Bravo Catherine Dorion

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Il faut défendre le patrimoine historique du Québec

En apercevant mon titre, vous vous êtes peut-être dit que j’étais ironique.


Oui, QS a perdu 5 % de ses appuis dans la population depuis mars 2019, soit depuis que la députée de Taschereau a fait irruption dans la vie politique comme un éléphant dans un magasin de porcelaine.


Il y a sans doute là un lien de cause à effet.


Le précédent Amir


En fait, ce n’est pas une première à QS. Rappelez-vous qu’Amir Khadir avait été découvert par le public, peu après son élection, alors qu’il lançait une chaussure à une image de George W. Bush.


Plusieurs s’étaient demandé quelle bibitte avait été élue dans Mercier. Bien sûr, Amir Khadir a toujours continué d’avoir des détracteurs, mais il a su gagner le respect d’une grande partie de la population, même parmi ses adversaires. Il a déjà, en 2010, trôné en tête du palmarès des personnalités politiques les plus appréciées.


Un vrai bravo


Certes, Catherine Dorion, c’est un autre type de « bibitte ». Mais je n’ai pas envie de disserter sur sa personne aujourd’hui.


Parlons plutôt du sujet de sa dernière vidéo et d’un de ses derniers points de presse : le patrimoine bâti. Je crois qu’elle mérite un vrai et sincère bravo.


Dans sa vidéo, elle nous présente plusieurs démolitions navrantes qui ont eu lieu dans sa circonscription, qui englobe la colline Parlementaire.


Son petit tour d’horizon filmé est douloureux. On y revoit les magnifiques maisons victoriennes qui s’élevaient sur Grande Allée à côté du Parlement ; mais surtout, la dernière démolition scandaleuse en date, celle de l’église Saint-Coeur-de-Marie.


La rage de démolition à Québec ne se borne pas à Taschereau, si bien qu’elle nous présente d’autres exemples dans les comtés limitrophes, notamment l’ancien couvent des Augustines de Sillery.


Un massacre


La députée fait bien d’alerter l’opinion à ce sujet. Dans les derniers mois, les cas semblent se multiplier ; ou alors on y prête davantage attention (ce qui pourrait être une bonne nouvelle).


En septembre, pour ne prendre qu’un exemple, malgré les dénonciations et cris du cœur, on a mis par terre la maison Pasquier, un des rares témoins des demeures des 50 000 colons de la Nouvelle-France.


Que faire pour arrêter le massacre ? Ce que Mme Dorion propose n’a rien de révolutionnaire : création d’une commission permanente sur le patrimoine et révision de la loi.


La ministre de la Culture, Nathalie Roy, semble avoir entendu les critiques. Elle annonçait mardi à la période de questions que le 5 décembre, elle fera « une importante annonce pour la restauration et la préservation du patrimoine bâti ». Elle promet du « jamais-vu », du « nouveau », « de l’inédit ». On a bien hâte de voir ce qu’il en sera.


À ce qu’il semble, on prendra encore du temps précieux pour réviser la loi (comme en 2012). Or, lorsqu’on examine celle-ci, on prend conscience de tout ce qu’elle contient de leviers négligés, voire non utilisés par les pouvoirs publics.


Peut-être que la vraie révolution dans le domaine, l’« inédit »... ce serait de commencer par appliquer la loi !