Débat en Chambre sur la participation canadienne en Afghanistan

Quelques députés péquistes n'ont pas ovationné mercredi des militaires canadiens présents à l'Assemblée nationale et qui quitteront pour l'Afghanistan cet été.

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Norman Delisle - L'incident a semé un émoi considérable, au point de forcer la suspension des travaux parlementaires pendant 28 minutes.
Six militaires du 22e Régiment, sous la direction du brigadier général Guy Laroche, avaient été invités dans les tribunes de la Chambre. Au début de la séance mercredi matin, le président de l'Assemblée, Michel Bissonnet, a salué leur présence. Tous les députés, y compris une majorité de péquistes, se sont levés et ont ovationné les soldats, sauf quelques élus du Parti québécois qui sont demeurés assis.
Le geste est demeuré inaperçu jusqu'à ce que le ministre de la Santé Philippe Couillard le souligne trente minutes plus tard.
M. Couillard s'en est pris aux députés péquistes qui ont posé ce geste, le jugeant «regrettable et pathétique». Son intervention a soulevé un tonnerre de protestations des députés péquistes, qui ont accusé le ministre de la Santé de leur imputer «des motifs indignes».
Au coeur des échanges qui ont entouré l'incident, la députée péquiste de Bourget, Diane Lemieux, s'en est pris au ministre Couillard, en rappelant le séjour que ce dernier avait effectué en Arabie Saoudite avant d'être élu député, et l'accusant «d'être allé faire de l'argent à l'extérieur, à l'étranger, alors que le système (de santé) était en difficulté ici».
Le ton des échanges est devenu si violent que le président Bissonnet a dû suspendre les débats pendant près d'une demi-heure.
Au retour, le ministre Couillard s'est excusé. «J'ai blessé des personnes dans cette salle, je m'en excuse. Mon émotion l'a certainement emporté», a-t-il dit. Il a expliqué son emportement par le fait que son fils est élève officier dans les Forces canadiennes.
Par la suite, le calme est revenu et c'est à l'unanimité que les députés ont adopté une motion soulignant «le courage, l'abnégation et le sens du devoir» des 2500 soldats qui quitteront pour l'Afghanistan plus tard cet été.
À l'issue de la séance, le brigadier général Guy Laroche, porte-parole des six militaires présents dans les tribunes de l'Assemblée nationale, s'est dit satisfait de l'accueil dont son groupe a fait l'objet de la part des parlementaires.
«On nous a très bien accueilli (sic). Dans une démocratie, tout le monde a droit d'exprimer des opinions divergentes. Je vois cela comme un débat sain. On a un très bon appui de la population», a déclaré le militaire Laroche.
Il y aura une importante manifestation à Québec vendredi contre la participation du Canada aux manoeuvres en Afghanistan. Mais le brigadier Laroche juge que cette manifestation fait partie de la démocratie. «Les gens ont droit à leur opinion et peuvent l'exprimer», a-t-il conclu.


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