Allons donc : VLB n`est pas un "Pacifiste"!

De la toxine "pacifiste"...

Tribune libre 2008

V.L.B est un polémiste : c`est l`évidence même . Et c`est d`ailleurslà une bonne partie de sa force et de sa pertinence, donc de notre bonheur !
Or il se proclame aussi "pacifiste" : le grand écrivain, sans doute un peu emporté par la mode, commet là un sacré oxymore...
Il se veut de toute évidence essentiellement "pacifique", mais l`étiquette du "pacifisme", qui n`est autre chose qu`une attitude de soumission a priori face à toute hostilité, par principe bien arrêtée de refus du combat perçu comme un "mal en soi", fut-il de résistance, ( et dans laquelle, pour ce, nos ennemis adorent nous enfermer ! ), ne lui convient, mais alors vraiment pas, et fort heureusement ne lui ressemble pas du tout : "militant" féroce ( donc combattant : un militant "milite", c`est à dire "fait la guerre", et c`est donc au sens strict "un militaire", qu`on aime ça ou pas !), il n`est tout bonnement pas crédible dans ce rôle de "Pacifiste" !
En relevant cette incongruité de langage du grand homme ( ceci dit sans ironie !), je prétends ici mettre à jour un de Nos plus fondamentales faiblesses : ce refus systématique issu de l`infection politiquement correcte de s`assumer ouvertement combattants d`un véritable guerre politique qui ne se peut conclure que par la mort politique de l`ennemi impitoyable qu`a choisi et décidé d`être l`autre, soit celle de l`État Fédéral Canadien, sous peine d`avoir à assumer la Nôtre, celle de Notre Pays du Québec.
Nous n`avons jamais voulu cette guerre, mais l`Autre a souverainement, délibérément, et unilatéralement choisi de Nous la faire : or il suffit d`une seule volonté pour faire une guerre...
Mais il arrive qu`il en faille 2, et qui s`accordent, pour faire la Paix !
Sinon il n`y a pas de Paix mais rien d`autre que démission et soumission.
Ce que tous les Militants du Pays du Québec refusent. Et ce qui en fait, aussi "pacifiques " soient-ils, TOUT SAUF des "pacifistes".
On aura compris qu’a mes yeux, bien au delà d`une simple et puérile chicane de langage, ce mot "pacifisme" et la DÉMARCHE qu`il véhicule constituent une des plus perverses toxines intellectuelles qui soient, car cette niaiserie est à terme mortifère : d`où la présente charge.


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23 commentaires

  • Georges-Étienne Cartier Répondre

    1 octobre 2008

    ??????????? !!!!!!!Là dessus, je décroche : allez, ON FERME !
    Georges-Étienne Cartier

  • Archives de Vigile Répondre

    1 octobre 2008

    Il n'y a pas de lâcheté dans le martyr mais courage et consécration qui gagnent le peuple à la cause. Il ne faut pas chercher de Hitler en Amérique du Nord, il n'y en aura jamais. Le Roc, ses suppôts, chercherons justement à provoquer la réaction violente pour se donner raison d'intervenir aux yeux du monde. Ne pas résister comme les tchèques c'est gagner la victoire morale devant l'humanité et éventuellement et finalement la victoire politique et le pays. La résistance violente sera écrasée facilement par le Roc et la cause reculera pour un autre 20 ans. Entre les émotions et la raison stratégique je choisie cette dernière. Seule la résistance non-violente comme se laisser emprisonner comme en 70 fait avancer le pays

  • Georges-Étienne Cartier Répondre

    30 septembre 2008

    Ps:
    1) Votre analyse de la démarche fondamentalement restrictive de René Lévesque est aussi la mienne.
    C`est pourquoi, entre autre, nous n`avons toujours pas d`Hymne National véritable!
    Il faut dire qu`il avait vu les camps de concentration…
    Je ne partage toutefois pas du tout la construction interprétative que vous croyez pouvoir en tirer quant aux conséquences éloignées .
    2) Le "Daïmôn" de Socrate me plait bien.
    Et le « Mal » n`est pour moi rien d`autre que cette partie transcendante et qui les dépasse du plan de l` « Être Suprême », « Dieu »,
    que dans leur naïveté les humains, qui n`imaginent l`Être qu`à leur image et à leur ressemblance, rejettent parce
    que ça ne leur convient pas …
    C`est ainsi, qu`au fond, on peut même dire que le Mal, en tant qu` « être », est une preuve
    de l`existence de Dieu !
    Alors…
    3) Le danger du « pacifisme » est d`ordre psychologique, domaine où je possède un assez large expérience et une certaine expertise.
    4) Selon moi, il n`est de "Révélation " que par ma Raison informée par mes sens , le tout "cultivé" autant que faire se peut,
    il va sans dire !
    "Sans tutelle de Raison, Cœur ne vaut, et souvent même pervers!" ( "Nisi Ratio tutrix, Anima non valet; etiamque saepe improba !")
    est la devise que je me suis amusé à me forger...
    5) Pour le reste…non, la lumière nouvelle ne s`allume pas en moi…
    Et ,oui, je suis prêt à tuer quiconque sans hésiter pour ne pas l`être !
    Mais aussi, néanmoins, à risquer de l`être, pour défendre l`essentiel de mes valeurs ( on risque sa vie tous les jours pour
    bien moins : dès qu`on s`engage sur une route avec son auto, par exemple…).
    Le « risque » et la « Chance » qui en est l`envers, sont la substance même de la VIE.
    Alors, encore une fois…
    6) Ce qui n`empêche pas ce débat d`avoir été fort enrichissant ! J`y ai appris…
    Georges-Étienne Cartier 1 octobre 2008

  • Georges-Étienne Cartier Répondre

    30 septembre 2008

    Je COMPRENDS...Mais n`adhère pas pour autant !
    "Comprendre" n`est nullement "accepter" ! Quoi qu`on en dise...
    Et je suis positivement allergique au bric à brac "spirituel" Hindou !
    Le stoïcisme d`Épictète et de Sénèque me comble ...
    OBITER , qui n`a probablement rien à voir…quoique tout se tienne dans l`Univers: pour s`amuser un peu,
    avez-vous noté qu`il y a toujours un « Turban » derrière le Chef du Parti Libéral ?
    …Indirah Ghandi a été assassinée par 2 membres de sa garde personnelle Sikh…
    Salut !
    Georges-Étienne Cartier

  • Archives de Vigile Répondre

    30 septembre 2008

    @ M. Georges-Étienne CARTIER,
    Je comprends votre « attachement » à ne pas adhérer au « pacifisme ». Le mien supposé n'étant que la réciproque du vôtre. Votre « attachement » symétrique et au contraire mien, celui que vous me prêtez, serait miroir de vos relents anti-judéo-chrétiénisme, anti-cléricalisme, anti-religion. Et... je comprends. Je comprends votre « attachement » à ne pas adhérer au « passifisme » qui vous fait tancer le « pacifisme ». Je comprends même votre « attachement » à la mystique de « guerre » au sens malpropre de son extension. J'y ai aussi longtemps été « attaché », parce que j'étais attaché à une mystique propre de la guerre. Ce qui n'est plus le cas, dans mon cas du moins.
    Je comprends maintenant mieux que vous parlez de « guerre POLITIQUE », ce qui me semble démontrer qu'il n'est pas question de « guerre » ( ci-après employé au sens propre et non figuré par extension ). Ce qui me semble-t-il être exactement le PACIFISME, tel que je l'entends. Nous sommes d'accord à peu de chose près. La différence entre nous serait une question « d'attachement », comme vous dites, et son contraire, le détachement ( et oui, la spiritualité bouddhiste y est pour quelque chose, bien que je sois athée et non-religieux, le détachement étant l'une des composantes de certaines démarche spirituelles ).
    Mon adhésion à un pacifisme actif, auquel je tiendrais d'une manière « pathétique », manifeste une volonté délibérée de détachement, d'éloignement, de la métaphysique « guerrière » au sens propre. Cela en décourageant l'emploie de son sens figuré. Je précise ici pourquoi.
    Le pacifisme n'est pas comme vous le supposez, obligatoirement prétexte à inaction, paresse, mollesse, désengagement. Votre « attachement » à le supposer me laisse songeur. Votre obstination à ne pas considérer tout ce que je vous ai dit, à ne pas prendre acte du fait que :
    - si le pacifisme est bien ce que j'en dis ;
    - si ce « pacifisme » n'est pas « qu'attachement » à son contraire supposé par vous ;
    - si ce « pacifisme » est plutôt détachement délibéré ;
    - si ce pacifisme qui inspire et structure « tous le reste », ( et qui suscite votre « admiration pour ( ma ) passion ... « guerrière » » )
    me laisse songeur. Ne devriez-vous pas songer à reconsidérer votre dénonciation du « pacifisme » ? Je vous propose que vous vous attaquiez plutôt au désengagement, à la démission, à la mollesse en tant que tel, pas au pacifisme qui est tout le contraire. Nous pourrions convenir même de le qualifier pour qu'il se qualifie à vos yeux. Je ne sais pas... parlons de « pacifisme actif », par opposition à un « pacifisme passif » ( passifisme ).
    J'insiste pour différentes raisons
    Il me semble que la tentation guerrière ( au sens propre ) est toujours présente. Pour le moment en latence, on ne sait jamais quand elle pourra surgir à nouveau. Surtout dans le contexte où une action de mobilisation devait faire à nouveau bouger les choses. Le fait d'utiliser la métaphore guerrière me semble alimenter cet « attachement » à la guerre ( au sens propre ). Ce qui me semble permettre qu'elle devienne à tout moment le recours naturel qui ne demande qu'à surgir à tout moment. Ce qui me semble un empêchement à une réelle mobilisation. En effet, si une population n'a pas d'emblée écarté la guerre, on craindra que la guerre, que la violence surgisse à tout moment et le seul recours pour que cela ne survienne pas sera d'écarter tout ce qui serait propice à l'avènement de la violence et de la guerre, par exemple, les rassemblements, pour ne pas que les esprits s'échauffent. On craindra même la passion, les discours passionnés, inspirants, mobilisateurs.
    Cette discussion m'a fait trouver là une explication du changement qui s'est opéré avant et après la Crise d'octobre. René Lévesque s'est empêcher de soulever le peuple, de peur qu'il se soulève dans la violence. Ce qui a neutralisé le peuple. Nous en serions toujours victime. Le pacifisme en serait le seul antidote. Puisqu'affiché, intimement compris dans son sens le plus actif, mais non-guerrier, non-violent, il permet tous les autres sources de soulèvements, toutes les autres moyens de lutte, d'enthousiastes mobilisations, sans craindre l'ultime dépassement de limite qui nous sépare de la guerre, puisque cette limite ne peut être franchie réellement, puisque même sa romantique et symbolique évocation n'a plus de prise dans notre imaginaire de lutte. Du reste, une évocation romantique qui n'est active que dans la non-guerre, que dans l'image de la guerre, qu'avant la guerre. Dès lors qu'on la vit, tout romantisme s'absout dans l'horreur de la chair morte et du sang versé. Ce pourquoi il me semble si important de ne pas contribuer à ce romantisme délétère qui est la condition première qui nous pousse à entre en guerre. On y entre parce qu'on a oublié de considérer la réalité. On y entre parce qu'on ne sais pas, ne sait plus, qu'aucune idée ne peut justifier d'y être plongé, parce que toute guerre n'est que malpropre, en dépit qu'on veuille, en idée, la faire propre.
    Pour remédier à cet empêchement qui limite le déploiement de la manifeste capacité de lutter, de se mobiliser, ce que vous semblez déplorer, il me semble que la défense et l'illustration de la voie du pacifisme actif, activiste, et de la non-violence, est le plus sûr moyen non seulement d'écarter la guerre, la violence. Ce qui nous libère de la peur de la voir surgir, nous libère de la tension que telle peur engendre, libérant l'énergie, la passion, l'enthousiasme du fait de devoir se tempérer, sous prétexte que son expression pourrait encourager sa transposition guerrière et violente.
    Il s'agit de substituer à l'esthétique guerrière, une esthétique de la lutte pacifiste, tout aussi active et stimulante. Si j'accepte que vous trouviez dans l'expression de ma passion une composante combative, voire guerrière, c'est qu'il est clair, on ne peut plus clair, compte-tenu de ma philosophie « pacifiste », qu'il n'est question de guerre que figuré, et non propre, qu'il est question de guerre que par extension langagière et métaphorique, parce que le sens propre de la guerre est tout ce qu'il y a de plus malpropre.
    Le pacifisme résume et exprime ce refus de voir dans la guerre le seul, l'ultime, romantique recours. Un pacifisme étymologiquement bien compris, permet d'en faire un principe actif, une histoire de lutte, de quête, de parcours en mouvement, d'idéal à atteindre non sans mal et qui exige discipline, conviction, rigueur, passion, voire emportement, tout le contraire de la soumission, du défaitisme, de la démission. Promouvoir ce pacifisme là, devient tout autre chose. Il permet deux choses, écarter la guerre, et susciter la mobilisation, l'enthousiasme, toutes choses que vous appelez de vos voeux et qui se trouvent dans ce que vous lisez de moi.
    La religion et mon supposé attachement à ses « valeurs »
    Vous supposez dans votre étonnement de mon « attachement », qu'il serait le fait d'une déprogrammation incomplète de l'endoctrinement auquel j'aurais comme nous tous été exposé. Je ne partage pas votre dénigrement des valeurs spirituelles. Si je refuse les principes religieux, cela ne doit pas pour autant selon moi s'accompagner du dénigrement de ce que sous-tendent et formalisent les religions.
    Les religions, les spiritualités humaines, ont interprétées de manière simple et codifiées une capacité singulière et cellulaire du vivant. Je ne voudrais pas ici développer outre mesure ce que j'en pense, mais il me semble que la question que vous soulevez mérite quelques éclaircissements.
    La Connaissance de ce que nous sommes, de ce qui nous environne est exceptionnellement réduite. Même si l'humain fait des pas de géant, l'étendue de ce que l'on ne parvient pas à comprendre est beaucoup plus grande que ce que l'on est parvenu à comprendre. L'étendue de la non-Connaissance est plus grande que toutes nos Connaissances. C'est ce que doit comprendre toute personne qui en connaît beaucoup. Ignorer des choses est une chose, ignorer le fait qu'on ne connaisse pas tout en est une autre, c'est la question de la double ignorance. Concepts que décrit très bien Thomas De Koninck dans son livre « La nouvelle ignorance et le problème de la culture » PUF, 2001.
    « Il existe en réalité deux formes d'ignorance qu'on pourrait qualifier de « nouvelles », mais qui sont diamétralement opposées. La première ouvre et libère, la seconde emprisonne et tue. La première, qu'il faut célébrer, se traduit par de nouvelles interrogations suscitées par de nouvelles découvertes. Elle est le moteur de toutes les avancées du savoir. La seconde fait au contraire vivre dans l'illusion qu'on sait alors qu'on ne sait pas et s'apparente à ce que Platon appelait « la double ignorance » »
    Les religions ont, entre autres choses, permis d'expliquer un certains nombre de choses inexplicables. Je suis d'accord, je suis athée, elles ont aussi produit une culture dont il faut se détacher pour une foule de raisons. Mais un certain nombre de choses me semblent devoir être conservées. Dont, le fait que l'intelligence humaine est dépassée par certaines facultés de la matière, dont, certaine faculté de la matière cellulaire de notre cerveau, de notre esprit, phénomènes qu'ont voulu comprendre, expliquer, les religions.
    L'intelligence est toujours inexpliquée, on ne sait pas bien comment elle fonctionne, malgré toutes les Connaissances acquises. Du coup on ne parvient pas à produire des machines qui pourraient en reproduire la pratique. Et, ce n'est pas qu'une question de technique. Bref, certains penseurs modernes du bouddhisme, ou de la mouvance bouddhique, ( Le bouddhisme n'est pas une religion ), explique de manière intéressante, l'inexplicable. Les cellules, certains cristaux, dont elles sont composées, ( ces cristaux qui dans nos ordinateurs emmagasine de l'information ) auraient des capacités qui nous feraient avoir accès à ce qui nous semble être hors de soi, plus grand que soi, d'où cette expérience que les croyants appellent « Dieu ». Donc, si « Dieu » n'est pas un Dieu, mais bien une partie de soi, plus grande que le soi que l'on connaît d'emblée, reste que l'ensemble de ce qui se passe dans cet espace mal connu de nos cellules qui nous font être « intelligent », capable de penser, de gérer de l'information, d'en être conscient, pose un certains nombre de question, engendre un certain nombre de phénomènes, qui pour « religieux » qu'ils puissent être dans un certain ordre, seraient tout autres que religieux dans un autre ordre, mais qui ne les feraient pas pour autant être rien du tout, ou inexistants.
    Ainsi, ce que vous croyez déceler comme étant religieux dans mes analyses, l'est et ne l'est pas. Je vous donne donc raison, pourvu qu'il ne soit pas question du religieux en tant que doctrine, dont je ne me serais pas détaché. Je suis totalement détaché de la doctrine du religieux, je n'explique pas l'inexplicable par un Dieu, par l'existence d'une entité supérieure. d'une entité tout court. Ce que je n'explique pas, ce que je ne parviens pas à expliquer ou comprendre, me semble résider seulement dans quelque capacité inexpliquée de la matière. Dont celle de l'expérience spirituelle. De l'esprit. Dans l'énergie interstitielle qui gravite, navigue, autour de la matière cellulaire ou atomique et qui nous semble être autre chose que de l'énergie ou de la matière, donc, divin, autre que humain, autre que matière vivante animale, humaine. Ce qui n'a rien à voir donc avec la religion. Mais qui a malgré tout à voir avec ce que tente d'expliquer les religions. Nuance !
    Le pacifisme
    Pour terminer, je dirais que tout me semble concourir à ce que vous adhériez à mes dires. Cela, pour peu que vous considériez que « tout ce reste », à quoi vous dites, non sans ironie, « AMEN », ne peut être, ne peut exister, ne peut emporter votre adhésion, que parce que le présupposé, « pacifisme » le structure, le convoque, le transporte, le justifie, autant en tant que cause, qu'en tant qu'effet. Je comprends cependant qu'il vous faudrait revenir sur vos dires et vos conceptions erronées de ce qu'évoquait pour vous le pacifisme. Je comprends que le fait d'avouer s'être trompé ne soit pas tout ce qu'il y a de plus agréable. Il faut pour cela convenir du fait qu'on en apprend tout les jours et à tout âge. Il faut pour cela comprendre que la Connaissance véritable ait comme première connaissance, l'étendue de son ignorance. J'ignorais toutes ces choses moi aussi. Un jour, j'ai connu une personne, des personnes, dont la recherche et les trouvailles ont attiré ma curiosité, j'y ai trouvé matière à recherche et trouvailles, je vous les livre ici, pour ce qu'elles sont. J'ai dû absorber le choc de devoir reconnaître que je ne connaissais pas tout. Je comprends donc bien comment il faut transformer l'idée d'un soi qui ne fait pas d'erreur, d'un soi omniscient, à un soi, qui prend la mesure de son ignorance. Manifestement, vous ignoriez qu'on puisse être pacifiste actif, passionné, voire « guerrier » comme vous dites. Vous pensiez que le pacifisme ne pouvait qu'être le fait de lavette, de démissionnaires. Ce qui n'est pas obligatoirement le cas. J'en suis la preuve, et vous abondez. Il n'y a aucune honte à en convenir. Vous aviez raison de dénoncer le « passifisme ». Or le pacifisme peut être bien autre chose que ça. Du moins tel que je l'entend et que me semble l'entendre VLB. Mais je peux me tromper.
    Il me semble que si je n'erre pas, tout cela produit un effet. Passé l'étonnement, les malentendus sémantiques, au delà de ce qui vous dépasse, au delà du « pathétique », au delà de « l'au delà » religieux, je pense que vous en retirez matière à réflexion. Comme j'aime la matière, la réflexion, je ne me prive pas des les visiter, ici comme ailleurs, pensant contribuer à notre commun avancement. Pour sûr, votre apport m'aura permis de penser, de mieux circonscrire ce qui m'était auparavant inconnu, parce que non-énoncé, voire non-pensé. Cette discussion sur le « pacifisme » me semble nous avoir tous deux permis de cheminer, d'avancer, de préciser ce que chacun nous pensons, ce qui n'était pas le cas. C'est ce qui compte et merci.
    Luc A.
    PS
    Le pacifisme n'est pas « passifisme » Nuance !
    Bien sûr, VLB n'est pas « passifiste ».
    VLB est bien, « pacifiste », et c'est tant mieux.
    J’y ai mis le temps, mais je pense que la formule résume bien la question.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 septembre 2008

    @ M. L.P.
    Gandhi, que j’apprends à mieux connaître grâce à cet échange, fondait son action, sa « doctrine » pacifiste active et non-violente non pas sur le sacrifice, mais sur une exigeante recherche et pratique spirituelle, à laquelle je ne peux avoir accès qu’à distance. Je suis loin d’être un spécialiste. Mais je trouve dans l’article qu’il lui est consacré dans Wikipédia, la chose suivante qui tempère l’idée sacrificielle...
    « Il y a beaucoup de causes pour lesquelles je suis prêt à mourir mais aucune cause pour laquelle je suis prêt à tuer. »
    En appliquant ces principes, Gandhi n’hésita pas à les emmener aux extrêmes de sa logique. En 1940, quand l’invasion des îles britanniques par l’Allemagne nazie semblait imminente, Gandhi donna l’avis suivant au peuple anglais.
    « J’aimerais que vous déposiez les armes que vous possédez comme étant inutiles pour vous sauver, vous ou l’humanité. Vous inviterez Herr Hitler et Signor Mussolini à prendre ce qu’ils veulent des pays que vous appelez vos possessions… Si ces gentlemen choisissent d’occuper vos foyers, vous les leur laisserez. S’ils ne vous laissent pas partir, vous vous laisserez massacrer, hommes, femmes et enfants, mais vous refuserez de leur prêter allégeance. »
    Ce qui n'est pas évident... mais bon...
    Néanmoins, Gandhi se rendait compte que ce niveau de non-violence requérait une foi et un courage incroyable que peu de monde possédait. Il conseillait donc qu’il n’était pas nécessaire que tous restent non-violents, surtout si la non-violence était utilisée pour cacher la lâcheté :

    « Je crois que s’il y a seulement le choix entre la violence et la lâcheté, je conseille la violence. »
    « Je répétais à chaque réunion l’avertissement qu’à moins qu’ils sentent qu’avec la non-violence ils avaient une force infiniment supérieure à celle qu’ils possédaient avant, ils ne devaient pas appliquer la non-violence et reprendre les armes. »
    Gandhi pensait que la violence était inefficace et ne pouvait qu’initier une chaîne continue de vengeance.
    Il disait de la loi du Talion :
    « Œil pour œil rend le monde entier aveugle. »
    Par ailleurs on ajoute :
    Gandhi rattachait également la non-violence au féminisme. Il l’explique lors d’un discours pendant la marche du sel : « Appeler les femmes le sexe faible est un mensonge. C’est une injustice des hommes faite aux femmes. Si la non-violence est la loi de nos êtres, le futur est avec les femmes. » Wikipédia
    Il faisait donc référence à la force du féminin. Ce qui est partie de la philosophie et des « religions » de la culture de l’Inde ancienne, partie intime de leurs croyances, spiritualités auxquels s’abreuvait notre grand sage. Cela, en opposition aux trois grandes religions monothéistes qui en sont l’exact contraire, et qui sont la réplique patriarcale mâle qui a voulu supplanter les cultes anciens de la Déesse mère, à l’époque où l’humain de connaissait encore pas le rôle du mâle dans la procréation et qui faisait donc de la femme, des femelles, l’unique « créatrice » de la vie, donc, une déesse.
    L’Inde,ayant vécu hors le monothéisme, sauf au nord musulman, a conservé des traces de ces cultes anciens et pré-historiques ( l'Histoire ne débutant qu'au moment où le patriarcat s'est presque partout installé ), époques où la femme est autre chose que quantité négligeable et n’a pas complètement écraser le féminin, minimiser le pouvoir, la force du féminin, sous l’impérialisme du monothéisme patriarcal du judaisme, de la chrétienté et de la religion musulmane. Là, le féminin, le pouvoir, la force du corps féminin, capable de passer sans mal à travers l’enfantement, est tout autre chose. Ce qui fait de la place à autre chose que le pouvoir mâle qui n’est jamais supposé aussi fort, que dans la « guerre », le simulacre de la chasse.
    Ce qui est tout à fait congruent avec ce qui m’anime puisque je suis, non pas seulement « pacifiste », mais aussi féministe. Ce qui achèvera de me discréditer peut-être aux yeux de certains aveugles « guerriers », ( Œil pour œil ), mais j’assume, persiste et signe.
    Ce qui n’est pas étranger au fait que le Ceylan et l’Inde aient été les premières nations à élire des femmes à la tête de leurs États.
    Indira Gandhi (Devanāgarī: , IPA : /ɪnd̪ɪra prɪjəd̪ərʃɪni gand̪ʰi/), née le 19 novembre 1917 et morte le 31 octobre 1984. Femme politique indienne, Premier ministre de l'Union indienne de 1966 à 1977, puis de 1980 à sa mort en 1984, et seconde femme au monde élue démocratiquement à la tête d'un gouvernement (après Sirimavo Bandaranaike à Ceylan (en 1960). Wikipédia ( Ceylan ou Sri Lanka, île au sud de l’Inde )
    Ce qui n’est pas étranger au fait que la Cheffe des souverainistes soit une femme en ce moment.
    Je suis heureux que vous compreniez comme moi ce que peut être la voie de l'action « pacifiste », appliqué à notre lutte pour l'émancipation, la libération, du peuple souverain du Québec.
    Luc A.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 septembre 2008

    Votre pacifisme est actif contrairement à celui de Gandhi qui reposait un peu sur le sacrifice. Vous prenez les moyens légaux pour faire ce que vous appelez une guerre mais êtes prêt à riposter si on vous provoque ou vous attaque. Gandhi rejetait la réplique par la force et enseignait le martyr plutôt. Sa résistance passive, tel qu'on l'a vécu en octobre 70 à nous faire arrêter ou perquisitionner sans mandat sans riposter physiquement, a fait des miracles. L'Inde est de cette manière est devenu indépendant, les britanniques ne pouvant plus sauver la face aux yeux du monde. Le martyr de centaines de personnes mitraillées dans un stade à libéré l'Inde des forces occupantes coloniales.
    La plus grande résistance en acte c'est quand le peuple, conscient de sa domination, décide d'y mettre fin en se levant en masse pour voter pacifiquement et démocratiquement son existence comme peuple souverain. Alors plus rien ne peut contre cette force démocratique supérieure à toute autre. La fédération de la Yougoslavie en est la preuve. Malgré le refus des Serbes qui ont fait la guerre pour contrer ces décisions démocratiques de peuples divers à l'intérieur de la fédération, les belligérants ont dû se retirer et accepter l'indépendance de membres de l'union antérieure. La force démocratique est la plus puissante de toutes et oblige le repli des toutes les autres. C'est celle qu'il faut bâtir en conscientisant le peuple durant des années. La Hollande a mis 1600 ans à devenir pays reconnu preuve qu'il ne faut pas lâcher ou recourir à des méthodes d'urgence. La provocation du Roc a eu lieu avec les Flq de 62 et 70, avec les crises d'Oka de 1900 et 1990 pour susciter une réplique violente. Les Flq identifiés comme des actions violentes amenées par des francos alors que c'étaient des machinations subtiles d,Ottawa a fait reculer la détermination du peuple québécois de se donner un pays. Le fédéralisme y a gagné sur tous les plans. Il faut éviter ce piège à con et résister à la violence avec des bouquets comme en Tchékoslovaquie. Devant le pouvoir armée jusqu'aux dents seul le pacifisme est vainqueur dans l'opinion publique qui fait le tour du globe en un rien de temps aujourd'hui. Toute réplique cautionne, justifie l'action de l'agresseur.
    Je crois donc que la méthode Gandhi est la meilleure pour obtenir la victoire du pays québécois. Je serais martyr comme j'ai été perquisitionné sans mandat en 70. Je le ferais pour mes enfants, mes petits enfants que j'aime et auxquels je voudrais laisser un pays avant de mourir.

  • Georges-Étienne Cartier Répondre

    29 septembre 2008

    1) Y a comme un malentendu semble-t-il: la "guerre" dont je parle est POLITIQUE; et en aucun cas avec des fusils, du moins tant qu`on n`en pointe pas un sur moi ( ou sur mes "proches" ! ); MÉTAPHORIQUE si vous voulez, tout en se voulant cependant lourde de sens.
    Entendue au sens #5 "par extension" de la définition de mon "Petit Robert" de 1972!
    Et la mort recherchée de l`ennemi: exactement de même ! Ni plus ni moins.
    C`est en fait la "guerre" qu`On Nous fait et dont vous-même reconnaissez l`existence...
    2)Cet attachement, que je ne puis m`enmpêcher de trouver pathétique, à l`étiquette "pacifiste" me dépasse, je l`avoue!
    Restant de morale chrétienne? Boudhisme?
    Bah...
    3) Pour le reste de votre discours , eh bien AMEN, purement et simplement
    4) Je suis , pour le momment "en invalidité"...et de ce fait ne puis guère être partout.
    .
    Amitiés...et admiration pour votre passion ...guerrière ( mais si: une évidence ! ) , tout de même !

  • Archives de Vigile Répondre

    29 septembre 2008

    Je n'ai parlé de « résistance « passive » » que comme exemple Indien, du caractère actif du pacifisme. Je n'ai jamais dit ou pensé l'appliquer ici. J'ai dit que le peuple souverain du Québec avait su trouver comment mener une lutte pérenne, constante, qui lui a permis de survivre, permis de se pacifiquement développer en rattrapant ses retards à la faveur de la Révolution tranquille, et comment il sait toujours aujourd'hui parvenir à lutter habilement contre les canadianisateurs.
    Je n'ai jamais parlé d'inaction. Le principe pacifiste est un principe actif, parce qu'il engage à une action pour que se matérialisent les conditions de la paix véritable. Cette action se passe à chaque jour sur le terrain. À chaque fois qu'on nous attaque et que l'on réplique.
    Il ne s'agit pas de réunir une armée, de former les rangs. Il est question de mobiliser le peuple qui dès lors ne se repose plus sur une armée. Il est la lutte. C'est lui qui doit la mener. Il la mène. Former une armée dépouille le peuple. Il devient spectateur. Il remet entre les mains d'un petit nombre la charge de lutter pour lui. L'action pacifiste se fonde non plus sur une armée, mais bien sur le peuple qui est sa propre lutte. Qui l'assume, au jour le jour. Il n'est plus question de recrutement. Il est question d'inspirer, de stimuler, de mobiliser, d'exprimer, ce qui anime le peuple, ce qui le fait être en action. Et surtout, de l'appuyer quand il bouge.
    Nos généraux ont failli à cette tâche, je vous l'accorde. Prenons l'exemple des artistes, il se sont pris en main récemment, sans attendre. Jusqu'à maintenant, les souverainistes s'en sont servis comme d'un kleenex, qu'on jette après usage. On leur demandait même de se faire discret pour ne pas porter ombrage aux généraux, qui eux savaient faire et parler au vrai monde...
    L'utopie révolutionnaire et le pacifisme
    René Lévesque, l'exemple parfait d'un Chef inspirant, s'est heurté à un mur et ne s'en est jamais relevé. Il a su un temps mobiliser le peuple, à l'époque trouble ou se mêlaient affranchissement démocratique et lutte révolutionnaire. La Crise d'octobre a été ce mur. Placé devant la désinformation des canadianisateurs qui ont inventé une crise de toute pièce, pour assimiler la lute pacifique à une lutte armée, pour mieux l'écraser. Ils ont fabriqué une supposée « insurrection appréhendée » et en vertu d'une vieille loi jamais appliquée hors guerres déclarées, ils ont mener une guerre avec des armes. La Loi sur les mesures de guerre, adoptée en 1914, qui conférait « des pouvoirs d'urgence au Cabinet fédéral en lui permettant de gouverner par décret lorsqu'il perçoit la menace « d'une guerre, d'une invasion ou d'une insurrection, réelle ou appréhendée ». ( Source : HISTOR!CA ) fut un prétexte pour écraser tout un peuple. Et le sang versé d'une seule personne aura suffit pour le décourager de faire la guerre. Et... heureusement. Sauf que, nous n'en sommes pas pour autant devenu pacifiste. Nous n'en sommes toujours qu'à désespérer de ne pas être les guerriers que nous avons déjà été. Or, c'est bien de cela qu'il nous faut nous écarter. Il nous faut devenir activement pacifiste. Fabricant, agent de changement, sans violence.
    Il y a eu dans ce contexte, un AVANT et un APRÈS sang versé. Un avant et un après décès violent de Pierre Laporte. Un accident, mais une mort à sang versé tout de même. Un avant, à l'époque d'un certain romantisme révolutionnaire guerrier nous a fait en très grand nombre appuyer les revendications du FLQ. J'étais du nombre. Le FLQ guerrier gentil, avait l'appui tacite du peuple. Ce qui représentait une menace pour les canadianisateurs. En effet, comment combattre un peuple tout entier. Comment ? En exagérant la menace. En refusant de négocier... alors qu'on a pourtant négocié dans le cas du ressortissant britannique, mais on ne l'a pas fait pour le Québécois. On a tout fait pour que du sang soit versé. Pour justifier après coup la validité de l'imposition de la Loi sur les mesures de guerre. Il ne fallait pas négocier parce que cela n'aurait plus de fin... Alors qu'il y en a eu bien une, malgré le fait qu'on ait négocié la libération de James Ridchard Cross, le diplomate britannique. ( deux poids deux mesures, les britanniques ont des droits que n'ont pas les Québécois, comme celui de porter nos couleurs... n'est-ce pas Sir Paul )
    René Lévesque devait faire quelque chose. Il a su se dissocier du FLQ, non sans aller à l'encontre de l'assentiment latent d'une majorité de Québécois, de militants, de partisans. Avec raison, il fallait mettre fin à nos rêves guerriers pour engager une lutte démocratique. Ce rêve s'est abimé dans le sang versé. Ce que n'a pas réussi cependant René Lévesque par la suite, ce dont nous sommes les héritiers, c'est que cette rupture d'avec le discours guerrier ne s'est pas métamorphosé en véritable mouvance pacifiste.
    Une rupture fondée sur la crainte du peuple
    La rupture s'est arrêté au mur que n'a pas su franchir René Lévesque qui du coup s'est mis à craindre le peuple, craindre les rassemblements, craindre la mobilisation du peuple. Il s'est voulu le régulateur de tels emportements. Il savait enflammer le peuple, mais il a eu peur de ces flambées à partir du moment où il s'est aperçu qu'il ne pouvait pas l'animer, l'encadrer sans mal. Du coup, les rassemblements, la mobilisation ne devaient plus se faire que dans les cuisines. Non pas que ce ne soit pas une bonne stratégie, au contraire, elle a procuré au PQ la victoire électorale et sa prise du pouvoir. Cependant, en cessant de privilégier par ailleurs la mobilisation, le rassemblement, tel qu'ils pouvaient être animés entre autres par les artistes engagés, René Lévesque n'a su que s'isoler au sommet, n'a pas su animer la lutte du peuple. Il a pris sur lui le fait d'être lui-même l'âme du peuple au lieu d'animer le peuple. Au lieu d'encourager le fait que le peuple s'anime, par crainte des débordements auquel il a dû s'opposer pendant la Crise d'octobre, il a mis le couvercle et s'est contenté de devenir Premier ministre du Québec et de gouverner. Coupé dès lors du peuple, il n'a pas eu la force de croire en lui, de croire qu'il pouvait gagner un référendum portant sur le rapatriement unilatéral de Trudeau. Trudeau l'a même nargué, « Voulez-vous qu'on aille en référendum ? ». René Lévesque isolé dans son gouvernement, n'a pas su relever le gant, pour démocratiquement appeler à invalider l'actuelle Constitution. Il était trop tard, la rupture était consommée depuis longtemps, et il n'avait plus l'énergie et la force de revenir à ce qui lui a permis d'atteindre les plus hauts sommets. On le comprend. La tâche était immense.
    Nous en sommes là. Suspendus dans le vide. Nous avons coupé avec la lutte armée, mais nous n'avons pas pour autant engagé une lutte pacifiste démocratique engagée par le peuple tout entier, une lutte animée par des Chefs, qui savent comment l'animer, comment exprimer son âme, c'est-à-dire, ce qui est le principe même de la vie, ce qui permet de s'animer, d'être autre chose qu'inerte, sans vie.
    Votre commentaire et cri du coeur en témoigne.
    Les artistes, le retour des artistes, me semble être le début d'un éventuel retour à ce qui est en lien avec l'âme du peuple, avec ce qui l'anime, ce qui peut lui permettre de lutter hors la guerre, les armes et le sang versé. Ce n'est pas pour rien qu'on s'est attaqué aux artistes en les attirant dans une embuscade à la veille des élections. Ce n'est que la suite logique de la guerre sévissant depuis un certain temps qui voit certaines élites d'affaires contrées par la mobilisation citoyenne, appuyée par les artistes. Comme dans le cas Rabaska à Lévis. Comme dans le cas des rivières avec Roy Dupuis, comme dans le cas de la forêt avec Richard Desjardins, comme dans le cas de la dénonciation des canadianisateurs du 400e, animé par Luck Mervil, comme dans l'affaire « McCartney », comme dans le cas des Loco Locass du « Libérez-nous des libéraux ».
    Une mauvaise lecture cependant aura permis aux Conservateurs de s'y engager à corps perdu, en oubliant qu'on ne s'attaque pas à l'âme d'un peuple sans mal. Une mauvaise lecture aura fait croire à beaucoup d'observateurs que la fabrication médiatique instrumentalisée par une minorité d'activiste de droite, monopolisant les ondes, les pages opinions papier et Internet, constituait réellement l'opinion publique majoritaire. Ce qui n'était pas le cas. Les sondages le montrent. Les plaidoyer d'hier 2008 09 27 à Tout le monde en parle de Réjean Tremblay, homme de sport, et de Stéphane Dion, homme de culture et de politique, témoignent du fait que les artistes ont l'appui du peuple du Québec.
    Tout cela prouve qu'on peut monter au front, mener une lutte, répliquer, alors que tout semble perdu d'emblée, tant l'attaque est vicieuse, tant la charge est foudroyante. On peut, hors les états-majors, se prendre en main, sur la seule connivence de ce qui nous anime. Sans échéanciers ni organigramme, sur la seule lancée d'initiatives citoyennes, avec un minimum d'organisation. Le peuple des arts a parlé, sans chefs, sans armées. Il s'est rassemblé, à Québec, à Montréal. Il a parlé. Un ras-de-marée. Une déferlante qui engageait bien plus que les seules coupures, mais bien qui engageait une lutte à finir entre des états-majors canadianisateurs qui ont voulu détruire l'ascendant des artistes, détruire leur capacité d'être partie de l'espace public politique. Les artistes depuis quelques années leur ont fait très mal. La grogne qu'entretiennent les radio-poubelles ou médias para-poubelles que sont encore le JdQ et certaines radio à Québec, commendait une réplique. La droite conservatrice s'y est engagée. Une lutte à finir. En tuant les artistes, on tue leur capacité d'appuyer grandement plusieurs luttes citoyennes, sans parler de la lutte souverainiste.
    Les artistes ont gagné une bataille
    Nous sommes parvenu à remporter cette bataille. Nous reste à poursuivre dans cette voie. Nous reste à nous animer nous mêmes. Nous reste aussi à achever la rupture d'avec le rêve guerrier. Pour non pas en rester à la rupture, mais pour engager une nouvelle relation avec ce peuple pacifiste. Ce peuple qui ne demande qu'à exister, libre, en paix. Qui lutte pour cette existence, pour exister dans l'État et non plus dans le vide d'État. Dans les limbes. Nous sommes suspendus dans un vide. On n'a plus le droit de parler. On ne peut plus rien dire qui ne soit déformé, instrumentalisé. La peur du peuple nous paralyse.
    On le dit soumis, mais ce n'est que parce que le jour où l'on a senti qu'il se soulevait, tout ce qu'on a trouvé pour s'en sortir, c'est de le faire rentrer dans ses cuisines. Depuis, il y est toujours. Ce qui l'en fera sortir, ce n'est certainement pas la guerre. Ce qu'il l'en fera sortir, c'est la parole fière et le droit d'agir et de se mobiliser, pacifiquement, démocratiquement.
    Ce que vous appelez « petite guerre » me semble justement ce à quoi nous venons d'ASSISTER, métaphore guerrière en moins. Le problème c'est que les souverainistes ont regardé le train passer. Ils se contentent d'assister au spectacle ! Où sont-ils quand on attaque à pleine pages opinions les artistes, comme encore aujourd'hui dans le JdQ-Journal de Québec ? Que n'inondent-ils pas le JdQ de lettres ? Pourquoi ne lit-on que celles d'activistes de droite ? Comment se fait-il que Serge Côté sévisse impunément dans ses pages ? « La vie pour une chanson », une pièce d'anthologie de la démagogie anti-artiste en marche. JdQ - 2008 09 28 page 8. Un honte. Il oppose subventions refusées à une entreprise qui ferme et qui met à pied un certain Paul, dotn tout le texte vante sa si grande droiture, humilité, gentillesse d'employé modèle, respectueux de son si « bon boss », heureux de sa « bonne job », dans une moyenne entreprise , dont la femme Julie, qui ne travaille pas, pour élever leur si merveilleuse petite filles qui accourent sur lui dans « une cascade de rire », l'accueillant ce soir-là, elle lui dit « les médias n'en avaient que pour les artistes, qui veulent être subventionné encore plus. »
    Comme si les artistes n'avaient pas de « coquette petite maison qui, malheureusement, gruge une forte partie des revenus. », comme si les artiste recevaient automatiquement des subventions, comme s'ils en voulaient toujours plus pour saigner sans livrer quoique ce soit de tangible, tous les Paul et toutes les Julie de ce monde. Comme s'ils avaient droit au chômage, aux programmes de réinsertion au travail, lorsque leur demandes de subvention est refusée !
    Bref ! Où sont les souverainistes ?
    Où êtes-vous ? Ce n'est toujours pas parce que rien ne bouge ! Où étiez-vous le soir de la présentation du spectacle des artistes à Montréal ? Pourquoi les souverainistes sont resté chez eux ? Pourquoi les rues autour ne grouillaient-elles pas de souverainsites ? On dit que la population n'appuie pas les artistes, ce qui est faux, les sondages le prouve, qu'attendent les souverainistes pour, eux, au moins, les appuyer ? Une guerre ? C'est trop pacifiste ? Il n'y a pas assez de contenu ? Les arts, l'âme d'un peuple ce n'est pas assez ?
    Que nous faut-il faire de plus ? N'avons-nous déjà pas fait notre part ? N'est-ce pas à vous de faire la vôtre ? Où sont les souverainistes quand il s'agit d'appuyer VLB quand il veut faire vivre son art ses entreprises en région ? Où étiez-vous quand nous étions 500 artistes à Place Royale à Québec pour protester contre la Art-Peur ? Pourquoi n'étions-nous pas 10 000 à Québec ? Pourquoi n'étiez-vous pas 20 000 à Montréal ? Pourquoi ne serions-nous pas 100 000 dans une semaine pour faire bloc contre la Art-Peur, contre la droite canadianisatrice, pour appuyer avec les artistes, le Bloc québécois ?
    Luc A.

  • Georges-Étienne Cartier Répondre

    29 septembre 2008

    La "résistance passive" peut sur un plan TACTIQUE, je le concède bien volontier, s`avérer l`"arme" à privilégier temporairement pour "sauver les meubles" face à UNE SITUATION PARTICULIÈRE.
    Mais ça doit n`être alors que pour se ménager la possibilité d`en rebondir ensuite au plus vite de façon à reprendre l`initiative sans laquelle l`ennemi Nous menne par le bout du nez...
    Donc, comme instrument STRATÉGIQUE, à long terme, alors là: NON !
    Il suffit de voir où ça nous a mennés en 148 ans: de reculs en pertes, en réductions, en défaites: jusqu`au "coma vigile"(!) actuel!
    Avant d`être mortifère, cette démarche s`est AVÉRÉE SOMNIFÈRE pour ses pratiquants ,et ce n`est certes pas en un tel état qu`on triomphe dans une "lutte", de queque nature que soit celle ci. On n`imagine guère un somnanbule gagner quoi que ce soit, même une partie de Dames !
    Sans compter que le recrutement de militants pour une lutte sans combats est bien illusoire: l`Histoire est remplie de ces armées que leur chefs ont vues se débander, les soldats exaspérés par l`inaction attentiste et la passivité de leurs généraux ne résistant pas à besoin d`agir et désertant vers leurs foyers où du moins ils savaient avoir du travail utile à faire ! L`Action mobilise, l`inacction endort !
    En conclusion, donc, et en tout respect pour ceux dont çe serait la seule "arme" et qui ainsi contribuent indiscutablement à la "lutte" globale de leur mieux, je maintiens que le gros de l`effort doit se hausser à un autre niveau, celui d`une "petite guerre" comme on disait du temps de Vaudreuil et de Montcalm, c`est à dire là où l`initiative, à peu de frais, peut être systématiquement Nôtre: ça marchait fort bien dès cette époque, ça n`a pas cessé de marcher partout dans le monde depuis, alors pourquoi ne pas revenir à cette stratégie que NOUS avons INVENTÉE, ne l`oublions pas !

  • Archives de Vigile Répondre

    28 septembre 2008

    « Résistance passive »
    Bien sûr. Résistance PASSIVE. C'est le terme historique qui fait référence à une ACTION non violente. Passive en opposition à l'action violente le la voix des armes. En Inde à cette époque, un mouvement de résistance armée et violente était facilement réprimé par les armées Britanniques. Gandhi y a vu, me semble-t-il avec raison, une raison du blocage. Les armes ne mobilisaient qu'une partie infime du peuple. Il a compris que pour engager le peuple dans une action de masse, les armes devaient se taire. Il inventa donc une résistance autre qui engageait le peuple tout entier en le faisait se mobiliser au lieu de n'être que le spectateur impuissant d'affrontements entre deux armées. Une action autre. La non-coopération. Le refus ce coopérer, accompagné du boycott des marchandises étrangères. Il demanda à tous de tisser à la maison de quoi se vêtir amenant au bord de la faillite les filatures britanniques. Ce qui eut autrement plus de poids, en soi, que la guerre, mais aussi qui, de manière plus déterminante, a permis de transformer le peuple spectateur, en peuple acteur, le mobilisant tout entier dans une action simple, voire quotidienne, en apparence anodine, tout ce qui pouvait avoir un caractère de faiblesse, mais qui était en fait tout le contraire.
    Je vous invite à lire l'article Gandhi dans Wikipédia . Une lecture pleine d'enseignements.
    Ne s'arrêter qu'au terme passif, sans considérer l'action de la résistance, ne rend pas compte de ce qu'est le pacifisme.
    Plus près de nous. Si l'on doit s'attaquer à la question de la mollesse du discours et au désengagement qu'il semble produire, je ne crois pas que le seul moyen soit obligatoirement s'en remettre à la métaphore guerrière. Je comprends qu'elle suscite une poussée d'adrénaline et paraisse un signe de force, mais cela engage-t-il pour autant autre chose qu'une flambée ? Je pense qu'une autre voix est possible, aussi. Celle qui consiste à considérer la résistance, la non-coopération, tel que les pratiquent les Québécois depuis la Conquête. Cette résistance est une manifestation de force, hors l'affrontement direct et guerrier certes, mais une force redoutable. Ne pas valoriser cette force-là, cette action-là, affirmer que cela ne compte pas, affirmer que seul l'affrontement compte, me semble abonder dans le discours des canadianisateurs qui y voient un assentiment passif, alors qu'il s'agit d'une résistance active qui ne manque pas, malgré les apparences de la faiblesse, de faire terriblement mal aux canadianisateurs. À chaque fois qu'ils pensent ainsi y lire un appui des Québécois, ils se trouvent à manifester leur arrogance à l'égard de cette faiblesse là qui n'est en aucun cas une adhésion enthousiaste, ce qui ne manque pas de les faire se buter au dur désir de durer des Québécois.
    Nous en avons un bon exemple pendant cette campagne électorale. Les canadianisateurs ayant pris à tort l'apparente PASSIVITÉ des Québécois pour une adhésion tacite, ont bombé le torse et se sont crus autorisés à proclamer l'inutilité du Bloc, déclarer « gâtés » les artistes. Toutes choses qui ne sont pas dans l'entendement réel québécois. J'y vois la ruse d'un peuple en action. On les laisse se croire tout puissant, ils se croient tout puissant, revendiquent le vrai pouvoir, du coup, le fait de le leur remettre apparait évidente aberration. On le leur retire.
    Nulle avancée guerrière n'a été nécessaire. Nous n'avons eu qu'à opposer à leur arrogance notre simple résistance active qui n'est en aucun cas une adhésion à leur faux-semblants. Le Bloc exprime le vote souverainiste du Québec, les oeuvres et la parole des artistes expriment l'âme du peuple souverain du Québec. La propagande active d'une minorité de blocage s'étant fait un temps passé pour la majorité a dû rejoindre ses tranchées. En fait, le plus difficile dans cette bataille, n'a pas été d'affronter l'adversaire, mais bien de parvenir à former les rangs. Le plus difficile a été de nous ranger derrière le Bloc pour faire front. Les plus récalcitrants n'étaient pas nos adversaires mais nos propres troupiers. D'aucuns prétextant qu'il fallait mieux faire la guerre, pour objectivement s'abstenir de gagner la bataille, rangés derrière un Bloc qui ne ferait à leurs yeux qu'exprimer le vote souverainiste. Nous n'avons que serré les rangs, et nous voilà gagnant la bataille sans autre affrontement.
    Valoriser l'action de se constituer en tant que peuple démocratique, pacifique et souverain, valoriser le fait que le seul fait de former une entité propre peut nous permettre d'exister, face à l'autre, sans autre bataille que nous convaincre nous même de le faire, me semble de mise. Me semble être plus redoutable que d'appeler à la guerre. Dénigrer cette action de résistance active parce qu'elle n'est que trop peu guerrière, ne me semble pas la chose à faire. Elle n'invite pas à la lutte, elle ne fait que néantiser une tangible combattivité déjà active qui ne s'en trouve pas félicité, mais réduite à néant par celles et ceux qui devraient plutôt l'encourager. On ne peut demander plus si le moins accordé est discrédité.
    Ainsi, il me semble que si vous désirez qu'un jour ce peuple combattif s'engage dans une bataille plus serrée, il vous faudrait non pas discréditer son actuelle et constante résistance, mais bien y voir la marque de la force non déployée. Elle n'est pas déployée parce qu'il serait inutile de le faire, pour le moment. Un politique de la conservation de l'énergie en serait le principe. Pour qu'elle puisse être déployée un jour, le jour où ce sera vraiment utile, il faut d'abord en prendre toute la mesure aujourd'hui alors qu'elle n'est que dans ses marques, comme un coureur attendant le coup de départ.
    Le sur place actuel, l'obstiné refus d'adhérer au pays Canada, comme la montagne, qui ne bouge pas, est un redoutable, incontournable, irréductible empêchement. Comme une procédure qui n'avance pas. Le Canada devra tôt ou tard bouger. Le fait qu'on ne bouge pas, est tout le contraire de la faiblesse. À la force d'inertie de l'astre Canada, ne disposant pas d'autres attractions que notre propre masse d'inertie, un Canada qui veut avoir les coudée franche, ne pourra faire autrement que de bouger. Il l'a toujours fait dans la contrainte à notre égard. Or, la contrainte que lui impose l'inertie qu'on lui oppose, ne pourra que produire ostéopathiquement parlant, la dissolution des tensions qui crispe le corps politique canadien. Cette tension cristallise celle qui réside dans le fait de devoir transformer une conception ancienne, connue et certaine, en conception nouvelle, incertaine. La conception ancienne qui faisait du peuple souverain du Québec un peuple soumis et propriété du Canada, en peuple souverain distinct et propriété d'aucun autre peuple. Tout ce qui pourra être trouvé pour ne pas sentir la tension sera privilégié. Comme se faire croire que ce peuple du Québec est prêt à renoncer à son sentiment d'être, parce qu'il a peur de l'être si on le menace. Comme entretenir l'illusion qu'il se soumet. En opposant seulement le fait que cela n'est qu'illusion, en continuant simplement à démontrer que le sentiment d'être distinct est toujours vivant, en donnant au Bloc des voix toujours aussi forte, nous maintenons la pression, et réactivons la tension. À force, cette tension fera apparaître la nouveauté comme étant vivante et incontournable. À force d'être mis en présence de cette nouveauté, l'apprivoisement fait son oeuvre. C'est me semble-t-il la stratégie qu'a trouvé ce peuple pour exister, malgré les menaces, malgré l'infériorité en nombre, malgré tout.
    Vous êtes vous, nostalgique d'une autre voie plus spectaculaire, où l'activiste y trouve sa dose d'adrénaline. Je comprends. Moi, l'artiste, le contemplatif, la partie contemplative du créateur, voit dans l'action « statique » du peuple du Québec, tout autre chose. J'y trouve moi aussi ma dose d'adrénaline. Comment ? En contemplant dans le tableau, en sentant dans la matière atomique en mouvement des cristaux qui forment l'image, une force inouie. Là où d'autres n'y voit qu'une statique image, habitués qu'ils sont à contempler non pas des oeuvres réelles chargées de cette matérielle énergie, mais plutôt habitué à n'être qu'en présence de reproductions mécaniques dénuées de matière et de charge. C'est l'image que donne de nous nos adversaires et que l'on finit par tenir pour la vraie image. Cette fade reproduction est pour sûr, insignifiante.
    Je tente ici de décrire ce que produit le fait de se mettre en présence de la réelle matière de l'oeuvre. J'y trouve matière à félicitations. L'oeuvre que je contemple est superbe. Le fait de le dire me semble essentiel. C'est le carburant de sa poursuite.
    Ce qui n'empêche pas de se trouver ensuite non plus seulement dans la contemplation, mais dans l'action de création, dans le geste de la construction de l'oeuvre. La créativité contient les deux, contemplation active et geste de création, d'action. La contemplation est active, elle met en contact deux entités cellulaires, atomiques. Y circule une énergie... atomique, dont on sait maintenant ce qu'elle est en mesure de produire, de façon guerrière ou pacifique. Même si, de l'extérieur, rien de ces entités ne semble bouger, cette rencontre est en fait le creuset d'un formidable feu. Ce qui fait bouger les continents, ce ne sont pas les volcans. Le volcan n'est au contraire qu'un vecteur soupape d'affaiblissement de la masse en fusion souterraine qui, comprimé en ses profondeurs fait inéluctablement se déplacer les plus grands continents. Aucun ne parvient à s'ancrer autre part que dans la mouvance des autres. Notre peuple est en constant mouvement. Chaque millième de millimètre de sa course le rapproche inéluctablement de sa libération, du fait de se constituer en continent.

  • Georges-Étienne Cartier Répondre

    27 septembre 2008

    "J`Ai bien lu "Notre volonté libre se déploie dans la résistance PASSIVE...".
    Ceci dit, l`entonnoire de ce fort civile et intéressant débat nous "réduit" donc ( je n`en ai quant à moi jamais douté !) à une question de forme de language.
    Et c`est là, pourtant que je reste "accroché" dans ce qui me parait ( par exemple"Souveraineté" pour "Indépendance", et "lutte" pour "guerre", mot que l`ennemi ne se prive pas, lui, d`employer triomphalement dès que l`occasion s`en présente pour inquiéter le plus possible...etc...) un recours néfaste et stratégiquement erronné aux euphémismes de la langue douce: message non verbal perçu comme un signe de faiblesse par l`ennemi ...et Nos propres troupes, à ce que je ressent régulièrement.
    Celà n`a rien d`innocent !
    C`est ce fait (selon moi) dangeureux que je cherche à contrer par une action, une démarche "rhétorique" automatiquement dure, brutale même, et impitoyable qui ne manque jamais de troubler l`ennemi ( vérifié quasi à tout coup: pris de court, ça le déconcerte, inquiète, décontennance, : exactement l`effet recherché; tout en réjouissant l`allié: faut voir les sourires et entendre les commentaires...!
    Je ne connais PAS D`AUTRE FAÇON DE LIQUIDER L`IMPUISSANCE ACQUISE. Psychothérapie donc, si l`on veut...

    Notion absolument FONDAMENTALE et malheureusement
    ( catastrophiquement , oserais-je dire?) ignorée , et sur laquelle il me fera plaisir de vous faire tenir un texte bref mais parfaitement éclairant.
    Au plaisir de vous rencontrer ...et (puisqu`on nous averti que "ceci n`est pas un forum de discussion" : soit dit en passant, au fait, pourquoi pas tant que l`exigence de pertinence est respectée ? ) de poursuivre de vive voix cette fort stimulante conversation, avec les autres si possible bien sur . Mais où ?

  • Archives de Vigile Répondre

    27 septembre 2008

    @ M. Georges-Étienne Cartier
    J'ajouterais...
    Si vous êtes pacifique, je suis pacifiste. Comme j'ai tenté de vous le décrire, non pas passivement, mais activement. Je pourrais même dire que pacifique serait une description plus passive d'un état, et non d'une action. Tandis que pacifiste serai le principe actif de la paix. Il implique étymologiquement un « faire », donc une action, voire une lutte pour parvenir à une paix véritable qui émanerait comme vous le dites si bien, de deux ou de plusieurs VOLONTÉS LIBRES opposant des belligérants.
    « Pacifique » serait un « état », du domaine du vouloir, du désir, ou de la caractéristique. On peut vouloir, désirer, être caractérisé par... sans « agir », sans être agissant, sans lutter pour y parvenir à l'état qu'on désire. Le pacifisme implique un « faire », donc une action, un mouvement, tout le contraire de la « passivité », comme un certain entendement fautif peut le laisser entendre. J'entends que cet entendement falsificateur qui vous titille. Et, vous avez bien raison, car il ne s'agit que d'une fausse interprétation.
    Et, je me dis pacifiste dans les conditions actuelles. Je ne suis pas certain, malgré toutes véritables tentatives pour ne pas en arriver là, qu'il ne faille pas parfois, faire la guerre, entrer en guerre. Je ne suis pas pacifiste absolutiste. Je n'en suis encore pas là. Si cela peut vous rassurer quant à ma combattivité naturelle que parvient justement à circonscrire, encadrer, le pacifisme dont je parle, et tel que je crois le comprendre. En fait pour tout dire, je ne suis pas vraiment pacifique. J'aime le mouvement, l'action, le débat, voire le combat, d'idée s'entend... Mais je suis résolument pacifiste, puisqu'il est question « d'agir », de faire, de fabriquer, de construire, de résoudre des équations, de faire agir ses neurones, de trouver des solutions, pour obtenir une paix véritable, pour parvenir à la concorde, faire surgir le partenariat, la synergie, la collaboration.

  • Archives de Vigile Répondre

    27 septembre 2008

    @ M. Georges-Étienne Cartier
    Je ne crois pas finasser. Je discute de bonne foi et tente de d'exprimer ce que je pense de données complexes.
    Vous tenez à la terminologie guerrière... je ne fais qu'utiliser une autre terminologie quand nous parlons non pas de guerre par la violence des poings, les armes et du sang versé, mais de lutte.
    Nul part j'induis que le pacifisme soit immobilisme et passivité. Ni politesse excessive ou fair play déplacé. Quand au fait que l'on dénonce comme dérapage n'importe quelle innocente réplique, nous sommes d'accord. J'ai été moi-même victime d'un dérapage qui m'a fait dire quelque chose que je n'avais jamais dit. Dans mon cas, leurs dires sont contredits par un écrit. Difficile d'induire que j'ai dit ce que je n'ai pas dit. J'ai lutté très fort pour rétablir les faits. Nous sommes d'accord, on tente de nous faire taire. Le pacifisme dont je parle est tout sauf se taire. Je parle donc, au risque d'être trop loquace et « nuancé »... et je n'ai pas laissé ma place, et j'ai combattu vaillamment et pacifiquement.
    L'agneau n'est pas pacifique parce qu'il est soumis, c'est parce qu'il ne mange pas les loups. Le bouc ne mange pas de loups, mais il ne laisse pas sa place. Il est pacifique, mais lutte comme pas un. Il n'est pas question ici de déguiser un loup en agneau. Il est question de lutte, hors la guerre... ce qui est... pacifique, mais pas forcément tranquille, sage ou passif.
    Nous sommes d'accord. Luc A.

  • Georges-Étienne Cartier Répondre

    27 septembre 2008

    Encore une fois , Luc Archambeault : très fine analyse , et surabondance de nuances dont je ne puis que reconnaître l`intérêt, prônant quant à moi depuis des lunes que "La Civilisation, c`est les nuances!".
    Toutefois, considérons ce que dit La Rochefoucauld de "la FINESSE": "Le vrai moyen d`être trompé , c`est de se croire plus fin que les autres!".
    Ce qui fait qu`a force de finasser dans les nuances, on en vient sans s`en appercevoir à s`y enliser, ayant oublié que si la Pensée est infiniment multiple, l`Action, elle est et ne peut être qu`Une, donc inévitablement "primaire" en quelque sorte.
    Et c`est bien à ce niveau qu`est tendu le piège de l`ennemi qui sans arrêt, par ces sempiternels et insistants et douceureux compliments à notre vertueuse TRANQUILLITÉ, sait fort bien Nous flatter en nous faisant prendre pour de la Vertu ce qui n`est que Notre neutralisante "impuissance acquise" . Flatterie que Nous n`avons pitoyablement que trop bien intégrés dans Nos "valeurs " de conquis.
    C`en est au point où la moindre sortie de la voie traçée par les pontifiants "corrects " stipendiés par l`ennemi, la moindre manifestation d`humeur, le moindre manque de " gentillesse"
    ( Hé ! De quel droit qui que de soit peut-il bien exiger de moi que je l`aime ou lui soit "gentil"? Non mais, faut-y être narcissique ...) est taxé de "dérappage".
    Quant à moi, ni "pacifiste" ( ces -isme ou -iste renvoyant à un statut de "principe"du genre "prêt-à-porter" dont j`ai positivement horreur, comme de tout "protocole" et autres fariboles corsettantes) ni , aussi stratégiquement qu`on veuille qu`on le soit, partisant de quelque "passivité" que ce soit, je me fais une jouissance de très volontairement "dérapper", ce que j`estime savoir faire avec pertinence: c`est simple : la Liberté et son envers obligé la Responsabilité ne se trouvent nulle part ailleurs, par les temps qui courrent, que dans les vastes champs où Nous lancent les dits "dérappages"; et la souffrance de l`ennemi est tellement belle à voir! On aura compris que je ne sacrifie pas à la mode actuelle de l`ÂAAMOUUUR universel...eT que l`"esprit de "sacrifice " m`est radicalement étranger: "risques" et "chances " sont la substance même de la Vie et doivent être bien sur assumés; mais je ne reconnais nulle transcendance ("sacrifice" renvoyant à "sacré" et RIEN ne l`étant à mes yeux, tout étant donc "discutable") qui mérite que je me "sacrifie" pour elle .
    Me heurte aussi de front cette PASSIVITÉ que vous ne pouvez éviter de mentionner parmi les éléments constitutifs du "pacifisme" et qui laisse le champs libre à l`ennemi...pour qui le "fair play", que Nous Nous efforçons pathétiquement de pratiquer en y voyant naïvement une sorte de vertu suprême, n`a jamais été qu`une entourloupette d`anglais soucieux de pouvoir circuler le dos tourné et dormir en paix(!) au milieu de leurs victimes.
    Ceci étant , je crois que derrière la surabondance des nuances (dans la quelle cependant j`ai de la difficulté à ne pas sentir un soupçon de pusillanimité...) nous sommes tous deux ( et les autres fort nourissants "répliqueurs") fondamentalement d`accord SUR L`ESSENTIEL, Nous sommes tous, dans la mesure où On Nous le permet, des "PacifiQUES"!
    Et quant à VLB,( comme Andrée Ferretti, depuis plus de 40 ans ) sa Nature profonde étant ce qu`elle est, et la vigueur passionnée de son combat s`étalant partout depuis belle lurette, je doute fort qu`il puisse jouer avec quelque succès et sans faire sourire au "Loup déguisé en agneau"! Ç`est un soldat de la guerre de l`Indépendance, ça se voit, ç`est apprécié des non précieux ( grâce à Dieu, Nous en avons!), et ç`est parfait comme ça !

  • Archives de Vigile Répondre

    27 septembre 2008

    @ M. Georges-Étienne Cartier
    J'ajouterais...
    Cette compréhension « magnifique » qui est la mienne, me permet d'être admiratif de la voie qu'a choisi ce peuple pacifiste, démocratique et souverain qui est le mien. Me permet de considérer ce peuple non plus comme veule et soumis, mais au contraire comme rempli d'une grande sagesse et perspicacité. Ce peuple serait un tacticien sans pareil. Il déjoue tous les pièges en semblant y tomber un temps, pour mieux piéger peut-être le piégeur.
    Ce peuple souverain du Québec qui est le mien, a réussi à survivre dans des conditions extrêmement adverses. Il aurait pu souvent au cours de son Histoire, s'absoudre, se dissoudre. Il est parvenu pourtant, non sans multiples saignées, à survivre. Il a survécu aux sang de la Conquête en cessant la guerre. Il a survécu à la saignée de ses populations migrant vers des cieux moins rudes à l'époque de l'industrialisation, sans pourtant périr de cette immense perte. Il a survécu par le développement d'une créativité artistique et culturelle exceptionnellement personnelle, à l'envahissement de la culture états-unienne moderne, justement parce qu'il était habitué à lutter pour sa survie, ce que lui envie le Canada inondé par le cinéma, la musique, la télé états-unienne.
    Une certaine déception souverainiste inhérente au résultat du dernier référendum de 1995, a fait poindre un certain mépris du peuple de la part des élites éclairées du souverainisme, ce peuple fourbe qui n'aurait pas su oser s'imposer. Ce mépris larvaire et latent, n'est pas étranger à la révolte instrumentalisé d'une certaine du peuple contre les péquistes, voire, contre les artistes ( le fait d'une minorité magnifiée par les canadianisateurs. Ce n'est pas vrai que le peuple est contre les artistes, contre les souverainistes. Il l'est mais contre le mépris d'un certain souverainisme ). Comme s'il était lâche, peureux.
    J'y vois plutôt toujours, malgré la déception, l'expression d'une volonté forte et libre, posant ses marques. À tort ou à raison, ce peuple fier et libre, a choisi de ne pas s'engager maintenant dans un processus de rupture qui n'aurait pas manqué de provoquer une réplique cinglante du Canada ( dérives commanditaires, loi sur la clarté, etc. ). Le Canada n'était encore pas libéré de ses vieux réflexes impérialistes. Ce peuple qui est le mien a choisi, à tort ou à raison, de donner une chance au Canada de murir et d'évoluer dans la liberté, affranchi qu'il pourrait être, qu'il sera, de ce qui l'emprisonne, à savoir, le droit qu'il se donne de nous contraindre.
    Comme si notre peuple savait que l'impérialiste que nous avons été, peut, dans certaine condition, parvenir à renoncer à son désir de posséder de soumettre d'autres peuples. Cela sans que les armes soient de la partie. Si nous y sommes parvenus, d'autres peuvent y parvenir. Nous avons appris à la Conquête à renoncer à posséder le monde, posséder d'autres peuples, à nous voir comme les propriétaires en titre d'un Empire. Trudeau nous a fait un temps croire que nous pourrions à défaut d'Empire, posséder un grand pays, le Canada. Il nous a un temps fait croire que le Canada nous appartenait, à nous, les « canadiens-français », tout autant qu'il appartenait à celles et ceux qui l'occupaient, les canadiens-anglais. Nous avons renoncé à cela aussi. Nous y avons mis du temps. Il nous faut donc réciproquement admettre qu'il faille aussi donner du temps au Canada pour qu'il comprenne comme nous l'avons compris, qu'aucun peuple ne peut être propriétaire d'un autre peuple et de son territoire.
    Ce lent et patient processus force mon admiration. Cela exprime la grandeur et la noblesse de mon peuple. Tout, sauf le mépris du peuple. Nous n'avons qu'à contempler comment il s'est débrouillé pour survivre, comment il se débrouille encore pour le faire aujourd'hui, pour comprendre que, si personnellement j'aurais plutôt choisi la rupture, au risque de l'effondrement dans la tourmente de l'après rupture, ce peuple a choisi une autre voie. Et, ce n'est pas celle de la soumission, mais bien celle de l'affirmation, de la constance, dans la stabilité de l'expression irréductible d'une volonté forte, libre, pacifique, mais obstinée, d'être, d'être tel que nous sommes, un peuple libre, démocratique, pacifique et souverain.
    Ce qui nous apparait être recul, ou impuissance stationnaire, est loin de l'être. Quelque chose de magnifiquement puissant est en marche. Ce qui paraît un temps faiblesse est au contraire force tranquille d'une grande puissance de changement. Ce peuple est vigilant, il veille. Il ne cesse d'apprendre, de se développer, de s'éduquer. Il est sensible aux alarmes, il veut mieux s'exprimer, dans une meilleure utilisation de sa langue. Il ne ménage pas ses efforts. S'il semble un temps charmé par les charmeurs, ce n'est peut-être que pour épuiser les charmeurs, les flouer, faisant mine d'être charmé. Mais il arrive toujours qu'on fini par se rendre compte qu'il tient à être pris pour ce qu'il est, peuple distinct de tout autre, peuple souverain, « libre de choisir son destin. »
    Il se passe forcément quelque chose pour que des fédéralistes se disent aujourd'hui ouvertement nationaliste québécois alors qu'on n'a cessé de tenter de discréditer depuis 40 ans ce nationalisme québécois, qui étaient supposé il n'y a pas si longtemps encore, être ethnique, xénophobe, fermé. Ces nouvelles professions de foi sont tout le contraire du multiculturalisme qui devait être le dogme absolu du nec plus ultra moderne, post-moderne, l'évolution humaine. N'est-ce pas là la démonstration de la déterminée, patiente, pacifique expression de cette libre volonté forte de ce peuple ? Pensez-vous vraiment qu'on va se satisfaire de faux-semblant ?
    Luc A.

  • Archives de Vigile Répondre

    27 septembre 2008

    @ M. Georges-Étienne Cartier
    Je pense que vous confondez pacifisme et démission, soumission, inaction, acceptation. Il s'agit là d'une conception erronée du « pacifisme ».
    - La paix véritable n'est pas que l'absence de guerre.
    Le pacifisme est un processus de fabrication de la paix, une lutte sans violence physique et psychique, pour parvenir à la paix véritable.
    Le pacifisme dont je parle n'est justement pas intellectuel. Ce qui est intellectuel c'est l'expression, la description de la réalité. La réalité du pacifisme du peuple du Québec est subtile. Elle se manifeste dans la répulsion qu'il a de la violence non pas par soumission mais parce qu'il sait quelles nuisances elle peut engendrer quand on en souffre ou qu'on s'y prête. Dans tous les cas, la guerre dans les armes et le sang, est nuisance, autant quand on l'utilise contre plus faible que soi, autant quand on en est victime ou qu'on en use contre plus fort que soi.
    Nous avons d'ailleurs dès le début non pas pratiqué la guerre contre les premières nations, mais l'amitié, l'échange et la paix. Le pacifisme a porté fruit. S'il y a eu guerre c'est celle des premières nations ennemies de nos premières nations amies. Nous l'avons faite, parce qu'aucun autre moyen ne permettait de l'éviter. Le pacifisme n'est justement pas sacrifice de ce que l'on est, c'est tout le contraire.
    Sous le joug des Britanniques, notre pacifisme nous a permis de survivre. La résistance passive de tout un peuple l'a permis. La résistance passive se poursuit aujourd'hui. Celle qui nous fait refuser le rapatriement de la Constitution de 1982. Celle qui nous fait voter Bloc québécois, pour résister à la domination canadianisatrice.
    - La guerre n'est pas la seule alternative au conflit
    Si la seule alternative à la guerre étaient la pourriture, nous aurions été assimilés depuis longtemps, digérés par le plus grand nombre qui nous environne. Or nous n'avons pas pris les armes et nous n'avons pas été dégérés.
    L'alternative au fait de nous libérer par la guerre et la violence, est le fait de « fabriquer » la paix. Nous ne sommes pas encore parvenu à la réaliser, nous sommes dans un processus de fabrication. Ce qui entre temps nous a permis de survivre.
    - La « Paix » est un CONTRAT, un accord de deux VOLONTÉS LIBRES...
    Vous avez tout à fait raison... Et, il n'y a pas accord. Il n'y a pas la paix parce que l'État actuel est fondé sur la contrainte. Notre volonté libre se déploie dans la résistance passive puisqu'elle ne peut parvenir à un accord libre de toute contrainte, libre de menaces de représailles, libre de chantage émotif. Le pacifisme ne consiste pas à considérer l'absence de guerre comme étant la paix.
    Vous avez raison, Gandhi c'est Gandhi. J'ai bien dit que nous trouvons notre manière à nous de manifester notre volonté libre autrement que dans la guerre dans la violence et le sang. Nous somme dans la lutte pour parvenir à la paix. À la concorde entre notre volonté libre de peuple souverain du Québec et la volonté libre du peuple souverain du Canada.
    Ce n'est pas mon analyse qui est magnifique. Ce qui est magnifique c'est de constater à quel point le peuple souverain du Québec a compris que la lutte pacifique est la seule manière qu'il a trouvé pour survivre et pour faire exister sa volonté forte et libre.
    Ce que vous décrivez comme étant la « guerre psychologique » est plutôt la lutte qu'induit le processus de fabrication de la paix, le pacifisme. Tel que l'a expérimenté Gandhi. L'une de ses armes a été le jeune. Il était prêt à affronter la mort. Mais ce jeune, cette désobéissance civile, cette résistance passive a fait en sorte de mobiliser son peuple, de provoquer le fait que les armes se taisent, entre Britannique et Indiens, entre Hindoues et Mulsulmans, ce à plusieurs reprises. Il a été assassiné par un intégriste Hindoue qui l'accusait de n'avoir pas su éviter la partition de l'Inde. Or, il s'y était opposé jusqu'à la toute fin. Parce que la violence était intimement partie de la culture de ce peuple.
    Ce qui est magnifique c'est que nous avons su extirper la violence de notre lutte. Nous n'avions pas le choix, nous aurions été exterminés, nous étions inférieurs en nombre.
    - Pacifisme
    Lutter pour que la paix entre deux volontés libres advienne, hors les poings, les armes et le sang,
    Le pacifisme réel, en acte, en action. le processus menant à une paix véritable exclu la « violence physique », c'est exactement ce que vous décrivez. Vous êtes donc pacifiste, ouvrier fabricant non pas des armes, mais luttant pour que se construise une paix véritable, fabricant de paix, par la lutte quotidienne contre ce qui menace l'expression de la VOLONTÉ LIBRE du peuple démocratique, pacifique et souverain du Québec.
    Vous êtes donc pacifiste, dans une lutte pour l'avènement de la paix véritable, comme se dit l'être VLB.
    La confusion que vous entretenez entre la « lutte » et la « guerre »accrédite la confusion qu'a voulu un temps imposer Pierre Elliott Trudeau, quand il a fait mine de d'amalgamer la « guerre » que menaient les felquistes et la lutte pacifique du peuple souverain du Québec que menait en son nom le PQ de René Lévesque et celles et ceux qui ont été injustement emprisonné(e)s. Heureusement, René Lévesque est parvenu à dissiper la confusion. Il a affirmé que nous menions non pas une « guerre » mais une lutte, une lutte pacifique.
    Nous avons été nombreux à être séduit par la lutte violente du FLQ. Heureusement cet épisode nous a ramené à la raison pacifiste. Ce pacifisme qui est tout sauf la démission, la soumission. Ce pacifisme qui affirme qu'il n'y a, comme vous dites, aucune paix avant que puissent s'exprimer deux VOLONTÉS LIBRES. Notre volonté n'est pas libre dans un contexte où des menaces de représailles sont déployées pour nous contraindre. Il ne peut donc y avoir de paix.
    Le Canada n'a pas de VOLONTÉ LIBRE, tant et aussi longtemps qu'il use de la menace, de la malversation, de la tricherie, et du chantage contre nous. Le chantage émotif, les menaces sont des violences psychiques qui tentent de nous soumettre à LEUR volonté. Leur volonté n'est pas libre, elle est prisonnière d'une volonté d'écrasement, de soumission. Notre volonté libre ne peut être un exemple pour le Canada que dans la mesure où elle exclut la violence. Notre lutte consiste donc à trouver le moyen de nous manifester dans une VOLONTÉ LIBRE de violence, mais sans pour autant renoncer à ce que nous sommes. Notre volonté libre est un exemple pour le Canada. Cet exemple porte. Peu à peu le Canada apprend à accepter dans le calme notre volonté d'exister dans la dignité de l'être. Il n'a pas vraiment le choix, parce que notre non-violence exclut pour lui le recours aux armes. Il n'a pas vraiment le choix, parce que lorsqu'il s'énerve, s'agite, lorsqu'il se met à nous mépriser, nous insulter, cela ne fait que renforcer l'adhésion de ce peuple souverain à la souveraineté de l'État. Le peuple du Canada s'apprivoise à nous. Nous, le peuple souverain du Québec, et non pas, nous, ce peuple conquis, cédé, qui appartiendrait au peuple du Canada. Nous sommes à chaque jour en train d'assister à la transsubstantiation du désir de possession du Canada, en désir de concorde entre deux volontés libres.
    Nous sommes dans un processus permettant de faire poindre deux VOLONTÉS LIBRES, sans qu'aucune ne se donne la liberté de prendre les armes. Notre volonté libre est irréductible, le Canada s'en aperçoit à chaque fois que nous la manifestons dans les urnes. Ce non-recours aux armes, le fait que nous n'ayons pas provoqué de rupture brusque, donne au Canada la chance et le temps d'admettre qu'il ne parviendra pas à nous réduire par la force des menaces et du chantage à ce qu'il veut que l'on soit. Il nous veut toujours et encore comme objet de sa propriété. Ce sentiment est dangereux pour nous. Il menace la paix véritable. Nous voulons exister dans une paix véritable. Nous refusons d'être objet, d'être objet de propriété de quiconque. Aucune paix véritable ne peut surgir dans ce contexte. Un peuple ne peut être objet de cession, il ne peut en aucun cas appartenir à quiconque.
    En maintenant la pression, nous affirmons que la seule solution pour le Canada est soit de nous exterminer, nous assimiler, soit d'admettre qu'il ne peut nous posséder. Admettre qu'il doit nous reconnaitre pour ce que nous sommes, dans la VOLONTÉ LIBRE que nous voudrons bien nous même, librement, pacifiquement et démocratiquement faire valoir.
    En cette période d'élection, nous devons maintenir cette pression en votant pour le Bloc québécois. Et... c'est ce que nous ferons. Ce qui exprime notre volonté libre de pacifiste usant du processus démocratique pour que peu à peu s'incarne une paix véritable entre nos deux peuples, de manière à ce qu'ils fondent l'État que chacun désire, librement, sans menace, ni chantage.
    Luc A.

  • Archives de Vigile Répondre

    27 septembre 2008

    Si je vous comprends bien, monsieur Cartier, vous prônes la non-violence en général, la résistance légale par tout les moyens, la résistance passive à la Gandhi un peu moins et les droit à l'auto-défence. Gandhi rejetait la violence jusque dans l'autodéfense et acceptait le martyr dans des stades plutôt que verser le sang. Bourgault a pratiqué sa résistance passive à Montréal dans les restaurants à carte (menu anglicisme) unilingue, à Saint Léonard pour le franÇçis et ces actions donnaient des résultats. Cette méthode aurait pu continuer de cause locales en cause régionale et même nationale sans l'intervention d'Ottawa avec son FLQ de service. Il faut rester dans la fraternité et à l'intérieur de la loi comme vous le suggérez pour gagner le corps électoral et berner la presse de Power-Gesca-RC. La nation québécoise répondra positivement à cette résistance sans débordement. je crois. Toute violence envers les autres, orale ou physique la rebute et fait perdre l'appui populaire aux partis politiques qui battent la marche vers le pays.. Quand pensez-vous?

  • Georges-Étienne Cartier Répondre

    26 septembre 2008

    - J`aime bien cette réflexion de Moltke à Bismarck, reprise par de Gaule (cité in "Le Nouvel Observateur"): "Sans la guerre, tout pourrirais!". La pourriture est en effet la seule alternative à la violence...Puisque tout doit finir un jour, il ne me parait pas si absurde a priori d`assumer "prn" dans un sens ou dans l`autre ce choix...
    - Reste que, sous peine de n`être qu`une rationalisation
    ("Les raisins sont trop verts, dit le Renard!"),la "Paix " est un CONTRAT en ce qu`elle ne peut résulter que de l`accord de deux VOLONTÉS LIBRES...
    -Le pacifisme à la Ghandi, pratiqué par quelques centaines de millions de personnes en masse était un arme invincible. Un "cas d`exception" par excellence ! Le nôtre , pratiqué par quelques intellectuels ne peut guère prétendre à d`autre effet que celui du silence et de la discrétion,c`est à dire ...à aucun !
    Ghandi est par ailleurs mort assassiné: la perspective d`un tel destin, dans un tel contexte, ne me sourit décidément pas du tout!
    - L`analyse subtile de L.A. est magnifique. Mais je n`imagine pas du tout le commun des mortels québécois ( ni même moi-même , en fait! ) vivre le pacifisme avec une telle grâce éthèrée, avec une telle subtilité !
    -La chose est vécue dans la vraie vie concrète sur le mode "blanc ou noir", et c`est pour çela que le concept est si toxique: il sert de prétexte soi disant "ennoblissant" à l`évasion ou à la démission !
    -Ma guerre? Psychologique, bien sur. Mais elle ne refuserait pas la désobeissnce et le sabotage civiles, ni surtout la guerilla légale et judiciaire déstabilisante, TOUS les moyens POLITIQUES, en somme; IMPITOYABLEMENT et sans le moindre scrupule JUSQU`AUX PLUS DURS ."Violence" donc, mais non "physique" ...tant que l`autre n`y recours pas le premier! Bien sur. Quant à moi, en tout cas... À retenir, d`ailleurs : il ne s`agit pas pour Nous (et ne s`est jamais agi) d`attaquer mais de contre attaquer! .

  • Archives de Vigile Répondre

    26 septembre 2008

    VLB n'est pas Pacifique, il est Atlantique !
    VLB est un porteur, il transporte un monde plus grand que lui comme tout bon artiste.
    « Le nom Atlantique proviendrait du Titan Atlas qui possédait, selon les anciens Grecs, les colonnes supportant la voûte céleste, ( tlaô « porter » en grec) dont faisaient partie les fameuses Colonnes d'Hercule (désignant aujourd'hui le détroit de Gibraltar). Donc, pour les anciens, ce terme désignait avant tout la mer se trouvant au-delà du détroit, par rapport à la Méditerranée. »
    Wikipédia
    Il est un Atlantique pacifique .
    « De latin pacificus « pacifique », de pax féminin, génitif pacis « paix » + ‑ficus, de faciō, facere « faire » »
    Wikitionnaire
    Il est un fabricant de paix. Il veut rallier, concilier, réconcilier les belligérants. Faire la paix, après la guerre. Le pacifiste cherche à faire la paix. Le pacifisme c'est d'abord une philosophie. Nous la connaissons par Gandhi
    « Le concept de non-violence (ahimsa) et Résistance non-violente a une longue histoire dans la pensée religieuse indienne et a eu de nombreuses occurrences dans des contextes hindouistes, bouddhistes, jaïnistes et judéo-chrétiens. Le concept de non-violence lui-même est une traduction, forgée par Gandhi, du mot sanscrit ahimsa (a : privatif et himsa : nuisance, violence), présent dans les traditions religieuses de l’Inde. Gandhi explique cette philosophie et ce mode de vie dans son autobiographie. »
    « Quelle différence cela fait-il aux morts, aux orphelins et aux sans-abri, que la destruction aveugle ait été amenée au nom du totalitarisme ou au nom sacré de la liberté et de la démocratie ? »
    « Il y a beaucoup de causes pour lesquelles je suis prêt à mourir mais aucune cause pour laquelle je suis prêt à tuer. »
    Il y aurait beaucoup à lire, à apprendre, à connaître, à dire, sur le pacifisme, sur la non-violence.
    « l'action des partisans de la paix ou une doctrine de la non violence. Les deux concepts relient simplement les revers d'une même médaille : Théorie et Praxis. »
    Pacifisme - Wikipédia
    Gandhi a libéré son peuple en prônant la « non-coopération » fondé sur le principe de la « non-violence », la discipline de la « non-nuisance ». Il y est parvenu en faisant une synthèse de ses immenses connaissances de la sagesse ancienne de son peuple, appliquées à la situation moderne qu'il vivait. On peut critiquer sa pratique, y voir des failles, certes. Mais on ne peut nier qu'il est parvenu à calmer le jeu, à faire en sorte que la violence Britannique cesse, parce qu'il a prôné réciproquement le fait que cesse la réplique des indépendantistes Indiens. Ce qui ne l'a pas empêché de mener la lutte. Le pacifisme n'exclut pas le combat, la lutte. Le pacifisme n'est forcément pas l'inaction, le retrait, car pour faire la paix, être fabricant que paix, il faut être au coeur de ce qui mène à la guerre, pour en extirper ce qui la génère ou la fait perdurer.
    À nous de trouver comment parvenir à l'affranchissement du peuple souverain du Québec dans la guerre à la guerre. Ce peuple partie du peuple de France conquérante et impérialiste, peuple distinct du peuple de France, dans Souverain, souverain devenu lors de la Conquête Britannique, a vécu ce que représente à la fois le fait d'être un peuple Conquérant et un peuple Conquis par les armes, dans la douleur, la bombarde, la destruction, le pillage, l'incendie et le sang. Il a survécu malgré tout. Il a appris à survivre à la honte de la défaite, la honte du conquis.
    Il a compris plus tard que la Révolte patriotique par les armes ne pouvait être que délétère face à des maîtres supérieurs en nombre. Cette situation, cette l'histoire, la culture qui en est issue, nous fait être combattant, luttant, mais hors la guerre et la violence. L'imposition de « Loi des mesures de guerre » a achevée de nous en convaincre a contrario qu'une lutte par la violence felquiste, ne pouvait que provoquer de plus grandes nuisances.
    Le peuple démocratique, pacifique et souverain du Québec
    Nous sommes pacifistes et avec raison, pour de multiples raisons, parce que l'impérilialisme qui a été le nôtre et qui faisait notre gloire, s'est abimé dans la guerre qu'a mené un Empire plus avisé et déterminé, nos concurrents, qui par la guerre ont fait notre perte. Nous avons à jamais perdu notre statut d'Empire, notre appartenance à un Empire, et nous avons vécu sous le joug d'un Empire qui n'était pas le nôtre. Nous avons comme pas un peuple, un double vécu qui nous fait être tout autre que ce que nous étions, tout autre que ces autres peuples colonisés qui n'ont jamais auparavant été Conquérants. Nous savons qu'il existe une dignité d'être ni Conquérant, ni Conquis. Un statut différent du Conquérant que nous ne voulons plus jamais être, parce que nous savons ce que c'est que d'être un peuple soumis et vaincu qui ne désire vivre que dans la dignité de l'être, dans anti-impérialisme de l'être, dans l'être collectif réconcilié, dans le partenariat du respect et de l'égalité avec les autres entités qui nous voisinent.
    VLB, en commune-union avec l'âme du peuple souverain du Québec est pacifiste. Ce qui ne les empêche ni l'un ni l'autre de lutter, de combattre, de porter bien hauts leurs idéaux, d'exiger que s'incarne dans un État émanant nommément du peuple démocratique et souverain du Québec, la réalité de son existence politique, sociétale, économique, territoriale, artistique et culturelle en tant que peuple démocratique, pacifique et souverain du Québec.
    Cela dans la non-violence, dans la non-nuisance. Il ne faut pas qu'on nous nuise et il ne faut pas nuire. Décliné dans la lutte du partisan, chacun doit s'efforcer de ne pas nuire, ni faire nuisance. La discipline est de mise. La discussion ne doit se faire que dans la discipline et la non-nuisance. Il faut dénoncer les nuisances. Appeler à la guerre, à la violence est une nuisance. La guerre par les armes, le feu et le sang n'est en aucun cas à l'agenda du peuple du Québec. C'est en cela qu'il est pacifiste. Un pacifisme qui n'est en aucun cas la soumission sous quelque force exercée que ce soit. Le pacifisme est une force qui s'exerce contre toute force, toute contrainte, toute menace de représailles, tout chantage. Une force calme, tranquille, déterminée, sans violence et sans armes de guerre et de sang.
    Luc A.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 septembre 2008

    Une guerre d'idées oui mais rien d'autres selon vous? Je voudrais connaitre les balises de votre pensée sur la guerre. Les urnes et le vote n'ont-ils pas remplacé la violence armée? Que pensez-vous de pa résistance pacifique à la Mahatma Gandhi qui a vaincu les britanniques et gagné l'indépendance de l'Inde sans faire couler le sang? Votre guerre n'est-elle que psychologique comme la mienne?

  • Marcel Haché Répondre

    26 septembre 2008

    Le peuple indépendantiste souffle sur les braises. La chaleur revient. Les sondages de cette semaine montrent que le Bloc tient son bout. Nous espérons.
    Cependant, ce n’est pas chez les indépendantistes qu’on trouvera des triomphants : la menace est trop grande encore. Et puis, faut bien avouer que nous avons appris à craindre un peu les déceptions. Nous espérons humblement, calmement. Les dents un peu serrées… mais calmes.

    Comment ne pas remarquer la fidélité du peuple québécois. Toujours présente. Grande. Immense. Comme aux soirs de Sir Paul et de Céline Dion cet été. Elle attend. Elle attend, elle hésite, mais elle ne se reniera pas. Pas plus que les indépendantistes, qui sont les plus fidèles.
    Au P.Q. de voir, simplement, d’être simplement fidèle, comme le P.I. et Q.S. De combattre et d’en découdre.
    La guerre, M. Cartier ? Peut-être bien ! Sans doute ! Certainement! Yes Sir !
    Mais pour le moment, froidement, Bloc en bloc !

  • Archives de Vigile Répondre

    26 septembre 2008

    Je ne suis ni pacifique, ni pacifiste, encore moins soumise à quelque autorité illégitime, en soi et/ou à mes yeux.
    Autrement dit, la guerre non seulement ne me fait pas peur, mais je la considère inévitable dans l’état actuel du monde où les rapports de force l’emportent, comme au temps de la préhistoire, sur les relations d’intelligence.
    Ce qui ne m’empêche pas d’apprécier les prises de positions stratégiques qui exploitent pour atteindre les buts poursuivis les munitions appropriés à chaque situation particulière.
    Une déclaration de son choix pacifiste est une des munitions de VLB contre la PC guerroyeur de Harper, car il exprime le sentiment de la majorité des Québécois qui comprend parfaitement bien, au grand honneur de son jugement, que l’engagement canadien en Afghanistan n’a rien à voir avec la paix, encore moins avec la liberté.
    Bref, sa déclaration de pacifisme est un argument, entre plusieurs autres, invoqué par VLB pour convaincre les Québécois de l’étrangeté radicale des positions du PC par rapport aux siennes. Et donc qu’un vote pour le Parti conservateur est un geste d’aliénation.
    Rassurez-vous, monsieur Cartier, Victor-Lévy Beaulieu est un grand combattant et, conséquemment, un fin stratège.
    Andrée Ferretti.