Des précisions sur l'École nationale d'aérotechnique

Le français — la dynamique du déclin



En réponse à la [lettre d'opinion de M. Yves Beauchemin, parue dans Le Devoir du 14 mai dernier->19855], j'aimerais apporter quelques précisions concernant le contexte de la décision du conseil d'administration du collège Édouard-Montpetit d'offrir le programme de Maintenance d'aéronefs en anglais ainsi que le cadre d'implantation de ce programme à l'École nationale d'aérotechnique (ENA).
Tout d'abord, depuis 1970 les étudiants du collège John Abbott devaient suivre les cours de la troisième année du DEC en Entretien d'aéronefs à l'ENA. Le ministère de l'Éducation décernait alors à ces étudiants un diplôme d'études collégiales bilingue sur recommandation du collège Édouard-Montpetit.
Le cégep John Abbott a décidé de ne plus offrir les deux premières années de ce programme à compter de l'automne 2007, faute de ressources, compte tenu des exigences du nouveau programme de Maintenance d'aéronefs. L'enseignement de l'aérotechnique nécessite en effet des équipements spécialisés très coûteux.
C'est la raison pour laquelle le collège Édouard-Montpetit est le seul cégep autorisé à offrir cette formation et qu'à cette fin, il possède des équipements -- avions, hélicoptères et laboratoires spécialisés -- d'une valeur de plus de 50 millions de dollars. La mise en oeuvre du nouveau programme de Maintenance d'aéronefs a, pour sa part, nécessité des investissements de 10 millions de dollars.
Un cas d'exception
C'est dans ce contexte que notre Collège a obtenu, du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, l'autorisation de prendre le relais du cégep John Abbott. Cette décision était également motivée par les importants besoins de main-d'oeuvre qualifiée au cours des prochaines années recensés par les organismes et les industries du secteur aérospatial.
L'offre du programme de Techniques de maintenance d'aéronefs en anglais est un cas d'exception auquel le Collège a donné une réponse exceptionnelle. Le Collège demeure un établissement d'enseignement francophone qui offre un programme en anglais.
Il n'entend pas offrir de services bilingues aux étudiants qu'il accueillera à l'automne. La trentaine d'étudiants inscrits au programme Aircraft Maintenance ont été avisés qu'ils étudieraient dans un cégep francophone, que seul l'enseignement serait offert en anglais et que tous les autres activités et services périphériques seraient offerts en français.
Nous faisons le pari que 30 étudiants anglophones qui côtoieront quotidiennement plus de mille étudiants francophones dans un environnement francophone auront de meilleures chances de s'approprier notre langue que s'ils allaient suivre une formation équivalente ailleurs au Canada, faute de les accueillir à l'École nationale d'aérotechnique.
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Serge Brasset, Directeur général du collège Édouard-Montpetit et directeur de l'École nationale d'aérotechnique

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