Conseil national du Parti québécois: des jeunes péquistes doutent de l’avenir du parti

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Un pas vers la vie ou un pas vers la mort ?


Des jeunes militants péquistes sont sceptiques quant à la possibilité de renouveler le Parti québécois, qualifié de «perdant» par sa députée démissionnaire Catherine Fournier.  


Le Conseil national du PQ, qui a débuté samedi à Trois-Rivières, s’est d’ailleurs ouvert sur la démission d’un membre du Comité national des jeunes du Parti québécois (CNJPQ). Félix Pelletier-Belzile a claqué la porte de l’instance, à peine un mois après y avoir été élu.


Le jeune homme estime que le plan de match de l’événement était écrit d’avance. «On sent qu’il y a vraiment une volonté de l’amener où ils l’ont déjà décidé et, en bout de ligne, ça ne fera pas une grosse différence qu’on soit là ou non», a-t-il déclaré avant même le début de l’exercice.


La rencontre de deux jours vise notamment à soumettre aux délégués la proposition de tenir, l’automne prochain, un congrès extraordinaire de refondation du parti. D’ici là, «tout est sur la table», assure l’exécutif du PQ, sauf l’option souverainiste du parti. «Avec ce plan, nous nous remettrons au service de l’indépendance», a noté la présidente du parti, Gabrielle Lemieux.


Appuis timides


Bien qu’ils soient dubitatifs face à l’idée de refonder le PQ, des signataires d’une lettre d’appui à Catherine Fournier tenaient à être présents samedi pour que leur message «résonne au Conseil national du Parti québécois», comme l’a expliqué Marc-Olivier Neveu. «On pourrait revenir si les choses changent», a noté Tommy Hurteau.


Le PQ, disait la lettre signée par une trentaine de jeunes, «n’est plus en mesure de rassembler les forces vives de notre nation afin de la mener à son indépendance». De plus, la formation ne rejoint plus «la génération montante», pouvait-on lire.


Pourtant, aucun des partisans de la députée démissionnaires n’a pris publiquement la parole lors de la plénière ouverte aux médias en avant-midi.


Fossé générationnel


Dans son discours d’ouverture, la présidente du CNJPQ, Frédérique St-Jean, a reconnu que les jeunes sont désormais gênés de clamer leur appartenance au parti. «Maintenant, ça représente, pour les moins de 30 ans, quelque chose qu’on dit à demi-mot, qu’on camoufle, qu’on n’est pas trop sûr d’être prêt à assumer, pour lequel on se fait un peu regarder comme des curiosités», a-t-elle noté, tout en assurant qu’elle-même demeure fière de sa formation politique.


«Le fossé générationnel au Parti québécois, il existe, a déclaré la jeune femme devant un auditoire où les têtes grises dominaient. Les jeunes n’ont pas envie de l’investir parce que ce n’est pas un véhicule politique où ils sentent qu’ils peuvent avoir un réel impact sur leur entourage. Ils ne sentent pas que c’est le véhicule de leur génération.»


«Les jeunes veulent du changement, il faut que ça change, le statu quo est devenu intenable», a-t-elle ajouté.


Le chef parlementaire du PQ, Pascal Bérubé, a aussi reconnu dans son discours qu’il s’agit d’un des enjeux auxquels le parti fait face. Quant à la démission de Félix Pelletier-Belzile, il ne s’en formalise pas. «Lorsqu’il va quitter, il peut garder la porte ouverte, parce qu’il y en a bien davantage qui vont entrer avec l’exercice qui va se faire», a-t-il lancé en mêlée de presse.