Quelques éléments d’analyse

Convergence: mode d'emploi

Concernant l’évolution récente de la convergence indépendantiste et anti-austérité.

Tribune libre

Quelques éléments d’analyse concernant l’évolution récente de la convergence indépendantiste et anti-austérité.

1. Récemment, le PQ a refusé de s’associer à une motion de QS demandant de porter le salaire horaire minimum à 15 $. Je le déplore mais faut-il en faire de l’urticaire ? Cela remet-il en question la convergence indépendantiste et anti-austérité ? Je ne le crois pas.

Si on se fie aux résultats des élections de 2014, le PQ représente 75% de l’électorat souverainiste, QS 23% et ON 2 %. Il faut donc s’attendre à ce que le poids des diverses composantes varie au sein de l’éventuelle coalition. En toute légitimité, QS ne peut espérer que seulement environ le quart de ses revendications importantes se retrouvent sur la feuille de route commune. De même, si le PQ est élu minoritaire en 2018 et que QS détient la balance du pouvoir avec, disons, dix députés, QS ne devra pas anticiper de se voir offrir la moitié des portefeuilles ministériels, mais seulement un nombre significatif. Nous sommes collectivement en apprentissage du mode de fonctionnement en coalition, ce n’est pas encore dans notre culture politique. Il faudra y mettre des compromis, de la diplomatie et de la maturité.

2. Concernant les « primaires sociales ».

L’idée d’Amir Khadir, d’organiser des « primaires sociales » en vue d’une convergence indépendantiste et anti-austérité, est sympathique mais peut-être dysfonctionnelle. Je m’explique. Il n’y a pas d’instance de coordination de la société civile engagée, du mouvement communautaire, des forces de changement. Qui organisera les primaires dans une circonscription donnée ? Quelle sera la crédibilité de l’organisme coordonnateur ? Quels sont les dangers de manipulation ?

Il ne faut pas sous-estimer la machine péquiste. Il y a toutes les chances que ce soit elle qui fasse élire son candidat et sa candidate... dans chacun des comtés concernés. Le modèle Monière http://www.ledevoir.com/politique/quebec/463142/la-convergence-pour-quoi-faire , en assurant un tirage au sort des circonscriptions en fonction des pourcentages obtenus aux dernières élections, assure des « bons » comtés à QS également. Ce modèle permettrait à QS d’obtenir la balance du pouvoir (et d’avoir un gouvernement PQ minoritaire : c’est ça, une coalition). Le fait que PKP se soit dit, rapidement, en faveur de « primaires sociales », me semble un indice que cela serait probablement favorable au PQ. http://www.ledevoir.com/politique/quebec/469275/convergence-souverainiste-le-chef-du-pq-ne-ferme-pas-la-porte-aux-primaires-sociales

3. La Presse Moins (son tirage est à la baisse http://www.infopresse.com/article/2016/4/27/rapport-national-de-circulation-des-journaux-de-l-aam-le-national-post-explose-la-presse-subit-une-baisse) est entrée en campagne pour une convergence CAQ-PQ. Ils rêvent de miner de façon définitive la cause souverainiste et de provoquer l’éclatement du PQ.

4. Il y a de nombreuses leçons à tirer de l’échec récent des négociations entre le PSOE (Parti socialiste) et Podemos en Espagne. L’échec de la coalition des forces de gauche a mené à la convocation de nouvelles élections.

5. Pour l’instant, avec raison, les OUI (Organisations unies pour l’indépendance) se consacrent essentiellement à la feuille de route indépendantiste. mais il n’est pas trop tôt, collectivement, dans nos instances, dans nos milieux de militance, pour réfléchir à la lutte contre l’austérité, au scrutin proportionnel et à la question de la constituante.

6. Certains de mes amis préconisent d’adhérer soit au PQ soit à QS (soit aux deux !), avec l’agenda clair et ouvert de faire en sorte que la convergence soit une réussite. A suivre !

En suivi du texte suivant :
http://vigile.quebec/Convergence-mefions-nous-nous

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Jacques Fournier98 articles

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Organisateur communautaire dans le réseau de la santé et des services sociaux





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3 commentaires

  • Robert J. Lachance Répondre

    2 mai 2016

    Le seul comté où je voyais qu’il pourrait y avoir une partielle d’ici 2018 était Châteauguay, celui de Pierre Moreau, si les choses tournent mal. Louis Hébert ? Ces deux comtés sont imprenables aux libéraux.
    Cette après-midi vers trois heures, j’apprends la nouvelle : donc, Saint-Jérôme sera la circonscription où le PQ, QS et ON n’auront pas à s’unir pour contrer l’austérité, la compétition sera entre le PQ et la CAQ. Dans le tableau joint, vous constatez que Pierre Karl Péladeau avait obtenu 36,8 % des votes, le candidat de la CAQ 31,5, le PLQ 20 et QS 10,8. L’écart de 26 % entre le PQ et QS est infranchissable.
    Ainsi, chaque parti pourra exposer sa façon de voir l’entreprise électorale particulière ou commune menant à la graduation du Québec d’État-province à République, aristocratie contemporaine ou monarchie.
    Dans Richelieu, la lutte en partielle n’avait pas été forte entre le PQ et QS. Le candidat du PQ a mené par 33,3 points de pourcentage sur celui de QS.
    Dans Chicoutimi, plus récemment, non plus, il a mené par 38,7 points de pourcentage.

  • Robert J. Lachance Répondre

    2 mai 2016

    Le mode de fonctionnement en coalition est un passage obligé dirait Charles Sirois et me semble avoir un bel avenir devant lui. Ajoutons à notre culture.
    Des « primaires sociales », où ? Dans Crémazie, Saint-François Rouyn-Noranda-Témiscamingue et Sherbrooke, QS a fait bonne figure en avril 2014 mais le PQ y est encore trop fort. Dans Jean Lesage, l’écart est moins grand, PQ 6988 et QS 3226.
    http://vigile.quebec/Les-necessaires-alliances#comment115902
    Le seul comté où je vois qu’il pourrait y avoir une partielle d’ici 2018 est Châteauguay, celui de Pierre Moreau, si les choses tournent mal. Louis Hébert ? Ces deux comtés sont imprenables aux libéraux.
    Au tableau ci-dessous, je ne vois que dans Dorion où QS pourrait remporter une « partielle sociale » contre l'austérité.
    Je salue l'idée sans plus.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 mai 2016

    «Le fait que PKP se soit dit, rapidement, en faveur de « primaires sociales »
    Il ne s'est pas dit en faveur, mais plutôt disposé à en discuter. Il place ainsi QS dans le siège du mauvais garçon qui repousse toutes invitations à s'asseoir à une table de négociation.
    En ne disant non à rien, PKP peut ainsi mettre en évidence la mauvaise foi de QS.