PKP présent à un comité restreint du conseil des ministres

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Les signes s'accumulent

L'homme d'affaires Pierre Karl Péladeau a eu un accès privilégié à un comité restreint du conseil des ministres présidé par la première ministre Pauline Marois sur un dossier stratégique, a appris La Presse Canadienne.
M. Péladeau, président du conseil d'administration d'Hydro-Québec, a participé à deux occasions aux réunions du comité sur l'électrification des transports, a confirmé mercredi le cabinet de la première ministre.
Ce comité réunit aussi le ministre des Finances, Nicolas Marceau, la ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, ainsi que le ministre de l'Environnement, Yves-François Blanchet.
En dévoilant sa politique économique, lundi, Mme Marois a annoncé que 516 millions de dollars seront consacrés à l'électrification des transports au cours des trois prochaines années.
Au cabinet de Mme Marois, l'attachée de presse Marie Barrette a reconnu mercredi que M. Péladeau est le seul président d'un conseil d'administration de société d'État à participer aux travaux d'un comité du conseil des ministres, où ce sont habituellement les présidents et chefs de la direction qui sont invités.
«Nous, on a décidé d'intégrer M. Péladeau, a-t-elle dit lors d'une entrevue. Accès privilégié ou pas, je ne serais pas capable de répondre.»
Alors que M. Péladeau, vice-président du conseil d'administration du conglomérat Québecor, a démenti tout intérêt pour la politique active, mardi, Mme Barrette a elle aussi voulu dissiper l'impression que cet accès privilégié est significatif à cet égard.
«On a démenti la rumeur et on est formels là-dessus, il ne s'en vient pas en politique avec nous, M. Péladeau, a-t-elle dit. Et j'ai cru comprendre que lui aussi a fait une déclaration. Il n'est pas question qu'il se présente pour nous.»
Mme Barrette a affirmé que l'électrification des transports, dont les orientations spécifiques seront dévoilées ultérieurement, est un dossier stratégique pour la première ministre, comparable à ce que le Plan Nord a été pour l'ancien premier ministre libéral Jean Charest.
«Pour Mme Marois, c'est excessivement important l'électrification des transports, c'est ce qu'on privilégie», a-t-elle dit.
M. Péladeau, nommé à Hydro-Québec en mai, a participé à une réunion du comité en juillet et plus «récemment», a indiqué l'attachée de presse sans pouvoir préciser la dernière date. Il était accompagné par le président et chef de la direction de la société d'État, Thierry Vandal. Mme Barrette a été incapable de dire si d'autres participations de M. Péladeau sont prévues.
Actionnaire de contrôle de Québecor, propriétaire notamment du réseau de télévision TVA et de deux quotidiens à Montréal et Québec, M. Péladeau avait déclaré mardi qu'il n'a pas l'intention de faire le saut en politique.
Mercredi, la ministre Ouellet a confirmé que M. Péladeau a participé aux travaux d'un comité ministériel, sans pouvoir préciser lequel, parmi ceux qui sont présidés par Mme Marois.
«Oui, j'ai vu M. Péladeau à quelques reprises dans des comités, mais je pourrai vous revenir sur les comités», a-t-elle dit.
Par la suite, le cabinet de Mme Ouellet a transmis toutes les questions supplémentaires au cabinet de la première ministre.
Le ministre Marceau a lui aussi déclaré mercredi qu'il avait rencontré M. Péladeau lors de réunions de comités restreints, mais il n'a pas dit si Mme Marois participait aussi à ces travaux. M. Marceau a été évasif, évoquant à la fois des échanges qui ne sont pas «secrets», mais aussi d'autres à l'occasion de réunions privées.
Le ministre a cependant exclu toute participation de M. Péladeau au groupe d'action ministérielle pour la mise en oeuvre des projets d'investissement privé, présidé par Mme Marois, où il travaille avec trois autres ministres et des présidents et chefs de la direction de sociétés d'État comme Hydro-Québec et Investissement Québec.
«Ce n'est pas l'habitude des présidents de conseil d'administration d'être sur ces choses-là, a-t-il dit. J'ai vu M. Péladeau à plusieurs reprises, mais pas dans ce contexte-là.»
Mme Marois préside trois comités ministériels, soit sur les investissements privés, l'électrification des transports et la relance de la Gaspésie.
Selon M. Marceau, M. Péladeau peut participer aux travaux d'autres comités, dont il n'a pas précisé le mandat.
«Il n'y a pas juste ce comité, il y en a d'autres, M. Péladeau peut intervenir dans d'autres comités, mais là je pense qu'on entre dans les arcanes gouvernementaux», a-t-il dit.
«J'ai déjà vu M. Péladeau dans des rencontres, ça, je peux dire ça, mais je pense que ce n'est pas un grand secret. Je ne peux pas vous dire le détail des fonctionnements», a-t-il ajouté.
Pressé de préciser ses propos, M. Marceau a cependant refusé d'en dire davantage sur l'endroit où il a vu M. Péladeau.
«Je ne veux juste pas vous dire à quel endroit parce que ça n'appartient pas juste au domaine public», a-t-il dit.
Citant des informations du secrétariat du Conseil exécutif, Mme Barrette a nié toute participation de M. Péladeau aux travaux d'autres comités ministériels.
«Il a participé à deux rencontres du comité sur l'électrification des transports, a-t-elle dit. Il n'a jamais participé à d'autres comités.»
Le cabinet de Mme Marois n'était pas en mesure de confirmer, mercredi, si le député Daniel Breton, adjoint de la première ministre à l'électrification des transports, a aussi participé aux rencontres avec M. Péladeau.


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