C Series: la fin d’un rêve

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Un rêve qui a bien failli tourner au cauchemar et qui peut encore le faire

Avec la C Series, Bombardier faisait le pari qu’elle se hisserait dans les grandes ligues en concevant le meilleur avion au monde.


En injectant de l’argent dans une coentreprise, le gouvernement de Philippe Couillard cherchait à s’assurer que Bombardier demeure québécoise et qu’elle crée des emplois au Québec.


Suivant la prise de participation d’Airbus dans une nouvelle entité, on connaît désormais le résultat d’une partie de ces velléités. Le meilleur avion au monde échappera à Bombardier et passera sous contrôle étranger et les futurs emplois créés le seront ailleurs qu’au Québec.


C’est ainsi que le rêve que représentait la C Series prend fin.


Au pied du mur


On nous répétera que Bombardier n’avait pas le choix. Acculée au pied du mur par les frais compensateurs imposés par les États-Unis, c’était ça où tout perdre.


On ne peut faire autrement que de se demander comment Airbus peut obtenir une telle part du gâteau sans verser de contrepartie financière. On constate aussi que la gestion de Bombardier au cours des dernières années lui aura laissé peu de moyens pour se défendre.


De même, il faut admettre que la participation directe de Québec dans ce projet aura pavé la voie à sa mise au pilori. Le modèle d’intervention consentie par Philippe Couillard a échoué.


Part d’investissement


Surtout, on se demande comment la part du gouvernement dans la C Series a pu passer de 50 à 19 % d’une transaction à l’autre. Chez Bombardier, on explique qu’on avait réinvesti dans la coentreprise entre-temps.


On parlerait ici d’un réinvestissement de 800 millions, lequel a été fait très discrètement. Au point où il n’apparaît pas aux livres.


On discutera longtemps de cette nouvelle décision, qui annonce la perte d’un autre fleuron parmi nos entreprises. Le bilan du gouvernement Couillard en la matière continue de s’assombrir.