Des élections nécessaires

Élections fédérales du 14 octobre 2008



On ne s’attendait pas à autre chose : la rencontre entre Stephen Harper et Stéphane Dion n’a servi qu’à confirmer que la tenue d’élections générales est désormais inévitable.

À sa sortie de la résidence du premier ministre, M. Dion a accusé hier M. Harper de violer la loi prévoyant des élections à date fixe, loi qu’il avait lui-même fait adopter. Cette accusation sonne terriblement faux. Il était devenu évident au cours de l’été que les partis de l’opposition comptaient faire tomber le gouvernement à la première occasion. M. Harper a tout simplement décidé de devancer l’échéance ; l’opposition peut difficilement lui reprocher de ne pas tenir une promesse qu’ils voulaient l’empêcher de tenir!
Les conservateurs soutiennent que cette 39e législature était devenue dysfonctionnelle. Ce n’est pas exact : le gouvernement a pu faire adopter plusieurs projets de loi importants, dont trois budgets, depuis son arrivée au pouvoir. Ce qui est certain toutefois, c’est que plus le temps avançait, plus les partis devenaient obsédés par la tactique. L’intérêt public occupait de moins en moins de place dans l’esprit des politiciens fédéraux. Les choses ne se seraient certainement pas améliorées après la reprise des travaux cet automne.
Aussi est-il devenu nécessaire que les électeurs canadiens fassent une nouvelle fois entendre leur voix. L’élection d’un nouveau gouvernement, même minoritaire, lui donnera les coudées franches pour quelque temps. Il pourra prendre les décisions qui s’imposent en matière d’économie, d’environnement et d’affaires internationales.
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Aucun parti ne part assuré d’améliorer son sort ; aucun ne part perdant. Le déroulement de la campagne électorale pèsera lourd dans la décision des électeurs. Les conservateurs veulent faire porter le débat sur les qualités de leadership de Stephen Harper, qu’ils vont opposer aux faiblesses prétendues de Stéphane Dion. Mais si le côté ferme de la gouverne du premier ministre est apprécié, son aspect secret, obsessif l’est beaucoup moins. Mettre l’accent sur le leadership de M. Harper pourrait être une lame à double tranchant.
Le Parti libéral, de son côté, mise sur son Tournant vert pour séduire les Canadiens. Si cette politique a l’avantage d’être audacieuse, elle soulève nombre de craintes que les libéraux n’ont pas réussi à dissiper.
Le Bloc québécois continue d’être le refuge des souverainistes qui, s’il n’existait pas, seraient forcés de s’abstenir ou de voter pour un parti fédéraliste. Cependant, d’élections en élections, le message du Bloc paraît de moins en moins pertinent pour les Québécois qui ne souhaitent pas la séparation.
Pour leur part, le NPD et le Parti vert devront convaincre les électeurs de centre-gauche qu’ils ont avantage à voter pour eux plutôt que pour le Parti libéral, même si cela risque de diviser le vote d’opposition au profit des conservateurs.
Cette campagne électorale n’aura sans doute pas le côté spectaculaire de celle qui aura lieu, en même temps, chez nos voisins du Sud. Elle n’en sera pas moins importante pour l’avenir du Canada.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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