Des dépenses publiques qui disparaissent vite

L’OIF cesse de publier le coût précis des voyages de Michaëlle Jean

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L'OIF, une monarchie de bananes ?





QUÉBEC | Au moment où le train de vie de Michaëlle Jean fait l’objet de critiques, les coûts de ses déplacements ont disparu des plus récents documents financiers que la Francophonie a transmis à ses membres.


Ils apparaissaient pourtant à la ligne intitulée «Visites officielles et déplacements du secrétaire général» dans les comptes rendus des années 2014 et 2015, obtenus par notre Bureau d’enquête.


Mais ce poste budgétaire n’est pas dans la plus récente version des documents de l’année financière 2016, transmis aux diplomates membres de la commission administrative et financière de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).


Seule demeure une ligne intitulée «Activités du cabinet», dont le budget est de 1,5 M$. Selon l’OIF, les déplacements de Mme Jean sont désormais inclus dans cette ligne budgétaire.


Aucune dissimulation


Le numéro deux de l’OIF, Adama Ouane, a soutenu que son organisation est transparente, malgré la disparition des dépenses détaillées des déplacements de Mme Jean. «Il n’y a aucun signe à vouloir dissimuler quoi que ce soit, car il n’y a rien à dissimuler», a-t-il dit.


Une diplomate qui représente son pays à l’OIF a constaté qu’il était impossible d’obtenir des explications détaillées sur les dépenses depuis l’arrivée de Michaëlle Jean.


Administration opaque


«L’administration est plus opaque et présente les documents différemment, dit-elle. Rien n’est clair.»


Le directeur général de l’Institut sur la gouvernance, Michel Nadeau, a déclaré que l’OIF devrait publier ses états financiers.


«Ce sont des fonds publics de plusieurs pays, ce n’est pas des compagnies privées qui donnent de l’argent.»


Hier, le ministère des Relations internationales a refusé de dire s’il a reçu les plus récents états financiers et comptes rendus budgétaires de l’OIF.


«Référez-vous à l’OIF», a dit un porte-parole.


Confrontée par notre Bureau d’enquête à la disparition des dépenses de déplacements de Mme Jean dans le plus récent compte rendu, l’OIF a déclaré qu’elles ont été de 907 000 $, soit 40 pour cent de plus que prévu, une information publiée mardi par Le Journal.


L’OIF a cependant été incapable de détailler la portion de cette somme consacrée à l’hébergement. L’an dernier, un journal français rapportait que l’OIF a dépensé 50 000 $ US pour un séjour de Mme Jean à New York au Waldorf Astoria.


Québec a posé des questions


QUÉBEC | Les dépenses d’un demi-million de dollars dans l’appartement de la secrétaire générale de la Francophonie, Michaëlle Jean, ont soulevé les interrogations du gouvernement du Québec.


La ministre des Relations internationales, Christine St-Pierre, a affirmé que le sujet a été abordé en mai avec l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).











<b>Christine St-Pierre</b></br> <br><i>Ministre</i>




Photo Martin Chevalier


Christine St-Pierre

Ministre





«Notre délégué a posé des questions sur les sommes qui ont été dépensées pour la mise aux normes de l’appartement de la secrétaire générale», a-t-elle dit hier.


Mardi, Mme St-Pierre avait pourtant soutenu que le Québec n’avait rien à voir dans ce dossier.


Son intervention s’est faite lors d’une rencontre, le 16 mai, de la commission administrative et financière de l’OIF, qui regroupe des représentants d’États membres.


Sommes récupérées


Selon Mme St-Pierre, les représentants de l’OIF ont assuré que ces sommes seraient récupérées grâce à une transaction à venir avec le gouvernement du Canada, propriétaire de l’appartement.


«La réponse a été la suivante: les restaurations vont être remboursées parce qu’on a l’intention d’acheter l’appartement, Ottawa va nous vendre l’appartement, dit-elle. C’est l’OIF qui a donné cette réponse-là à notre délégué.»


La ministre fédérale de la Francophonie, Marie-Claude Bibeau, et le ministère des Affaires globales ont tous les deux contredit l’OIF à ce sujet mardi.


Mme Bibeau a déclaré qu’Ottawa n’a pas décidé de vendre l’appartement et que rien ne garantit le remboursement des travaux.


Par ailleurs, à Montréal où elle participe à une conférence cette semaine, Mme Jean est demeurée inaccessible aux représentants du Journal hier.


Quelques heures plus tôt, dans une émission de Radio-Canada, Mme Jean a associé les articles de notre Bureau d’enquête à du populisme, un fléau qu’elle dit vouloir combattre.




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