir pas être pour autant assujetti à l’État britannique. Mais cet État nouveau, n’était qu’ontologique. Sans qu’il puisse se manifester réellement.

    Et ce que vous dites est tout à fait juste me semble-t-il quant au reste de votre analyse... nous divergeons seulement sur le moment de la création ontologie d'un État propre au peuple souverain du Québec.
    En y repensant, en jumelant les deux conceptions on pourrait dire que deux États ontologiques se sont chevauchés à partir de la deuxième génération née ici, soit un Empire ontologique de France et un État ontologique propre et distinct de cet Empire ontologique et de l’État réel de France, le tout rattaché à un État réel de France se prolongeant en Amérique du Nord. L’État ontologique de l’Empire de France en Amérique s’est effondré à la Conquête, cristallisant l’émergence de l’État ontologique du Québec qui changeait de nature par la rupture. Encore que... l’on pourrait dire que l’État ontologique de l’Empire français survit encore dans ce qu’il est convenu d’appeler « l’Amérique française... » un État ontologique étendu géopolitiquement sur deux États réels, le Canada et les États-Unis... Mais celui-là serait davantage onirique qu’ontologique... Et le nôtre est perçu comme tel par les autres... tant et aussi longtemps qu’il ne se concrétisera pas... Le nôtre n’était qu’onirique avant la Conquête et est devenu ontologique qu’avec la Conquête.

    Au plaisir, Luc A.

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    1 septembre 2008

    Une lecture géopolitique de notre histoire.
    Si on s’en tient à la fonction de l’état en terme géopolitique : Capacité d’agir systématiquement pour en arriver à peupler et mettre en valeur un territoire. Cette volonté a été manifesté par M Champlain en 1603 et concrétisé de facto avec l’érection de l’Habitation de Québec en 1608. Tous les explorateurs antérieurs visaient à découvrir une route vers les indes et établir des comptoirs de commerce et non peupler et de mettre en valeur un territoire; ce qui est la fonction de l’état : Donc l’état du Québec est née, en acte, en 1608.
    La Conquête n’est donc pas la naissance de notre état ontologique, mais bien une étape de sa longue évolution, moment ou il prend le nom de Québec et devient assujettie à la Couronne Britannique.
    ………………………………………………………………………….
    Il ne faut pas confondre l’état ontologique avec l’appareil de l’état ou ses institutions politiques; ce que font habituellement ceux qui abordent la politique de manière rationnelle. Ma lecture de l’histoire est géopolitique et de ce point de vue, la politique est relationnelle. L’état ontologique c’est simplement une population qui vit s uni dans une relation structuré dans le but d’en arriver systématiquement à peupler et mettre en valeur un territoire.
    Cet état peut naître de la volonté d’un pouvoir politique extérieur et y être soumis un certain temps (Régime français); il peut être envahie (Couronne Britannique) et annexé (Régime canadien); changé de nom ou de frontière. Dans sa longue genèse il fini par prendre la forme d’un état naturel même s’il demeure assujettie à un état arbitraire.
    Son sort dépendra de sa capacité à se donner suffisamment de consistance et de potentialité pour établir des rapports de forces qui lui sont favorables pour lui permettre de défendre ses intérêts et de s’affranchir effectivement de d’autre état. Dans le cas du Québec, de s’affranchir de l’état canadien.
    Du point de vue géopolitique, la politique est affaire d’intérêt, de rapports de forces et d’effectivité. Et rien d’autre.
    Dans le cas du Québec, son intérêt fondamental est de contrôler toutes ses capacités d’agir systématiquement pour peupler et mettre en valeur son territoire. Pour faire valoir son intérêt il doit établir des rapports de forces avec l’état qui l’assujettie (Canada), s’ils sont favorables, les institutions du statu quo ne pourront contenir sa volonté, et sa politique sera effective (nouveau statu : pays souverain). Si non on lui imposera un statu qui servira les intérêts de l’autre puissance, le Canada (Constitution de 1982).

    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    1 septembre 2008

    @ une personne anonyme...
    Vous dites :
    « Pendant le massacre des plaines des Québécois et des Indiens ont été massacrés à coup de sabre même quand ils ne pouvaient plus se défendre (une politique de Wolfe). Des Français ont été tués par des canons à grapeshot. Je n’irai pas fêter ça. Et ce n’est pas un moment fondateur de notre République non plus. C’est seulement une invasion haineuse. »
    Je réponds :
    Vous n’irez pas fêter la défaite de Montcalm au Parc des champs de bataille à Québec... et vous avez tout à fait raison... Je n’appelle pas à fêter le fait que des « Québécois et des indiens ont été massacrés à coup de sabre même quand ils ne pouvaient plus se défendre (une politique de Wolfe). Des Français ont été tués par des canons à grapeshot. » Ni fêter la guerre, les horreurs de la guerre... tel que le rapporte un soldat britannique, comme je l’ai rapporté plus haut...
    « Nous avons brûlé et détruit jusqu’à quatorze cents belles fermes, car, pendant le siège, nous étions les maîtres de leur pays, le long de la rive, et nous envoyions presque continuellement des groupes pour ravager la campagne, si bien que cela leur prendra un demi-siècle pour réparer les dégâts. »
    Source : republiquelibre.org/cousture/1759
    Ce n’est pas mon propos.
    Chaque peuple a ses victoires et ses défaites... la victoire à laquelle ont collaboré les Français et les « Québécois » à Yorktown en 1781- ( Voir Wikipédia ou Herodote.net pour en apprendre davantage ). Comme vous le rappelez, cet envoi par la France de 6000 hommes en 1781, montre que la France pouvait faire quelque chose à cette époque sous un autre Régime et aurait sans doute pu le faire à Québec quelques années plus tôt. Seulement, à l’époque, un certain Voltaire n’y voyait que « quelques arpents de neige » ... Même s’il vivait en exil à l’époque... à Ferney en province, loin de la cours, son influence avait laissé des traces.
    Vous dites que la France devait envoyer « 30 000 soldats sur 40 navires qu’ils ne possédaient pas »... Or les Britanniques ont pris Québec avec seulement 5 140 hommes... et Lévis, les a battus à Sainte-Foy l’année suivante... ( Bataille de Sainte-Foy )
    « En 1760, le chevalier de Lévis, arrivé de Montréal, attaque les Anglais à son tour et les défait à Sainte-Foy. Le siège de Québec recommence, mais cette fois-ci avec les Français à l'extérieur des murs. Les deux armées attendent désespérément des renforts, mais ce sont les Anglais qui en reçoivent. »
    Source : republiquelibre.org/cousture/1759
    Qui sait si seulement quelques navires, transmis en renfort, à temps... n’auraient pas permis de ne pas transmettre l’idée que la France abandonnait sans réellement combattre, ses sujets de Nouvelle-France... invitant ainsi les « Canadiens » à ne pas rendre les armes...
    De plus, vous parlez des négociations... Vous parlez de l’après défaite de Montcalm... pendant l’occupation britannique... Comme si par la « Cession » de ses territoires en Amérique, le Souverain de France n’avait pas déjà abdiqué ses devoirs à notre égard... Comme si un peuple pouvait être objet de Cession... comme si un peuple était un objet... Comme si le peuple, tel un objet, appartenait au Souverain... qui pourrait en disposer comme bon lui semble... C’est cette notion que je combats en proposant d’établir que l’Acte de naissance du peuple du Québec se trouve dans l’abdication dans les faits de son Souverain, de ses devoirs à l’égard du peuple, ce qui le fait être peuple sans Souverain, peuple souverain...
    Peu importe que ce Souverain de France ait ou non possédé le territoire... étant entendu qu’il ne saurait être question qu’il « possède » le peuple, étant entendu qu’on ne saurait « Céder » que ce que l’on possède...
    Vous dites :
    « L’idée d’en vouloir à la France d’avoir battu les anglais en Amérique à Yorktown en 1781 grâce à une stratégie géniale de négociation est pour le moins bizarre. »
    Je réponds :
    Je n’en veux pas à la France « d’avoir battu les Anglais » à Yorktown et d’avoir favorisé le succès de l’indépendance américaine... 22 ans après la défaite de Montcalm... Personnellement je n’en veux pas à la France... Mon propos se situe justement hors les reproches... En constatant les faits... Je constate le fait, comme l’ont cruellement constaté les Chevalier de Lévis et autres Vaudreuil... La France n’a pas envoyé les ± 6000 soldats que l’Angleterre a envoyés... au secours des perdants de la Bataille de Sainte-Foy, retranchés dans Québec.
    La guerre est effroyable... tous les peuples, toutes les nations en sont pétries, y compris la nôtre... l’indépendance de bien des États s’est construite sur la guerre. Les États-Unis aussi. Or, cela s’est soldé pour eux par une victoire dont ils sont fiers... leurs morts ne sont pas moins morts... Or ils célèbrent à bon droit leur victoire... C’est à une pareille célébration que je convie les Québécois, nos morts n’en sont pas moins morts... Mais ils ne sont plus morts pour rien si aujourd’hui nous prenons acte du fait que leur défaite nous a fait être peuple sans Souverain, peuple souverain... C’est honorer leur mémoire, comme le font les autres peuples que d’y voir l’Acte de naissance d’un peuple distinct par là, du peuple de France, parce que livré à l’envahisseur sans renfort. Parce que ne cadrant pas dans les plans militaires et politiques du Souverain attaché au sort de ses armées en Europe à ce moment. Un Souverain qui ne se souciait en aucun cas de son peuple... Cette dynastie le paiera du reste très cher 30 ans plus tard...
    « Lorsque Louis XV apprend la capitulation de la Nouvelle-France, il n'en revient pas. Ce n'est pas qu'il soit triste d'avoir perdu la colonie, pas du tout. Il ne se préoccupe aucunement du sort des Canadiens, pourtant tous d'origine française. Les Anglais peuvent faire ce qu'ils veulent de la population civile de la colonie, le roi n'est pas du tout intéressé. Ce qui le bouleverse c'est que son armée, la plus respectée d'Europe, a capitulé sans recevoir les honneurs de la guerre. Quelle honte! Pour lui, c'est pire que la perte d'un empire. Quelqu'un doit donc servir de bouc émissaire, et il n'est pas question que ce soit un officier supérieur de l'armée française!
    À son arrivée au port de Brest en 1760, Vaudreuil le vieux gouverneur est presqu'aussitôt jeté dans la prison de la Bastille à Paris. Le roi le rend personnellement responsable du déshonneur qui frappe toute l'armée française. Le dernier gouverneur de la Nouvelle-France, un Canadien de surcroît, payera pour l'échec militaire humiliant. »

    Source : republiquelibre.org/cousture/1759
    C’est à une transsubstantiation de la honte en fierté que cette approche inédite nous convie... Elle me semble tout à fait correspondre à notre vécu singulier de peuple de Conquérant, devenu conquis. Qui nous fait être pacifiste, anti-impérialiste, anticolonialiste, comme pas un... Nous savons ce que c’est que d’être les deux... d’avoir été les deux... comme aucun autre peuple Conquérant moderne... tous dotés d’État valides... Nous pas... ce qui n’empêche pas que nous existons... sans État, hors la Loi de l’État...
    Nous reste qu’à nous doter d’un Acte de naissance... sans attendre que l’État souverain nous le procure... C’est le peuple souverain qui fonde l’État, et non l’État souverain qui fonde le peuple...
    Ma démarche ne vise pas autre chose... et elle ne veut pas fêter la guerre, ni la défaite, elle veut fêter, à l’instar des autres nations, la naissance dans la douleur et dans le sang, d’un peuple distinct du peuple de France, la naissance d’un peuple à part entière, dans l’État ontologique qui se créait en même temps...
    Vous refusez de fêter cela aussi ? Pourquoi donc vous priver de fêter cette victoire sous prétexte de sang et de massacre... tous les autres peuples n’hésitent aucunement à se prévaloir de la fierté d’honorer le sacrifice de celles et ceux qui ont forgé l’Acte de naissance de leurs nations respectives. Pourquoi devrions-nous ne pas en faire autant ? Cela n’empêche pas qu’il ait été question « d’invasion haineuse »... au contraire, cela transfigure la honte de la haine, en fierté retrouvée. L’invasion n’a pu vaincre... c’est au contraire la vie, la naissance, la fierté qui a vaincu... qui seraient, 250 ans plus tard... fêtées comme il se doit...
    Je ne dis pas qu’il s’agit de la fondation de la République... je dis que c’est l’Acte de naissance d’un peuple distinct du peuple de France, sans Souverain, donc souverain... l’Acte de naissance de ce qui est aujourd’hui le peuple démocratique, pacifique et souverain du Québec.
    Remarquez, il faut un peu de temps pour se laisser s’apprivoiser à cette idée nouvelle... Mais une fois qu’on la laisse s’exposer à nous... elle illumine autrement ce qui est laissé dans l’ombre du clair obscur où nous avons été tenus depuis la Conquête, ravalés à l’oubli ou à la revanche à venir... Tous écueils sur lesquels s’abîme depuis 250 ans notre éperdue et si fragile fierté.
    Prenez votre temps... et merci de poursuivre la discussion, cette fois à visage découvert...
    Luc A.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 septembre 2008

    La France n'a pas abandonné le Québec elle ne le possédait même pas durant les négotiations. Ce sont les anglais qui voulaient s'en débarasser parce qu'ils craignaient que sans la France les américains n'aient plus besoin d'eux.
    Les français ont complètement humilié les anglais pendant les négotiations qui préparent leur défaite à Yorktown en 1781.
    La France a cessé d'envoyer des renforts très tôt en amérique. Après Louisbourg en 1758 les navires français ne viennent plus.
    La raison est simple, les français ne pouvaient pas rivaliser en amérique du nord à moins d'envoyer 30 000 soldats sur 40 navires qu'ils ne possédaient pas. Et comment les nourrir une fois à destination ?
    Ils avaient même prévue un débarquement en Angleterre qui a échoué à cause de Lagos et de Quiberon.
    Il n'y a pas eu de renfort parce que la guerre en amérique était perdue d'avance depuis 1758. La France tentait de gagner en Europe et Montcalm, Lévis, Vaudreuil et Bougainville le savait. Et ça marchait jusqu'à ce que la reine Russe meurt.
    L'idée d'en vouloir à la France d'avoir battu les anglais en amérique à Yorktown en 1781 grâce à une stratégie géniale de négotiation est pour le moins bizarre.
    Pendant le massacre des plaines des québécois et des indiens ont été massacrés à coup de sabre même quand ils ne pouvaient plus se défendre (une politique de Wolfe). Des français ont été tué par des canons à grapeshot.
    Je n'irai pas fêter ça.
    Et ce n'est pas un moment fondateur de notre République non plus. C'est seulement une invasion haineuse.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 septembre 2008

    @ Jean Claude Pomerleau

    Très intéressante votre assertion quant au caractère ontologique de l’État...
    Vous dites :
    « L’État est d’abord ontologique. [...]
    Le fil conducteur de ces 400 ans de notre histoire c’est rien d’autre que l’édification de cette état qui fut fondé par M Champlain et qui est et demeure le notre ; bien qu’annexé depuis le Conquête ; ce qui ne lui fut pas fatal.
    Je partage votre opinion. La Conquête de 1760 constitue une annexion de notre état par la Couronne Britannique qui a eu pour conséquence de nous débarrasser du Régime français. Mais qui n’a pas eu pour effet d’anéantir notre état, pour la simple raison que cette état est ontologique. »

    Je réponds :
    Je suis d’accord avec ce « fil conducteur » qui nous fait avoir 400 ans d’histoire... en Amérique... Je ne suis par contre pas d’accord avec le fait de dire que Champlain fondait un État... Il ne faisait que prolonger l’État de France... que prolonger le peuple de France en lui permettant de s’établir en Amérique... Il ne fondait aucun autre État... S’il n’y avait pas eu Conquête britannique, on peut supposer que se sentant distinct du peuple de France, les « Canadiens » auraient sans doute comme les États-Uniens, décidé de couper les ponts et fonder leur propre État...
    On ne le saura jamais... La Conquête a produit d’autres effets...
    Or, cette Conquête, est la défaite de la France, par l’abdication de fait de Louis XV à l’égard de ses devoirs envers le peuple dont il incarnait la souveraineté... Il a continué à être cette incarnation pour le peuple de France, en France... pas pour longtemps, son successeur en perdait la tête 30 ans plus tard... enfin... la Révolution française l’a déposé 30 ans plus tard. Mais il n’a pas continué à l’être pour nous... orphelin de Souverain... donc peuple souverain... ontologiquement... puisque nous vivions à l’époque de l’autocratie monarchique de droit divin... Cependant aujourd’hui, nous pouvons dire, que, ce peuple, dès lors sans Souverain, se réappropriait ontologiquement sa démocratique souveraineté de peuple... Nous pourrions donc établir que c'est à ce moment là que s'en créé l'État ontologique dont vous parlez...
    L’État ontologique, l’État en tant qu’être, perçu indépendamment de ses déterminants qui le ferait s'incarner réellement dans la Loi et être reconnu par ses pairs, n’a pu se créer que dans la rupture d’État. Or en Nouvelle-France il n’y en a pas eu d’autre que le sentiment des canadiens se sentant différent des Français, et encore, cela ne s’est produit que graduellement sans changement dans l’État. Par contre, à la Conquête, s’est opéré une rupture... Un autre État s’est imposé... cependant qu’un état de fait lui aussi s’imposait... Cet autre État n’a pas consulté le peuple, il s’est imposé par la force... et... ses successeurs se sont pareillement abstenus de le faire...
    L’État ontologique créé par cette rupture créant un nouvel état de fait, me semble donc n’avoir été créé qu’à la Conquête... pas avant... Avant nous étions partie du peuple de France... dans un État dont le Souverain était le Roi de France. Après la Conquête... ce nouvel état de fait me semble bel et bien constituer la naissance véritable de l’État ontologique dont vous parlez... Cet État qui ne verra le jour dans le réel... que le jour où le peuple démocratique et souverain du Québec validera l’État qu’il désire. Ce qui n’empêche pas que cet État ontologique ait mis du temps à poindre et a des racines dans le Régime français... Mais il me semble que nous pourrions convenir du fait que la Conquête cristallise bien l’émergence de ce nouvel État ontologique que l’on espère réel dans les meilleurs délais...
    Sinon, comment nous distinguer de la Nouvelle-France, du peuple de France... Comme s’il n’y avait jamais eu de rupture... Comme si nous devions au lieu de créer l’État souverain du Québec, prôner notre rattachement à la France... Champlain ne créait pas un nouvel État... il tenait son autorité du Roi de France... C’est lui qui nommait les Gouverneurs... L’État c’est le Roi... Rien n’indique que nous ne voulions plus être ses sujets, du moins rien qui ait pu changer le cours de l’histoire... Rien, pas même le fait que nous nous sommes opposé à Montcalm... nous qui ne voulions pas affronter comme il l’a fait Wolfe... Nous aurions pu le renverser... Nous ne l’avons pas fait... Si nous l’avions fait... Qui sait... ? Se serait peut-être alors créé l’État ontologique propre à ce peuple de Nouvelle-France... Mais cela n’a pas été le cas...
    Même si ces racines d’État ontologique propre au Québec, peuvent remonter à quelques générations après l’arrivée de Champlain, soit ± 1670, il me semble que cet État ontologique pourrait fort bien être considéré comme formé... véritablement formé... à la Conquête... Ce qui permet de lui donner une assise forte, sur la base d’une rupture d’en état de fait bien établie.
    Luc A.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 septembre 2008

    @ MichelG
    Vous dites :
    «Je m’excuse de contredire sur les dates mais le roi de France par Jacques Cartier, ses nombreux voyages d’explorations et ses centaines d’hommes sont les seuls véritables fondateurs de la nation québécoise à partir du métissage dès 1534 et des morts enterrés ici au Québec dès 1534 1608 et la fondation de la ville de Québec suite à la fondation de Louisbourg en 1604 n’aura pas existé sans les années charnières les explorations et les cartes de 1534 à 1543 »
    Je réponds :
    L’un n’empêche pas l’autre... En fait pour être plus précis... nous ne sommes pas Français... nous sommes Gaulois... et encore... nous sommes ce qu’étaient les ancêtres des Gaulois, donc, selon ce que vous dites, si les premières nations descendaient des habitants méditerranéens de France migrant à la faveur de la glaciation d’il y a 19 000 ans... Il n’y aurait pas vraiment de métissage puisque nous nous serions métissés à la descendance de nos ancêtres... communs...
    Nous ne parlons juste pas de la même chose...
    Le 400e fêtait l’anniversaire de la fondation de la première installation française qui sans interruption s’est prolongée jusqu’à nous... Jacques Cartier n’a pu le faire... nous ne descendons pas de lui ou de ses compagnons... Port-Cartier n’a pas eu de suite... ni aucune autre installation... ailleurs... Nous ne pouvons être leurs descendants... Ce dont vous parlez parle de l’Histoire... moi je parle de nation, de lignée formant un peuple. Champlain n’a pas fondé une nation... il prolongeait la nation française en Amérique... Cela a formé une population en Nouvelle-France... partie du peuple de France et sujet du Roi de France. Ce Souverain, incarnant la souveraineté du peuple... souverain... que nous étions en France et en Nouvelle-France.
    À la Conquête, cette population est devenue sujette de la Couronne d’Angleterre et du Royaume-Uni... cette population a changé de Régime, de pays... J’opine que cela l’aurait fait naître peuple souverain du Québec, puisque cette population n’a jamais été consultée pour savoir si elle désirait ou non se fondre dans le peuple du Royaume-Uni... désirait que le Souverain britannique devienne l’incarnation de sa souveraineté de peuple... Ce qui nous ferait être passé de peuple français à peuple du Québec... actuelle dénomination qui a remplacé la dénomination Canadienne, qu’a emprunté le Canada anglais... nous nommant « french-canadian », « canadien-français », se nommant eux... « canadian », sans autre qualificatif... Les peuples se nomment comme ils le veulent et non du nom qu’on leur donne... Ce pourquoi, j’établis que nous pourrions fêter le 250e anniversaire de notre « constitution » en tant que peuple distinct de tout autre... en tant que peuple souverain du Québec.
    Ce que vous dites concernant notre Histoire reste et demeure... l’un n’empêche pas l’autre... Champlain avait des devanciers... comme toute personne dont on célèbre la naissance... en tant que personne... distincte de ses parents, qui pourtant se prolongent dans leur descendance... qui pourtant a une histoire à travers ses parents et ses ancêtres. L’un n’empêche pas l’autre...
    Luc A.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 septembre 2008

    @ Ben
    Merci pour les compliments et suis heureux que vous abondiez.
    Au cas où votre imprécation s’adresse à moi... ou qu’elle apparaisse aux lecteurs s’adresser à moi... On a écrit dans les médias que j’avais proposé de chanter « Gens du pays », cette heureuse ritournelle qui a enfin remplacé son, jusque là, incontournable pendant anglais... « Happy B... »...
    Mais, il faut savoir que j’ai bien plutôt rêvé que soit chanté bel et bien... « Les gens de mon pays »... « ce sont gens de parole... » comme vous dites... le soir où la britannique idole s’est trouvé en nos lieux. J’ai rêvé qu’il la chante en français avec Gilles Vigneault... comme l’a fait Jesse Norman entonnant a capella en français, La Marseillaise, au 200e anniversaire de la Révolution française au Champ de Mars à Paris... D’aucuns s’en sont offusqué... Dommage, Jessi Norman, Sting, ou Nina Simone chantant en français, c’est si charmant avec leur accent... Ce sera pour une prochaine fois... Mais il a fait autre chose d’aussi porteur... brandir le drapeau du Québec, comme il ne l’a pas fait à Kiev, brandissant le drapeau du pays où il était, l’Ukraine, accompagné de l’Union Jack... Ne reste plus qu’à chanter comme je l’ai rêvé à sa prochaine visite... peut-être en 2009 pour fêter le 250e anniversaire de naissance du peuple souverain du Québec... là même où il a chanté le 20 juillet dernier...
    Luc A.

  • Michel Guay Répondre

    1 septembre 2008

    Je m'excuse de contredire sur les dates mais le roi de France par Jacques Cartier, ses nombreux voyages d'explorations et ses centaines d'hommes sont les seuls véritables fondateurs de la nation Québecoise à partir du métissage dès 1534 et des morts enterrés ici au Québec dès 1534
    1608 et la fondation de la ville de Québec suite à la fondationn de Louibourgs en 1604 n'aura pas existé sans les années charnières les explorations et les cartes de 1534 à 1543
    La véritable découverte du Québec et de tout l'Amérique du Nord par des tribus venant du sud de la France date en réalité de la dernière glaciation du nord de l'Atlantique il y a 19,000 ans d'ou proviennent les Amérindiens car ceux d'Asie ( esquimaux) ne vinrent qu'il y a 12,000 ans
    Il existe des études de plus en plus sérieuses sur cette provenance des Amérindiens
    Références : Études de Richard Peltier et de Denis Strandford à partir de l'archéologie comparée du sud de la France et du Québec , Canada et USa

  • Archives de Vigile Répondre

    1 septembre 2008

    Vous dites :
    « Vous comprenez, cher M. Archambault, le problème, c’est que si nous acceptions l’idée que notre peuple, distinct du peuple de France, est né le jour où Wolfe (un criminel de guerre, juste en passant) a remporté la victoire... cela voudrait dire qu’au fond, nous ne sommes pas vraiment Français. Ou pas vraiment les Français d’Amérique, comme certains aiment nous appeler. »
    Je réponds :
    L’un n’empêche pas l’autre... Nous sommes de l’Amérique française, de langue française... l’Amérique de langue française... Nous ne sommes plus des Français... de France... Nous sommes majoritairement d’origine française de France... tous métissages confondus...
    Les Français ne sont plus des Gaulois... Nous ne sommes plus des Français... ce qui n’empêche pas que Français et Québécois d’origines françaises, nous sommes d’origine gauloise... Non seulement nous ne sommes « pas vraiment Français » mais nous ne le sommes pas du tout... plus du tout... ce qui n’empêche pas que la majorité des Québécois soient d’origine française...
    Vous dites :
    « Je suis désolé, M. Archambault : je comprends que vous voudriez que nous cessions d’être hantés par ce complexe, par le fantôme de la Conquête ! Je suis d’accord... mais pas au prix de devoir altérer mon sens de ma propre identité. »

    Je réponds :
    Ma proposition ne me semble pas ni altérer ni transformer votre « propre identité ». Chaque personne a des identités multiples... elle est personnelle. Ce dont je parle concerne une identité collective qui ne peut être définie que dans l’État, par l’État... Or, cet État, cet État du Canada, n’émane pas du peuple souverain. Il émane d’un Empire colonial qui n’a jamais soumis à l’approbation du peuple démocratique et souverain l’Acte qui fonde, constitue et gouverne les différents États qui se sont succédés pour nous gouverner depuis la Conquête et pas davantage lors du rapatriement unilatéral de 1982. Ce peuple souverain du Québec n’existe pas dans l’État...
    Il n’existe que hors l’État... hors la loi, du moins il n’existe que depuis peu... dans une loi facilement révocable... et pas dans sa Constitution. Et pas en tant que peuple du Québec... celui qui est consulté pour créer l’État souverain... il n’existe en tant qu’ethnie « Québécoise »... non définie, on peut supposer qu’il ne s’agit que des Québécois d’origine française... On ne sait pas...
    Jamais le peuple du Québec n’a été consulter pour valider l’État du Canada... cet État qui pourrait lui soumettre une Constitution le reconnaissant comme peuple existant et démocratique, donc souverain. Mais ce n’est pas le cas... Le peuple du Québec n’existe que dans le sentiment... dans le fait de le chanter, ou de le dire... de se le dire à soi-même, ou en petits ou grands groupes...
    Hors l’État, rien ne permet d’institutionnaliser la réalité tangible de son existence. Rien ne permet de se référer à une réalité identitaire institutionnelle commune, endossée par le peuple souverain... Ce qui nous livre pieds et poings liés à nos seuls sentiments identitaires personnels... tel qu’ils peuvent collectivement s’exprimer de manière incomplète et éparse, au hasard des pages des médias, des associations nationalistes, des manifestations patriotiques ou lors d’une Saint-Jean bien arrosée... Rien de permanent, de commun à tous les Québécois... Ce qui pose le problème que vous soulignez...
    Je plaide par ailleurs pour que le peuple soit consulté au moins sur ça... de manière à ce que s’incarne dans une institution démocratique la réalité de son existence en tant que peuple souverain du Québec. Cela parce que le Canada s’abstient de le faire et parce que les Québécois s’abstiennent de créer l’État souverain qui pourrait incarner dans l’institution de l’État, la réalité, la nature, de son existence en tant que peuple souverain du Québec, constitué de tous les citoyens du Québec, quelque soit leurs origines ethniques, cela comme dans tous les pays du monde... Est-ce à dire que le peuple du Québec n’existe pas pour autant ? Tant et aussi longtemps qu’il n’aura pas validé l’État qu’il désire ? En fait, le problème, ce que oui... il n’existe pas... il n’existe pas dans l’État... dans une institution d’un État validé par le peuple démocratique et souverain...
    Il n’existe que dans le personnel sentiment d’être... Cela constitue un grave problème... La preuve, nous n’avons pas de références communes...
    Ma proposition quant au fait d’instituer un Acte de naissance de ce peuple souverain du Québec, en proposant le 13 septembre 1759, en proposant de faire de l’an 2009, le 250e anniversaire de cette naissance, en tant que peuple souverain du Québec, distinct du peuple de France, me semble poser un jalon dans le fait d’institutionnaliser dans un État valide, la réalité de notre sentiment d’être... Seule une telle institutionnalisation permettrait de ne pas avoir à se référer à notre sentiment identitaire personnel... Toutes les autres nations dotées de telle institutionnalisation n’ont pas à le faire... Nous, nous en sommes toujours là ! Ma proposition vise donc en su de transformer notre honte de vaincu, de Conquis, en fierté et dignité, à poser un geste en vue de pallier l’absence d’État valide... de manière à ne plus avoir à attendre l’avènement de tel État... pour vivre non plus dans le sentiment, hors la loi, hors l’État, dans la déliquescence de la délinquance, mais dans la dignité de l’État... de la loi.
    Luc A.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 septembre 2008

    Wow! Voilà pourquoi on a besoin des artistes.
    Le militant-soldat, successeur dépressif du soldat français dépassé par les événements et cherchant sans relâche son supérieur, ne peut que répéter bêtement la rhétorique de l'ennemi qui l'a battu.
    Le milicien artiste reste toujours capable de répliquer. Le revoilà, retranché à Québec, attendant le moment où "le jour viendra qui n'est pas venu, il mordra qui l'aura mordu".
    Vivement qu'on souligne cet anniversaire. Et lâchez moi cet hymne à l'affaissement qu'est "Gens du pays" pour reprendre notre hymne véritable, "Les gens de mon pays":
    «Je vous entends gronder
    Comme chute en montagne
    Je vous entends rouler
    Comme baril de poudre
    Je vous entends monter
    Comme grain de quatre heures
    Je vous entends cogner
    Comme mer en falaise
    Je vous entends passer
    Comme glace en débâcle
    Je vous entends demain
    Parler de liberté»

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    31 août 2008

    Monsieur Archambault,
    Je crois comprendre ce que vous essayez de faire, et je pense que votre intention est bonne, mais...
    Monsieur, je trouve que vous offrez là un exposé qui vise à faire adopter une nouvelle façon de voir certains événements de l'Histoire; à changer de perspective... Je crois que ça met un baume sur les plaies, de manière temporaire. Mais je pense que ça demeure, à mon humble avis, comparable à un traitement psychologique accéléré. Du genre: "think positive!", comme le dit la formule américaine. Et ce n'est pas sans danger, que ce genre d'exercice-là!
    Vous comprenez, cher M. Archambault, le problème, c'est que si nous acceptions l'idée que notre peuple, distinct du peuple de France, est né le jour où Wolfe (un criminel de guerre, juste en passant) a remporté la victoire... cela voudrait dire qu'au fond, nous ne sommes pas vraiment Français. Ou pas vraiment les
    Français d'Amérique, comme certains aiment nous appeler.
    Non, en fait, nous serions des Canadiens, simplement descendants de ces citoyens de la Nouvelle-France, qui y vivaient au moment où ses forces militaires furent vaincues. Les membres ou représentants d'un groupe ethnique particulier, parmi beaucoup d'autres, dans la soupe multiculturelle canadienne que le ROC aime tant!
    Nous serions tous des "Canayens-Françâs" (Canadiens avant tout). Des gens ayant adopté la façon de penser de Québécois du genre de Roméo Dallaire ou de Marc Garneau.
    Or, moi, pour ma part, je me considère comme un "Pure laine", dont les racines sont en France, et qui vit dans un ensemble artificiellement crée, qu'on lui a imposé comme... "pays", oui.
    Je ne serai JAMAIS le "French pea soup" que le Canada voudrait me voir devenir!
    Je suis désolé, M. Archambault: je comprends que vous voudriez que nous cessions d'être hantés par ce complexe, par le fantôme de la Conquête! Je suis d'accord... mais pas au prix de devoir altérer mon sens de ma propre identité.
    Respectueusement,
    Jean-François D.
    Québec

  • Archives de Vigile Répondre

    31 août 2008

    @ Michel G
    Bien sûr... notre histoire remonte bien plus loin que celle de Champlain... à même bien plus loin que celle de Jacques Cartier... elle remonte au Gaulois en fait et à leurs ancêtres... Notre histoire, notre lignée, remonte cependant à Champlain... Le 400e fêtait nos 400 ans de présence continue en Amérique... Nos lignées remontent aux compagnons de Champlain. Notre histoire et celle de ces ancêtres-là, elle, remonte bien avant. Celle de ce pays remonte, elle, à Jacques Cartier, en ce qui concerne la partie française connue... Elle remonte aussi par métissage, à celle des Premières nations... par métissage et par leur culture qui nous a permis de survivre ici... permis de trouver les gisements d’argile nous permettant de faire notre vaisselle, permis... tant de chose...
    L’un n’exclut pas l’autre...
    Ce que je dis c’est que même si nos ancêtres n’avaient jamais mis les pieds en France, ils étaient partie du peuple de France... le Souverain en titre lors de la Conquête, Louis XV, incarnait en sa personne, la personnelle et vivante souveraineté du peuple de France. Le Souverain est l’incarnation de la souveraineté du peuple. Ce que je dis, c’est que la Conquête a changé cet État... cet état de fait... Elle nous a fait devenir sujet d’un autre Souverain, sujet britannique. Or, nous n’avons jamais consenti à ce que ce Souverain-là incarne notre souveraineté de peuple... Il ne le pouvait pas du reste, car il incarnait celle du peuple britannique, des peuples du Royaume-Uni, du reste, il ne nous a jamais demandé si nous acception qu’il soit l’incarnation de notre souveraineté de peuple distinct, distinct des peuples du Royaume-Uni, distinct du peuple de France.
    Je dis que la Conquête, l’abandon dont nous avons été l’objet de la part de notre Souverain, nous fait être peuple sans Souverain, peuple souverain... Je dis que le 13 septembre 1759 pourrait être le lieu dit dans l’espace et dans le temps, de cette transsubstantiation de la nature de notre Constitution nationale. Ce pourrait être un autre moment partie de la Conquête... voire l’Acte de cession... Or, si à la rigueur le Souverain possède nos territoires, il ne saurait posséder le peuple. Un peuple ne peut être objet de Cession. Le peuple n’est pas un objet qu’un Souverain possède... Un Souverain qui abdique de son devoir premier qui consiste â protéger le peuple de l’envahisseur, fait du peuple un peuple sans Souverain, un peuple souverain... puisqu’aucun autre Souverain n’était plus en mesure d’être la vivante et personnelle incarnation de ce peuple-là...
    Je choisis cette date parce qu’elle est emblématique... Emblématique de la Conquête... Emblématique de l’Acte de notre naissance en tant que peuple distinct, séparé, du peuple de France... Bien sûr on pourrait dire qu’il existait, distinct du peuple de France, et Canadien, bien avant la Conquête, même en Nouvelle-France... mais aucun événement n’est en mesure de contester la validité du fait que nous étions sujets du Roi de France et partie intégrante du peuple de France. Aucun autre aussi déterminant que la Conquête... Ainsi, cette date peut être considérée à bon droit comme celle qui prouve, concrétise, consacre, sacre notre naissance en tant que peuple souverain, sans Souverain...
    Cela n’empêchant, ni ne contredisant en rien le fait que notre histoire ne commencerait certainement pas qu’à l’instant de notre accession au statut de peuple souverain distinct du peuple de France... Pas plus que l’instant de la Révolution française qui fonde la République du peuple souverain de France, ne commence toute l’histoire du peuple de France...
    Et... tout cela n’est qu’une réflexion... une proposition... les penseurs proposent, les peuples disposent... Je ne fais que l’inviter à revisiter la honte de la Conquête pour en faire une autre histoire que celle du déshonneur, de la douleur, du ressentiment, du silence, de la revanche. Pour en faire un lieu et un temps de fierté et de dignité retrouvée... et surtout pas pour oublier nos héros, nos résistants, nos résilients d’ancêtres qui nous ont fait être ce que nous sommes. Surtout pas pour nous contenter d’être sans État valide... vivant sous un État avatar d’un Empire monarchique, colonisateur et conquérant... Un État venu d’en haut, toujours par-dessus nos têtes...
    Vous parlez de notre histoire... je parle de l’une de ces pages... Celle où ne nous reste qu’à inscrire sur ce papier, dans la lettre de l’Histoire, ce qui dans les faits s’est inscrit dans le temps, dans notre culture, dans nos mémoires, sans que l’on en prenne conscience... Nous sommes devenus peuple souverain, sans Souverain, lors de l’abdication de fait de Louis XV quant à ses devoirs envers son peuple, une partie de son peuple, dont il s’est séparé... Nous faisant ainsi naître ainsi, dans la douleur et le sang, peuple souverain, sans Souverain. Ce poupon a été en quelque sort adopté... Nos parents adoptifs nous ont raconté une toute autre histoire quant à notre naissance... Nous découvrons qu’elle est tout autre...
    ______________________________________
    « Discours prononcé lors du Spectacle manifestif du 3 juillet 2008 » au Parc de l'Amérique française à Québec
    Voir autres discours dans le site Internet de Commémoration 1608-2008

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    31 août 2008

    L’État est d’abord ontologique.
    Notre état a été fondé par M Champlain en 1608 par l’établissement de L’Habitation de Québec, qui en est la cellule souche. Il s’agit du siège d’un pouvoir politique qui avait le mandat et les moyens logistiques, de peupler et mettre en valeur le territoire (fonctions géopolitiques de l’état). C’était d’ailleurs son mandat depuis 1603 :
    Champlain au Grand Chef Montagnais Anadabijou en 1603 : « Qu’il s’assura que le saditte Majesté leur voulait du bien, et désirait peupler leurs terres (et en contre partie) et faire la paix avec leurs ennemies ou leur envoyer des forces pour les vaincre ».
    Le fil conducteur de ces 400 ans de notre histoire c’est rien d’autre que l’édification de cette état qui fut fondé par M Champlain et qui est et demeure le notre; bien qu’annexé depuis le Conquête; ce qui ne lui fut pas fatal.
    Je partage votre opinion. La Conquête de 1760 constitue une annexion de notre état par la Couronne Britannique qui a eu pour conséquence de nous débarrasser du Régime français. Mais qui n’a pas eu pour effet d’anéantir notre état, pour la simple raison que cette état est ontologique et avait atteint une masse critique, au prix de 150 ans d’efforts et de sacrifices héroïques, si bien que le rapport de force, même après la défaite de la France, nous demeurait suffisamment favorable pour forcer l’envahisseur à la concession : La reconnaissance d’un peuple (sa langue, sa religion) et son état !

    Ce que fut L’Acte de Québec de 1774. Les Britannique n’avaient pas le choix compte tenue du contexte qu’ils ont très bien évalué (Premier principe de géopolitique) : La révolution américaine menaçait et les Britanniques devaient temporiser avec ces « canayens « qui s’étaient montrés si coriaces afin de ne pas combattre sur deux fronts, ce qui leur eut été fatal.
    Ils ont plutôt opté pour l’assimilation à long terme de ce peuple décapité de ses élites politiques. C’était sans compter sur une institution millénaire dans ses capacités d’organiser un état dans tous ses instances pour lui permettre de poursuivre le peuplement et la mise en valeur du territoire : L’Église catholique.
    C’est cette institution qui a suppléé à l’état (politique) et a poursuivit, sur 200 ans, l’édification de l’état ontologique du Québec. Si bien qu’en 1960 il avait atteint une potentialité qui aura permit à la majorité francophone, devenue une puissance, de passé à l’acte et se doter d’un état moderne et fonctionnel : La Révolution tranquille.
    On a mis 400 ans d’efforts pour se doter des assises d’un état moderne, et tout ce qui nous manque c’est d’en prendre le plein contrôle, et de le sortir de cette annexion aliénante qu’est le fédéralisme, et d’en faire un état optimal.
    Et par la Loi 99, le peuple est seul souverain pour faire les choix qui le mèneront vers l’indépendance politique. Il ne lui manque que la volonté et les rapports de forces favorables, car l’erreur n’est pas permise. C‘est pourquoi il chemine à un rythme lent qui est celui de son instinct.
    L’état est d’abord ontologique.
    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    31 août 2008

    Bonjours M.Archambault. Comme se plait à le dire et à le répéter sans cesse les médias, nos deux prime ministers à Québec et à Ottawa ont le vent dans les voiles. Avec l'Ouragan Gustav à nos portes, il serait bon de les prévenir qu'en cas de naufrage, seul le sous-marin mastodonte canadien l'Onaulonga, qui deviendra musée portes ouvertes en mai 2009, pourra leur venir en aide, à condition de ne pas couler à pic avant le sénat.

  • Michel Guay Répondre

    31 août 2008

    Mais la nation Québecoise en devenir et en réalité à 474 ans et non pas 400 ni 300 ni 250 et ne date pas de 1982 non plus .
    À l'arrivée violente et génocidaire du fondateur du Canada Wolfe nous étions déjà une très grande majorité de Québecois nés ici en Nouvelle France et n'ayant jamais vu la France .
    N'ayons pas peur de dénoncer nos génocidaires et nos tortionnaires royalistes et leurs mesures de guerres de 1755 à 1990 et leurs menaces incessantes de partitions et de dépossessions
    Notre véritable naissance est 1534 et non pas 1755 , ni 1759 et même pas 1867 .
    Certains aimeraient que nous faire oublier nos héros fondateurs de Jacques Cartier à René Lévesque , nos martyrs et nos défenseurs qui combattirent sans relâche de 1534 à 2008 .
    Notre histoire c'est nous du premier né au Québec en 1534 ( avec une pensée spéciale pour les amérindiens qui nous accueillirent ) aux derniers nés actuels et bien entendu à tous ceux et celles qui s'intègrent à notre peuple à notre nation et à notre civilisation francophone pour le meilleur ou pour le pire .
    JE ME SOUVIENS