Alors qu’Ankara veut empêcher les Kurdes luttant contre Daesh de s’approcher de sa frontière, le groupe rebelle syrien Jaysh al-Tahrir a lancé une offensive contre une autre organisation soutenue par Washington : les Forces démocratiques syriennes.
Des combats acharnés continuent à secouer le nord de la Syrie, alors que la Turquie a récemment lancé une offensive contre Daesh de l'autre côté de sa frontière. Parmi les différents groupes rebelles syriens qui s'affrontent entre eux, on retrouve notamment Jaysh al-Tahrir, composé de bataillons de l'Armée syrienne libre, et les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition militaire à dominante kurde.
Le problème ? C'est que ces organisations sont toutes deux soutenues par Washington et que la Turquie, alliée proche des Etats-Unis, est bien connue pour son opposition aux forces kurdes.
Dans une récente vidéo, les combattants de Jaysh al-Tahrir ont affirmé s’être emparés de deux villages syriens près de Jarablus, à la frontière turco-syrienne et avoir capturé «plus de huit» membres des FDS. Ils ont par ailleurs diffusé sur leur compte Twitter des images de cadavres de combattants des FDS.
Jaysh al-Tahrir collabore avec différents groupes islamistes soutenus par la Turquie dans le cadre de son opération baptisée Bouclier de l’Euphrate. Alors que celle-ci consiste officiellement à protéger la frontière turco-syrienne de Daesh, il s’agit également pour Ankara de repousser l’avancée des FDS, qui luttent elles-mêmes contre l’organisation djihadiste en Syrie.
En effet, le groupe le plus important au sein des FDS est constitué par les Unités de protection du peuple (YPG) kurdes, branche armée du Parti de l'union démocratique (PYD), une formation politique kurde considérée comme terroriste par Ankara.
Ces combats mettent les Etats-Unis dans une position délicate puisque ceux-ci fournissent un soutien considérable aux deux organisations ennemies. D’une part, Jaysh al-Tahrir a reçu de Washington plusieurs missiles antichar alors que les FDS bénéficient, eux, de l’assistance de forces d’opérations spéciales américaines et de soutien aérien.
Un porte-parole du Pentagone, Peter Cook, a ainsi qualifié d’«inacceptables» les affrontements entre les deux factions armées, dans le journal américain The New York Times.
Mais si Washington tente de ménager la chèvre et le chou, ses alliés kurdes pourraient considérer cette déclaration comme un ralliement à l’intervention turque et une trahison.
D’autant plus que le 24 août, le vice-président américain Joe Biden, de passage à Ankara, avait menacé les YPG de leur couper les vivres si celles-ci ne se retiraient pas à l’Est de l’Euphrate, comme l’exige Ankara.
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