Eugénie Bastié, plaidoyer pour la différence entre l’homme et la femme

Livre

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Riposte contre les déconstructivistes sociaux


Il en faut, du courage, aujourd’hui, pour défendre la différence des sexes ! C’est insensé et pourtant si vrai… Dans un court essai publié aux Éditions Gallimard, Eugénie Bastié, reprenant son allocution devant l'Académie des sciences morales et politiques, tire sa plume pour défendre « ce prodige visible comme s’il était invisible ».


Rappeler l’évidence


À l’aube du XXe siècle, Chesterton s’inquiétait. Un jour, « on allumera des feux pour attester que deux et deux font quatre. On tirera l’épée pour prouver que les feuilles sont vertes en été », avertissait l’écrivain. Cent ans plus tard, sa prophétie se réalise tragiquement. « Aux États-Unis, en Angleterre et même dans notre pays, des hommes et des femmes sont chassés des universités, voient leurs conférences annulées […] parce qu’ils ont osé affirmer qu’il n’existait que deux sexes. » Alors que la différence des sexes « est la première chose, l’identité la plus immédiate qui saute aux yeux », affirmer qu’il existe deux sexes n’a aujourd’hui plus rien d’évident. Au contraire, l’indifférenciation des sexes, « ce mensonge énorme », prospère dans le débat public.


En une trentaine de pages, Eugénie Bastié tente de rappeler l’irréfutable. D’un côté, il y a la femme, maternelle, attachée au concret et courageuse. De l’autre, se tient l’homme, protecteur, porté par un certain sens de l’honneur et de la virilité. Tous deux forment un « mystère sans cesse en voie d’élucidation ».


Adieu homme et femme


Cette si belle réalité et complémentarité subit les assauts des chantres de la théorie du genre. Après avoir piétiné le mot « mademoiselle », après avoir interdit l’expression « homme-femme » dans les cours de danse à Sciences Po, voilà que le mot « femme » fait à son tour l'objet de tentatives d'invisibilisation. Au nom du gender, « il s’agit d’en finir avec la polarisation universelle du genre humain en deux sexes, jugée arbitraire, au profit, d’une "transidentité" floue ». Adieu homme et femme… Désormais, place au trans, devenu, à l’image de l’ouvrier pour les marxistes du XXe, « la figure tutélaire de la nouvelle révolution du genre ». Et voilà, maintenant, que ces tenants de la déconstruction, adeptes de la cancel culture, réclament la bénédiction de l’État. « Ce qui était autrefois revendiqué comme une forme de marge devient la revendication d’une nouvelle norme. »


Face à cette offensive déconstructiviste, il est temps – et même urgent – de répliquer. « Car si, de fait, le donné brut de la différence des sexes sera toujours là, sa mise en forme en culturelle, et même civilisationnelle, peut disparaître et l’humanité irait au-devant de graves ennuis. » Les femmes en premier, qui ont tant lutté pour leur émancipation, « devenues des homme comme les autres », se retrouvent prises au piège de leur propre combat. Les voilà désormais contraintes de jongler entre le rôle de « mère attentive » et celui de « success-woman ». « S’ensuivent d’inévitables frustrations », selon la journaliste du Figaro.


Les hommes, eux, voient leur rôle disparaître sous les procès : virilité toxique, paternité détricotée, déclassement sur le marché du travail… Si le féminin est menacé, « jamais le masculin n’a été aussi en danger », écrit Eugénie Bastié. Ce déclin des hommes semble inexorable. « Ils appartiennent à un sexe qui n’a plus de raison d’être. » Poison lent qui s’immisce entre l’homme et la femme, cette déconstruction pourrait nous conduire à « une guerre de tranchées » entre les sexes, affirme Eugénie Bastié. Par ce plaidoyer, l'auteur appelle à sauver la différence des sexes, ce chef-d’œuvre de la nature.