Bureaucratie

À quand le grand ménage des tablettés de l'État?

Tant au fédéral qu'au provincial qu'au municipal

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Tribune libre

À quand le grand ménage des tablettés de l'État?


On parle ici de ces encroutés de l'administration publique qui ne servent plus à rien, mais qui empochent diligemment leur salaire rendu au plus haut échelon pendant toutes ces années où ils végètent, se dessèchent et se momifient en fin de carrière.



Et ils pullulent par centaines. Je pourrais vous en nommer. Tout le monde en connaît. Tous ceux qui en sont un se doutent bien que leur entourage est au courant, et il essaient de faire profil bas...


Ces tablettés devenus inutiles coûtent aux contribuables des centaines de millions de dollars chaque année, sommes qui pourraient être utilisés à bien meilleur escient, comme dans l'aide aux nouvelles entreprises, l'éducation ou la santé.



Et on trouve de ces superflus autant au fédéral qu'au provincial qu'au municipal, sans oublier les universités, les établissements de santé, en fait tout ce qui est chapeauté, géré et financé par l'État.


Un bon coup de balai s'impose.



Le Québec a besoin d'une loi spéciale qui nous débarrassera pour de bon de cette catégorie de gestionnaires, cadres, haut fonctionnaires, petits fonctionnaires, bureaucrates, pousseux de crayons, sénateurs, employés de tout acabit devenus l'équivalent de toiles d'araignée disgracieuses dans le sombre grenier où ils se voient relégués. À preuve, chaque fois que vous en croisez un sur votre passage, quelque chose de collant et filamenteux reste sur vous.



Et tout ça au nom de la sacro-sainte sécurité d'emploi, véritable invention du diable garantissant le rendement nul et la démotivation ascensionnelle, et qui n'a plus sa raison d'être à l'ère de la précarité d'emploi, du contrat limité et du pigisme.



Mais cette situation gênante et embarrassante pour tout le monde dure depuis si longtemps que bien des gens considère la chose comme aussi immuable que le retour cyclique de l'impôt sur le revenu. Détrompez-vous, car tout peut se changer moyennant un peu de conscientisation et de mobilisation collective.


Fini les salaires de 70 000$, 80 000$, 90 000$, 100 000$ payés à ne rien faire ou en tentant de sauver les apparences.


Cette loi spéciale doit être adoptée pour répondre à la volonté de la majorité de la population qui en a assez d'un tel gaspillage éhonté et surtout injustifiable.



Le gouvernement appartient au peuple. C'est nous qui édictons les règles de son fonctionnement, ses grandes lignes directrices, et que réalisent les élus dont c'est le rôle de nous représenter. C'est la définition même de la démocratie.


C'est toujours le peuple qui décide en bout de ligne, pas les employés de l'État, pas les syndicats. Et si la majorité des Québécois décide qu'on doit se débarrasser des tablettés inutiles de l'État, eh bien, qu'il en soit fait selon leur désir.



Aucun syndicat n'a le droit de s'opposer à la volonté de la majorité, et toute convention collective peut être modifiée au besoin par une loi spéciale lorsqu'on y découvre des nids de vipères, ou des clauses dormantes vite balayées sous le tapis. Vivement une loi spéciale efficace et expéditive pour corriger cette déplorable situation.


Voici quelques mesures pouvant faciliter le licenciement des tablettés de l'État superflus et ruineux:


1- Dès qu'un candidat potentiellement inutile est identifié, son emploi se termine aussitôt. S'il lui restait 5 ans à faire pour obtenir sa pleine pension, il ne les fera pas. Des examens de rendement au travail annuels vérifieront s'il sert encore à quelque chose.


2- Ses cotisations à la RRQ ou à tout autre fond de pension s'arrêteront drèt là et les années non travaillées ne compteront pas dans le calcul de sa pension de retraite, qui sera proportionnellement ajusté à la baisse, comme quelqu'un qui quitte son emploi volontairement avant l'échéance requise pour avoir droit à la pleine pension.


3- Son remplaçant devra être embauché au plus bas échelon salarial par souci d'économie.


4- Si le tabletté occupait un emploi devenu inutile, son poste sera aboli. Voilà une saine mesure contribuant au dégraissage de la taille de l'État.


5- Le budget discrétionnaire, les comptes de dépenses, les frais de déplacement dont il a bénéficié seront épluchés pour en découvrir les excès et abus, excès qu'il sera tenu de rembourser intégralement au besoin, par un prélèvement direct sur son chèque de pension si nécessaire.


6- Toute prime de départ princière, allocations de transition substantielles et autres entourloupettes du même genre dans la fonction publique seront abolies. Les tablettés de l'État licenciés avant terme n'y auront pas droit à plus forte raison.


* * *



Le grand ménage des tablettés de l'État inutiles et coûteux s'effectuera par le programme déjà en place de dénonciation (lanceur d'alerte) de la part de collègues au courant, de leur entourage immédiat, du grand public, des journalistes d'enquête, en fait, par tous ceux qui apprendront que quelqu'un est devenu rien de moins qu'un poids mort, qu'un poisson flottant ventre à l'air à la surface de l'eau.


Comme mesure additionnelle, le dossier de tout employé de l'État arrivant à 55 ans sera systématiquement analysé annuellement afin de déterminer s'il sert encore à quelque chose, si son rendement justifie qu'il continue dans cette fonction jusqu'à l'âge de la retraite.



Tout le monde a sa petite histoire d'horreur à raconter sur le sujet qui nous occupe.


Pour ma part, j'ai connu un fonctionnaire fédéral qui a passé les 5 dernières années de sa carrière à rédiger de vagues rapports que son supérieur lui faisait faire pour l'occuper, mais que personne n'a jamais lus, des rapports qu'on tablettait (tout comme lui au fond) sur l'étagère du haut, où s'accumulait une poussière sépulchrale... Ou bien encore on l'envoyait "inspecter" divers sites gérés par son ministère, incluant des frais de voyage à travers le Canada payés par le contribuable!


Étant quand même bien conscient du ridicule de sa situation embarrassante, ce fontionnaire au fond bien à plaindre, mais un cas pathétique parmi tant d'autres, rongeait son frein tandis que son humeur s'assombrissait à vue d'oeil. À la fin de ces 5 années de lente et désolante agonie, son poste a été aboli purement et simplement après son départ, étant classé inutile depuis des lustres. Quel gaspillage navrant des fonds publics!



Non seulement tous ces gens alourdissent l'appareil gouvernemental, mais plusieurs d'entre eux deviennent alors des mégères non apprivoisables, de redoutables germaines, des enquiquineurs de haut niveau, ou pire encore, de fourbes intriguants cherchant à placer leurs tinamis, manoeuvrant pour nuire à l'un tout en favorisant un autre.



Du temps où j'étais moi-même à la Fonction publique, j'ai connu des tas de quinquagénaires avancés, désillusionnés, pétris d'amertume, aigris par un emploi qu'ils traînaient comme un boulet au pied et dont ils étaient à proprement parler écoeurés, et qui ne répandaient autour d'eux que de mauvaises vibrations.



Il y en a même un qui calculait chaque matin et à voix haute le nombre précis de jours qu'il lui restait à purger comme une sentence de prison et qui ajoutait un x sur le calendrier. Navrant! Je me suis juré alors de ne jamais en arriver là, de ne jamais descendre aussi bas, ce que je crois avoir réussi, Dieu merci.



Les quelques mesures innovantes proposées plus haut contribueront à assainir les plus rouillés des rouages de la fonction publique à tous les niveaux de son fonctionnement interne et à permettre un meilleur usage des centaines de millions de dollars ainsi économisés.


Dernier avantage du grand ménage et non le moindre: tous les travailleurs ainsi libérés pourront alors contribuer à combler la pénurie de main-d'oeuvre en allant travailler ailleurs.


Alors, à quand le grand ménage des tablettés de l'État?


Nous n'avons déjà que trop attendu.


Qui lancera le #grandménage?



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Réjean Labrie880 articles

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Réjean Labrie est natif de Québec. Il a fait une partie de sa carrière dans la fonction publique provinciale.

Il tire la plus grande fierté d’être un enraciné de la 11ème génération en sol natal. Son élan nationaliste se porte sur la valorisation de la culture québécoise et sur la préservation de l'identité culturelle québécoise et de sa démographie historique.

Il se considère comme un simple citoyen libre-penseur sans ligne de parti à suivre ni carcan idéologique dont il se méfie comme des beaux parleurs de la bien-pensance officielle.

L'auteur se donne pour mission de pourfendre les tenants de la pensée unique, du politiquement correct, de la bien-pensance vertueuse, toutes ces petites cliques élitistes qui méprisent le bon peuple.

Près de 900 articles publiés en ligne ont été lus un million et demi de fois par tous ceux qui ont voulu partager une réflexion s'étendant sur une période dépassant 15 ans. À preuve que l'intérêt pour une identité nationale québécoise affirmée ne se dément pas, quoi qu'on en dise.





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