Appartenir à son identité culturelle collective

Comment pense un Québécois?

bien souvent comme un autre Québécois!

Df155ec0b21a1f68d7fbce6303965846

Tribune libre

Comment pense un Québécois la plupart du temps? Bien souvent comme un autre Québécois, c't'affaire!


Et c'est ce qui fait la beauté de la chose.



C'est ce qui fait qu'on fait tous partie de la même grande famille tissée serrée. Notre identité collective est basée sur cette mise en commun de milliers de petits éléments qui nous distinguent de tous les autres peuples.



Pour mieux comprendre cette idée, considérons ce qui suit:



Si on vous demande de penser à un homme fort, il y a de bonnes chances pour que vous visualisiez spontanément Hugo Girard, et non un lutteur de la ligue américaine WCW.



Si on vous demande de penser à une très jolie fille, il y de bonnes chances pour que vous visualisiez spontanément Sarah-Jeanne Labrosse ou Marie-Pier Morin, et non Jennifer Anniston ou Jennifer Lopez.



Si on vous demande de penser à un grand politicien, il y a de bonnes chances pour que vous visualisiez spontanément René Lévesque, avant Emmanuel Macron ou Boris Johnson.



Si on vous demande de penser à un site touristique pittoresque, il y a de bonnes chances pour que vous visualisiez spontanément le Château Frontenac vu de la rue Cul-de-sac, plutôt que le Colisée de Rome ou le Parthénon d'Athènes.



Si on vous demande de penser à un pont qui a une valeur architecturale unique, il y a de bonnes chances pour que vous visualisiez spontanément le pont de Québec, plutôt que le Golden Gate de San Francisco.



Si on vous demande de penser à un grand joueur de hockey, il y a de bonnes chances pour que vous visualisiez spontanément Guy Lafleur ou Jean Béliveau, avant Wayne Gretsky ou Gordy Howe.



Si on vous demande de penser à un grand auteur-compositeur-interprète, il y a de bonnes chances pour que vous visualisiez spontanément Jean-Pierre Ferland plutôt que Léonard Cohen, tout aussi talentueux soit-il.


C'est pas plus compliqué que ça, penser québécois!



La formulation originale qui précède nous aide à comprendre que les Québécois se ressemblent de multiples façons, à commencer par le nombre de référents culturels, ces automatismes de la pensée qui font qu'un cerveau de Québécois a beaucoup en commun avec celui d'un autre Québécois. C'est une question de neurones qui font le même trajet dans la tête de plusieurs personnes. N'est-ce pas là un véritable prodige de l'esprit? Vraiment, il y a de quoi s'émerveiller.



Il s'avère que nos connexions cérébrales prennent souvent le même chemin. Nos associations d'idées vont dans le même sens. Elles vont naturellement vers le plus près de nous, le plus immédiat. Vers le petit monde familier qui nous entoure et qui est le nôtre au quotidien.



Cela fait voir que nous partageons beaucoup plus de choses qu'on ne l'aurait cru à prime abord.



Et c'est ce qui fait qu'on se comprend mieux entre nous, c'est ce qui facilite les échanges, c'est ce qui nous rapproche les uns des autres et nous soude. C'est ce qui nous rend spécial en tant que peuple, ce qui fait qu'on est uniques au monde.



C'est tout ce qui fait que nous appartenons à la belle et vaste culture québécoise, c'est ce qui renforce notre identité culturelle et qui en fait la valeur.



20 ans d'apprentissage et d'immersion quotidienne permettent d'accumuler toute cette gamme de référents culturels. C'est ce qui explique que ce ne soit pas donné à tous les immigrants d'arriver à en acquérir suffisamment pour être considéré comme l'un des nôtres. Cela facilite les choses s'il existe déjà une base commune. Règle générale, on remarquera que les Occidentaux s'adapteront le plus facilement à un nouveau milieu occidental. C'est assez logique.


En revanche, si on laisse entrer au pays trop d'immigrants issus du tiers-monde reculé qui n'ont pratiquement rien en commun avec nous à la base, on affaiblit le liant naturel qui relie les gens. Leurs réactions et attitudes ne sont jamais les mêmes que nous. Ils n'arrivent pas à décoder l'information. Et cela devient problématique à la longue. Cela finit par diviser, polariser, heurter, attiser les conflits, provoquer les replis. Des différences trop grandes provoquent toujours plus de divergences vite irréconciliables.



Une société durable a pour mission de cheminer à travers les âges tout en conservant précieusement les éléments qui la composent, en transmettant ces caractéristiques identitaires d'un génération à l'autre, avançant dans une longue continuité fluide comme sur un long fleuve tranquille, comme sur le majestueux fleuve Saint-Laurent.



Être Québécois, c'est un peu, beaucoup penser en Québécois. Comme vous et moi.




Featured 08e89f9ca3ccd008612a57afbfe02420

Réjean Labrie880 articles

  • 1 531 410

Réjean Labrie est natif de Québec. Il a fait une partie de sa carrière dans la fonction publique provinciale.

Il tire la plus grande fierté d’être un enraciné de la 11ème génération en sol natal. Son élan nationaliste se porte sur la valorisation de la culture québécoise et sur la préservation de l'identité culturelle québécoise et de sa démographie historique.

Il se considère comme un simple citoyen libre-penseur sans ligne de parti à suivre ni carcan idéologique dont il se méfie comme des beaux parleurs de la bien-pensance officielle.

L'auteur se donne pour mission de pourfendre les tenants de la pensée unique, du politiquement correct, de la bien-pensance vertueuse, toutes ces petites cliques élitistes qui méprisent le bon peuple.

Près de 900 articles publiés en ligne ont été lus un million et demi de fois par tous ceux qui ont voulu partager une réflexion s'étendant sur une période dépassant 15 ans. À preuve que l'intérêt pour une identité nationale québécoise affirmée ne se dément pas, quoi qu'on en dise.





Laissez un commentaire



1 commentaire

  • Réjean Labrie Répondre

    19 juillet 2021

    Penser en Québécois et réagir en Québécois.


    Un exemple:l'autre jour, je regardais un documentaire sur la nature. Au bout d'un certain moment, je me suis dit: il me semble qu'il manque un petit quelque chose. La réponse m'est venue: il manquait la voix posée, chaleureuse et prenante de Charles Tisseyre pour créer l'ambiance à laquelle nous sommes familiers et capter notre attention..


    Charles Tisseyre fait partie de notre environnement culturel. Par chez nous, c'est comme ça qu'un documentaire sur la nature s'écoute. Sinon, c'est pas pareil, ça nous rejoint moins.


    Être vraiment québécois, c'est avoir des réactions de Québécois. Notre culture nous imprègne et fait qu'on s'attache aux éléments qui la composent et qui deviennent indispensables.