La première ministre Pauline Marois et plusieurs de ses ministres ont multiplié les déclarations, mercredi, pour assurer qu'ils ne sont pas pressés d'aller en campagne électorale.
En Chambre, Mme Marois a plutôt soupçonné son adversaire de la Coalition avenir Québec, François Legault, en recul dans les sondages, de vouloir une élection.
Le ministre responsable des Institutions démocratiques, Bernard Drainville, a quant à lui accusé les libéraux de forcer le gouvernement à se préparer à une campagne électorale.
«À partir du moment où vous avez des partis d'opposition, dans un contexte minoritaire, qui envisagent ouvertement la tenue d'élections, on n'a pas le choix, nous, de notre côté, de les envisager également», a-t-il dit au Salon bleu.
Dans une réponse à M. Legault, Mme Marois a affirmé que son gouvernement, élu en septembre 2012, a encore plusieurs dossiers à mener à terme avant d'aller solliciter un nouveau mandat auprès de la population.
«Peut-être que le chef du deuxième groupe d'opposition veut aller en élection, a-t-elle dit. Ce n'est pas notre cas, parce que nous croyons qu'il y a beaucoup de défis à relever au Québec et c'est ce à quoi nous travaillons déjà depuis un bon moment.»
Les ministres péquistes se réuniront exceptionnellement pendant deux jours, à la fin de la semaine, pour une rencontre spéciale dans un endroit retiré de Saint-Michel-des-Saints où, selon des reportages, le gouvernement évaluera l'opportunité d'élections automnales.
Mme Marois a fait référence à ce conseil des ministres, sans aborder précisément les raisons qui motivent actuellement cette retraite intensive.
«Nous aurons une réunion spéciale du conseil des ministres, qui était prévue déjà depuis quelques temps, dans un endroit isolé où nous aurons le temps de réfléchir à un bon nombre des questions qui nous préoccupent et qui préoccupent le peuple québécois», a-t-elle dit.
Son attachée de presse, Marie Barrette, a expliqué que la décision de tenir cette réunion spéciale avait été prise après le caucus des députés qui s'est tenu en août en Gaspésie, à Carleton-sur-mer.
«On a beaucoup de chantiers en place, et il faut voir comment on poursuit les choses parce qu'on en a du matériel, a-t-elle dit. La semaine dernière on a fait la politique économique, on a l'électrification des transports qui s'en vient, la solidarité. Il faut faire la séquence, regarder l'agenda, mais c'est prévu depuis un bon bout de temps.»
En se rendant mercredi matin à une réunion des députés péquistes, avant la période des questions, le ministre des Relations internationales, Jean-François Lisée, a lui aussi assuré que le gouvernement n'est pas en mode préélectoral.
«Comme on est un gouvernement minoritaire, on est en campagne électorale permanente, c'est sûr, les libéraux peuvent nous renverser, a-t-il dit. Mais nous, on a un programme très ambitieux, on a plein de choses à faire, on n'est pas pressés d'aller voir les électeurs.»
M. Lisée a observé que même si l'opposition bloque des projets de loi du gouvernement, comme les refontes de la loi sur les mines et de la Charte de la langue française, les péquistes réussissent tout de même à faire progresser leurs dossiers.
«C'est sûr que j'ai hâte d'être majoritaire mais en ce moment, on gouverne, en ce moment on est capable de faire avancer le Québec», a-t-il dit.
Le vice-premier ministre et ministre de l'Agriculture, François Gendron, a été plus catégorique. M. Gendron croit que le gouvernement n'a aucune raison de déclencher une campagne électorale.
«Je pense que les électeurs ne souhaitent pas d'élections, j'ai le droit de dire ça, a-t-il dit. On a de l'ouvrage par-dessus la tête, il y a toutes sortes de briques au feu. Et ça prend une raison pour aller en élection. Moi je n'en vois pas.»
Le ministre de l'Enseignement supérieur, Pierre Duchesne, a rappelé que l'opposition bloque l'adoption du projet de loi qui doit permettre de constituer légalement son ministère.
Exposant les limites d'un gouvernement minoritaire, M. Duchesne a lui aussi accusé les libéraux de souhaiter une campagne électorale.
«L'agenda, on ne le contrôle pas totalement, les partis de l'opposition peuvent effectivement faire tomber un gouvernement et le gouvernement peut décider, s'il y a des lois qu'il ne peut pas mettre en application, de déclencher une élection», a-t-il dit.
«Mais vous remarquerez l'excitation du côté des banquettes libérales, ils ont l'air tout excités, ils ont l'air à vouloir des élections, ils ont l'air convaincus qu'il y a des élections.»
Agnès Maltais, ministre du Travail et de l'Emploi, a soutenu qu'elle n'est pas dans un état d'esprit électoral.
«Je ne suis pas dans mon «mood» d'élection, j'ai des dossiers à livrer, a-t-elle dit. Ça fait un an que je travaille, ça livre. Je suis très contente de livrer.»
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