Même si mon billet contient peu de mots, je crois qu’il mérite d’être publié tout au moins en raison de la pertinence de s’interroger sur la légitimité des nombreux députés qui ont, au cours des derniers mois, soit déserté leur parti pour siéger comme indépendants, soit rejoint les rangs d’un autre parti pour siéger dorénavant à titre de députés représentant le nouveau parti auquel ils ont adhéré.
À mon sens, le problème majeur suscité par ces déserteurs et ces transfuges se situent surtout au niveau du respect démocratique envers les citoyens de leur comté respectif qui les ont élus à titre de député d’un parti auxquels ils croyaient.
Comment se sentent ces électeurs à la suite d’un tel changement d’orientation de la part de leur député? Ces mêmes députés possèdent-ils encore la légitimité pour représenter les électeurs de leur comté à l’Assemblée nationale du Québec?
Indépendamment des motifs qui ont guidé ces députés à changer d’orientation politique, lesquels motifs pourraient faire l’objet d’un autre article beaucoup plus nuancé, n’y aurait-il pas lieu d’envisager la tenue d’élections partielles dans les comtés où ces députés ont changé d’option politique afin que les électeurs de ces comtés, touchés par ces mouvances, puissent se prononcer démocratiquement sur le candidat de leur choix?
Je le demande en toute naïveté…quelqu’un peut-il apporter des réponses à mes interrogations?
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Un virage corporatiste dangereux
Décrit par deux professeurs de philosophie de l’Université Laval comme « un mirage du financement privé », le rapport final d’un comité chargé de faire évoluer le mode de gouvernance de l’institution présenté au conseil d’administration de l’Université au début 2011 suscite des réactions négatives, particulièrement au chapitre de la gestion collégiale qui a toujours caractérisé la participation de tous les intervenants à l’évolution et à la gestion de l’institution québécoise.
En effet, Mm Thomas De Koninck et Luc Langlois s’inquiètent des répercussions néfastes d’une des propositions du rapport qui suggèrent d’accorder la majorité du conseil d’administration à des membres externes, qualifiant cette proposition de « virus de la performance à courte vue ».
Enfin, le rapport propose également de redéfinir les compétences du conseil universitaire, lequel possède la responsabilité exclusive de gérer les questions d’ordre scolaire. À ce sujet, Mm De Koninck et Langlois voient dans ces intentions un danger d’ingérence du conseil d’administration dans les affaires du conseil universitaire, une ingérence qui porterait atteinte à un style de gestion collégial qui a fait ses preuves depuis des décennies à l’Université Laval.
À mon avis, l’industrie du savoir se doit demeurer à l’abri des influences et des visions corporatistes à courte vue. En favorisant une plus grande place au milieu des affaires sur les instances décisionnelles de l’Université au détriment des professeurs et des étudiants, les dirigeants ouvrent la porte à un corporatisme dangereux qui risque de rabaisser ce haut lieu du savoir universel au niveau des courbes aléatoires du marché de l’emploi.
Une brèche malsaine dans le juste équilibre de la promotion de l’ensemble des compétences que l’Université Laval est appelée à développer sur le territoire du Québec de par sa vocation au niveau des études supérieures.
À quelques semaines de la course au rectorat qui débutera le 20 février pour se terminer le 1er mai avec l’élection d’un nouveau recteur, la campagne électorale risque d’être intéressante. Espérons que le futur recteur remettra l’Université Laval sur les rails de sa mission première, à savoir de contribuer
« en toute liberté » au plein épanouissement de la diversité des talents qui émergent de notre jeunesse québécoise dans tous les secteurs.
Henri Marineau
Québec
À propos des députés déserteurs et transfuges / Un virage corporatiste dangereux
Tribune libre
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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