Paul Journet La Presse (Granby) Le gouvernement Charest demande au chef de l'ADQ, Gérard Deltell, de s'excuser pour avoir traité Jean Charest de «parrain».
« J'ai trouvé ça dégueulasse. Quand quelqu'un veut diriger un parti, qui aspire au plus haut poste, pis qu'il dit une chose comme ça, je pense qu'il n'est plus digne d'occuper cette fonction là », a soutenu le ministre des Affaires municipales, Laurent Lessard, en marge d'un conseil du PLQ à Lévis.
Plusieurs autres ministres libéraux, dont Nathalie Normandeau et Line Beauchamp, ont aussi condamné la sortie du chef de l'ADQ.
Ce matin, Gérard Deltell déplorait que Jean Charest se comporte en « bon parrain du parti libéral» au lieu d'agir en bon père de famille avec les Québécois. Le chef de l'ADQ a utilisé cette cinglante métaphore ce matin devant quelque 350 militants réunis pour l'ouverture du congrès de l'ADQ à Granby.
M. Deltell a directement attaqué l'intégrité du premier ministre, assimilé ainsi à un chef mafieux.
La semaine dernière, le Parti québécois avait accusé le gouvernement Charest de se faire « complice » du crime organisé en refusant de déclencher une enquête sur l'industrie de la construction.
Cet après-midi au conseil du PLQ, un militant a demandé que les libéraux débattent de la pertinence de déclencher une enquête publique sur l'industrie de la construction. Il y avait quelque 500 militants dans la salle. Aucun ne l'a appuyé.
« Jamais tombés aussi bas »
Même si on parle beaucoup de montée de la droite, l'ADQ ne récolte qu'un peu plus de 10% des intentions de vote. Plusieurs observateurs annoncent sa mort ou sa dissolution dans un nouveau parti de centre-droit, possiblement dirigé par François Legault. M. Deltell a assuré que l'ADQ serait présente aux prochaines élections. « Nous serons encore là demain, c'est sûr et certain.»
Il a décoché plusieurs flèches en direction du premier ministre. « Jamais dans l'histoire politique du Québec sommes nous tombés aussi bas », a-t-il lancé.
Selon lui, M. Charest incarne «tout ce que les Québécois détestent en politique», et travaillerait avant tout «pour ses amis».
M. Deltell prétend que le premier ministre serait directement responsable de la hausse de 100 000 décrocheurs observée depuis son arrivée au pouvoir en 2003.
La semaine dernière, M. Charest avait indiqué que les parents avaient une part de responsabilité dans le décrochage. M. Deltell l'a critiqué pour cette affirmation. «Quelle lâcheté, quelle lâcheté», a-t-il tonné devant ses militants, à la veille d'un vote de confiance sur son leadership.
Il dénonce le fait que le gouvernement Charest ait renoncé aux baisses d'impôt promises et n'ait « pas réglé » le problème des urgences.
«(Jean Charest) s'était engagé à avoir les deux mains dans le volant. Mais aujourd'hui, il a les deux mains dans nos poches! »
M. Deltell regrette aussi les attaques du gouvernement envers le Directeur général des élections (DGE). L'ADQ, Québec solidaire et les députés indépendants et ex-adéquistes Éric Caire et Marc Picard se sont opposés à la loi spéciale qui suspend jusqu'en juin les pouvoirs du DGE. Le gouvernement et le PQ ont voté pour.
La «manufacture à chicane»
Après avoir attaqué l'intégrité de Jean Charest, M. Deltell a attaqué les priorités de Pauline Marois.
Il a repris une formule récemment utilisée par Joseph Facal, qui dénonce «l'obsession référendaire» du PQ.
«De quoi ils parlent? Constamment de référendums et de chicanes. (...) C'est une manufacture de chicane.»
Selon le chef de l'ADQ, le PQ ne parle pas assez d'économie.
Charest un «parrain»: les libéraux demandent des excuses
M. Deltell a directement attaqué l'intégrité du premier ministre, assimilé ainsi à un chef mafieux.
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