Abolir les frontières ?

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«Et qu'en paix chacun chez soi s'en aille»






À entendre certains idéalistes, il faudrait en finir avec les frontières. Effacer ces lignes imaginaires qui séparent les pays, les nations, les peuples.




Transformer la planète en grand loft collectif, sans mur ni division.




Et accueillir tous ceux qui se pointent à nos portes et nous demandent qu’on les héberge.




Une porte à ouvrir




Ces gens devraient lire Éloge des frontières, de Régis­­ Debray. Dans ce petit livre lumineux, l’ex-compagnon­­ de lutte de Che Guevara vante la vertu de ces «lignes imaginaires».




«L’adepte du sans-frontière est sympathique, mais pèche par orgueil, a dit Debray lors d’une entrevue accordée à Europe 1. La frontière, c’est la modestie : je ne suis pas partout chez moi. J’accepte qu’il y ait de l’autre et pour faire bon accueil à un étranger, il faut avoir une porte à ouvrir et un seuil où se tenir, sinon ce n’est plus un hôte mais un intrus.




«Un monde sans frontières serait un monde où personne ne pourrait échapper aux exécuteurs de fatwas ou aux kidnappeurs de la CIA. Vous n’auriez plus d’endroit où vous réfugier.»




Bref, c’est bien beau, le «village global» et la «dilution des particularismes dans l’universel», mais c’est une abstraction. Dans les faits, le monde n’est pas un no man’s land uniforme.




Il y a des différences.




Et la meilleure façon d’accepter ces différences est d’abord de les reconnaître­­.




Pour accueillir l’autre, encore faut-il se sentir chez soi.




Des coûts astronomiques




Il faut aussi prendre en compte notre capacité à accueillir les autres. Quand tu peines à faire vivre les tiens, tu n’invites pas des étrangers au restaurant.




Regardez ce qui se passe en Italie : selon les derniers calculs, jusqu'à un million d'immigrants libyens pourraient arriver sur les côtes italiennes, cette année.




Un million !




Comment un pays de la taille de l’Italie peut-il accueillir autant de migrants­­ sans chambouler son économie­­ ?




Et le pire est que personne ne peut savoir si tous ces migrants sont des victimes innocentes qui ont sauté sur des bateaux de fortune pour fuir la guerre. Certains sont peut-être des agents dormants de l’État islamique. Qui on accepte, qui on refuse ?




Comment faire la différence ? Et on fait quoi, avec tous ces gens ? On les loge où ?




Comme on pouvait le lire dans le quotidien britannique The Spectator, le 20 juin dernier : «Dans les centres d’accueil d’Italie, les migrants sont logés­­ et nourris gratuitement. Ils reçoivent­­ aussi des téléphones portables­­, 3 euros d’argent de poche par jour, et ceux qui le veulent peuvent bénéficier de formations : préparation de glaces, conduite automobile, sans oublier les cours d’italien.»




Coût de chaque réfugié pour les contribuables italiens : 35 euros par jour, soit 13 000 euros par année. Multipliez­­ ça par un million, et vous avez un chiffre astronomique.




L’Italie peut-elle vraiment payer cette note ?




La misère du monde




Comme l’a dit le premier ministre français Michel Rocard, le 6 juin 1989 à l’Assemblée Nationale : «Il y a, dans le monde, trop de drames, de pauvreté et de famine pour que l’Europe et la France puissent accueillir tous ceux que la misère pousse vers elles...»



 




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