Cité par le suspect de Christchurch, le théoricien du «grand remplacement» dénonce l'acte

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Le Grand Remplacement n'est pas une théorie, c'est un fait démographique : les Blancs seront minoritaires aux États-Unis et au Canada en 2050


L'écrivain français Renaud Camus, théoricien du «grand remplacement» évoqué par le suspect du carnage perpétré dans deux mosquées en Nouvelle-Zélande, a dénoncé vendredi ces attaques en les qualifiant de «terroristes, épouvantables, criminelles, désastreuses et imbéciles».


L'homme qui a commis un carnage dans deux mosquées de la ville de Christchurch, tuant 49 fidèles et en blessant des dizaines d'autres, «ne peut pas se réclamer de mes écrits puisque je soutiens exactement le contraire», a affirmé à l'AFP l'auteur, en 2011, du livre «Le grand remplacement».


«Si (l'assaillant présumé des mosquées) a écrit une brochure intitulée "Le grand remplacement" c'est du plagiat caractérisé, c'est une utilisation abusive d'un syntagme qui ne lui appartient pas et que manifestement il ne maîtrise pas», a estimé Renaud Camus, joint au téléphone.


La théorie du grand remplacement est une théorie du complot de l'extrême droite identitaire sur la disparition des «peuples européens», «remplacés» selon les tenants de cette théorie par des populations non européennes immigrées.


Renaud Camus n'est pas «l'inventeur» de cette thèse, mais l'a popularisée dans ses livres.


L'essayiste de 72 ans a condamné une «action littéralement contraire à tout ce qu'(il a) toujours soutenu». «Je ne saurais trop la condamner», a-t-il dit.


«Moi, je suis absolument non-violent», a affirmé cet écrivain condamné en 2015 pour provocation à la haine ou à la violence contre les musulmans. «Au centre de ma réflexion, il y a ce concept de l'innocence, c'est-à-dire de la non-nuisance, de la non-violence», a-t-il dit.


«Ce qui m'inquiète le plus dans ce que j'appelle le "grand remplacement" c'est précisément à quel point il est favorable à la violence et à tous les degrés de violence, que ce soit dans la vie quotidienne la plus simple, soit, évidemment, dans les attentats terroristes», a-t-il ajouté.


Interrogé sur les motivations du principal suspect de l'attaque, qui a affirmé dans un manifeste de 74 pages intitulé «Le grand remplacement» avoir été inspiré par ses voyages en Europe et notamment en France, Renaud Camus soutient que ce jeune Australien a pu être inspiré «par des gestes tels qu'ils ont été perpétrés sur le sol national depuis quatre ou cinq ans». «Ce qui ressemble le plus à son crime ce sont les attentats terroristes qui ont été commis en France», a-t-il dit.


«Je ne vois pourquoi il serait plus inspiré par moi que par des actions qui ressemblent directement à celle qu'il a commise», s'est défendu l'écrivain.