En Angleterre, on pense d’abord aux Anglais

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L’idée fédérale a du plomb dans l’aile

En 1979, Margaret Thatcher lançait à Giscard et Helmut Schmidt son célèbre “I want my money back!”, disant par là son refus d’abonder au budget européen davantage que Bruxelles ne versait d’aides communautaires à la Grande-Bretagne. Non pas qu’agissant ainsi, elle marquait une louable charité anglicane pour des pays moins développés que le Royaume-Uni… Mais au moins les Anglais pouvaient être sûrs d’échapper à un traitement bruxellois en leur défaveur.

Vendredi 19 février 2016, un David Cameron de la même veine surgit pour défendre une fois de plus les intérêts de ses concitoyens ; obtenant, entre autres, l’autorisation de les favoriser dans l’attribution d’allocations et d’aides sociales, comparativement au sort fait aux autres nationalités, notamment européennes.

Deux réflexions évidentes forment une dure leçon pour nos technocrates !


En premier, par rapport à l’Europe. On ne pourra pas dire de Thatcher ou Cameron qu’ils n’auront pas tout fait pour faire aimer l’Europe aux Anglais… Et c’est bien normal ! Ce qui l’est moins est que l’on cherche en vain semblable souci chez nos élus et gouvernants. Car, enfin, hormis ce qui reste de la PAC (politique agricole commune) dont on accepta la mort sans mot dire et dont la révolte paysanne montre bien l’échec, nous attendons vainement que l’on nous montre une seule mesure prise par l’Europe, à la demande expresse du gouvernement ou des députés français au Parlement européen, qui fût bénéfique à nos compatriotes, leur prouvant que cette Europe-là pouvait avoir du bon. Tel Giovanni Drogo devant l’horizon, on peut toujours attendre une improbable arrivée du patriotisme et du souci des électeurs chez nos élus.

Nul, ici, ne dit ce “I want my money back!” Il faut se souvenir, de surcroît, que les contributions complémentaires au budget de Bruxelles engendrées pour les autres États par l’attitude de Londres, dites quotes-parts anglaises, furent réduites des trois quarts en Allemagne, Autriche, Pays-Bas et Suède, tandis que la France continue d’en payer l’entièreté. Pour l’heure, défendre la nation, ses habitants et ses intérêts est le cadet des soucis de la Hollandie régnante, contrairement à l’Angleterre où l’on est élu par les siens – et pour les siens !

Secondement – et là n’est pas le moins surprenant ! -, nous vîmes ce week-end la délégation française avaler sans hoquet ni coup férir. Rien de moins. En effet, choisir d’attribuer par priorité des aides aux seuls nationaux, ou des aides plus importantes aux nationaux, prend une tournure qui ne doit pas être pour déplaire à un parti, le Front national, qui le prône depuis 35 ans sous les cris d’orfraie de la bien-pensance boboïsée. Délectable…

Deux réflexions qui montrent que le meilleur peut sortir de là où l’on ne l’attend pas : un exemple de patriotisme et de souci du peuple. Dure leçon ? Peut-être. Sachons y prendre notre plaisir !


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