Dans ma bibliothèque, j’ai un livre publié en 1979 intitulé «Histoire du Québec contemporain, de la confédération à la crise». Les auteurs en sont Linteau, Durocher et Robert. À la page 318, on retrouve la description qui suit sur les nationalismes.«Les idéologies nationalistes tendent à faire de la nation l’axe principal autour duquel un groupe articule son projet de société. Elles ont occupé une place importante dans l’histoire du Québec et du Canada, car plusieurs définisseurs de situation ont cherché à rassembler la population autour de ce concept. Le nationalisme s’avère en effet un instrument fondamental pour unifier et cimenter une population au delà des classes qui la divisent. En revanche, celles-ci essaient d’utiliser le nationalisme en vue de défendre leurs intérêts et leurs privilèges. C’est en définitive les rapports qui existent entre les classes qui détermineront le contenu réel du nationalisme.»
«Il en découle que la nation peut recevoir des significations très diverses selon ceux qui la définissent et selon les circonstances et le milieu où s’élabore cette définition. Pour démontrer qu’un groupe constitue une nation, on invoque l’existence d’un ou plusieurs facteurs suivants: le groupe a une histoire commune, il a une identité propre qui le distingue des groupes voisins, il est concentré sur un territoire, il possède une langue, une religion ou des traditions communes, etc.»
«Il n’est pas nécessaire cependant qu’une société ait toutes les caractéristiques que nous venons de mentionner pour se voir attribuer le titre de nation. Chaque cas en est un cas d’espèce. Certains sociologues vont même jusqu’à soutenir que le seul critère déterminant est subjectif. C’est-à-dire qu’il y a nation lorsque les membres d’une société sont convaincus qu’ils participent d’une même appartenance nationale. Il ne faut pas confondre la nation et l’État, car ce sont deux réalités distinctes, l’une relevant du domaine sociologique, l’autre du politique. Il arrive que des groupes aient avantage à associer les deux termes, soit pour dominer un groupe plus faible, soit pour donner plus du prestige à l’État. Si la nation n’est pas imaginaire, il importe de se rappeler que le nationalisme est une idéologie, donc une doctrine formulée par des individus et des groupes. C’est pourquoi il n’y a pas un nationalisme, mais des nationalismes qui évoluent avec le temps.»
«Le nationalisme canadien-Français»
«Quelle que soit la définition que l’on donne du mot nation, il est certain que les Canadiens français se perçoivent et sont perçus au 19e siècle comme une nation qu’on appelle d’abord canadienne puis, peu à peu, canadienne-française, après la formation du Canada-uni.»
«Le changement constitutionnel apporté par la Confédération suscite des débats qui amènent les intervenants à définir, entre autres, leur conception de la nation. Hommes politiques, évêques et journalistes, défenseurs ou adversaires du projet fédéral, malgré leur vocabulaire imprécis, partagent la même conception de la nation. Ce sont les caractères distinctifs d’un groupe qui en font une nation et, en ce qui concerne les canadiens-français, ces caractères sont surtout leur langue, leurs lois, leurs institutions et leur religion. En toile de fond, il y a l’histoire commune de ce peuple d’où ont surgi ces caractéristiques qu’il faut maintenir. Dans cette idéologie, les Canadiens français n’ont pas d’assise territoriale bien définie, alors que la problématique fédérale amène les hommes politiques à les traiter comme s’ils n’existaient qu’au Québec. C’est ainsi qu’on ne se préoccupe guère des quelques 150 000 canadiens d’origine française qui vivent hors du Québec; on ne les rejoint qu’indirectement lorsqu’on discute de la question religieuse, puisque la très grande majorité professe le catholicisme.»
«Au problème de la base territoriale de la nation s’ajoute celui du cadre étatique dans lequel elle évolue. La nation canadienne-française a vécu, depuis ses origines, sans disposer d’une structure étatique qu’elle contrôlait. Celle-ci était régie par la métropole française, puis après la conquête, par la métropole anglaise. Dans ce dernier cas toutefois, avec l’introduction du parlementarisme en 1791, les hommes politiques canadiens-français en vinrent à demander le self-government, du moins pour les matières internes. Londres refusa et ce fut la rébellion. Après l’Union, les Canadiens français étant minoritaires et Londres voulant se décharger du fardeau de ses colonies, on accorda le gouvernement responsable au Canada-Uni. Le projet fédéral marque un pas en avant puisqu’il accorde aux Canadiens français du Québec, un État dans lequel ils sont majoritaires. Il est vrai que cet État n’est que provincial, sous la tutelle d’un État fédéral et d’un État impérial. Pour certains dirigeants canadiens-français, cet État provincial est jugé suffisant pour assurer la protection des institutions propres de la nation. D’autres pensent au contraire que la constitution accorde trop de pouvoirs au gouvernement central majoritairement canadien-anglais. La thèse qui prévaudra sera celle qui soutient que la nation canadienne-française peut s’épanouir au sein de la nation canadienne, sous l’égide de la couronne et dans le cadre de l’empire. Les opposants finiront par se rallier à la thèse fondée sur l’idée que la nation canadienne-française se définit par ses composantes culturelles, tandis que la nouvelle nationalité canadienne n’est qu’une structure politique. Au-delà des divergences idéologiques qui peuvent exister par ailleurs – adhésion ou non au libéralisme économique, conservatisme social ou radicalisme -, les représentants canadiens-français, tant au sein de la grande que de la petite bourgeoisie, partagent une même idéologie nationaliste à composition essentiellement culturelle.»
«Peu à peu cependant, au cours du dernier tiers du 19e siècle, les divers groupes ou individus définisseurs de la situation seront amenés à préciser leur conception de la nation, leurs projets d’action et à formuler une idéologie nationaliste qui tienne compte un peu plus de la dimension politique.»
***
C’était peut-être un peu long, j’en conviens. Mais je vous ai convié à la lecture ce cet extrait du livre de Linteau, Durocher et Robert pour vous faire la démonstration que ce genre d’analyse historique, au-delà de son vernis académique neutre et équilibré, recèle un certain lot de préjugés ou de subjectivité dans le regard qu’il porte sur le cheminement historique du «groupe» canadien-français.
Ce ne sont pas les rapports qui existent entre les classes qui déterminent le contenu «réel» d’un nationalisme quelconque. Ce sont les rapports de supériorité et d’infériorité entre les races ou les ethnies qui conditionnent les nationalismes en tant qu’idéologies de regroupement sous structures étatiques, ou d’effacement sous des structures provinciales.
Au départ, le projet fédéral en est un d’initiative britannique, auquel on a su rallier des collaborateurs canadiens d’origine. Présenter le Canada-Uni de 1840 comme un pas en avant pour la nation canadienne-française est non seulement une affirmation grotesque, c’est une mystification. D’autant plus que nous sommes passés d’une majorité à une minorité à ce moment là. Il n’y a pas de quoi fêter.
Ce n’est pas une «problématique fédérale» qui amène les hommes politiques à traiter les Canadiens français comme s’ils n’existaient qu’au Québec. Ils ne font que constater la suite prévisible de la volonté du conquérant. Il faudrait reformuler tout ça pour comprendre que le «régime fédéral» favorise la suppression linguistique et culturelle grâce à l’imposition d’une autre langue, par conséquent une autre culture déclinée par la majorité opérante dans les autres provinces. La religion devient accessoire dans cette extinction identitaire. Le Canada français à l’extérieur du Québec est un mythe.
De plus, on peut aisément substituer le terme trop neutre de «problématique fédérale» avec des vocables plus appropriés tels que: oppression nationale; suppression ethnique ou encore assimilation.
J’ai une idée très, très simple et les chiffres militent éloquemment en ma faveur: l’histoire du Canada britannique est l’histoire d’un long nettoyage ethnique planifié. Le sort des Canadiens français à l’extérieur du Québec n’a pas été conditionné par le regard que les Canadiens français du Québec portaient sur eux.
Durham, ce «définisseur de situation» ethnocidaire avait été dépêché par Londres suite aux rébellions pour fournir les plans nécessaires à l’élaboration de l’idée fédérale d’enfermement, d’encerclement et de minorisation. C’est presque tabou d’aborder cette thématique du rétrécissement provincial par ce nettoyage ethnique pourtant bien documenté. Ça devrait être l’objet d’études plus approfondies tant sur les plans historique que sociologique.
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L’autre jour, j’avais remarqué qu’un quatrième message s’était ajouté à un texte que j’avais publié sur Vigile. Il portait le titre «La mystique d’un vigoureux courant libéral». À ma grande surprise, j’avais constaté que le professeur Jacques Rouillard avait daigné ajouter un commentaire, le quatrième sous mon texte.
Dans un premier temps, il me gronde parce que j’ai déformé son nom pour le ridiculiser et que ça n’apportait rien de brillant à mon propos. Là-dessus, je dois lui donner raison et peut-être même lui formuler des excuses. Toutefois, je constate que je dois avoir visé juste, puisque M. Rouillard a voulu me narguer un peu à son tour en m’accusant de connaître mal les «travaux historiques depuis 1970». Je ne peux me targuer de connaître tous les livres que M. Rouillard me suggère de lire. Pour ce que je connais de son oeuvre, je dois lui signaler que je n’endosse pas le genre d’analyse ronflante et anesthésiante à laquelle il me convie. Son collègue Jocelyn Létourneau est atteint de ce même genre de syndrome du jovialisme historique.
Avant le détournement du 400e de Québec, M. Rouillard avait publié un texte dans les journaux, en date du 29 septembre 2007 sous le titre [«Le 400e de Québec à la lumière de… 1908»->9417], dans lequel il avait déclaré que «Fêter Québec, c’est aussi fêter le Canada et les citoyens de toutes origines! Et pourquoi pas alors y inviter sa Majesté Élizabeth II, toujours reine du Canada, en y ajoutant une touche de multiculturalisme. Ou encore mettre en évidence, comme le suggérait dernièrement le commissaire aux langues officielles du Canada, le rôle des francophones de l’extérieur du Québec et des anglophones du Québec dans l’histoire du Canada et du Québec».
Le 400e de Québec était une occasion de célébrer la fondation de la Nouvelle-France par Champlain en 1608. La célébration de Champlain et de la Nouvelle-France n’ont jamais eu lieu, ou si peu. On en profité pour fêter le Canada avec sa gouverneure générale dont on disait qu’elle était la successeure de Vaudreuil.
L’idée libérale, ou fédérale, est en rupture avec un nationalisme québécois intègre ou légitime. Pour ma part, je préfère de loin Honoré Mercier à Adélard Godbout L’idée fédérale présuppose la résignation et l’abandon national. On n’a qu’à aller faire un tour en Ontario, au Manitoba ou plus à l’ouest pour constater le déclin fatal du Canada français.
En concluant, j’aurais mes propres suggestions de lecture à faire à M. Rouillard, il pourrait commencer par les trois livres noirs du Canada anglais de Normand Lester. Également, les livres de Robin Philpot sur le vol référendaire de 1995 et sur l’empire Desmarais, qui sont des incontournables. J'allais oublier le livre de Patrick Bourgeois sur la nébuleuse à Jean Charest En ce 40e anniversaire de la crise d’octobre, je lui suggère aussi «Le vrai visage de Pierre-Elliott Trudeau» écrit par François-Xavier Simard.
Bonne lecture!
Daniel Sénéchal
Montréal
1759: 99% - 2010: 23%
Le rétrécissement canadien-français
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4 commentaires
Jean-Louis Pérez-Martel Répondre
11 octobre 2010À chacun le mérite résultant de son travail
« Au recensement de 2016, le % d’immigrants devrait dépasser celui des Canadiens français. On sera alors doublement minoritaires dans le pays qu’on a nommé et fondé, comme disait fièrement le père des commandites.
Comme personne, mais vraiment personne ne parle de cela, rappelez-vous que c’est ici, sur Vigile, que vous en aurez entendu parler la première fois. » Jacques Noël
***
« … la première fois. » ?
La pertinence analytique occupera toujours la place qui lui revient
Voici deux transcriptions traitant du réductionnisme des Canadiens français, analysé pour la première fois à Vigile.net :
A). « 7. Évolution de la population anglophone(8) au Québec (%) de 1760 à 2006 et événements marquants de la vie nationale des Canadiens français :
1760------ 0,1% == La Conquête.
(…) »(1)
B). « … si la prévision démographique au Québec pour 2050 donne une population de 9,5 millions d’habitants dont la proportion de francophones tomberait de 78% actuellement à 65% dans ce futur « immédiat » au Québec, dans l’ensemble du Canada (45 millions pour la même période), cette proportion passerait de 21% à 15,5%. De cette stagnation de la population francophone se dégage une baisse d’extrapolation de la représentation politique qui cessera d’être hégémonique au Québec, résiduelle et dispensable au niveau du pouvoir centraliste d’Ottawa, si le Québec demeurait encore dépendant de ce pouvoir colonisateur. »(2)
JLP
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1. Extrait de la note nº 7 de mon article intitulé Québec, la destruction d’une nation. Racisme, ethnopolitique et corruption contre les Canadiens français et leur indépendance nationale (publié à Tribune libre de Vigile, 29-05-2008).
http://www.vigile.net/Quebec-la-destruction-d-une-nation
2. Passage extrait de mon article PATRIOTISME et DIGNITÉ contre RÉDUCTIONNISME*. L’absence de ces deux conditions conduit à la ruine collective (publié à Tribune libre de Vigile, 07-09-2009).
http://www.vigile.net/PATRIOTISME-et-DIGNITE-contre
Laurent Desbois Répondre
10 octobre 2010Entre 1870 et 1930, l’exil de millions de Québécois aux États-Unis (13 millions recensés en 1980)
Lors du recensement américain de 1980, les personnes qui se déclaraient d’origine Française constituaient le cinquième groupe ethnique aux États-Unis, juste avant les Italiens et ils représentaient 13 millions d’habitants. Si le sujet vous intéresse, il est exploité dans le livre « The French-Canadian Heritage in New England » écrit par le franco-américain Gerard J. Brault, University Press of New England, Hanover, 1986. On peut y lire : « Many Franco-Americans also have Acadian ancestors, but an overwhelming majority are descended from Quebecois. Emigration to the United States occurred mainly from 1870 to 1930, peaking in the 1880s. ».
Effectivement, il y a deux fois plus de Québécois aux Etats-Unis, qu’au Québec!!!!!
Cette émigration était aussi motivée par les mêmes raisons économiques.
Après la pendaison de Louis Riel et le génocide des métis dans l’ouest canadien, le gouvernement canadien appliqua une politique de colonisation dans l’ouest canadien, en y distribuant des subventions et en y donnant des terres. Il y eu une vaste campagne de promotion en Europe. Il est important de noter que ces privilèges n’étaient pas disponibles pour les Québécois, qui comme vous le dites, manquaient de terres à cultiver. C’est ce qui explique leur exil aux États-Unis, plutôt que vers l’ouest canadien.
Il y a environ 7 millions de francophones au Québec et un million de francophones hors Québec. Si le Canada avait permis aux Québécois de coloniser l’ouest canadien plutôt que de s’exiler aux États-Unis, on peut supposer qu’il y aurait 21 millions de canadiens dont la langue maternelle serait le français. La population totale du Canada est d’environ 32 millions d’habitants.
Les francophones seraient, et de loin, le groupe majoritaire dans ce beau Canada.
Est-ce que la politique d’exclusion des Québécois dans ce beau Canada, tout comme celle de rendre le français illégal dans tous les autres provinces à la même époque, était préméditée ou un pur hasard???
Serait-ce l’application du rapport Durham, qui préconisait la disparition ou le génocide des Québécois?
Que de se poser la question, c’est d’y répondre!!!!
Jean-Claude Pomerleau Répondre
10 octobre 2010Nous avons formé un petit groupe d'amateurs d'histoire pour essayer de répondre à une question fondamentale: Qu'est ce qui fut nécessaire pour qu'apparaisse, se développe et existe encore, un peuple français en Amérique ?
Constatant que les francophones sont, soit assimilé ou en voie de l'être, partout en Amérique sauf au Québec. On en arrive vite à la conclusion que la raison en est simple: Nous sommes majoritaire dans notre État (quoi cet État est annexé par une autre puissance qui fantasme depuis toujours sur notre assimilation).
Comme l'État est le déterminant qui nous a permis de conserver notre cohésion nationale comme peuple, pour le besoin de notre réflexion, on a fait de l'édification de notre État, le fil conducteur de nos 400 ans d'histoire.
Puisque notre conclusion établissait le rôle primordiale de l'État dans notre histoire. On a eu l'idée de consulté une quarantaines d'historiens (prof d'universités) pour leur poser deux questions sur le sujet:
"L'État du Québec existe il ?"
Et " Si oui, depuis quand ?
On a reçu une dizaine de réponses, assez disparates (Le Québec n'est pas souverain donc n'est pas un État; ou il est apparu en , 1791, 1840, 1867. ).
Un seul nous a donné une réponse claire: "L'État n'est pas n ma spécialité"
En effet la discipline qui fait de l'État son objet principale est la géopolitique.
C'est donc à partir des statut et principes de cette discipline qu'est la géopolitique que notre petit groupe a entrepris de revoir quelques temps forts de notre histoire pour répondre à la question: Qu'est ce qui fut nécessaire pour qu'apparaisse, se développe et existe encore, un peuple français en Amérique ?
Au fait quand notre État a t il été fondé (cellule embryonnaire); et, par qui ?
Curieux que des historiens ne soit pas capable de répondre clairement à cette question portant sur leur État qui garantie leur existence en tant que peuple français en Amérique.
JCPomerleau
........
P.s Je repends votre citation: "Le projet fédéral marque un pas en avant puisqu’il accorde aux Canadiens français du Québec, un État dans lequel ils sont majoritaires"
Ce projet fédéral n'accorde pas d'État, il le reconnait comme fait accompli; ce statut marque un recul par rapport à l'Acte de Québec de 1774 par laquelle une puissance extérieur reconnait de jure l'État nation du Québec dans ces caractéristique essentiel: Langue , religion, coutumes de Paris (droit civil )sur une base territorial. État dans lequel les français sont majoritaire à 99 %.
Archives de Vigile Répondre
10 octobre 2010http://www40.statcan.gc.ca/l02/cst01/DEMO11A-fra.htm
recensement de 2006
Pop can: 31 241 030
pop fra: 6 817 655
21,8% donc.
Au recensement de 2016, le % d'immigrants devrait dépasser celui des Canadiens français. On sera alors doublement minoritaires dans le pays qu'on a nommé et fondé, comme disait fièrement le père des commandites.
Comme personne, mais vraiment personne ne parle de cela, rappelez-vous que c'est ici, sur Vigile, que vous en aurez entendu parler la première fois.
PS: Y'a plus de gens qui ont le tagalog comme langue maternelle au Canada qu'il y a d'Acadiens qui ont le français comme langue maternelle au Nouveau-Brunswick