BANDE DE GAZA

Accord sur un cessez-le-feu à long terme

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Une reddition du Hamas ou un accord

Le président palestinien Mahmoud Abbas a annoncé mardi un accord pour un cessez-le-feu permanent au 50e jour d’une guerre qui a fait plus de 2.000 morts dans la bande de Gaza.
De son çoté, Israël a accepté le cessez-le-feu «illimité», a affirmé à l’AFP une source gouvernementale israélienne, peu de temps après.
«Nous avons accepté, une fois de plus, la proposition égyptienne d’un cessez-le-feu sans condition et illimité dans le temps», a affirmé à l’AFP cette source sous couvert d’anonymat
L’Égypte, où se tenaient les négociations indirectes, a indiqué que le cessez-le-feu entrerait en vigueur à 19H00 locales (16H00 GMT), selon l’agence officielle.
Le cessez-le-feu prévoit l’ouverture immédiate des points de passage entre Israël et l’enclave palestinienne pour «l’entrée rapide de l’aide humanitaire, des secours et des moyens de reconstruction», a annoncé la médiation égyptienne.
L’accord permettra aussi «la pêche jusqu’à six milles marins et la poursuite des négociations indirectes (au Caire) entre les deux parties sur les autres sujets dans un délai d’un mois après le début du cessez-le-feu», selon ce texte. Jusqu’alors, les Palestiniens de Gaza ne pouvaient pêcher que jusqu’à trois milles de la côte.
Le mouvement islamiste Hamas, qui a infligé à l’État hébreu ses plus lourdes pertes depuis 2006 avec 64 soldats tués, a revendiqué la «victoire», tandis qu’un haut responsable palestinien affirmait que l’accord prévoyait notamment «la levée du blocus de la bande de Gaza» mis en place par Israël en 2006, la principale exigence des Palestiniens depuis le début des négociations.
Cet accord met un terme à 50 jours de violence et plusieurs semaines de négociations, entrecoupées de trêves temporaires régulièrement rompues. Le dernier cessez-le-feu avait ainsi tourné court au bout de neuf jours: il y a une semaine, les violences avaient repris de plus belle, tuant 119 Palestiniens et un enfant israélien, le quatrième civil tué en territoire israélien depuis le début de la guerre le 8 juillet.
Depuis cette date, 2141 Palestiniens ont été tués, dont un quart d’enfants, et 69 Israéliens.
Les responsables israéliens, qui ont toujours martelé qu’ils ne négocieraient pas «sous les bombes», n’ont pas encore réagi à l’annonce palestinienne qui doit encore être officialisée.
Célébrations
À Gaza, des milliers de Palestiniens célébraient dans les rues l’entrée en vigueur du cessez-le-feu.
Des tirs de joie ont retenti dans la ville de Gaza, tandis que depuis les mosquées résonnaient des louanges à Dieu pour célébrer le cessez-le-feu qui doit être suivi, selon le médiateur égyptien, d’un allègement du blocus imposé en 2006 par Israël et qui asphyxie 1,8 million de Gazaouis.
«Nous sommes parvenus à réaliser ce que toutes les armées arabes n’ont pas réussi à faire», a indiqué lors d’une conférence de presse un porte-parole du Hamas à Gaza, Sami Abou Zouhri, en référence aux précédentes défaites arabes face à Israël.
Dans les rues, au milieu des célébrations, Maha Khaled, une mère de famille de 32 ans a lâché «Dieu merci, la guerre est finie». «Je n’arrive pas à croire que je suis encore en vie, avec mes enfants. Cette guerre a été très dure et on ne croyait plus que la paix arriverait», a-t-elle ajouté.
De son côté, Tamer al-Madqa, 23 ans, célébrait «la victoire de la résistance». «Aujourd’hui, Gaza a prouvé au monde qu’elle résistait et qu’elle était plus forte qu’Israël», a-t-il dit à l’AFP.
Nouvelles cibles
Sur le terrain toutefois, au moment même où ces annonces étaient faites, des roquettes palestiniennes s’abattaient sur l’État hébreu tandis que les drones israéliens poursuivaient leurs raids meurtriers, tuant dix Palestiniens. Deux d’entre eux ont été mortellement touchés par des tirs de chars israéliens postés en bordure de Gaza.
L’aviation vise depuis trois jours de nouvelles cibles dans l’étroite langue de terre surpeuplée bordant la Méditerranée: ses appareils écrasent désormais sous les bombes les immeubles les plus hauts de Gaza.
Mardi, deux bâtiments de 14 et 16 étages — comptant des dizaines d’appartements résidentiels et autant de familles — ont ainsi été réduits à des tas de débris après avoir été touchés par plus d’une dizaine de missiles.
À l’aube, 25 personnes ont été blessées, dont quatre secouristes et un journaliste local, selon les secours palestiniens, quand le premier bâtiment de 16 étages s’est effondré. L’armée israélienne avait auparavant appelé les habitants à le quitter «immédiatement car elle allait le bombarder», a rapporté un résident du quartier.
«Ils ont tous couru dans la rue pour s’abriter», a-t-il précisé à l’AFP. Les six bombes ont emporté 60 appartements, un centre commercial et des dizaines de magasins dans cette tour.
Un peu plus tard, un immeuble résidentiel abritant le siège de la radio du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), le principal mouvement de la gauche, Sawt al-Chaab (La voix du peuple, en arabe) a été en grande partie détruit. Ce raid a fait 15 blessés, selon les secours.
Le Hamas a dénoncé ces destructions, y voyant «un crime de guerre et une vengeance inacceptable d’Israël envers les Gazaouis pour les intimider».
Sa branche armée, les Brigades Ezzedine al-Qassam, a affirmé avoir répondu à ces destructions par «un tir sur Haïfa (dans le nord d’Israël) et quatre tirs sur Tel-Aviv». Des tirs qui n’ont pas atteint ces villes, a assuré l’armée israélienne, qui a toutefois fait état de 98 roquettes tombées sur les villes bordant Gaza. L’une d’elles a légèrement blessé 21 personnes en frappant une maison à Ashkelon. Un civil a par ailleurs été tué par la chute d’un obus de mortier dans le sud, près de l’enclave.
L’armée a dit avoir visé des «centres de contrôle du Hamas» ainsi que deux écoles d’où «des tirs vers Israël» étaient partis, selon elle.
Par ailleurs, dans le nord de la Cisjordanie occupée, l’armée israélienne a arrêté 13 membres du FPLP.


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