Ce qu’apporte le Parti Indépendantiste

D’une façon ou d’une autre, soit le P.Q. sera amené à se dépasser afin de redevenir le véhicule de l’indépendance par excellence, soit nous aurons un tout nouveau véhicule pour poursuivre notre route vers la liberté

Tribune libre 2008

Depuis la création du Parti Indépendantiste, un débat perpétuel s’est installé entre les indépendantistes. Or j’entends par ce texte jeter un peu de lumière sur le Parti Indépendantiste.
Bien qu’absent lors de la fondation du parti indépendantiste, cela faisait déjà un temps que je considérais la fondation d’un nouveau parti indépendantiste comme souhaitable. Pourquoi ? Non pas pour détruire le P.Q. comme certains le prétendent, mais bien pour le rendre plus fort.
Ce qui manque au P.Q, en tant que parti voulant voir le Québec devenir un Pays, c’est une remise en question de la façon de procéder pour y arriver. Depuis 1995, le P.Q n’a pas soutenu son discours souverainiste, ne l’a pas renouvelé, ni amélioré et s’est contenté de le mentionner ici et là. Conséquence directe d’une défaite amère, qui a su ébranler les convictions d’un bon nombre d’indépendantistes.
Où je veux en venir, c’est que dans tous les dossiers, le P.Q. doit confronter ses projets avec ceux des autres partis, l’obligeant ainsi à innover. Cependant, en matière de souveraineté, il est le seul à en faire la promotion. C’est peut-être cette situation qui a amené le P.Q. à délaisser en parti cette option sans la renouveler. Or, avec un autre parti indépendantiste, le P.Q. devient obligé de travailler pour l’indépendance, de la faire avancer, à défaut de perdre la majorité de son électorat.
L’avènement du Parti Indépendantiste oblige le P.Q. à se surpasser et à reprendre le combat pour l’indépendance. Il ne peut plus se fier à une base d’électeurs stable qui espère l’indépendance. Il devra à nouveau travailler pour satisfaire cette base souverainiste.
Voilà une des missions du Parti indépendantiste. Faire en sorte que le P.Q. recentre ses énergies sur la cause. Si cela s’opère et que l’indépendance redevient la priorité, il ne se passera pas beaucoup de temps avant de voir le Parti Indépendantiste fusionner avec le P.Q. comme l’a fait le R.I.N. Tout cela afin de canaliser les énergies des indépendantistes.
Par contre, il se peut que cette tentative pour redresser le P.Q. échoue si l’on se fit à l’unique création du parti pour atteindre cet objectif. Il faut plus qu’un nom. Il faut une organisation compétente si l’on veut proposer une sérieuse alternative au P.Q.
Pour ce faire, il faut développer le parti, c’est-à-dire recruter des membres, attirer des candidats sérieux, mettre sur pieds des organisations dans chacune des circonscriptions électorales, et proposer des idées innovatrices, rassembleuses et fortes. Il faut se positionner sur la scène nationale afin de défendre les intérêts du Québec et de son peuple.
Or cela ne se fera pas tout seul, il faut des gens qui s’investissent et qui y croient afin qu’on ait une chance de relancer le Québec sur le chemin de l’indépendance.
Voilà une des principales raisons qui m’a poussé à rallier les rangs du Parti Indépendantiste. Et qui me pousse à travailler pour mettre sur pied le parti en Abitibi-Témiscamingue.
Cependant, il est essentiel de prendre en considération qu’il est possible malgré cela que les élites du P.Q. décident de poursuivre dans la voie qu’ils ont empruntée il y a une décennie. C’est aussi pour cela qu’il est impératif de développer adéquatement le parti indépendantiste.
S’il advenait que ce soit bel et bien le cas, et que le parti indépendantiste en vient à être le seul qui milite activement pour l’indépendance, il sera d’autant plus important qu’il soit assis sur une base solide, bien organisée qui lui permettra de poursuivre le combat efficacement.
Ce qui fait en sorte que selon moi nous ne pouvons que sortir gagnants du développement du P.I. Car, d’une façon ou d’une autre, soit le P.Q. sera amené à se dépasser afin de redevenir le véhicule de l’indépendance par excellence, soit nous aurons un tout nouveau véhicule pour poursuivre notre route vers la liberté.
Finalement, je ne prétends pas que tous les indépendantistes qui se joignent au P.I. le font pour les mêmes raisons que moi, mais je peux affirmer que bon nombre d’indépendantistes qui appuient le P.I. partagent cette vision des choses.
Consciemment ou non, certaines des personnes rejoignant le P.I. ayant de vives critiques à l’endroit de certaines politiques appliquées par le P.Q. le fond dans un ultime espoir de changer le P.Q.
Malheureusement, leur frustration, voir leur désespoir se manifeste souvent par le négativisme à l’endroit du P.Q. Sans les excuser, il ne faut pas nécessairement leur en vouloir, ni remettre en question la pertinence du travail de l’ensemble des membres travaillant à mettre le P.I. sur pied.
Quand je regarde mon père, 70 ans, qui a milité pour le R.I.N. puis pour le P.Q. toute sa vie, qui à échappé de justesse aux arrestations abusives de 1970, qui ne s’est jamais gêné pour se positionner, qui a fait du porte à porte avec François Gendron pour convaincre les gens de voter oui lors des deux référendums et qui à trois crises de cœur à son actif, je ne peux m’empêcher de lui pardonner lorsqu’il sombre dans le négativisme de temps à autre. Le temps a usé une partie de sa patience et il n’est certainement pas seul dans cette situation.
Aujourd’hui, bien qu’il soit un grand ami de François Gendron député d’Abitibi-Ouest, il engage ses forces à m’aider à mettre sur pied et à organiser le parti indépendantiste en Abitibi-Témiscamingue.
Rien ne justifie le négativisme, mais lorsqu’on en cerne la cause, il est facile de comprendre comment certaines personnes viennent à l’utiliser.
Pour l’heure, j’espère avoir atteint mon objectif, et je répondrai avec plaisir à tout commentaire sur le sujet.
Bientôt, je vous écrirai pour vous parler des grandes idées que le P.I. entend véhiculer et défendre au cours de son existence.
Grégory Vézeau

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membre du conseil exécutif du PQ.-Abitibi-Ouest

représentant jeune du comté et du député.





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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    21 octobre 2008

    Bravo Grégory
    je suis totalement de ton avis, et je suis convaincu que nous allons réussir à construire notre pays. Il m'arrive souvent de faire de vives critiques à l’endroit du "PQ",car la frustration prends malheureusement le dessus.
    Nous devrions lire et relire ton article pour canaliser cette belle humilité, mais il est vrai que si un jour le "PQ" mettrait de nouveau l'indépendance du Québec à l'ordre du jour, ce serait déjà une victoire, et encore mieux si nous nous y rendions ensembles.
    Bertrand Lefebvre
    responsable de Lanaudière(PI)

  • Archives de Vigile Répondre

    18 octobre 2008

    Je partage en principe le sentiment de M. Vézeau. Étant moi-même membre déçu du PQ, j'ai joint les rangs du Parti indépendantiste car j'y ai vu la détermination et la volonté de bouger qui manquait désespérément au PQ.
    Récemment, John James Charest s'est prononcé contre le gouvernement Harper, a proposé de développer le Grand Nord québécois, a parlé de souveraineté culturelle et a avancé un certain nombre d'idées pas trop folles. Et le PQ ? Rien. Mme Marois n'a pas jugé bon de réagir ni de commenter sur ces projets. Le PQ dort au gaz. Le P.I. a vu le jour pour les mêmes raisons que le PQ a vu le jour il y a de cela 40 ans: aucun autre parti ne voulait prendre le flambeau de l'indépendance. Nous n'avons pas le départ fulgurant que le PQ a eu, certes.
    J'ai confiance que le peuple Québécois fera ce qu'il y a de mieux et choisira la liberté plutôt que la servitude.

  • Raymond Poulin Répondre

    17 octobre 2008

    Voilà un langage qui pourrait faire voir le P.I. d'un autre oeil s'il était également tenu par ceux qui représentent la direction de ce parti et par ses autres militants qui publient dans Vigile et ailleurs, ce qui est loin d'être le cas. M. Vézeau, dont je ne doute absolument pas de la sincérité, est le seul à l'avoir tenu jusqu'à maintenant. L'avenir immédiat nous indiquera si une hirondelle fait le printemps.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 octobre 2008

    Le Parti Indépendaniste n'est qu'une autre de nos innombrables divisions qui sont le propre de notre mouvement.....depuis des lunes. Hélas!
    Des Indépendantistes pour le NON en 1995 à Québec Solidaire(pour qui il faut être à gauche avant d'être indépendant), aux nombreux chefs zigouillés du PQ,les uns après les autres..aux absentionnistes.Et j'en passe.....
    Pierre Grandchamp
    Comté de Joliette