Simon-Pierre Savard Tremblay
Récipiendaire d’un prix mérité
On vous a informé des raisons de mon absence. N’eut- été la présence ce soir
de Stéphane Bédard qui m’ a diffamé le 14 décembre 2000 sans manifester
depuis quatorze ans et cinq mois le regret d’avoir participé au lynchage
parlementaire dont j’ai été la victime, je me serais faite une joie d’être parmi vous. D’autant que le Rassemblement pour un pays souverain (RPS) honore un jeune écrivain québécois de grand talent qui verra l’accession du Québec au rang des pays du monde, libres de façonner leur destin sans tutelle et sans enfarges gênantes à une langue et une culture qui font partie de la richesse des nations.
Le Canada n’est pas le goulag, mais il enferme la nation québécoise dans une tutelle et une minorisation confédérale impropres au plein rayonnement d’une langue et d’une culture singulières en Amérique du Nord, ainsi que le démontre avec talent et brio, celui que vous honorez ce soir, auteur du Souverainisme de province.
Le multiculturalisme, écrit Simon-Pierre Savard-Tremblay, s’inscrit dans une logique proprement canadienne, soit celle d’une mission civilisatrice et thérapeutique doublée de la légitimation par Ottawa de son pouvoir de déterminer quels aspects de la culture québécoise sont acceptables pour inspirer les politiques publiques.
Le décor est planté et l’auteur, sabre au clair, sonne la charge. Le monde de l’information au Québec crève d’ennui avec des chroniqueurs de guimauve et des éditorialistes de complaisance. Rares sont les ferrailleurs et les combattants du désordre établi. Il y a dans SPST des accents de grands polémistes de chez nous, Olivar Asselin, Gérard Filion, Pierre Falardeau, et de France, Léon Bloy et de Paul-Louis Courier : Le provincialisme, selon lui, aplatit la politique et condamne le Québec à la petitesse. Fondamentalement, c’est d’une nouvelle révolution tranquille dont le Québec a besoin. La politique partisane tourne autour de la vente de rêves et non de résultats. Notre condition nationale se résume à une acceptation résignée de solutions inadéquates.
Il est rafraichissant et encourageant que cela soit écrit ! Entre l’auteur et moi, il y a une distance de plus de quatre générations : le battant de la jeunesse, l’intransigeance mesurée de la quarantaine, un soupçon de sagesse de la soixantaine et la dolence octogénaire. Ce qui n’exclut pas de nous retrouver coude à coude dans l’espoir de voir le Québec enrichir les nations du monde de sa présence.
Le Rassemblement pour un pays souverain a eu la main heureuse de décerner son grand prix littéraire 2015 à Simon-Pierre Savard Tremblay. Nous entrerons dans la carrière, Quand nos ainés n’y seront plus, entame le deuxième couplet de La Marseillaise. Je suis rassuré. La relève est à l’œuvre. Les générations à venir verront les lendemains qui chantent et le grand rêve de l’indépendance du Québec se concrétiser. Alléluia !
Yves Michaud
Ancien député de l’Assemblée nationale du Québec.
Au souper-gala des Patriotes 2015 du Rassemblement pour un pays souverain (RPS),le 18 mai 2015
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5 commentaires
Archives de Vigile Répondre
20 mai 2015Puissions-nous voir le pays du Québec "renaître de ses cendres" que le vent de la jeunesse ravivera avant que nous partions en paix et heureux des récoltes que nos semences auront produites. Merci M. Michaud !
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
20 mai 2015Monsieur Michaud, vénérable tennisman octogénaire, généralement reconnu comme référence pour la maîtrise de la langue française, tentez-vous de tester notre vigilance aujourd'hui avec cette locution: "...c’est d’une nouvelle révolution tranquille dont le Québec a besoin. " ? Double marque du complément d'objet indirect: de cela dont... contamination par les "chroniqueurs de guimauve"?
Mais cette coquille ne gâte pas mon plaisir de vous voir rendre hommage à Simon-Pierre Savard-Tremblay. Sociologue et observateur politique, peut-être plus qu'écrivain, SPST navigue sur les flots des "générations nationales" depuis sa tendre enfance, nous confie-t-il en privé. Il semble suffisamment à l'aise à la revue L'Action nationale pour être pressenti comme successeur légitime de Robert Laplante, au passage centenaire de cette revue. Mais ne présumons de rien, son aisance oratoire s'accentuant, la concision de son argumentaire indépendantiste pourrait vite lui ouvrir les portes de direction dans ce mouvement.
Archives de Vigile Répondre
19 mai 2015Monsieur Michaud,
Je vous remercie pour votre article. J'admire votre noblesse face à l'injustice que vous avez subie. J'admire aussi le courage et l'honneur qui vous distinguent de ceux et celles qui vous ont diffamé le 14 décembre 2000, dont Lucien Bouchard, le misérable traître qui a ordonné ce lynchage parlementaire.
Hélas, la lâcheté de Stéphane Bédard dans cette affaire se confirme aussi de jour en jour, depuis quatorze ans et cinq mois déjà. Je comprends bien votre décision.
Monsieur Michaud, permettez-moi d'ajouter à la liste des lâches tous ceux et toutes celles (parmi les parlementaires présents le 14 décembre 2000) qui ne vous ont pas encore présenté des excuses sincères à ce jour. Parmi les élu(e)s du PQ aujourd'hui, je crois que Nicole Léger est aussi sur cette liste déshonorante en compagnie de Stéphane Bédard. Est-ce correct?
Je me demande quelle est la force qui fait trembler ceux et celles qui refusent encore aujourd'hui de vous présenter leurs excuses. Pouvez-vous m'éclairer? Serait-ce une puissance devant laquelle ces personnes rationalisent que leur soumission est un acte de survie légitime? La question se pose. En effet, l'esprit humain s'adapte à sa propre médiocrité. Lucien Bouchard en est un exemple frappant.
Archives de Vigile Répondre
19 mai 2015Voici une autre lumière qui s'allume. Un autre feu qui réchauffe. Un autre espoir qui s'ajoute à ceux apporté par la venue de PKP. Merci M. Michaud pour cette présentation de Simon-Pierre Savard Tremblay, récipiendaire "d’un prix mérité", comme vous l'écrivez si bien. Puisse la vie vous être donnée pour longtemps encore. Vous aussi vous nous êtes essentiel, même si votre vieille lampe vacille parfois, la lumière qu'elle émet n'en n'éclaire pas moins...
Gaston Carmichael Répondre
19 mai 2015Quel beau texte! Malgré l'âge, votre plume demeure toujours aussi acérée.
On espère pouvoir vous lire pour encore très longtemps.
Merci pour cette bouffée d'espoir.