Mathieu Bélanger - Jean Charest s'est aliéné une proportion non négligeable d'électeurs francophones en déclenchant prématurément les élections.
Le chef libéral demeure toutefois premier dans les intentions de vote des Québécois, mais ses appuis sont à la baisse.
Si des élections avaient eu lieu entre le 7 et le 9 novembre, le Parti libéral aurait gardé le pouvoir avec 41 % des votes contre 35 % pour le Parti québécois, révèle un sondage Léger Marketing réalisé pour le compte du Journal de Montréal et TVA.
L'effondrement de l'ADQ continue de se confirmer. La formation politique dirigée par Mario Dumont ne récolte que 14 % des intentions de vote. Avec un tel résultat, l'ADQ ne peut même pas penser garder son rôle d'opposition officielle.
Christian Bourque, de Léger Marketing, analyse les résultats du sondage
«Les libéraux ont besoin de 7 points d'avance pour espérer former une majorité. En bas de ça tous les scénarios deviennent possibles», explique Christian Bourque, analyste chez Léger Marketing.
Si les résultats à l'échelle de la province sont demeurés stables depuis le dernier sondage réalisé la semaine précédant le déclenchement des élections, c'est tout le contraire pour les intentions de vote chez les francophones.
Le PQ est en avance chez les francophones
À égalité il y a deux semaines, le PQ a maintenant l'avance dans cette tranche importante de l'électorat. Le vote francophone pourrait avoir une incidence importante le 8 décembre puisque 80 des 125 circonscriptions sont majoritairement francophones.
Après une élection fédérale et la présidentielle américaine, les Québécois étaient très peu nombreux à vouloir un scrutin provincial cet automne. De fait, 75% des Québécois s'y opposaient.
«Habituellement, ce type d'insatisfaction ne dure que quelques jours, indique M. Bourque. Stephen Harper a fait la même chose et ça ne l'a pas empêché de former à nouveau le gouvernement.»
Un électeur sur trois affirme toutefois que le déclenchement prématuré d'élections pourrait avoir un impact négatif sur son choix le 8 décembre. Le taux de satisfaction à l'égard du gouvernement Charest est d'ailleurs en régression. Il a baissé de 7% depuis le déclenchement des élections.