Éric Martel, nouveau pdg d'Hydro-Québec depuis juillet 2015, commence à révéler en sourdine le mandat que le Ministre Pierre Arcand a dû lui confier secrètement: stimuler les revenus d'Hydro-Québec en réalisant des acquisitions par participations à l'international. Ainsi, nous posons la question: Éric Martel est-il la marionnette du Ministre Pierre Arcand ?
C'est ce que nous permet de comprendre l'article du journal Le Devoir du 14 septembre 2016, page B 3, sous la plume du journaliste Julien Arsenault et titré, je cite: « HYDRO-QUÉBEC: La prochaine fois pourrait être la bonne. »
Cette prochaine fois prendrait la forme d'un investissement à l'international par une participation financée par emprunt obligataire. Voici des paroles attribuées à Éric Martel par le journaliste Julien Arsenault, je cite: « Aucun scénario n’est exclu, puisque la société d’État envisage de prendre des participations dans des projets ou acheter des actifs comme, par exemple, un réseau de transport d’électricité qui serait remis à niveau avant d’être exploité.»
Éric Martel fait peut-être erreur sur la priorité de sa fonction. Il ne doit pas gérer la société d'État qu'est Hydro-Québec comme un hochet entre ses mains inspiré par une aventure de gestionnaire venant du privé. Hydro-Québec, une société d'État construite de longue haleine par tout un peuple n'est pas un ballon d'essai qu'on lui a confié pour jouer des milliards empruntés sur les marchés internationaux.
Monsieur Martel doit être mieux avisé que de se limiter à répondre aux attentes politiques partisanes du Ministre libéral Pierre Arcand qui ne joue pas franc jeu avec la population qui est l'ultime propriétaire d'Hydro-Québec.
Monsieur Martel doit savoir que la population du Québec dans son ensemble craint les hypocrisies du Ministre Arcand. Le projet de loi 106 à double sujet ( politique énergétique du Québec 2030 et exploitation des hydrocarbures ) est une illustration de la compréhension malhonnête des moyens que le Ministre Arcand peut prendre pour déjouer le bon sens de la population. Comme disait mon ancêtre, « dans sa peau mourra le crapaud ». Appliquer ce dicton au Ministre Arcand fait peur dans le sujet présent des acquisitions d'Hydro-Québec à l'international.
Ce n'est pas parce que Hydro-Québec peut emprunter à de très bas taux comme il est écrit dans LE DEVOIR qu'Hydro-Québec doit se lancer dans des participations à l'international. Les taux ne seront pas toujours bas.
Éric Martel force les moyens et la culture d'Hydro-Québec lorsqu'il dit, je cite: « Selon M. Martel, Hydro-Québec était parvenue à se démarquer parce qu’elle exploite déjà des réseaux de transports électriques. Pour cette raison, le grand patron de la société d’État espère malgré tout être en mesure de conclure des partenariats... » ( Le Devoir, 14 septembre 2016, page B 3 )
Le marché local du Québec est le marché naturel des employés d'Hydro-Québec. Lorsque je travaillais pour Hydro-Québec, j'ai souvent entendu parler et vu le travail délicat exécuté par les employés d'Hydro-Québec dans des partenariats à l'international. Ces tâches apparaissaient comme un surcroît de travail accompli en sus de leurs responsabilités pour le marché du Québec. Il se faisait une gestion souvent à distance.
On voyait que la difficulté n'était pas technique: réseau électrique pour réseau électrique, ça va. Les difficultés surgissaient davantage aux niveaux de la langue, de la culture et des contextes politiques très différents de ce qui existe au Québec. Éric Martel ne peut pas ignorer ces grands contrastes qui peuvent faire la différence entre une rentabilité d'un projet ou la faillite financière d'un autre. Comme me confiait dans le temps un cadre (MV), nos pylônes dans les Andes sont sujet à des attentats terroristes...
Que ce soit dans un projet de ligne sous-marine pour alimenter la ville de New York, ( des mollusques à protéger dans une baie) que ce soit un projet de ligne de transport en Australie,( tu ne vas pas à tous les jours en Australie, les dangers de feux de brousse) que ce soit pour une ligne haute tension dans les Andes en Amérique du Sud, il n'est pas clair que les employés réguliers d'Hydro-Québec étaient à l'aise pour accomplir ces mandats en sus de leur travail.
Le nouveau pdg Éric Martel n'était pas dans l'entreprise lorsque ces projets ont été vécus. D'ailleurs, pour des raisons évidentes, Hydro-Québec s'est retirée en vendant ses participations. Éric Martel a-t-il vérifié si ces projets ont été payant pour Hydro-Québec ? Monsieur Martel pourrait-il s'informer de l'historique d'Hydro-Québec dans ses participations passées et informer le public s'il y a eu rentabilité ?
Comme il arrive qu'on lise l'avertissement suivant au croisement d'une voie ferrée, je cite: " Un train en cache un autre ", le bruit d'un train peut nous faire oublier qu'arrive un autre train en direction contraire.
En sous-titre, je pose les questions suivantes à Éric Martel pour qu'il ne précipite pas Hydro-Québec à l'international. Ces questions méritent des réponses publiques.
La mission d'Hydro-Québec est au Québec: cette mission est-elle épuisée ? On pense ici à la faillite de l'implantation des compteurs intelligents. On pense au 50 000 comptes de clients en difficultés de paiement qui résultent en des mauvaises créances de près de 100 M$. Ces 50 000 clients ont besoin d'aide, de conseils.
L'international peut-il dissimuler des faillites locales chez H.-Q. ? Plusieurs contrats privés entre Hydro-Québec et des fournisseurs sont à pertes. Résilier les mauvais contrats peut-il être une façon d'arrêter les hémorragies des profits d'Hydro-Québec au lieu de compenser ces pertes par l'international ? Ces fournisseurs s'appellent TransCanada Energy de Calgary, des mini-centrales de moins de 50 MW, des fermes d'éoliennes déficitaires, RioTinto Alcan avec un contrat de rachat obligatoire d'électricité au Saguenay lors de fermeture d'usines, le moteur-roue de l'ingénieur Pierre Couture. Un projet de batterie grande puissance semble plus prometteur mais le poussin est toujours dans sa coquille.
Dit autrement, si Éric Martel ne réussit pas à nettoyer les contrats à perte au Québec mieux que ces prédécesseurs, comment peut-il inspirer confiance pour ne pas se faire rouler dans la farine dans des contrats à l'international ? Il serait aussi intéressant d'entendre Éric Martel s'expliquer sur son départ de Bombardier aviation. Il a abandonné le navire avant qu'il prenne l'eau avec la CSeries. Est-ce signe de courage ?
Que faut-il comprendre de l'embauche récente d'un ex-collègue de Bombardier au poste de la vice-présidence distribution ? Pour développer le marché international chez Hydro-Québec, Monsieur Martel sera-t-il obligé de monter à partir de rien toute une équipe dédiée à l'international en important des figures nouvelles qui n'ont pas vécu selon la culture de la société d'État qu'est Hydro-Québec ? Dans cette perspective, il risque d'avoir un rejet de la greffe.
Éric Martel est-il en train d'oublier cette grande vérité: « Le marché local du Québec est le marché naturel des employés d'Hydro-Québec et le Québec est grand.» Le projet de Jean Charest en octobre 2009 d'acheter toute l'entreprise d'Énergie Nouveau-Brunswick était une erreur sur toute la ligne. Hydro-Québec ne peut pas se permettre de jouer au Père Noël avec des canards boiteux de par le monde.
Éric Martel ne doit pas fuir ses responsabilités ici au Québec comme il le fait avec les 50 000 comptes en souffrance en confiant la "collection" à des agences privées, travail autrefois réalisés par des employés d'Hydro-Québec. Les clients d'Hydro veulent parler à un.e employé.e d'Hydro, pas un anonyme du bout du monde. Ces décisions de gestionnaires résultent en fausses économies qui nuisent à la confiance des clients.
L'épouse d'un retraité de Bell Canada me confiait que Bell Canada a perdu sa réputation auprès de sa clientèle en s'éloignant de sa clientèle avec les services de répondeur par numéros: pesez sur le 1, si ... pesez sur le 5. Hydro-Québec en enlevant les releveurs de compteur a coupé le seul moyen de contact direct de millions de clients entre eux et la société d'État.
Enlever les releveurs de compteur, confier à des anonymes les 50 000 comptes en souffrance, aller à l'international avec l'argent des Québécois avec une équipe de nouveaux employés non instruits de la culture d'Hydro, négliger les problèmes actuels au Québec comme l'échec de l'implantation des compteurs intelligents, Monsieur Martel, êtes-vous certain de prendre la bonne direction à l'international.
Un indice: vous pouvez vendre des technologies maîtrisées et uniques à Hydro-Québec sans prendre des participations qui peuvent être des ventes de feu. J'espère que vous n'êtes pas conseillé de près ou de loin par Jean Charest.
Éric Martel est-il la marionnette du Ministre Pierre Arcand ?
Hydro-Québec à l'international: est-ce son territoire naturel et par excellence ?
L'international peut-il dissimuler des faillites locales chez H.-Q. ?
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3 commentaires
Jean-Claude Pomerleau Répondre
18 septembre 2016M Lachapelle,
J'attire votre attention sur ceci :
Pourquoi le Québec devrait reprendre le Labrador
http://plus.lapresse.ca/screens/f3251003-dfbb-4e7e-9c0f-0617ec0c3e69%7C_0.html
En lien avec votre précédent texte :
Une puissante source de fierté nationale à développer !
En 2016, la centrale Muskrat Falls/Nalcor du Labrador est un échec global
http://vigile.quebec/Quebec-et-Hydro-Quebec-sont-des
JCPomerleau
Archives de Vigile Répondre
16 septembre 2016Les PDGs et les membres de la direction de Bombardier sont des séides d'Ottawa. Une condition pour que le Fédéral les arrose en subventions et aides.
Aller repêcher dans le vivier de Bombardier est dans la logique d'une fédéralisation de la gouvernance d'Hydro-Québec. Et les activités internationales d'HQ signifient que la direction d'HQ doit cultiver ses relations avec Ottawa.
Archives de Vigile Répondre
16 septembre 2016Na...
Les séismes de grande amplitude sont plus à craindre.
Sinon, nous pourrions aussi craindre les autochtones d'ici.
Ou des intérêts étrangers voulant détruire le pilier de l'économie québécoise.
Autrement, ce sont les évolutions politiques avec changement de régime qui pourrait recourir à la nationalisation. C'est de bonne guerre puisque nous l'avons fait.