Direction du CHUM

Christian Paire sait depuis quelques jours qu’il doit partir

C4e39cecbaf0da2038750aef956689ab

Derrière Paire, Dalkia. Derrière Dalkia, l'Empire Desmarais

L’actuel directeur du Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM), Christian Paire, sait déjà depuis quelques jours qu’il doit quitter son poste, le conseil d’administration ayant entrepris des discussions afin de mettre fin à son contrat, a appris l’Agence QMI de source sûre.
Ce qui reste à déterminer, c’est la façon dont pourrait se faire son départ : le conseil d’administration mettra-t-il fin au contrat du directeur ou lui demandera-t-il sa démission? La réunion du conseil prévue pour lundi prochain sera décisive pour le sort du gestionnaire.
Christian Paire compte tout de même un certain nombre d'appuis au sein du CHUM qui lui ont manifesté du soutien.
De plus, il faudra établir les conditions du départ du directeur, qui ne sont pas encore précisées. Selon son contrat, M. Paire a normalement droit à deux mois de salaire par année de service, ce qui lui assurerait huit mois de salaire pour ses quatre années à la tête du CHUM, une somme d’environ 230 000 $.
La transition à la tête du CHUM serait assurée par Yvan Gendron, l’actuel directeur général associé du CHUM, qui deviendrait directeur par intérim. D’autres noms ont aussi été évoqués au cours des derniers jours.
Rejoint à son domicile de Montréal samedi après-midi, Christian Paire s’est refusé à tout commentaire, avant de refermer la porte.
Rappel des faits
Mercredi dernier, le ministre de la Santé, Réjean Hébert, a laissé savoir au conseil d’administration du CHUM que Québec pourrait mettre le centre hospitalier sous tutelle si la question controversée du salaire de M. Paire n’était pas réglée.
Dans un rapport déposé mercredi matin à l’Assemblée nationale, le vérificateur général a indiqué que le conseil d’administration du CHUM a contourné les règles pour verser un salaire plus attrayant à son directeur général.
«Depuis avril 2010, la rémunération versée au directeur général par le CHUM n’est pas conforme à la réglementation. Au total, elle a été supérieure de près de 70 000 $ à la somme maximale autorisée», a affirmé le vérificateur général, Michel Samson.
Engagé il y a quatre ans, M. Paire a reçu l’an dernier son salaire de 357 445 $ du CHUM, et en plus, une somme de 80 000 $ de l’Université de Montréal.
Pour les deux dernières années, le Conseil du trésor a autorisé le CHUM à verser au maximum 350 000 $ à son directeur général.
La faute du C.A.
Dans toute cette saga entourant le directeur du CHUM et son salaire hors normes, la faute est imputable au conseil d’administration de l’institution, qui n’a pas pris ses responsabilités, selon Michel Nadeau, directeur général de l'Institut sur la gouvernance d'organisations privées et publiques.
«C’est le conseil d’administration qui est à blâmer, a dit M. Nadeau, en entrevue avec l’Agence QMI. Pour venir travailler à Montréal, M. Paire (auparavant directeur du CHU de Rouen en France) a fixé ses honoraires. Les gens ont dit “oui, on va trouver l’argent”. Le conseil a signé une entente avec M. Paire et là, on découvre que les règles n’avaient pas été respectées par le conseil pour le versement de son salaire.»
Selon M. Nadeau, le déroulement de cette affaire laisse soupçonner que des gens veulent remplacer M. Paire. «On accuse M. Paire de tous les maux, le ministre Hébert met de la pression. Le fond c’est qu’il y a du grenouillage», a laissé entendre M. Nadeau, qui souligne par ailleurs que le conseil d’administration ne s’est jamais prononcé sur la gestion de Christian Paire.
«La grande question c’est : est-ce que M. Paire est un bon gestionnaire? C’est ce qui me préoccupe», a-t-il conclu.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé