Prime abord, il est réjouissant de constater qu’enfin une personnalité publique telle le Premier Ministre Bernard Landry donne son appui à un mouvement dont le manifeste affirme entre-autre « la légitimité même de la majorité historique de se définir comme référence culturelle». Sans toutefois la nommer, Génération Nationale fait évidement référence à la nation Canadienne-française, seule nation légitime s’épanouissant au sein de cette dite «province of Quebeck»…
En ce sens, j’y vois donc là une nette démarcation d’avec les discours communautaristes et civiques dont nous nous sommes trop souvent habitué d’entendre aux assemblées péquistes ou bloquistes… Je n’ose même pas aborder les discours de QS où le multi-culturalisme n’est même pas voilé…
Car il ne faut pas se leurrer, elle est là et nulle part ailleurs la légitimité même de l’idée d’indépendance nationale; faire en sorte que la nation canadienne-française se dote enfin de son propre État-nation souverain. Le projet indépendantiste lorsqu’il repose sur des arguments autres que véritablement nationaux n’est qu’imposture.
Sur ce point, (sans toutefois la nommer, une fois de plus…) il faut dire que le manifeste de Génération Nationale est assez clair; «la nation est une communauté historique avant toute chose». Sur papier, les motivations indépendantistes de ce mouvement sont donc parfaitement légitimes.
Maintenant… tout comme le PQ, Génération Nationale se donne pour mission de «défendre la langue française»… Oui, mais, défendre contre qui ? Contre quoi ? Faudrait qu’on m’explique en quoi les membres de la nation canadienne-française seraient-ils «menacés» de «perdre» leurs langue maternelle ? La question serait-elle alors mal posée… compte tenue que même la minorité privilégié dite «anglaise» au Québec serait en décroissance démographique ?
Il en va également de même avec la défense «des grandes valeurs occidentales ainsi que le respect de notre patrimoine…» Contre qui ou contre quoi déjà faudrait-il «défendre» ces grandes valeurs ? Serait-ce les Canadiens-français (encore appelé «Québécois de souche» européenne française…) qui mettraient en péril ces grandes valeurs ?
Elle est donc là la grande lacune de ce nouveau mouvement; de ne pas savoir nommer un chat un chat. Et qui plus est, à entendre, entres-autres, Djemilah Benhabib, en début de discours, mettre l’emphase sur le fait «qu’elle se considère d’abords et avant tout comme une citoyenne du monde» jette des doutes sur le sérieux de ce mouvement. Sans aller jusqu’à affirmer que ce mouvement à prétention «identitaire» serait «noyauté» à la base avant même l’idée de son lancement… (Ça ne serait pas la première fois que l’on voit ça au Québec… pensons simplement à octobre 68…), je serais plutôt du genre à dire que ça «regarde plutôt drôle drette en partant»…
Mais revenons au parcours de notre conférencier vedette… Pas plus loin qu’en 2007, c’est-à-dire en pleine «crise des accommodements raisonnables», notre Premier y allait de ces commentaires dans une lettre ouverte au Devoir;
http://www.ledevoir.com/politique/quebec/159180/le-veritable-nous
«L'usage du mot «nous» pour désigner les membres de la nation civique québécoise est incontournable: il englobe toutes les personnes de citoyenneté canadienne — et j'espère bientôt québécoise — qui habitent notre territoire.»
Quelqu’un peut bien m’expliquer en quoi nous y verrons là un véritable «discours identitaire» !!! À moins bien entendu que notre Premier ait trouvé son «chemin de Damas» depuis…
En fait, M. Landry semble pas mal plus occupé à alimenter ses fantasmes de voir «flotter le fleurdelisée» sur les terrains de l’ONU à New-York (tout comme le fond des centaines d’autres drapeaux d’États soi-disants souverains mais à la botte de l’Empire financier américano-sioniste) que de voir émerger un véritable État-nation canadien-français souverain tant sur les plans politiques, financiers, qu’économiques… Peut-être faut-il mettre le choix discutable de certains conférenciers lors de cette soirée sur l’inexpérience de ce jeune mouvement ? C’est possible…
Mais cela dit, en conclusion, et pour revenir à mes propos initiaux… il est réjouissant de constater qu’enfin une personnalité publique tel le Premier Ministre Bernard Landry donne son appui à un mouvement dont le manifeste affirme entre-autre « la légitimité même de la majorité historique de se définir comme référence culturelle»; On fait donc référence ici à la nation canadienne-française. Ce n’est pas rien.
Sylvain Marcoux
Auteur «Pour un ralliement national canadien-français»
http://www.guerin-editeur.qc.ca/Product.aspx?id=73439&cat=1
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4 commentaires
Serge Jean Répondre
22 janvier 2013Votre cahier fut une agréable et intéressante escale.
Il y a des belles choses effectivement d'écrites dans le carnet de bord de monsieur Landry; moi aussi je lui ai toujours trouvé un petit côté vitrine sur le monde; c'est important de remplir un peu les armouéres pour la gardienne avant de partir en voyage de reconnaissance.
Un drapeau doit flotter d'abord dans son pays en entier.
Droit devant, continuons.. je vois de grosses vagues venir, il faut être prêts.
Jean
Archives de Vigile Répondre
22 janvier 2013« Il faut créer une fraternité qui n’a rien à voir avec les origines ethniques, mais qui à voir avec la solidarité, la modernité, la fraternité»
http://lautjournal.info/default.aspx?page=3&NewsId=4325
En gros GN, c'est le PQ et le Bloc qui tète les nationalistes identitaires et tente de les convaincre de devenir progressistes et laicistes.
Archives de Vigile Répondre
22 janvier 2013Des canadien-français vous dites?
Basé son identité sur une pure chimère identitaire, fruit d'une désafection massive de la moitier de sa population vers les EU jusqu'à ce que seuls les effets de la grande dépression mit un terme (en apparence seulement); une identité servant à réduire la population canadienne à un statut de citoyen de 2e, voir de 3e ordre n'ayant pas d'autre utilité que de servir de main d'oeuvre docile dans les grande et petites manoeuvres du Dominion pour assoir une dépossession, pas toujours tranquille et réaliser le fantasme ségrégationniste de réfugiés des guerres civiles étasunienne.
En cette terre d'apartheid d'homéopathie culturel, social et économique, les canadien-français dont la capital reste Ottawa et sa feuile d'érable de Norvège, n'est qu'une minorité en sursis au Québec comme dans l'ensemble des provinces et territoires sous contrôl de canadian unilingue anglais et de leur apareil politico-financier, le devoir des québécois, seuls minoritaires encore en majorité sur le dernier territoire non totalement assimilé doivent faire preuve de réalisme et oublié ces foutues rocheuses dont on a rien à foutre.
Le combat des québécois pour aspirer un jour à la liberté devra malheureusement se passé des canadien-français qui on de toute façon passé à autre chose en embrassant toujours davantage le mépris de leurs maîtres cele d'une haine envers les derniers empêcheurs de revendiquer l'hégémonie espéré dans la conquête, l'AANB et la constitution canadian.
Les québécois devront aussi jeté dans la fosse à ordure toute cette génération de politicien pseudo souverainiste ou unioniste fédérastre qui ne peuvent concevoir l'organisation de notre société comme une forme quelconque de contrôle de la population, qu'il est dangereux de faire confiance ou de remettre le véritable exercice de la souverainté au peuple.
Francis Déry Répondre
22 janvier 2013Nous avons plus ou moins les mêmes réserves envers ce nouveau mouvement. Quand j'ai su qu'il recevait l'appui de Djemilah Benhabib, je me suis dit que c'est encore une patente à gosses pour étouffer une force vive identitaire.
La communauté WASP a chuté. En fait, c'est à travers l'Amérique du Nord. Les Blancs américains seront bientôt minoritaires. On peut croire que les WASP le sont déjà.
Une révolution culturelle et économique va poindre.