Ceci n’est pas du «nationalisme»...

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La démagogie trudeauiste canadienne ne sera jamais dénoncée par Radio-Canada


La semaine dernière, le premier ministre du Canada Justin Trudeau a lancé un message clair aux «nationalistes», du moins, aux méchants nationalistes...  


La scène se passe lors d’une conférence de presse dans le cadre du Sommet Canada Union européenne. Le premier ministre Justin Trudeau participe alors à un point de presse avec le président du Conseil européen, Donald Tusk, et la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström.   


Dans un message clair, Justin Trudeau lance un avertissement aux «nationalistes (vers 6:10)» :    


«Plus que jamais, des pays comme les nôtres, qui partagent non seulement des ambitions, mais aussi des valeurs communes, se doivent de contrer les mouvements populistes et nationalistes qui minent la démocratie à travers le monde.»   



Ceci n’est pas du «nationalisme»...

Photo d'archives, Simon Clark




«Nationalisme», les bons et les méchants!  


Quand Justin Trudeau motive ses troupes devant un immense drapeau du Canada, n’y voyez surtout pas quelque manifestation de «nationalisme» que ce soit; non plus quand celui-ci – et tant d’autres politiciens d’ailleurs - se joint aux diverses collectivités transnationales du Canada. Chaque année, lors du jour de l’indépendance de la Grèce par exemple.   


Ces politiciens paraderont petit drapeau grec à la main. Ce nationalisme-là est permis. Acceptable.   


Mais pas le nationalisme québécois. Celui-là, il est à proscrire, à combattre. Surtout que depuis l’évincement des libéraux à Québec – le PLQ qui incarne l’anti-nationalisme – pas mal de gens à Ottawa et dans le ROC sont agacés par le retour des moindres petites manifestations de revendications «nationalistes» émanant de la belle province.   


D’ailleurs, en décembre dernier, quand François Legault a livré son énoncé économique devant un drapeau du Québec, dont la taille donne à penser à ce drapeau du Canada devant lequel s’expriment de nombreux politiciens du Canada, plusieurs observateurs ont été agacés par la «taille» du drapeau du Québec.   


Radio-Canada s’est même questionné quant à la légalité du «drapeau géant» devant lequel posait le nouveau gouvernement élu à l’Assemblée nationale. Rien de moins. J’ai beau chercher, je ne trouve pas de texte de Radio-Canada qui qualifie de «géant», «surdimensionné» ou «d’énorme» un drapeau du Canada quand il trône derrière un politicien canadien...   



Ceci n’est pas du «nationalisme»...

Photo d'archives




La leçon de démocratie  


Il importe aussi de souligner le contexte au sein duquel Justin Trudeau s’est attaqué de manière si virulente aux mouvements populistes et «nationalistes».    


Le premier ministre, lors de son allocution, a annoncé que le Canada se joint, de manière permanente, à la Commission de Venise, cet organe consultatif composé d’experts indépendants en droit constitutionnel. Parmi les activités de cette organisation, notons l’assistance constitutionnelle et la surveillance de processus électoraux.    


N’y a-t-il pas quelque chose d’ironique ici?    


Les vieux croutons comme moi se souviendront de l’exercice démocratique référendaire de 1995 au Québec; des violations honteuses des règles électorales commises par Ottawa lors de ce référendum.    


Peut-être que le Québec aurait tiré avantage de l’aide des pays membres de la Commission de Venise justement. Afin de comprendre et d’enquêter sur ce processus démocratique spolié, n’aurait-il pas été pertinent que la commission Gomery, menée par l’État mis en cause, soit plutôt remplacée par une analyse indépendante d’experts internationaux?    


Je suggère ce court compte-rendu de l’ouvrage Le référendum volé de Robin Philpot écrit par Jean Roy dans la revue L’Action nationale. Une mise en bouche pertinente avant la lecture de l’ouvrage lui-même. Un livre que Philpot a retouché dix ans plus tard, l’enrichissant de données et d’informations nouvelles. Pour que ne tombe pas dans l’oubli cette violation manifeste du processus démocratique québécois.   


En terminant, que l'on combatte les mouvements «populistes», de droite et de gauche, j’en suis. Toutefois, à l’ère de la politique-spectacle (dérive qui sied très bien à Justin Trudeau d’ailleurs), croire que l’on réussira à faire triompher les idées et les programmes au détriment des discours populistes, débilitants, mais plus accrocheurs, voilà qui tient de la pensée magique.   


Nous l’avons constaté lors de la dernière élection générale au Québec, le recours aux discours populistes n’est pas que l’apanage des politiciens de droite ou «nationalistes»; la «gauche» multiculturelle ne se gêne pas pour y recourir quand cela lui laisse présager quelque profit électoral...