En réponse à B’nai Brith Canada: Lisée encore obligé de défendre Michelle Blanc

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Les communautaristes juifs sont-ils transphobes ?

En ce jour de Roch Hachana, importante fête juive, Jean-François Lisée a de nouveau été obligé de défendre sa candidate Michelle Blanc pour des propos sur la communauté hassidique tenus il y a 11 ans.


L’organisation juive B’nai Brith a écrit au chef péquiste le 7 septembre dernier pour lui demander le retrait de la candidate du PQ dans Mercier.


Elle lui reproche un billet de blogue datant de 2007, intitulé «Suis-je raciste», où Michelle Blanc exprimait son malaise face à la volonté de la communauté hassidique de Montréal de vivre en retrait autres Québécois «Mes voisins détournent le regard lorsqu’ils me croisent sur le trottoir et ne retourneront jamais mes salutations, signe de tête bye-bye et autres. Ils font comme si je n’existais pas», écrivait-elle notamment au sujet de voisins hassidiques.


Michelle Blanc se questionne plus loin à savoir pourquoi les juifs hassidiques insistent pour s’établir au centre-ville, plutôt que «dans le milieu des bois, à l’orée de la civilisation». «Il serait tellement plus facile pour eux et pour moi, qu’ils disparaissent vraiment de ma vue, tout comme ils semblent faire l’impossible que je disparaisse de la leur ?», écrit-elle.


B’nai Brith souligne également que Mme Blanc a écrit sur Twitter en 2011 : «Merde, j'ai oublié de fêter l'anniversaire de Hitler la semaine dernière!». «Je ne peux imaginer un instant que ces opinions et attitudes concordent avec les valeurs du Parti Québécois!», écrit le directeur régional de B’nai Brith, Harvey Levine, dans sa lettre.


Il rappelle également un autre commentaire de la candidate révélé récemment, notamment au sujet d’un employé africain de Bell Canada. Michelle Blanc avait souligné qu’elle ne le qualifierait pas de «nègre» et avait demandé qu’il respecte le fait qu’elle soit trans.


Lisée défend sa candidate


Dimanche matin, Jean-François Lisée a défendu la liberté d’expression de sa candidate – tout comme il l’a fait dans une lettre adressée à M. Levine –sans reprendre ses propos à son compte.


«Nous, on défend deux principes extrêmement importants : la liberté de religion et la liberté de critiquer la religion. Et, ce que le B’nai Brith nous dit aujourd’hui, c’est que c’est raciste de critiquer une religion», a-t-il expliqué, en soulignant que la religion catholique est fréquemment critiquée au Québec.


«Nous, on défendra mordicus la liberté de qui que ce soit de critiquer une religion, un comportement religieux, des idées religieuses, a ajouté Jean-François Lisée. Et on défend le droit aux les religions d’exister, d’avoir les comportements qu’ils ont, d’avoir les comportements qu’ils veulent.»


Manœuvre politique ?


Le chef péquiste a qualifié la lettre de B’nai Brith de «tentative d’intimidation» qui vise à «étouffer le débat». «Et, franchement, si ça nous permet aujourd’hui de dire que le Parti québécois ne reculera pas d’un pouce, d’un seizième de pouce sur la liberté d’expression et de critique, comme sur la liberté de religion, je pense que c’est une bonne journée», dit Jean-François Lisée.


Sur le fond, M. Lisée a refusé de se prononcer sur les propos de Mme Blanc. «Je n’ai pas à être d’accord avec elle ou non, je défends sa liberté de critiquer une religion», affirme le chef péquiste.


C’est le PQ qui a dévoilé l’existence de la lettre de B’nai Brith dimanche matin. Jean-François Lisée a affirmé avoir agi ainsi parce qu’il craignait que l’organisation rende l’information publique le matin du premier débat de la campagne électorale, prévu le 13 septembre prochain.


Dans une réponse en anglais, a dit voir dans la lettre de B’nai Brith «une manœuvre politique». «Je suis en politique et je sais comment se joue ce jeu», a ajouté Jean-François Lisée.