Saga des armes à feu aux États-Unis

Deux mondes, une réalité

Congrès de la CAQ: pleins feux sur la fierté

Tribune libre




À peine quelques jours après l’atroce fusillade dans une école du Texas et qui a tué 19 enfants et 2 enseignantes, le groupe de pression américain pour les armes à feu, la National Rifle Association (NRA), a ouvert sans scrupule sa convention annuelle à Houston...au Texas.

Alors que les familles et les proches des victimes réclament un meilleur contrôle des armes à feu pour prévenir ces tueries, les conservateurs opposent l'argument de mieux traiter les problèmes de santé mentale aux États-Unis. Deux mondes, une réalité.

Ce n’est pas d’hier que les deux clans s’affrontent aux États-Unis. À titre d’exemple, durant son second mandat, Barack Obama veut restreindre le droit de vendre des armes sans toutefois le supprimer, en refusant notamment, au niveau fédéral, que des armes de guerre soient achetables par des civils, législations déjà en vigueur dans plusieurs États du Nord et de la côte Pacifique. Il veut également une vérification plus minutieuse des antécédents des clients. Et pourtant, 6 ans plus tard, rien n’a changé.

Le Deuxième amendement de la Constitution des États-Unis d’Amérique reconnaît la possibilité pour le peuple américain de constituer une milice «bien organisée» pour contribuer« à la sécurité d'un État libre», et il garantit en conséquence à tout citoyen américain le droit de détenir des armes. Tant et aussi longtemps que cet amendement ne mettra pas des conditions strictes à l’achat d’armes à feu, nous assisterons à un scénario du jour de la marmotte.

La NRA a par ailleurs précisé que, pour assurer la sécurité de Donald Trump lors de sa présence à la convention annuelle et à qui l'organisation a donné des dizaines de millions de dollars lors de ses deux campagnes présidentielles, les armes à feu seraient interdites dans la salle. Et pourtant, ces mêmes armes à feu ont été vendues sans coup férir à un jeune de 18 ans...Une véritable comédie burlesque!

Congrès de la CAQ: pleins feux sur la fierté

Gonflé à bloc par les derniers sondages qui confèrent à la Coalition avenir Québec (CAQ) une avance très confortable sur les partis d’opposition, le premier ministre François Legault est entré dans le Centrexpo de Drummondville souriant tout en scandant le thème de la fierté.Toute la journée, le mot «fierté» était sur toutes les lèvres, répété à toutes les sauces, martelé sur la scène, dans les corridors et dans les points de presse et interventions des ministres du gouvernement Legault.

Le cahier de propositions, toutes teintées d’un fort sentiment nationaliste et axées sur des questions identitaires, portait notamment sur un meilleur enseignement de l’histoire du Québec, la révision de l’enseignement du français au primaire et au secondaire, une meilleure protection des édifices patrimoniaux, un soutien accru aux productions télévisuelles et cinématographiques québécoises et la création d’un musée de l’histoire. Enfin, une résolution visait à réclamer du gouvernement fédéral de transférer au Québec l’ensemble des pouvoirs en immigration. L’idée d’un référendum sur le sujet a été vite évacuée, question de ne pas brouiller l’image de l’unité du parti.

De toute évidence,tout a été orchestré pour donner une image sans bavure de l’action gouvernementale, les ministres présents sur place justifiant tour à tour le choix du parti de n’aborder aucun enjeu susceptible d’embarrasser le gouvernement ou de provoquer un débat sur un ou l’autre des grands enjeux qui font l’actualité politique au jour le jour. Aucune des 23 résolutions étudiées par les membres, et expédiées en moins de deux heures, ne portait notamment sur l’attente à l’urgence ou pour une chirurgie, le vieillissement de la population ou le sort à réserver aux personnes âgées, la grave pénurie de main-d’oeuvre, la crise du logement, le troisième lien ou le manque criant de places en garderie. Pas un mot sur la hausse du coût de la vie. Aucune allusion à la lutte aux gaz à effet de serre. En réalité, le topo laissait voir clairement l’image d’une «famille unie et fière» de ses réalisations.

Si François Legault souhaitait mettre le focus sur la fierté de son équipe eu égard à ses réalisations au cours de son mandat, il a réussi sur toute la ligne. Par contre, pour le contenu autour de sa plateforme électorale, on repassera!


Henri Marineau, Québec


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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