Jean-Pierre Boisvert - (Drummondville) «Il faut condamner le choix de certains pays qui par leurs politiques ou lois scolaires cherchent à influencer le contenu de l'enseignement religieux et à réduire les droits des parents et des responsables religieux.»
Telle est l'une des principales déclarations réaffirmée par le cardinal Zenon Grocholewski, le préfet de la Congrégation pour l'éducation catholique, dans le cadre du 15e Forum européen sur l'enseignement de la religion qui se tenait à Rome le 8 avril dernier (reprise et traduite par le site «Pour une école libre»).
Cette position de Rome aura de quoi amener de l'eau au moulin à la partie demanderesse si la Cour suprême du Canada accepte d'entendre la cause des parents drummondvillois qui, déboutés en appel, ont entrepris la démarche de contester devant la plus haute instance du pays le caractère obligatoire du cours d'éthique et de culture religieuse (ECR) introduit par le ministère de l'Éducation du Québec en 2008. La Commission scolaire des Chênes (CSDC) avait refusé à la Drummondvilloise Suzanne Lavallée le droit d'exempter ses deux enfants du cours ECR, incitant celle-ci à se lancer dans un long et difficile combat juridique au nom de la liberté de conscience et des droits parentaux.
Le cardinal Grocholewski a mis en garde contre «un enseignement religieux qui se contente de présenter les différentes religions dans une perspective comparative qui peut causer de la confusion ou entraîner les élèves vers le relativisme et l'indifférence religieuse».
Le préfet ajoute essentiellement que «dans un environnement multiethnique et multireligieux, il est d'autant plus important d'avoir un enseignement confessionnel de haute qualité, capable de maintenir l'identité distincte de cet enseignement, de servir d'introduction aux élèves à la connaissance de la religion catholique et de créer ainsi les conditions nécessaires à la formation d'une identité bien ancrée seule capable de soutenir le dialogue avec les autres religions.»