Allons-nous vivre dans un monde rempli de groupuscules intolérants?

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« Si nous ne pensons pas comme ces fanatiques de la pensée, nous ne sommes pas des frères, mais bien un ennemi à détruire. »

Je ne sais pas quand, officiellement, la culture de l'intolérance a pris naissance. Mais elle est maintenant bien installée tout autour de nous. Les groupuscules ont vite compris qu'en se présentant en victimes, au nom de la liberté et de l'égalité, ils en sortiraient gagnants, car c'est en ces noms que vit la société. Vous remarquerez l'omission volontaire de la «fraternité», parce que si nous ne pensons pas comme ces fanatiques de la pensée, nous ne sommes pas des frères, mais bien un ennemi à détruire.


Nos groupuscules se croyant remplis de penseurs, d'activistes et de philosophes décrètent avec beaucoup d'aplomb qu'il vaut mieux faire ceci ou cela. Gare à ceux qui pensent autrement, ils deviendront des réactionnaires, des racistes, des phobes de tous acabits. Ici, la liberté s'arrête tout autant que l'égalité.


Pour plusieurs de ces penseurs activistes, la génération précédente est à raser, seule la leur détient la vérité.

Pour eux, les hétéros d'avant étaient des maniaques sexuels, des pédophiles, des écraseurs de gens, des ivrognes, des gens sans sensibilité et surtout, insouciants. Pire, il en subsiste encore aujourd'hui! Oui, des gens ne partageant pas les idées bien arrêtées, les politiques à suivre, sur la couleur des gens, l'aspect, la vision de la société idéale, la bonne tendance sexuelle, du moins celle du moment. C'est pourquoi les minables hétéros non colorés sont bannis de certains endroits, tout cela au nom de la liberté décrété par ces ayatollahs de la pensée.


Nous avons droit à des bars pour femmes seulement... Des gyms pour femme seulement. Des librairies pour homosexuels seulement, des conférences pour tous, sauf des hétéros. Et pour bien marquer la différence qui se veut inclusive, tout le monde a maintenant son étiquette qu'il faut protéger. Alors, si nous devons rire de quelqu'un, il vaut mieux qu'il soit Blanc et hétéro. Ceci n'est pas du racisme, ni de la phobie, pas plus que du sexisme et ils l'ont bien mérité.


Il semblerait que nous ne sommes pas assez inclusifs?


Je ne sais pas pour vous, mais il me semble que l'inclusion, ce n'est pas se coucher comme une crêpe et céder une place que nous avons parce que nous avons le malheur d'être d'un groupe de moins en majoritaire.


Je ne reviendrai pas sur le sort des dernières productions de Monsieur Lepage. Nos groupuscules le font très bien. L'événement est un coup fumant pour eux. La majorité silencieuse reste silencieuse, elle n'a pas le temps de s'insurger, le courage de répondre quand on l'insulte, de manifester quand elle est en colère. La majorité silencieuse accepte la castration avec une résignation frôlant l'indécence.



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Il y aura un temps où dire ce que l'on pense sera puni par une peine de prison, grâce à un article du code du genre «Délit d'opinion». Nous devrons être reformatés par des commissaires politiques et nous serons surveillés par la police des mots. Vous pensez que j'exagère, regardez tout autour....


Maintenant, les humoristes se censurent, les auteurs se censurent, les écrivains se censurent, la population fait de même. J'ai entendu d'un humoriste «Autres temps, autres mœurs». Nous évoluons. Non, ce n'est pas une évolution.


Des gens se sont battus pour une liberté d'expression et, sous l'effet de quelques groupes de pression, nous retournons sagement vers l'obscurantisme.

Drôle, je ne sais même pas si au prochain spectacle à Montréal, Serge Lama pourra chanter la chanson dans laquelle il dit: «Et le black joue un air...» sans qu'un de ces groupuscules ceinture la Place-des-Arts.


Alors, soyons civilisés, taisons-nous et obéissons aux nouveaux censeurs, ceux qui détiennent la rectitude et la nouvelle vérité.