Budget Girard

Haro sur le mot en «A»

Économie et environnement, une union chaotique

Tribune libre

Le dernier budget présenté par le ministre des Finances, Éric Girard, suscite de nombreux commentaires, notamment au chapitre du déficit prévu de 11 milliards $, un sommet inégalé dans l’histoire budgétaire du Québec.

Il n’en fallait pas davantage pour que le retour à l’équilibre budgétaire ne prenne le haut du pavé. Et, pour y parvenir, M. Girard propose un «grand ménage» dans les dépenses de l’État, ce qu’il appelle l’«optimisation» des postes budgétaires. En termes clairs, le ministre devra couper dans les dépenses, excluant d’entrée de jeu les hausses d’impôt.

Dans ce contexte, force est de constater que peu importe le terme utilisé pour définir cet exercice financier, la marge entre l’«austérité» et l’«optimisation» est bien mince sur le plan sémantique, le premier ayant une connotation négative, le second une connotation positive.

Le gouvernement caquiste craint l’austérité, vestige du gouvernement Couillard, comme la peste. Or, dans les faits, il devra obligatoirement réduire ses dépenses s’il aspire un jour atteindre l’équilibre budgétaire, et il appartiendra au peuple québécois de juger des résultats au moment du vote en 2026.

Économie et environnement, une union chaotique

Le tohu-bohu dans lequel est plongé le projet Northvolt vient confirmer sans l’ombre d’un doute que l’économie et l’environnement constituent une union chaotique, les enjeux financiers entrant sans coup férir en contradiction avec les enjeux environnementaux. Dans toute cette saga, l’exclusion de la firme suédoise d’une évaluation par le BAPE constitue, à mon sens, une entourloupette sournoise qui démontre à quel point le super-ministre Fitzgibbon exerce une transcendance sans équivoque sur le laxisme du ministre de l’Environnement, Benoît Charrette.

Tant et aussi longtemps que les intérêts financiers seront la priorité première du premier ministre François Legault, les dossiers portant sur l’environnement seront relégués de facto au second plan. Dans cette foulée, l’argumentaire à l’effet que Northvolt se serait retiré du projet advenant un délai trop long eu égard à son offre, est une preuve flagrante de la priorisation économique sur les éventuels impacts environnementaux de la construction de l’usine de batteries suédoise au Québec.


Henri Marineau, Québec


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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