À Pauline Marois

Tribune libre

J’aime cette femme, issue d’un milieu modeste, qui a gravi tous les échelons de l’appareil gouvernemental et qui se retrouve première ministre, non pas par quelque accident de parcours ou par stratagème, mais bien par la force de son courage, de sa ténacité, de sa pugnacité, de sa détermination.

Nulle part nous pouvons lui reprocher de n’avoir pas servi ses concitoyens et ses concitoyennes du mieux qu’elle pouvait. C’est qu’elle les connait bien, ces fieffés coquins, et elle a bien su leur démontrer qu’elle pouvait, elle aussi, être ratoureuse et faire avancer le Québec vers son émancipation nationale par des chemins inédits.

Comme toute personne exerçant le pouvoir, elle a essuyé de vives critiques, et c’est dans l’ordre des choses. Elle a dû tempérer l’ardeur de ses plus hardis supporteurs qui désiraient qu’advienne ce pays du Québec, ici et maintenant. Comment pouvait-on endurer la tutelle d’un peuple étranger à nos mœurs et coutumes et ne pas exercer la plénitude des pouvoirs qui sont dévolus à un peuple souverain? Telle était la principale doléance qui revenait sans cesse, sous son mandat, de la part des critiques les plus conscients et les plus articulés.

Entourée de précieux-ses conseillers-ères, elle a démontré de quel bois elle se chauffait. Ce qui a donné lieu à une gouvernance souverainiste qui mettait la table à un affrontement inédit, dans notre histoire, avec les ténors du Parti libéral du Canada, du Parti libéral du Québec, du Nouveau parti démocratique, du Parti conservateur du Canada, de la Coalition Avenir Québec, de Québec solidaire. Tout un chacun était prêt à déchirer sa chemise sur la place publique pour protéger les droits individuels, la suprématie de Dieu, le multiculturalisme.

Et pourtant! Que cherchait-elle à instaurer, sinon l’élaboration d’un véritable État de droit, qui consacrait le caractère démocratique de notre société. Où la souveraineté du peuple n’était plus placée sous l’autorité d’une puissance transcendante. Où l’égalité citoyenne des hommes et des femmes était sacralisée. Et que dire de cette démarche, absolument indispensable, de mettre fin au régime de passe-droits auquel font appel tous ceux et toutes celles qui se croient au-dessus des lois et continuent à œuvrer à la destruction de notre tissu social et à parader, fiers comme des poux, sur toutes les tribunes avec leur arrogance bien particulière.

Comme ses adversaires politiques d’en face ne veulent pas lâcher le morceau, c’est-à-dire la mainmise sur la cagnotte du trésor québécois, ils se sont ingéniés à la descendre en flammes par le biais de son conjoint. Insinuations à profusion et attaques personnelles à gogo. Qu’à cela ne tienne, elle persiste et signe! Et ceux-ci se retrouvent sur la sellette, obligés tant bien que mal à nier toute malversation malgré tous les signes du contraire. C’est que la partie n’est pas si facile et ils s’attaquent à un monstre sacré de la politique.

Cette femme n’a pas mangé tout son pain : elle en a gardé pour demain. Si elle se retrouve à la tête d’un gouvernement majoritaire, au lendemain du 7 avril prochain, préparons-nous à d’agréables surprises : la dernière législature nous en a donné un bref aperçu. Donnons-lui les coudées franches et elle ne fera pas mentir le proverbe populaire «Les petits ruisseaux font les grandes rivières».

Par ailleurs, n’oublions pas cet évènement inédit, sous le ciel du Québec, de l’avènement d’une femme au plus haut poste de notre gouvernement. Le combat qu’elle mène doit pouvoir inspirer toutes les femmes québécoises à la sphère du possible. Ses vis-à-vis masculins ne se sont pas gênés pour lui rappeler que notre civilisation garde un vieux relent de misogynie et de paternalisme. Las! De ces discours moralisateurs et de cette vaine condescendance.

À toi, Pauline, pour la gloire de ce peuple de civilisation et de culture française : longue vie!


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5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    7 avril 2014

    M. Couillard a moins gagné que Mme Marois a perdu.
    Les forces souverainistes devront se reprendre et changer d'approche.
    Le Québec mérite l'union et le courage, non l'abandon et le cynisme.
    On se crache dans les mains et on avance
    Les libéraux formeront un gouvernement majoritaire au Québec
    http://ici.radio-canada.ca/sujet/elections-quebec-2014/2014/04/07/017-elections-quebec-resultats.shtml

  • Marcel Haché Répondre

    7 avril 2014

    Bien dommage que le P.Q. n’ait pas obtenu une majorité lors de la dernière élection. Pauline Marois aurait été à la hauteur de sa majorité.
    Si aujourd’hui, 07 Avril 2014, elle ne reçoit pas un meilleur sort qu’à la dernière élection, cela ne révèlera pas la faiblesse du P.Q. ni la sienne, cela révèlera plutôt la force de ceux qui sont arcboutés contre notre avancement et notre affranchissement.
    Car, quoi qu’il arrive d’une majorité possible de son principal opposant, nous savons par avance qu’il ne serait pas à la hauteur, lui, n’ayant jamais été capable de prendre la moindre altitude au cours de cette campagne. La raison à cet état de fait est pourtant très simple : Couillard est parmi Nous le produit le plus achevé du West Island. Ce West Island qui n’a jamais voté P.Q. et qui, dès le 4 septembre 2012 au soir, était déjà, et est resté depuis mobilisé contre Nous.
    Ne nous y trompons pas : Couillard ne déteste pas le gouvernement Marois, c’est le P.Q. qu’il déteste. Il reste ainsi aligné et au service de l’électorat du West Island. Cela fait bien plus que 18 mois que ça dure. Fait même bien plus que 40 ans…
    Quoi qu’il arrive ce soir, Nous seront redevables à Pauline Marois, qui reste une remarquable politicienne. Quoi qu’il arrive aussi, elle gardera cette qualité qui Nous manque tellement : elle restera digne.

  • Fernand Lachaine Répondre

    7 avril 2014

    Quand un pays a 90% de ses médias contre un parti politique c'est qu'il y a quelque chose de très important qui se passe.
    Les journaux (sauf Le Devoir), RDI, Radio-Can, LCN, radio poubelles etc détestent voir le Parti Québécois au pouvoir.
    Dans notre camp, nous n'avons ni journaux ni tv, ni stations de radio pour équilibrer l'information. Je pense que nous devrons y remédier car pour le futur nous avons un aperçu de la guerre que l'ennemi peut mener.
    Aujourd'hui le 7 avril ayons l’œil ouvert, car une élection comme un référendum ça se vole.
    Bien qu'il ai eu quelques erreurs de parcours je suis content de madame Marois et je souhaite grandement qu'elle soit reportée au pouvoir car avec Couillard ça sera encore l'affaiblissement du Québec comme avec charest.
    Allons voter aujourd'hui pour le PQ.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 avril 2014

    je n'aime pas son manque de CHARISME mais il faut l'avouer elle sait bien s'entourer
    Vive notre pays le QUÉBEC
    MICHEL GUAY

  • Jean-Pierre Pfisterer Répondre

    6 avril 2014

    Je partage vos éloges concernant madame Marois, toutefois j'émets une très grosse réserve sur la compétence de ses conseillés (?) et conseillères (?) en matière de stratégie.