NATIONALISME

Bouchons la brèche migratoire mortelle de Roxham

Il nous faut conquérir notre souveraineté territoriale

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Chronique de Marc Labelle

La conjoncture


Pendant le règne du président des États-Unis Donald Trump, qui a resserré les critères de l’immigration, l’immigrationniste tous azimuts Justin Trudeau invite les migrants arrivés dans ce pays et provenant de partout au monde à venir s’installer au Canada.  À partir de New York, les migrants affluent donc depuis 2017 au Québec par le rang Roxham (le chemin Roxham aux États-Unis) près du lac Champlain ; le flot a repris récemment après le répit de la fermeture entraînée par la crise covidienne.  Or, plus de 90 % des migrants qui transgressent la frontière du Canada passent par la brèche Roxham pour faire une demande d’asile avec la bénédiction des autorités complaisantes.  


Au surplus, Ottawa tient à en faire profiter un généreux contributeur du Parti libéral du Canada par l’octroi sans appel d’offres d’un contrat de construction de bâtiments en région boisée afin d’y accueillir les migrants illégaux (« Ottawa refuse de révéler les détails de lucratifs contrats »).  


Alors, que faut-il attendre de la négociation discrète en cours entre les gouvernements immigrationnistes du Canada et des États-Unis de Joe Biden pour régler la question des transgresseurs de frontière (« Bientôt la fin des migrations irrégulières au Canada ») ?  Washington mais surtout Ottawa, signataire du Pacte de Marrakech, ne chercheront-ils pas à couvrir l’invasion migratoire du Québec d’un vernis légal afin de brouiller l’enjeu ?  Et de favoriser ainsi la perpétuation de l’envahissement, cette fois à travers le poste-frontière de Saint-Bernard-de-Lacolle situé au bout de l’autoroute 15, près du rang Roxham ?  Toutefois, la révision de l’entente sur les pays tiers pourrait s’avérer une bonne nouvelle.  Qu’est-ce à dire ?  Une comparaison éclairera la situation géopolitique.


Comparaison


La distance à vol d’oiseau de New York vers deux villes de l’Ontario situées aux extrémités ouest et est du lac Ontario — Niagara et Gananoque — est la même que celle vers le hameau Roxham.  Par ailleurs, Montréal est située à une demi-heure en voiture de Roxham ; ainsi, Montréal est à un peu plus de 6 heures de route de New York.  (Le temps indiqué sur les cartes Google varie de quelques minutes selon le moment de la journée.)




Certes, le trajet de New York à Niagara est de plus de 7 heures, mais celui de New York à Gananoque (par le pont qui traverse les Mille-Îles) est de moins de 6 heures ; ce dernier est donc plus court que celui de New York à Montréal.




Toutefois, les villes frontalières de Niagara (quatre postes-frontières) ou Gananoque (un poste-frontière sur les Mille-Îles), ainsi que la plus grande ville de Kingston qui n’est qu’à une demi-heure à l’ouest de Gananoque, possèdent l’immense avantage de pouvoir accueillir les migrants dans des bâtiments déjà construits, bénéficiant de tous les services accessibles en milieu urbain.


Portrait global


Depuis le référendum de 1995 sur la souveraineté, les fédéraux ont augmenté massivement le taux d’immigration afin de disloquer le Québec.  Avec le projet de l’Initiative du siècle (ou Canada 2100), ils visent 400 000 immigrants par année, donc 100 000 au Québec.  Il y a manifestement une volonté agressive des fédéraux de détruire le peuple québécois par la submersion migratoire afin de le réduire à un groupe ethnique angloïde parmi les autres. 


Les migrants illégaux — ou éventuellement « légaux » — qui font une demande d’asile en sol canadien échappent au Québec parce qu’ils relèvent du gouvernement fédéral, alors que le Québec est limité à choisir ses immigrants à l’étranger.  Dirigeant d’un pays qu’il souhaite postnational, Justin Trudeau a donc allègrement abdiqué sa responsabilité de protéger les frontières canadiennes.  Dans ce cas, il faut exiger que le Canada anglais les ouvre aux extrémités du lac Ontario, mais pas chez nous au Québec.


La revendication de la responsabilité du regroupement familial du premier ministre Legault lors de la campagne fédérale en octobre 2021 a été ignorée par Justin Trudeau.  M. Legault ne peut acquiescer au refus fédéral d’accroître les pouvoirs du Québec en immigration tout en pleurnichant sur le sort de la ville de Montréal qu’il ne reconnaît plus à cause de son ensauvagement, illustré notamment par la multiplication des fusillades meurtrières.


Résolutions


Seul un Québec indépendant pourra élaborer une politique de l’immigration raisonnable entièrement adaptée à ses besoins.


Pour y parvenir, il faut poursuivre la construction de l’État du Québec en luttant pour obtenir la responsabilité complète en matière d’immigration, soit la sélection de toutes les catégories d’immigrants.  Tous les nationalistes, membres ou non de partis ou de mouvements politiques, devraient se mobiliser en ce sens en 2022.


Surtout, le devoir actuel d’un authentique chef de l’État du Québec consiste à protéger le peuple québécois contre une immigration clandestine ou pseudolégale, forcément plus susceptible que l’immigration régulière d’être criminogène.  Il est donc impératif que l’État du Québec se dote d’une garde nationale capable, entre autres, de contrôler et fermer les frontières du Québec.  À la fin de 2022, les Québécois se seront-ils attribués un chef d’État d’envergure, donc anticipateur, courageux, résolu ?


Il s’agit donc de saisir l’occasion de cette lutte pour la compétence entière en immigration afin d’armer le Québec d’une force capable de conjurer toute menace du Canada anglais contre l’existence du peuple québécois qui entend maintenir ses droits collectifs fondamentaux et ses lois de nature constitutionnelle comme la Charte de la langue française, c’est-à-dire son identité, sa langue et sa culture, sa laïcité.  


Une grande résolution collective pour 2022 : obturer définitivement la brèche Roxham ou son éventuel avatar à Saint-Bernard-de-Lacolle.

 


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Marc Labelle57 articles

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  Se voulant agent de transformation, Marc Labelle présente sur les valeurs et les enjeux fondamentaux du Québec des réflexions stratégiques, car une démarche critique efficace incite à l’action salutaire. Ses études supérieures en sciences des religions soutiennent son optique de penseur libre.





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7 commentaires

  • Marc Labelle Répondre

    4 janvier 2022



    Réponse à Alexandre Cormier-Denis


    Une coalition PQ-QS qui dirigerait un pays indépendant ?  C’est une hypothèse farfelue, considérant l’antinationalisme primaire de QS.


    Je suis plutôt d’accord avec l’Alexandre Cormier-Denis de Nomos qui estimait ceci récemment : dans un système uninominal à un tour, il existe normalement deux grands partis qui aspirent au gouvernement ; la situation actuelle avec un grand parti au pouvoir et trois autres partis qui se partagent le reste de l’électorat est inhabituelle ; nous sommes donc dans une période de recomposition politique.


    Il est à espérer que l’urgence à réagir aux diverses menaces collectives accélère le processus d’une nouvelle lucidité animant la classe politique.  Une nouvelle union patriote pourrait ainsi naître.  Selon une prévision réaliste, elle serait composée surtout du PQ et de l’aile nationaliste de la CAQ, peut-être avec une poignée additionnelle de rescapés des autres partis.  Quant au Bloc, il appuiera le nouveau gouvernement du Québec.  L’ennemi serait la coalition PLQS.


    C’est la formule territoire du Québec + État indépendant + identité française d’Amérique qui rendrait cette union patriote robuste. 


    Le régime canadianiste a augmenté l’immigration de masse depuis une vingtaine d’années dans le but de minoriser le peuple québécois chez lui et ainsi écarter la possibilité de l’indépendance du Québec.  Bien entendu, il faudra donc aussi fermer le robinet de l’immigration comme je l’ai déjà préconisé parmi d’autres mesures concrètes concernant les enjeux existentiels majeurs du peuple québécois.  Cette submersion migratoire raccourcit drastiquement l’échéance pour atteindre l’indépendance : nous n’avons pas la possibilité de l’étendre sur plusieurs générations, ni même une seule.  Il ne reste plus que quelques années pour réaliser notre émancipation.  


    L’éveil se produira-t-il ?  Si oui, nous sommes sauvés ; sinon, nous sommes perdus.

     


    • Alexandre Cormier-Denis Répondre

      4 janvier 2022

      J'évoquais la coalition entre QS et le PQ pour signifier que même une fois le Québec souverain, les nationalistes devront combattre la gauche immigrationniste.


      Par ailleurs, il faut noter que le Canada a comme objectif de devenir un pays de 100 millions d'habitants d'ici 2100 par l'immigration massive et que les Canadiens anglais se font remplacer plus rapidement que nous en raison du volume plus grand d'immigrés qu'ils reçoivent. Le Canada anglais ne cherche pas directement à nous noyer, bien que notre disparition fasse sont affaire d'un point de vue d'unité nationale : il nous entraîne plutôt de force dans son propre suicide démographique au nom du cosmopolitisme post-national que nous leur avons paradoxalement imposé en votant Trudeau père, puis Trudeau fils. Pas de Québec dans la confédération, pas de domination libérale sur le Canada...


      Quant à la recomposition politique, elle se fait sous nos yeux : c'est la mort du paradigme référendiste, ce qui a permis à Legault de prendre le pouvoir. L'effondrement actuel du PLQ tient à ce que son adversaire péquiste ait été détruit par un autre parti nationaliste ne parlant pas de souveraineté ou de référendum. Sans la crainte d'un autre référendum dont personne ne veut, le PLQ est révélé comme le parti affairiste qu'il est, soutenu uniquement par les anglo-immigrés. La CAQ est là pour rester justement car elle a mis l'idée d'indépendance sous le tapis : c'est la condition sine qua non pour prendre le pouvoir et faire avancer les intérêts nationaux.


      Ce grand parti bleu recomposé, c'est la CAQ, avec tous ses défauts. Il faut anticiper une débâcle particulièrement sévère pour le Parti québécois en 2022 qui risque l'anéantissement quasiment total de la carte électorale.


      La question de la garde nationale est épineuse car notre objectif est de garder nos effectifs militaires actuellement canadiens loyaux au Québec. Il faudrait voir dans quelle mesure la SQ pourrait servir de base potentielle à la constitution d'une garde nationale, pourquoi pas en établissant un service militaire semi-obligatoire.



      L'idée d'un service civique québécois fait doucement son chemin dans la tête de nos élites.



      Ici Guillaume Rousseau, conseiller de la CAQ pour la loi 21 et 96, ex-candidat péquiste, évoque la question dans le Journal de Montréal :

      https://www.journaldemontreal.com/2022/01/05/pour-la-creation-dun-service-civique-quebecois


      • Marc Labelle Répondre

        6 janvier 2022


        La gauche immigrationniste aveugle sévit dans tous les pays occidentaux. De manière générale, un courant laxiste ou universaliste à l’extrême, donc antinational, s’oppose aux patriotes du pays à toutes les époques.


        Non, le Canada anglais cherche bel et bien à nous noyer directement depuis toujours. Ce fut notamment le cas avec la venue des loyalistes dans les « Cantons de l’Est » après l’Indépendance des États-Unis. Seulement, dans son jusqu’au-boutisme actuel, le Canada anglais s’est pris lui-même à son propre piège. Tant pis pour lui, tant mieux pour nous… si nous savons maintenir une cohésion nationale minimale.


        Les Québécois ont voté maintes fois en faveur de Trudeau père parce qu’il portait un nom « canadien-français ». L’importation unilatérale de la Constitution canadienne ouvrit finalement les yeux sur sa traîtrise. C’est pour éviter la sanction personnelle de l’électorat québécois qu’il quitta son poste de premier ministre en 1984.


        Il ne faut pas s’illusionner : le Québec a perdu sa masse critique pouvant peser sur la politique canadienne dès 1993, lorsque la population québécoise est passée sous la barre des 25 % de la population du Canada. Alors, le « Canadien français » Jean Chrétien prit le pouvoir en se passant de l’appui de l’électorat québécois ; la concentration des votes au Québec fit provisoirement du Bloc québécois l’Opposition officielle. Depuis, les députés du Québec qui participent au gouvernement canadien sont contraints à quémander des petits accommodements.


        Certes, je suis d’accord que le PQ n’aurait pas dû mettre tous ses œufs dans le panier du référendum, qui n’était qu’un moyen parmi d’autres d’arriver à l’indépendance. Il fallait plutôt reprendre la lutte dès l’échec du référendum de 1980 à la manière de Maurice Duplessis ou de Daniel Johnson père en leur temps, tout en visant l’indépendance.


        C’est justement parce que le PQ n’a pas mené de sérieux combats sectoriels tout en faisant la promotion de la souveraineté que le PLQ a eu beau jeu de la réduire au seul référendum. Elle devint ainsi une notion abstraite, qui favorisa le règne libéral d’une quinzaine d’années. Chez les nationalistes, faire une fixation exclusive — négative ou positive — sur le référendum, c’est intérioriser le discours de l’ennemi. Jeter la souveraineté avec le référendum, c’est jeter le bébé avec l’eau du bain.


        Ayant profité de ce vide de manière circonstancielle, la CAQ ne pouvait elle-même que produire du vide. Elle est d’ailleurs prostrée, tenaillée qu’elle est entre son aile nationaliste et son aile fédéraliste, cette dernière gardant ainsi le vrai contrôle, pour la plus grande stabilité du régime canadien. Ainsi, la CAQ se contente paresseusement de son service minimum (les lois 21 et 96) aux francophones, pour tenter de camoufler les dons privilégiés du Royal Victoria à l’université McGill et de l’agrandissement du collège Dawson. La com caquetante de la CAQ n’a pas d’avenir.


        On pourra établir la garde nationale pas à pas, mais il faudra bien qu’elle en vienne à développer la capacité de repousser toute agression de notre territoire national. Retenons cette leçon de l’histoire : lors de la lutte contre la conscription au printemps de 1918 à Québec, l’armée canadienne s’est bien gardée d’utiliser les soldats québécois ; elle a plutôt fait venir des troupes du Canada anglais dont la fidélité était assurée. À la mitrailleuse, elles ont assassiné 4 manifestants et blessé 60 autres avec des balles explosives… qui étaient pourtant des armes de guerre prohibées. Lorsque la loi martiale fut de nouveau proclamée en octobre 1970 par Pierre Elliott Trudeau sous le prétexte d’une insurrection imaginaire, les corps policiers de la province ont été docilement placés sous les ordres du pouvoir canadien. Un gouvernement indépendantiste devra assumer le commandement de ses forces armées (polices municipales, Sûreté du Québec et garde nationale) de la base au sommet de la hiérarchie.


        Il est grand temps de mettre fin à la naïveté politique.

         


  • Alexandre Cormier-Denis Répondre

    3 janvier 2022

    Un Québec indépendant dirigé par une coalition PQ-QS ouvrirait encore davantage les portes à l'immigration illégale venant de Roxham.



    Je rappelle que la position du Bloc, et du camp souverainiste en général, repose sur l'arrêt de l'entente sur les pays tiers-sûrs pour acceuillir convenablement les migrants illégaux et non pas empêcher la noyade migratoire.



    « Même si c’est un problème complexe, la solution est simple, facile et elle existe, indique le député Alexis Brunelle-Duceppe. Ottawa peut unilatéralement suspendre cette entente, précise-t-il, en citant un article de ce document.


    « Saisissons l’opportunité pour régler ce problème-là une fois pour toutes. Si on rouvre le chemin Roxham, on revient au même problème qu’on avait prépandémie. » — Une citation de  Alexis Brunelle-Duceppe, porte-parole du Bloc québécois pour les dossiers d’immigration


    Cette suspension réglerait plusieurs problèmesLes gens pensent qu’on [le Bloc québécois] veut fermer le chemin Roxham parce qu’on ne veut pas voir rentrer trop de personnes, mais ce n’est pas ça du tout, spécifie l’élu, en évoquant la sécurité de ces migrants. »



    Source : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1838869/migrants-roxham-trudeau-asile-chemin-bloc-frontiere-canada-etats-unis


    Ce qui importe pour le Bloc, ce n'est pas le combat contre la noyade migratoire de la nation française d'Amérique, mais bien la sécurité des migrants.


    Tant qu'il n'abordera pas la question démographique en raison de sa défense du patriotisme civique (nous sommes tous Québécois, etc.), le camp souverainiste sera incapable de défendre les intérêts réels de la nation.



  • Frédéric Charest Répondre

    2 janvier 2022


    PLATTSBURGH — U.S. Rep. Elise Stefanik (R-Schuylerville) sharply criticized President Joe Biden following reports that his administration is considering flying migrants to facilities near the northern border for processing.


    https://www.pressrepublican.com/news/local_news/stefanik-possible-migrant-move-dangerous/article_ba976019-fb5f-5ede-9dec-f7c368fc8c29.html


    https://plattsburghcares.org/


    https://montrealgazette.com/news/local-news/plattsburgh-flyer-tells-migrants-how-to-enter-canada-irregularly/


    https://www.flyplattsburgh.com/francais/ressources-disponibles



    Je me demandais bien pourquoi un aeroprt a plattsburg..


    Les derniers mois avant le vote referendaire de 1995, pres de trente mille immigrants par mois etait implantes par le federal sur l'ile de montreal,


    Par amour bien sure..


  • Carole Jean Répondre

    2 janvier 2022


    « Plus de 90 % des migrants qui transgressent la frontière du Canada passent par la brèche Roxham » de Justin Trudeau pour faire une demande d’asile, afin de noyer les Canadiens-français dans une mer super migratoire. Il s’agit d’une politique agressive de génocide culturel et politique des Canadiens-français en général, et du peuple québécois en particulier. Justin Trudeau est la marionnette des milieux orangistes de Toronto et un traite à la patrie. Le gouvernement Legault doit agir dans ce dossier et cessez de faire semblant de ne rien voir.


  • Normand Bélair Répondre

    1 janvier 2022


    Encore une autre fois, le fédéralisme ne fonctionne pas pour le Québec. Quand les caquistes vont-ils comprendre ça?